Thibaud Smolders, le bourgmestre-basketteur

A l’approche des prochaines élections, Liège & Basketball est allé à la rencontre de Thibaud Smolders, bourgmestre d’Awans et passionné de basketball. Entretien.

A seulement trente-trois ans, Thibaud Smolders, nouveau bourgmestre d’Awans, fait figure d’étoile montante au sein du PS Liégeois. L’engagement de cet Awansois pur jus remonte à 2011, lors de sa sortie de l’université. « Durant mes études, j’ai pu côtoyer des personnes d’autres horizons dans un amphi, il faut le reconnaitre, majoritairement MR » nous raconte ce jeune avocat. « Pour ma part, j’y ai développé une fibre socialiste et décidé de m’engager avant tout pour ma commune. Et c’était du PS dont je me sentais le plus proche.« 

Un ancrage à gauche, fruit d’une réflexion globale. « J’aspire à une société plus juste et égalitaire » continue Thibaud. « A l’Université, j’ai pu observer une réelle différence de classes et de traitements. Pour moi, la société est un gâteau qu’il faut pouvoir partager. Or, actuellement, ce partage est inéquitable, ce sont les petits indépendants et les travailleurs qui « paient » alors que les ultra-riches et ceux qui bénéficient d’un revenu du capital sont favorisés. » Et pour atteindre le modèle de société qu’envisage Thibaud, l’Etat a un rôle prépondérant à jouer. « Le système peut et doit être amélioré et c’est à l’Etat qu’incombe cette tâche.« 

Bien que bourgmestre d’Awans, Thibaud se présente aux prochaines élections du 26 mai. « Je ne souhaitais pas être candidat mais j’ai été sollicité et ai accepté d’être sur les listes en qualité de dernier suppléant afin de démontrer que mon engagement prioritaire restait ma commune – que j’adore et qui me passionne – et que je ne comptais pas siéger » nous précise-t-il. « Je suis un fervent partisan du décumul mais ma présence sur les listes peut souligner l’importance de voter pour des jeunes – comme Deborah Geradon avec qui je me présente – et doit servir, en toute modestie, à attirer des voix. Car plus le score est élevé, plus grande sera la possibilité de faire passer notre message. »

Comme de nombreux trentenaires, le nouveau « patron » d’Awans, a un regard circonstancié sur l’Europe, à la fois source d’espoirs et d’inquiétudes. « Il faut savoir que l’Europe est le niveau de pouvoir le plus élevé en Belgique, une grosse majorité de notre législation est directement transposée des directives européennes » rappelle-t-il. « L’Europe s’est sans doute ouverte trop tôt et trop vite à des pays qui ne correspondaient pas suffisamment aux exigences et valeurs culturelles, sociales et économiques des membres fondateurs de l’Union Européenne. Nous sommes, selon moi, à un moment clivant et nous devrons choisir d’aller vers « plus d’Europe » – avec une harmonisation fiscale, sociale, culturelle notamment – comme je le souhaite ou vers « moins d’Europe ». »

A côté de son engagement politique, Thibaud Smolders continue de vouer une véritable passion au basketball, un sport qu’il pratique depuis sa plus tendre enfance.

Thibaud, quand as-tu commencé le basketball?

Vers sept ou huit ans à Awans. J’ai ensuite été transféré à Hannut-Saint Louis. Je faisais partie de l’équipe 86 avec, notamment, Ludo Humblet, Fred Delsaute, Benjamin Debry. Je me suis malheureusement blessé lorsque j’évoluais en pupilles.

Une blessure qui te tiendra longtemps éloigné des terrains.

Oui, suite à une déchirure des ligaments croisés, j’ai dû arrêter le basket pendant quatre ans. J’ai repris en cadets fiba à Huy où, après quelques mois, j’ai pu m’entrainer avec l’équipe première (ndlr: alors en D2) et où je me coltinais Lionel Bosco à l’entrainement, ce qui est tout sauf une sinécure.

Tu pars ensuite à la Vaillante Jupille.

Exact, en division 3 à l’époque avant de rejoindre Tongres, en première régionale. J’ai ensuite, durant mes études, arrêté à nouveau le basket pendant cinq ans. C’est mon associé qui m’a convaincu de recommencer et de le rejoindre au CS Droixhe – club qui n’existe plus désormais – et toute l’équipe a finalement migré vers la Vaillante Jupille où j’évolue désormais depuis sept ans, en P4.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le basket?

Qu’il s’agisse d’un sport collectif et que le basket soit une grande famille. C’est bien simple, quand je me balade avec ma compagne et que l’on me reconnait, elle sait que c’est soit grâce à la politique, soit grâce au basket (rires). D’ailleurs, lorsque j’avais arrêté durant mes études, je me suis un peu essayé au foot où la mentalité est quelque peu différente. Dans le sport-roi, chacun est davantage focalisé sur son équipe. A l’inverse, dans le basket, les pratiquants sont basketteurs avant tout et il existe une réelle proximité entre tous, peu importe les clubs.

Quels rapprochements pourrais-tu faire entre basket et politique?

Justement, ces valeurs collectives qui animent les groupes se retrouvent dans ces deux domaines.

Entre ton métier d’avocat et ta fonction de bourgmestre, tes journées doivent être bien remplies. En quoi continuer à jouer au basket est-il important pour toi?

Cela me permet de vraiment me détendre. Peu importe l’activité de loisirs pratiquée (lire, se balader), on garde toujours les dossiers en cours dans un coin de la tête. Avec le basket, pendant une heure et demie, deux heures, je ne pense à rien d’autre qu’à faire de bonnes passes, marquer ou aider mon équipe. Et puis, les troisièmes mi-temps sont sympas (rires).

Et enfin, quels sont tes meilleurs souvenirs liés à ce sport?

Il y en a tellement! Le titre de champion de Belgique en pupilles – à une époque où nous affrontions encore les clubs flamands- reste un excellent souvenir même si je me suis blessé à partir des quarts de finale. Le titre de champion de D2 avec Huy, l’année où j’ai recommencé le basket, conserve aussi une saveur particulière même si j’étais loin d’être un des maillons essentiels de l’équipe et que je ne jouais pas énormément. Mais, ce que je retiens avant tout ce sont les liens tissés durant toutes ces années, notamment avec mes camarades de l’équipe pupilles d’Hannut-Saint Louis qui sont restés des amis. Nous n’avons pas besoin de nous voir beaucoup pour nous aimer.