« Ce jeu me procure un max de sensations »

Dernier renfort de l’Etoile Jupille new look, Alan Mvita retrouvera l’élite provinciale la saison prochaine. Liège & Basketball part à la découverte du futur « Etoilé ». Entretien.

Alan, peux-tu nous retracer ton parcours basket?

J’ai commencé vers onze ans au Mosa Angleur. J’ai ensuite fait une année au Standard de Liège en juniors puis je suis retourné à Angleur où j’ai effectué mes débuts en hommes en P2 puis en P1. Ces deux dernières années, j’évoluais à l’Atlas Jupille.

Qu’affectionnes-tu dans le basket-ball?

J’aime vraiment bien le sport en général et les sensations que cela procure. Ce que j’apprécie plus particulièrement dans le basket, ce sont l’esprit d’équipe, la cohésion et les efforts intenses. Je pense aussi que c’est le jeu en lui même qui me procure le plus de sensations.

Quel genre de joueur es-tu?

Je suis un joueur qui aime l’agressivité défensive et le jeu rapide en transition. C’est le style de jeu que nous avons mis en place cette année en P2 à LAAJ et qui m’a le plus satisfait.

Que retiendras-tu de tes années à Atlas?

Je vais retenir cette dernière saison en P2 avec Nicolas Franck comme coach. Je m’entends vraiment bien avec lui et je lui souhaite une grande carrière dans le coaching. J’ai joué aux côtés de jeunes bourrés de talent à qui je souhaite le meilleur pour la suite.

Et quels sont tes meilleurs souvenirs liés au basket?

Toutes mes saisons furent toujours très mouvementées et inoubliables. Parmi celles-ci, ma première montée avec la P2 du MOSA occupe une place à part. J’ai gardé un bon contact avec tous mes anciens coéquipiers qui sont devenus des amis par la suite.

« Hâte de retrouver cette division »

Tu as décidé de rejoindre l’Etoile Jupille pour la prochaine saison. Qu’est-ce qui a motivé cette décision?

Le coach de Jupille m’a contacté en m’informant que mon profil l’intéressait pour son équipe P1. Il m’a cité les noms des joueurs qui avaient déjà signé et je connais déjà bien plus de la moitié de ceux-ci, notamment Clément De Liamchine que je côtoie depuis longtemps et avec qui j’ai hâte de jouer. Vu les équipes en première provinciale et les arrivées, je sens que le niveau va vraiment être intéressant. C’est cet ensemble de raisons qui m’a poussé à rejoindre l’Etoile.

Quelles sont tes envies pour la prochaine saison?

Ne pas me prendre la tête, m’intégrer au sein de mon nouveau club, essayer d’apporter mes qualités et continuer de prendre du plaisir comme ce fut le cas cette saison.

Tu évoquais le niveau qui te semblait intéressant en P1. Que penses-tu de cette division?

C’est une belle division où l’on retrouve beaucoup d’anciens pensionnaires des séries régionales ou nationales, de belles équipes et un bon niveau. J’ai hâte de retrouver cette division la saison prochaine!

Où a été prise cette photo ?

Formidable geste humanitaire de certains clubs luxembourgeois en ces temps perturbés tandis que les « Liégeois » se succèdent du côté de Nivelles. Rôdé à notre ligue, Jerime Anderson fait désormais escale au Mexique, mais ne connaitra jamais les « charmes » de notre terrain-mystère… Ce sont les infos d’EMCE.

Que de mouvements liégeois à… Nivelles !

Sans avoir l’air d’y toucher, les Nivellois (TDM 2) se sont spécialisés dans la « main d’œuvre » principautaire. C’est à la lecture de leurs récents transferts que l’on s’en rend mieux compte. Pour preuve, les « Aclots » ne pourront plus compter sur les services de Donovan Walasiak (25 a, 1,84 m, Liège 14 à 16), ni de Jonas Landschoot (31 a, 1,96 m, Liège 18/19). Si le premier cité prend la direction de Courtrai (TDM 1), le second met un terme à sa carrière. En sens inverse, Yannick Diop (25 a, 1,92 m, Liège18/19) arrive au parc de la Dodaine en provenance de Lambusart.

Jerime Anderson, cet habitué de nos parquets, au Mexique

Pour cet Américain, la ligue belge n’a plus de secret. Et pour cause puisqu’il a transité par Pepinster (12/13), Liège Basket (14/15), Alost (15/16), Limburg United (16/17), ou encore, Spirou Charleroi (18/19). Pour l’anecdote, sachez aussi qu’il avait remporté la Coupe du Maroc, en 2014. Cette fois, Jerime Anderson (31 a, 1,87 m) s’est engagé avec Jalisco, une formation pointant en 5e position du championnat mexicain. Une simple escale supplémentaire ?

Corona : place à la solidarité des clubs grand-ducaux

Au Grand-Duché, il faut savoir qu’une grosse partie des soignants provient de l’étranger : Belgique et France. Or, de sévères contrôles ont été mis en place aux frontières. Du coup, ces personnes perdent un temps fou pour rejoindre leurs lieux de travail. D’où la formidable initiative de plusieurs clubs de basket luxembourgeois : comme leur Américains sont retournés aux USA, ils mettent gratuitement les appartements ainsi disponibles aux membres du personnel hospitalier. Le T71 Dudelange a fait figure de pionnier avant d’être suivi dans sa démarche par Bascharage, le Sparta Bertrange, l’Amicale Steinsel et Contern (cher à « notre » Fabienne Fuger).

Terrain extérieur : avec la bénédiction d’Astérix et Obélix

Après une dernière photo en date assez « tagada tsouin tsouin », c’est George Melon, cet inlassable chasseur de terrain insolite, qui propose à votre sagacité le cliché d’une ancienne aire de jeu située à l’ouest de notre province. Voilà déjà un premier indice et voici un second pour le même prix : sûr qu’Astérix et Obélix y auraient joué !

Michel CHRISTIANE

« J’ai ouvert une bonne bière »

Si certaines équipes peuvent regretter de ne pas monter, d’autres peuvent se réjouir de ne pas descendre. C’est le cas du 4A Aywaille en P3 dont l’entraineur est bon pour payer un resto à ses joueurs.

Mercredi 25 mars, le CP Liège a décidé d’annuler la saison 2019-2020, chaque équipe conservant ainsi sa place dans sa division. « Je dois dire que je n’attendais plus grand chose de la décision du CP après avoir lu les décisions de l’AWBB pour les séries nationales. Je pensais que la décision serait identique pour les divisions provinciales » nous explique Vincent Darmont. « Avec toutes les publications du Covid-19 et la saison finie, je ne suis plus beaucoup sur Facebook et je pensais que la décision du CP tomberait le 26 mars. »

Prenant tout le monde de court, les instances liégeoises annonçaient mercredi 25 mars qu’il n’y aurait ni montée ni descente et que chaque équipe repartirait dans sa division actuelle la saison prochaine. « J’ai alors reçu un message de mes joueurs pour le resto que je leur avait promis si nous nous sauvions. Je me suis connecté et j’ai ouvert une bonne bière. Le lendemain, je téléphonais à notre Président » nous raconte l’entraineur des Aqualiens qui semblaient mal embarqués en P3C avec deux maigres victoires au compteur.

Logiquement, cette décision du CP, totalement différente de celles prises par les autres provinces, l’awbb et l’aile flamande, n’a pas manqué de faire réagir. « Une décision qui rend ma situation inconfortable » continue Vincent. « Ceux qui commentent sur Facebook font partie des équipes déçues, pour certaines légitimement je l’accorde. Mais dans notre cas, et même si cela allait être difficile (ndlr: Aywaille était dernier avec une victoire de retard sur Modave et trois sur Hamoir qui comptait un match de moins), nous pouvions encore nous sauver, comme les six équipes de P1. J’ai lu des commentaires affirmant que cette décision favorisait les loosers. Mais, franchement, garder une équipe concentrée et présente toute une saison pour encore se battre au mois d’avril pour sa survie a tout autant de mérite que de jouer la tête toute l’année dans une bonne ambiance. » Et de reprendre ensuite le raisonnement expliqué par Benjamin Riga dans le long entretien publié jeudi sur notre média: « Si on arrête un match pour le titre à cinq minutes de la fin et qu’on donne la victoire à celui qui était devant à la mi-temps, est-ce plus juste que de rejouer le match? Ce n’est ni mieux, ni moins bien. »

Reste que les résultats d’Aywaille (ndlr: moins bonne attaque et moins bonne défense de sa série et dernier du classement) furent peu glorieux cette année et qu’il faut désormais réfléchir à être compétitif la saison prochaine. « Le club avait le réel souhait que nous restions en P3 afin de poursuivre le développement des jeunes, notamment les U18 vice-champions de la Province » nous précise le coach aqualien. « Nous allons maintenant pouvoir avancer dans ce projet. Bien entendu, nous ne réitèrerons pas les erreurs du passé et nous allons voir comment nous pouvons rééquilibrer les forces entre nos différentes équipes. Nos jeunes auront également un an d’expérience en plus.« 

En attendant, Vincent peut planifier le resto promis à ses joueurs qui marquera la fin de cette période de confinement. Un retour à la normale souhaité par tous nos concitoyens.

« The blind side »

Harry Potter a le vent en poupe dans le basket liégeois. Vanina Doppée livre ses conseils pour vivre au mieux la quarantaine. Interview.

Vanina, quelles activités préconises-tu en cette période de confinement?

De faire du sport chez soi, de prendre soin de soi et de profitez un peu du soleil dans son jardin.

Quels films ont ta préférence pour passer un bon moment?

C’est vraiment difficile de choisir! The Blind side est un film qui parle de Michael Oher, un joueur de football américain. Sandra Bullock y est vraiment parfaite dans son rôle de mère. La saga Harry Potter est sans aucun doute dans mes favoris. Un véritable incontournable! Et enfin, un merveilleux film d’amour: N’oublie jamais.

Quelles séries proposes-tu?

Game of thrones: une série très bien réalisée et qui sort de l’ordinaire. Je l’ai adorée. 13 reasons why: une série qui parle d’un sujet qui me tient à coeur, le harcèlement. Et enfin Mentalist! Une série à ne pas rater si on aime les enquêtes criminelles. L’acteur (ndlr: Simon Baker) y est aussi vraiment génial!

Quels bouquins conseilles-tu à nos lecteurs?

Oscar et la dame rose de Eric-Emmanuel Schmitt, un livre sur un enfant atteint d’un cancer et qui écrit des lettres à Dieu. C’est très touchant. Les livres Harry Potter, encore une fois… Je ne peux pas trouver mieux si on aime le fantastique. Et puis La mort est mon métier, de Robert Merle, un livre qui traite de la seconde guerre mondiale.

Trois jeux de société?

Puzzle, Criminal of crime et Cluedo

Et trois recettes?

Les pâtes carbo à ma façon. Sauce béchamel maison, lardons, oignons, ail, emmental et le tour est joué. Des boulets sauce tomate: hachis porc et veau, fromage, oeufs, sel et poivre, le tout avec une petite sauce tomate et de gnocchis. Et enfin, se préparer une pizza maison à dévorer devant un bon petit film.

Carte blanche (rouge) au CP Liège :

C’est après un long moment de réflexion – ponctué par de nombreuses hésitations, au vu des circonstances et des priorités auxquelles je dois faire actuellement face – que je me suis décidé à écrire cette carte blanche. L’amour du basket m’a en effet convaincu de la nécessité d’écrire ces quelques lignes, lignes qui me permettent, par la même occasion, d’évoquer mon dernier match de la saison mais aussi certainement de ma carrière.

Rétropédalage :

11 mars 2020 : match d’alignement en semaine entre les Pistols de la Vaillante et Visé. À la mi-temps, nous apprenons que le CP suspend le championnat jusqu’au 3 avril. J’interpelle donc les arbitres sur la pertinence de continuer le match qui est en cours, alors que le CP vient tout juste de suspendre le championnat, estimant la poursuite des activités trop dangereuse.

« Show must go on », nous devons finir le match. Tout à coup, une minute avant la fin de ce dernier, mon genou gauche craque sur une action. Je reconnais cette douleur pour l’avoir déjà vécue par le passé. Mon constat est sans équivoque : ligaments croisés. Ma visite chez le médecin, le lendemain, confirmera mon intuition : il s’agit bien de ligaments croisés, déchirés. Le diagnostic et les longues semaines d’incapacité que ma blessure engendre sont évidemment difficiles à encaisser pour un indépendant comme moi, sans compter les nombreux mois de revalidation à essayer d’intégrer dans mon agenda d’Avocat-Bourgmestre déjà (sur)chargé.

Je ne regrette néanmoins, en aucun cas, d’avoir participé à ce match. Avec les Pistols, mon équipe, ma famille, nous comptabilisons un total de 21 victoires sur 21 matchs (ou 22, je ne sais plus, les classements ont disparu). Nous vivons donc une saison d’exception, à nos âges pourtant avancés. Bref, la blessure en valait la peine.

25 mars 2020 : le CP annonce qu’il n’y aura ni champion, ni montant, ni descendant. La douche est froide. Glaciale. Je me suis donc déchiré les ligaments croisés pour… rien. Tant de sacrifices réalisés tout au long de l’année réduits à néant à travers une seule phrase.

La déception sportive est grande. Il est aisément concevable d’entendre mon incompréhension face à cette décision. Je connais néanmoins l’exercice du pouvoir – art difficile où la critique est, je le sais, aisée –. Le CP indique d’ailleurs, dans son communiqué, qu’il serait déplacé de polémiquer au vu de la gravité de la situation et des nombreux défunts de par le monde.

À la première lecture de ce communiqué, je ne pouvais que donner raison au CP. Après réflexion, je trouve leurs affirmations totalement déplacées : la liberté d’expression reste – et doit rester – l’une de nos plus belles valeurs. Proscrire cette même liberté en se retranchant derrière un vecteur de peur (afin d’anéantir toute critique) s’apparente, étrangement, aux procédés exploités par les gouvernements totalitaires. C’est pourquoi, je pense, au contraire, qu’il est bénéfique, voire sain, d’oser encore affirmer son esprit critique, et ce, même en cette période de crise ! Cela nous déconnecte d’un quotidien qui n’est, certes, pas facile. Mais ne sommes-nous pas là face à des considérations qui rappellent, justement, l’essence même du sport ? Avoir une passion et la pratiquer permet de tout oublier, non ? N’est-ce pas ce qu’il se passe quand nous entrons sur le terrain ?

Nous pouvons donc polémiquer, alors, polémiquons !

J’ai lu beaucoup de commentaires indiquant qu’il ne pouvait y avoir de bonne ou mauvaise décision. Je ne peux pas être d’accord. L’exercice du pouvoir veut que nous fassions tout pour prendre la bonne décision. Par « bonne décision », n’entendons pas, à tort, « contentement de l’ensemble des personnes à qui cette même décision s’applique ». Alors réfléchissons, ensemble, à propos de la bonne décision à prendre.

Le CP a-t-il pris lui-même la bonne décision ? À titre personnel, en laissant de côté les conclusions tirées par les membres de celui-ci, j’estime que la méthodologie utilisée ne peut qu’obligatoirement entraîner qu’une mauvaise décision. En effet, en temps de crise, deux recettes sont obligatoires afin de prendre de bonnes décisions : la concertation et l’harmonisation de décisions.

Le CP avait une solution de concertation facile et incontestable sur le plan démocratique : l’assemblée générale des clubs. Les clubs auraient ainsi pu décider eux-mêmes de leur avenir. Qui de mieux placé, en effet, pour déterminer ce qui est de leur intérêt, ou non ? Il est d’ailleurs intéressant de se questionner sur la base juridique sur laquelle le CP fonde sa décision d’annulation du championnat. Effectivement, ce cas n’est évidemment ni repris par les statuts de l’AWBB, ni par les différents ROI. À cet égard, sauf erreur de ma part et, sauf non-reconnaissance d’autres ROI, l’article se rapprochant le plus de la situation actuelle est l’article 65 du ROI « compétition », lequel indique que « pour que des modifications à la formule des championnats puissent être admises, il faut non seulement qu’elles obtiennent les 2/3 des voix présentes à l’assemblée, mais aussi que les 2/3 des délégués ou leur mandataire soient présents au moment du vote ». Il y a donc là recours à l’assemblée générale. Par analogie, il aurait donc été cohérent de procéder de la sorte pour le CP.

L’harmonisation des décisions devait également être envisagée. Le sentiment principautaire du CP est-il tellement fort au point qu’il s’imagine être dans une tour d’ivoire ? N’aurait-il pas été plus cohérent que chaque niveau de pouvoir prenne les mêmes décisions ? Un basketteur flamand, namurois, de niveau provincial, régional ou national reste avant tout un amoureux de la balle orange. Rien ne nous différencie – si ce n’est, peut-être, quelques kilos, un rien de talent ou encore un accent – ! Pourquoi avoir, dès lors, pris des décisions à double vitesse et ce, au sein d’une même fédération (AWBB) ? Le CP a-t-il pris la peine de se concerter avec l’AWBB et les autres provinces ? Ces décisions différentes ne peuvent entraîner qu’une frustration certaine, ainsi qu’une incompréhension due à un traitement différencié dans une même fédération. Je n’ose imaginer la réaction de la population si les provinces appliquaient des règles différentes dans leur lutte contre le coronavirus… Oups, je retire mon écrit, je tombe dans les travers mêmes du CP.

Finalement, face à ce constat d’échec dans la méthodologie de la prise de décision, il ne reste plus que deux solutions : soit, un club a le courage de saisir les instances judiciaires en référé qui pourront réformer la décision du CP, soit le CP convoque une assemblée générale afin que les clubs puissent se prononcer, peu importe la décision qui en résultera, confirmation ou non de la décision du CP.

Nul n’est mon intention de remettre en cause l’investissement des membres du CP. Ceux-ci nous permettent de pratiquer notre passion, ils sont à des places qui ne sont enviées de personne et nous devons être reconnaissant du travail qu’ils réalisent bénévolement tout au long de l’année. Néanmoins, nous pouvons avoir un esprit critique et il me tenait à cœur de partager une méthodologie de travail qui me semble opportune.

L’avenir nous dira si le CP est composé de grands hommes ou de grands chefs.

Thibaud Smolders

Avocat Bourgmestre Mais avant tout, amoureux de la balle orange

« Une décision irrévocable »

Alors que la grogne monte suite à la décision d’annuler le championnat 2019-2020 et que les polémiques enflent sur les réseaux sociaux, Benjamin Riga, Président du CP Liège, a accepté de répondre aux différentes interrogations que se posent les amateurs de basket en Province de Liège. Entretien sans langue de bois.

Benjamin, depuis combien de temps es-tu membre du CP Liège?

Depuis neuf ans et je suis dans ma première année en tant que Président.

Est-ce la décision la plus difficile que vous ayez eu à prendre au CP depuis que tu en fais partie?

La plus difficile non, car nous avons déjà dû prendre des décisions difficiles, mais certainement la plus complexe, la plus inédite et celle qui a demandé le plus de refléxion.

Cette décision d’annuler la saison fut-elle soutenue par l’ensemble des membres du CP?

Oui, tout de suite nous fûmes du même avis.

Pourquoi avoir décidé d’annuler purement et simplement la saison 2019-2020 et ainsi n’octroyer ni montée, ni descente?

Quand un championnat ne se termine pas, il ne peut y avoir ni montant ni descendant. Pour nous, c’était logique, cela coulait de source et c’était la décision la plus juste déontologiquement. Peu importe les calculs qui auraient pu être effectués, ceux-ci auraient été injustes à partir du moment où la réalité du terrain ne pouvait être appliquée. Quand un tournoi se termine avant la fin, il est impossible de désigner un vainqueur. Nous ne pouvions pas nous résoudre à reléguer des équipes qui n’avaient plus l’occasion de décrocher leur maintien sur le terrain. De plus, la situation en P1 Hommes était telle – six équipes concernées par la descente – qu’elle rendait impossible éthiquement de désigner des descendants sans aller au terme de la saison.

La situation en P1 hommes fut un élément déterminant de votre réflexion?

Oui, cela a bloqué la situation tout comme le fait que Liège est la Province qui compte le plus de séries et d’équipes. Il était impossible de faire des ajustements et le CP ne raisonne de toute façon pas de la sorte.

C’est-à-dire?

Nous avons toujours fonctionné de la même manière, en refusant les situations fantaisistes, les passe-droits, le cas par cas. Nous sommes fidèles à nos principes, à nos dogmes même, et ne les bafouerons jamais. Nous ne sommes pas influençables et je suis même surpris que les gens s’étonnent de la décision que nous avons prise.

« Nous sommes fidèles à nos principes »

Avez-vous subi des pressions?

Oui, nous avons reçu des mails, des coups de téléphone de clubs prêchant pour leur paroisse et désirant favoriser telle ou telle option. La décision que nous avons prise en toute indépendance est d’ailleurs la plus courageuse car elle ne récompense personne.

T’attendais-tu à de telles critiques?

Oui, mais quand on occupe un poste à responsabilité, on y est préparé. Et peut importe la décision prise, celle-ci aurait été critiquée.

Certains évoquaient la possibilité d’augmenter le nombre d’équipes par séries.

Nous y sommes farouchement opposés. Liège a toujours fonctionné avec des séries de quatorze équipes et nous n’entendons pas déroger à ce principe inscrit dans le règlement. De plus, c’est un cadeau empoisonné puisque cela signifie plus de descendants au terme de la prochaine saison. Nous devons être visionnaires et anticiper les conséquences sur le prochain championnat.

Des équipes et des clubs méritaient de monter et sont légitimement déçus.

Je comprends qu’il y ait de la déception dans le chef de certains. Mais tout le monde repart sur le même pied d’égalité et les équipes pourront à nouveau tenter de performer.

« Le CP est maître de la gestion du championnat »

Plusieurs observateurs regrettent le manque d’uniformité des décisions entre les différents comité provinciaux et l’AWBB. Quelle est ta position sur le sujet?

La situation est différente dans chaque province et chacune d’entre-elles possède certaines spécificités. Il n’est pas toujours possible de reproduire à Liège – par exemple – ce qui fonctionne à Namur. Nous avons donné notre avis mais l’option privilégiée par l’AWBb s’avérait caduque pour Liège. Et, encore une fois, il nous semblait inconcevable d’attribuer montées et descentes si le championnat n’a pas pu aller à son terme.

Ensival et Alleur rejoindront la régionale. Cela ne déforce pas votre raisonnement?

Non, c’est du ressort de l’AWBB et nous n’avons pas à interférer dans les décisions du régional.

D’autres soutiennent que le CP n’est pas compétent pour décider des montées et des descentes?

C’est inexact, le CP est maître de la gestion du championnat. Juridiquement d’ailleurs, notre décision est celle qui est la plus inattaquable car personne n’est défavorisé en descendant d’une division.

Des bénévoles s’interrogent sur les frais engagés. Si la saison est annulée, ceux-ci seront-ils remboursés?

C’est du ressort de l’AWBB qui va se pencher sur la question pour pénaliser le moins possible les clubs. Le CP n’a aucune compétence en la matière. Par contre, nous n’allons pas comptabiliser les « amendes » pour des matchs déplacés alors que ceux-ci n’auront pas lieu.

« Nous sommes élus pour prendre des décisions »

Pourquoi ne pas avoir opté pour un référendum avant d’arrêter votre décision?

Nous sommes élus pour prendre des décisions. Nous avons pris nos responsabilités, c’est ce que demande notre fonction. Et vu les e-mails et coups de fil reçus, cela ne nous aurait pas aidé d’écouter tous les clubs.

Certains pointent du doigt le mélange du genre entre tes fonctions au CP et à Ans. La décision prise le fut-elle en toute indépendance?

Bien sûr! Nous sommes là pour élever le débat, pas pour faire de cas particuliers. Nos décisions sont prises en toute indépendance et en âme et conscience, avec une vue d’ensemble et en faisant fi des intérêts partisans. Et, pour tout dire, si j’avais dû encourager une décision en faveur d’Ans, j’aurais préféré que notre P2 descende car tout était déjà prévu pour repartir de P3.

Plusieurs personnes ont été choquées par l’argumentaire choisi dans les différents communiqués et les références à la crise sanitaire et à ses conséquences humaines. Etait-ce opportun de le formuler ainsi?

Nous vivons une période particulière, plusieurs membres du CP ont des proches qui sont directement touchés par le coronavirus et ont d’autres préoccupations que de parler basket. Malgré cela, nous avons su nous pencher sur la problématique de notre championnat et prendre une décision. C’est ce que nous voulions souligner. Et bien sûr, nous estimons logique que chacun puisse s’exprimer et faire entendre son point de vue.

La décision d’annuler le championnat est-elle irrévocable?

Oui, elle est ferme et définitive

« Une communication désastreuse »

Tant en P2 qu’en P3, l’Union Liège ne sera pas récompensée pour ses excellentes prestations. Un statu quo particulièrement regrettable pour la génération dorée des Unionistes. Sébastien Dethioux fait le point pour Liège & Basketball, entre (in)compréhension, déception et inquiétudes.

Que penser de cette décision ?

Je tiens tout d’abord à préciser que ces propos n’engagent que moi et non l’Union Liège ou ses membres. A l’heure actuelle, ce n’est pas ma préoccupation première. Je suis conscient de la crise sanitaire que nous vivons et je suis plus préoccupé par le fait que mes proches se portent bien que par du basket. Cependant, je ne peux qu’être anéanti par cette décision. D’autant que la communication du CP Liège a tout simplement été catastrophique. Nous avons tous salué la mise sur pause de la compétition afin d’éviter tout risque de contamination au sein de la famille du basket liégeois. Certains s’offusquant même que la décision fut si tardive. Mais pour le reste …

C’est-à-dire?

Le six mars, nous recevions une première communication peu claire. Mais, en substance, le basket devait continuer d’avancer… Tout cela à quelques heures des finales de Coupe. J’ose espérer que ce n’était qu’une coïncidence. Le huit mars, un e-mail de Monsieur Riga nous annonçait que nous devions nous préparer à un titre honorifique de P2 contre le vainqueur de l’autre série. Je présume que le succès des finales de Coupe donnait des envies d’ajouter des matchs… Le onze mars, la décision que tout le basket liégeois attendait est arrivée et a été vivement saluée, alors même que le gouvernement fédéral n’avait encore pris aucune décision. Nous apprenions également dans ce communiqué que les décisions concernant la neutralisation seraient communiquées le vingt-six mars. Le dix-huit mars, nous apprenions enfin qu’aucun titre de champion ne serait accordé. Cependant, dans la Meuse Liège du vingt-trois mars, le CP expliquait que sa décision avait été prise instantanément. Alors pourquoi un tel mutisme jusqu’à ce jour ? Quand nous avons vu ce qui était décidé au niveau de Prombas, de l’AWBB, la VBL, les provinces flamandes, nous nous sommes dit que le CP allait suivre la même voie. Mes joueurs de P3 – parce qu’il ne faut pas oublier que l’Union Liège et moi-même étions en course dans deux catégories – avaient fait une croix sur toute montée avec beaucoup de sportivité. Le BC Alleur nous avait battu au match aller. Alors que nous devions rencontrer cette même équipe le quinze mars… Tout restait donc à faire. Mais dans ces circonstances, il nous semblait logique qu’il fallait un vainqueur et qu’Alleur devait être cette équipe. Mais pour mes joueurs de P2 qui venaient de distancer à 4 défaites à 5 journées de la fin la seule équipe qui pouvait encore lui ravir la montée, c’est tout simplement incompréhensible. Si au moins, nous avions reçu l’information que la saison serait gelée immédiatement. Au lieu de cela, nous avons vu les autres fédérations prendre des décisions bien différentes et notre espoir de voir notre superbe saison récompensée a été anéanti une seconde fois. Cette communication désastreuse du CP a et aura des répercussions sur l’état d’esprit de mes joueurs. D’autant que cette dernière se cache derrière la crise sanitaire avec un ton très moralisateur : «Serons-nous tous toujours-là pour entamer la saison prochaine» ! Alors que la communication était très différentes au début du mois… Oui la crise sanitaire s’intensifie mais comment ne pas faire l’amalgame entre gestion de la crise et maintien des intérêts du CP ?

Cette décision aura t’elle un impact sur notre futur ?

A-t-on la possibilité de faire un recours contre cette décision ? Tous les clubs dans notre situation pourraient-ils se mobilier pour faire infléchir le CP ? Je n’en sais rien… Mais si les choses restent en l’état, comment pourrait-il en être autrement ? Comment relancer la mécanique d’un groupe qui avait atteint le but qu’on lui avait fixé, il y a 9 ans mais à qui on demande de recommencer…? Je le répète ce n’est que du sport et la crise du COVID-19 est bien plus importante à l’heure actuelle. Mais quand nous aurons la chance de nous retrouver, je crains que mes joueurs seront plus motivés à suivre l’invitation de la P4 de l’Avenir à faire un concours de fléchette que d’aller sur un terrain de basket. Un long travail mental m’attend…

Le pied de nez ibérique de Lecomte

Le meneur bruxellois s’entraîne en salle alors qu’il devrait rester chez lui. Chloé Bully, elle, espérait bientôt rejouer… ce sera pour la prochaine saison tandis que Thibault Carême évoluera à Andenne et on terminera avec un club du nord de la Cité ardente très « Tagada » : ce sont les infos d’EMCE.

Sacha Massot, du foot à Tongres au basket à… Liers

Le départ surprise de Sacha pour Limburg me donne l’occasion de revenir sur ses débuts… assez étonnants. Savez-vous, par exemple, qu’il joua d’abord au foot pour le club de Henis, dans la banlieue de Tongres. « C’est quand l’entraîneur a décidé de me faire passer de l’attaque à la défense que j’ai décidé d’arrêter et mon frère, Dimitri, m’a suivi au basket », se souvient-il. Après un essai dans la cité d’Ambiorix, le duo prend la direction de l’… Amicale Liers. Lui, en cadets FIBA et son frangin en juniors et D4. Sacha n’a donc découvert le basket qu’à 13 ans. Lors d’un match de jeunes contre Pepinster, ils sont remarqués par Niksa Bavcevic. Direction le Paire ! « Et encore merci à notre papa car nous n’avions pas encore de permis et il effectuait tous les jours l’aller-retour Tongres-Wegnez. » Frans, le flegmatique paternel, qui a été correspondant de presse et s’occupait des relations pour l’hippodrome tongrois. Il est encore trésorier du club de Bilzen bien connu des basketteurs principautaires. A noter qu’à Hasselt, Sacha croisera Raymond Westphalen (un des adjoints de Lynch) avec qui il joua aux « Motten ».

Une saison à oublier au plus vite pour Chloé Bully

Quand rien ne va, rien ne va ! Et Chloé Bully (27 a, 1,72 m) en a fait l’amère expérience tout au long de ce satané exercice 2019/2020. A peine avait-elle repris les entraînements que la Hannutoise (photo Twitter) se déchirait les ligaments croisés. On était à la mi-septembre de l’année dernière et l’indisponibilité était prévue pour 6 mois. Au moins. La fille de Patrick a donc passé une grosse partie du championnat à tenter de se remettre sur pied. Elle commençait enfin à entrevoir le bout du tunnel en vue des playoffs avec sa formation allemande du TC Herner. C’est alors que survenait l’épisode « coronavirus » avec sa suite de conséquences. Sûr que Chloé reviendra plus forte que jamais… la saison prochaine.

Manu Lecomte « hors la loi » en Espagne

Une vidéo de Manu Lecomte (25 a, 1,80 m) est en train de faire le buzz en Espagne. Explication : on le sait, notre compatriote est passé, cet hiver, de Murcie à Gran Canaria. Or, de l’autre côté des Pyrénées, les mesures de confinement sont encore plus strictes qu’en Belgique. Sauf raison impérieuse, n’importe quel habitant est obligé de rester à son domicile. Pas du goût de l’Ixellois qui n’a pas hésité à enfreindre les restrictions actuelles. Comme en atteste une vidéo où on le voit s’entraîner (seul) dans la salle de son club d’adoption.

Namurois : T. Carême à Andenne et Dinant renonce à la R2

Force est de constater que l’activité (protégée) est incessante en province de Namur. On a ainsi appris que Thibault Carême (26 a, 2,03 m) a déniché une nouvelle crèmerie. L’ancien de Pepinster et de Sainte-Walburge portera désormais la casaque d’Andenne (R1). Quant à l’AWBB, elle a proposé à Dinant de rester malgré tout en R2. Les dirigeants mosans du club de Cédric Dethier s’y sont opposés et ont confirmé leur volonté de redescendre en 1ère Provinciale. Pour mieux rebondir ?

Terrains extérieurs : mais pourquoi « Tagada » ?

Sur la photo de la Ville de Liège, pas mal d’entre vous ont reconnu les installations du BC Nord Tagada. Le cercle de la place de la Vieille Montagne (nord de la Cité ardente) – dont les vestiaires se trouvaient dans un couloir, glacial en hiver, de l’école voisine – montait en P3 en 82, mais culbutait dès la saison suivante. Sa figure de proue était Nicolas Lemeunier, un arbitre à l’ancienne qui n’hésitait pas entretenir la conversation en plein match et avait le clin d’œil plus rapide que le coup de sifflet. Un vrai Tchantchès. Mais, pourquoi « Tagada » ? On m’indique qu’il s’agirait du nom du café proche du terrain et qui était le local du club. Si vous avez une autre version… D’autre part et pour « nourrir » cette rubrique, n’hésitez pas à nous envoyer vos clichés de terrains extérieurs à contact@liege-and-basketball.be. Merci.

Michel CHRISTIANE

Waremme, Tilff et Ans montent, LAAJ descend!

L’AWBB vient de trancher: Waremme, Tilff et Ans accèdent à la première régionale qui comptera dix-huit équipes. LAAJ est la seule équipe à effectuer la bascule en deuxième régionale.

L’AWBB vient d’annoncer le déroulement de la future saison. La première régionale sera liégeoise puisque Belleflamme et SFX y descendent et Waremme, Tilff et Ans y accèdent. LAAJ est la seule équipe rétrogradée en deuxième régionale. Une deuxième régionale que quittera Haut-Pré pour retrouver la première provinciale. Ensival pourrait faire le chemin inverse.

Contrairement au CP Liège, les autres comités provinciaux ont décidé d’appliquer des descentes et des montées, sur base d’un coefficient dans le Hainaut et au Luxembourg, en faisant monter les champions et les équipes en ballotage favorable tout en ne rétrogradant pas celles en ballotage défavorable dans le BW.

Toutes les précisions et explications sont disponibles sur le site de l’awbb (ici).

« Mes joueurs sont évidemment dégoûtés »

Promis au titre en P3B, Verlaine devra repartir en troisième provinciale la saison prochaine au grand dam de ses joueurs.

« Honnêtement, je suis un peu perdu et je ne sais pas trop quoi penser pour le futur » nous confie Jérôme Louwette après l’annonce de l’annulation de la saison qui prive Verlaine d’une montée méritée. « Mes joueurs qui ont appris la nouvelle sont évidemment dégoûtés, surtout ceux qui pensaient arrêter sur une montée.« 

A contre-courant de l’aile flamande, notamment, le CP liégeois a décidé de ne pas tenir compte de la saison disputée. « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde ne prend pas la même décision » poursuit le coach de Verlaine. « J’ai l’impression que le CP Liège a juste voulu se démarquer des autres. »

Un coup d’arrêt pour ce jeune club qui avait sportivement mérité de rejoindre l’échelon supérieur et qui devra reproduire les mêmes performances la saison prochaine. « Une saison n’est pas l’autre » précise à juste titre Jérôme. « Certains joueurs se font vieillissant et nous avions cette fois une réelle opportunité de monter. Cela n’arrivera peut-être plus avant plusieurs années pour un jeune club comme Verlaine. »