« C’était énorme! »

 

Ce weekend, Luca Fraipont a marqué les esprits en inscrivant 60 points,  aidant ainsi Haneffe à infliger sa première défaite à l’US Awans. Liège & Basketball s’est entretenu avec le « sniper » du weekend.

 

Luca Fraipont a 18 ans et est au basket-étude à l’IPES de Waremme. Passionné de la balle orange, il pratique le basketball depuis 13 ans. Après des débuts à Wanze, il a rejoint Haneffe à onze ans. Il joue actuellement pour la R2 et la P3 des Templiers.

 

Luca, nous te posons directement la question qui est sur toutes les lèvres: qu’est-ce que cela fait d’inscrire soixante points sur une rencontre?

C’est énorme, bien entendu. Et encore plus contre les premiers invaincus de la série!

Comment t’es-tu senti sur le terrain durant cette partie?

Je n’ai jamais su à combien de points j’étais, mais j’avais remarqué que j’avais un gros impact sur le jeu. Je me devais de continuer à scorer jusqu’à la fin de la rencontre, d’autant plus que mes coéquipiers me faisaient confiance. A la fin du match, c’était véritablement grandiose car nous avions vaincu les premiers et j’avais réalisé une énorme prestation.

C’est évident que ta performance est dantesque, preuve que tu es un sacré joueur. Quels sont tes points forts selon toi?

Je suis très efficace en pénétration et j’ai une bonne finition. J’attaque bien l’anneau grâce à un premier pas très explosif. Vu mes progrès au shoot, les défenseurs doivent me coller et cela me facilite encore plus l’accès au panier. Je possède aussi une bonne détente ce qui m’aide à prendre des rebonds et à réaliser quelques beaux contres.

A titre personnel, comment juges-tu ton évolution?

En deuxième régionale, j’arrive à mieux endosser mon rôle de meneur. Je dirige mieux l’équipe, je n’ai plus peur de demander le ballon… ce qui était parfois le cas la saison dernière. J’ai aussi énormément progressé au shoot, ce qui était mon plus gros point faible. Actuellement, je suis satisfait de mon évolution.

 

 

« Objectif Playoffs »

 

Que penses-tu du début de saison des Templiers en R2?

Nous avons perdu des joueurs, mais nous nous en sortons très bien grâce à la bonne entente qui règne dans l’équipe. Nous avons été contraints de jouer nos derniers matchs à six ou sept, mais nous nous sommes battus à chaque fois. J’estime que les Playoffs, qui était l’objectif en début de saison, sont encore réellement atteignables. sincèrement, je trouve que nous réalisons de très belles performances.

Et en troisième provinciale?

Nous pensions être en bas de classement car très peu d’entre nous avaient joué plus haut que la P4. Mais nous nous en sortons très bien (ndlr: cinquièmes au classement) et nous sommes fiers de battre des ténors de notre série.

L’objectif du deuxième tour pour la R2…

Les Playoffs!

Et pour la P3?

Nous voulons continuer sur notre lancée mais, surtout, ne plus perdre de matchs par manque d’envie!

Merci Luca, et encore félicitations pour ta performance.

Merci beaucoup.

Sprimont s’est imposé à Sainte Walburge

 

 Sprimont s’est imposé à Sainte Walburge et renoue avec la victoire.

 

Les Carriers, sur base d’un excellent deuxième quart-temps (10 à 27) ont battu les Sang et Marine dans leur antre, 58 à 75. Greg Donnay (24 unités) a bien tenté de sonner la révolte (21 à 16 dans le dernier quart) mais Flagothier (13 points et un bel impact sur la rencontre), Lenglois (16 points), Walravens (22 pions) et leurs coéquipiers ont su conserver leur avance.

Dominique Jacobs, l’entraineur des locaux, tirait les enseignements le cette défaite. « Mathématiquement, on peut toujours se sauver, mais pour cela, il faut gagner les matches à domicile contre les équipes plus abordables. C’était le cas ce week-end, d’autant que Sprimont s’alignait sans Charles Perrier et que Jérôme Flagothier est arrivé en retard. Mais nous avons laissé passer l’occasion. Je peux accepter que l’on shoote mal, cela arrive, mais lorsqu’on oublie de défendre et qu’on ne se bat pas, c’est plus problématique » déclarait-il au micro de RTC.

Une défaite problématique pour Sainte Walburge puisque Bornem a pris la mesure de Spa 68 à 61. Des Spadois chez qui se déplaceront chez Jimmy Stas et ses coéquipiers le weekend prochain.

 

Le résumé de la rencontre par RTC, c’est ici.

Francorchamps ou le basket de terroir

 

Les Carnets du Basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier » …

 

En début de carrière, il m’est arrivé de cumuler mes occupations journalistiques et celles de joueur-entraîneur. A ce niveau, je peux prétendre sans risque de me tromper que j’ai coaché le club le plus haut placé de Belgique : Francorchamps, 550 mètres d’altitude. C’était au tout début des années 80.

A l’époque, la cour de récréation de l’école communale nous servait de terrain. Vous imaginez en hiver… Il n’était d’ailleurs pas rare qu’en certaines circonstances, l’essentiel de notre échauffement consistait à brosser la neige et à jeter du sel pour faire fondre les plaques de glace. Faut-il préciser que tous nos adversaires redoutaient l’expédition sur les hauteurs fagnardes ? D’autant que les dirigeants du cru avaient poussé le vice jusqu’à fixer nos rencontres à domicile le dimanche à 9 h 45. Il y eut quelques réveils douloureux dans les rangs d’en face… Autre particularité du terroir, l’habitacle où prenaient place les responsables de la feuille et des chronos : une espèce de baraque à frites sur roulettes. Pour ajouter à son aspect rustique, elle était surmontée d’un toit rabattable qui, au moindre coup de vent un peu puissant, retombait parfois sur la tête des arbitres et plongeait toujours les officiels de la table dans l’obscurité la plus totale.

Sur le plan sportif, nous disputions cette saison-là le championnat de 2e Provinciale (deux montants) où les routiniers remicourtois et les « millionnaires » malmédiens faisaient figures de favoris. A titre d’exemple, le derby dans la « Cité du Cwarmé » avait fait salle comble avec 350 entrées payantes. Seul leur trésorier avait le sourire car nous avions fait la nique aux ouailles de Roland Bloemers. Au final, nous causions la surprise en accédant à la P1 en compagnie des Hesbignons. Et ce, grâce à une fantastique solidarité au sein du groupe.

Pourtant, je n’avais pas que des « flèches » à ma disposition. Ainsi, Lulu éprouvait de réelles difficultés à assimiler le principe du changement de côté à la mi-temps. Le nombre de fois qu’il s’est empressé d’aller marquer un panier pour nos rivaux à la remise en jeu… Faut avouer qu’il n’était guère aidé par sa douce et tendre (mais aussi très blonde) moitié. Un jour, il hérite de lancers-francs. Il loupe le premier et son épouse de lui crier :  « Mais, Lulu avance ! Tu es tout seul. »

Grandiose.

 

Michel CHRISTIANE

Gaudoux aura fait douter Alost

 

Pour son premier match à la tête des Bears, Eddy Casteels a bien failli permettre à ses gars de décrocher leur seconde victoire de la saison.

 

Une défaite sur le fil, 74 à 75, face à une belle équipe d’Alost. Dommage pour Louvain. Maxime Gaudoux –impeccable avec 15 points en 24 minutes– a même eu le tir de la gagne entre les mains, malheureusement raté.

Une défaite encourageante, pourtant, pour des Bears qui sortaient de 15 jours de vacances. Et une première presque couronnée de succès pour le technicien des Belgian Lions.

Pour les Okapis, Justin Kohajda n’a foulé le parquet qu’une petite minute tandis qu’Oli Troisfontaine s’est fendu de douze points.

 

Off-day total au plus mauvais moment pour Ninane

 

Ninane a bu la tasse à Houthalen, et celle-ci fut amère. Un off-day qui tombe au plus mauvais moment pour les troupes de Marc Hawley.

 

Il n’y a pas eu match, Ninane ayant craqué dès les dix premières minutes, conclues sur le score de 21 à 11 en faveur d’Houthalen. Des locaux qui doublèrent leur avantage avant la pause et conservèrent leur viatique au cours d’une deuxième période équilibrée. Défaite décevante, 77 à 57, face au dernier du classement.

Mais défaite logique au regard des statistiques! Si aux rebonds (42 à 38) et aux balles perdues (19 à 15), les deux formations se tiennent, c’est aux passes décisives (19 à 9, logique vu l’écart) et surtout en terme d’adresse que les Calidifontains ont périclité. 30% aux tirs, dont 18% derrière la ligne des 6,75 mètres et 65% aux lancers-francs pour Ninane contre 45% aux tirs, dont 41% à trois points, pour leur adversaire, inutile de chercher plus loin les raisons de la déroute visiteuse. Et c’est toute l’équipe qui a fait faillite! Xavier Colette avec 1 sur 8 aux tirs, Allemand à 2 sur 11, Kaluanga à 0 sur 5 et Moray à 4 sur 12 (mais 11 rebonds quand même), seul Romain Fassotte a tenter de sauver les meubles (13 points dont 6 sur 6 aux lancers-francs, 6 rebonds et 2 interceptions mais 4 turnovers). Un off-day total, comme nous le confirme Romain Nicaise.

 

Romain, que peut-on retenir de cette défaite?

De la déception, évidemment. Tout le monde était déçu.

Peut-on parler de off-day?

Oui, je pense que c’était un « jour sans ». Hormis Romain Fassotte, personne n’a inscrit plus de dix points. Or, habituellement, nous avons toujours quatre à cinq joueurs au-dessus de cette marque. De plus, nous encaissions beaucoup trop, ce qui nous empêchait de partir en contre-attaque. Enfin, depuis un moment déjà, quand on encaisse plusieurs paniers d’affilée, nous baissons la tête.

Alarmant?

Pas forcément mais il est indubitable qu’il nous faudrait parvenir à refaire un match référence. Cela permettrait de redonner de la confiance aux joueurs clés. Cette confiance qui nous convaincrait que nous sommes, nous aussi, capable de marcher sur l’adversaire et d’inscrire dix points d’affilée sans encaisser.

Comment était l’ambiance au sein de l’équipe après la rencontre?

L’ambiance n’était pas si mauvaise, même si la déception était palpable. Nous ne perdons pas espoir, nous pouvons beaucoup mieux et avons notre destin entre nos mains.

 

Aubel convaincant

 

Aubel conserve la tête de notre élite provincial après une victoire convaincante à Ensival. Au vu de la rencontre, il risque de s’avérer fort compliqué de déloger les Aubelois de leur première place.

 

Une victoire 53 à 65, tout en maitrise pour Riga et ses coéquipiers. C’est pourtant Ensival qui avait réalisé le meilleur départ. Mené 12 à 6, Aubel, grâce a ses rotations, allait parvenir à recoller au score et à reprendre l’avantage, creusant l’écart petit à petit, sans jamais donner l »impression de paniquer. « Nous possédons un différentiel positif de 40 points en deux confrontations face à Ensival » nous précise Xavier Hubert.

Xavier Hubert, à créditer d’une très bonne prestation, notamment à la distribution (quelques assists magiques!), mais qui préfère mettre en avant trois autres éléments. « Quentin Gerarts, alias Marsouin, était littéralement partout. Tant au rebond qu’en défense, sur contre-attaque ou en pénétration, il a livré une solide performance » commence l’Aqualien. « Phil Lenaerts fut également très présent au rebond et à deux points. Et il ne faut pas oublier Bertrand Beckers, alias Otis, très impliqué également avec nos deux premiers paniers, des rebonds précieux et deux énormes contres. »

Mais, comme à l’accoutumée, c’est le collectif aubelois qui a impressionné. « Nous étions concentrés et bien préparés pour contrer leurs systèmes. N’encaisser que cinquante-trois unités chez eux, c’est remarquable » continue Xavier. « Pour son retour, Benja Deflandre a montré de très bonnes choses avant de freiner, eut égard à son genou. »

Cette victoire permet à Aubel de garder son « compteur défaites » à un seul revers mais ne change pas les positions au classement. Les Aubelois restent leaders et Ensival quatrième.

Reprise compliquée pour Hannut

 

L’année 2018 ne commence pas sur les meilleures bases pour Hannut. Les Hesbignons ont enregistré deux défaites et la blessure de leur scoreur, Benoit Blanchy.

 

Eliminé de la Coupe mercredi à Neuville, les gars de David Beck se sont inclinés deux jours plus tard, à domicile, contre la même équipe du Rebond. Une double défaite pour commencer l’année, guère l’idéal pour une formation ambitieuse. Il n’y a toutefois pas péril en la demeure en ce qui concerne le bilan chiffré. Avec deux ou trois matchs de moins que leurs concurrents, les Hesbignons sont virtuellement quatrièmes -à égalité avec Ensival-  au classement (si on se fie aux nombre de défaites).

Là où c’est plus dommageable, c’est qu’Hannut devra se passer de son super scoreur, Benoit Blanchy. L’ancien ailier de Ninane -notamment- est blessé.  « Il s’est fracturé le quatrième metacarpien en jouant » nous précise son frère, Boris. « Il se fait opérer ce mardi. » Une blessure qui tiendra Benoit éloigné des terrains environ six semaines. Un coup dur pour Hannut.

Jahmani Swanson, plus petit joueur des Harlem Globe Trotters

 

Jahmani Swanson rejoint les Harlem Globe Trotters. Avec une taille estimée à 1,35 mètre, il devient le plus petit joueur de l’histoire de la mythique équipe américaine.

 

La presse en a fait ses choux gras: un basketteur d’un mètre et 35 centimètres rejoint les Harlem Globe Trotters et devient ainsi le plus petit joueur de la légendaire formation.

Fondés en 1926 à Chicago, et ayant émigré trois ans plus tard à Harlem, les Globe Trotters possèdent une riche histoire. Considérée pendant longtemps comme la meilleur équipe du monde, la joyeuse troupe se produit désormais à travers le monde lors de matchs d’exhibition qui mélangent basketball et show à l’américaine, avec une bonne dose d’humour.

Néanmoins, les basketteurs qui la composent possèdent tous une belle dextérité et un talent certain. C’est le cas du nouveau venu, Jahmani Swanson, dont la taille ne semble pas être un obstacle et dont il semble même pouvoir tirer parti. « Dans chaque gymnase, chaque ville où j’arrive, les gens me fixent, certains rient, et se demandent: qui est ce petit gars? De quoi est-il capable? Et quand je mets ce premier panier, ou que réussis ce premier dribble, les gens deviennent dingues » explique le principal intéressé.

Une belle réussite pour Jahmani Swanson, dont l’idole de jeunesse est Michael Jordan. Déjà tout jeune, lui et son ballon étaient inséparables, jusqu’au point de dormir ensemble. Mais la nouvelle recrue des Harlem Globe Trotters peut compter sur sa maman pour garder les pieds sur terre. « On ne veut pas que ça lui monte à la tête » confie-t-elle.

 

 

En bonus, la vidéo du Figaro sur le phénomène Swanson: ici.

Le bouquin de l’hiver (2)

 

Pour occuper les longues soirées d’hiver au coin du feu, Liège & Basketball vous propose la lecture, en découpage, d’un ouvrage de référence sur la Dream Team de Barcelone. C’est avec cette équipe incroyable que la popularité du basket et de la NBA a explosé au début des années 90. Le livre « Dream Team » écrit par Jack McCallum, éminente plume d’ESPN, nous plonge au coeur de cette équipe légendaire et de cette formidable épopée qui fête cette année ses 25 ans. Bonne lecture.

 

La première partie est ici.

 

Ces années-là, j’ai été accusé par des lecteurs et des amis de favoriser Michael Jordan et les Bulls, Larry Bird et les Celtics, Magic Johnson et les Lakers (des années plus tard, après qu’il fut devenu general manager à Indiana, Bird me gratifiait généralement d’un : « T’as sucé Magic, récemment ? » Le mec aime vraiment ce verbe). Je pensais avoir fait un travail de couverture honnête, alternant les critiques et les louanges. À des degrés divers, les articles que j’ai écrits dans les années 1980 et au début des années 1990 ont rendu fous de rage Jordan, Barkley, Drexler et Ewing. Mais ce qui a fait que cette époque a représenté un âge d’or, d’un point de vue journalistique, a été la compréhension implicite que ces gars ont eue du contrat entre les athlètes et un journaliste : ce n’était pas un crime contre l’humanité quand quelqu’un écrivait quelque chose de mauvais sur eux et le journalisme ne devait pas être confondu avec l’hagiographie, même s’ils ne savaient pas ce qu’était l’hagiographie.

« C’est un système d’équilibre des pouvoirs », m’a dit quelqu’un il y a peu de temps pour me décrire la relation entre les athlètes et la presse. C’était Michael Jordan. Je me sens heureux d’avoir collaboré quand je l’ai fait et je m’excuse à l’avance de me mettre moi-même en scène en tant que représentant d’une petite part de cette aventure. « Tu ne peux pas l’empêcher, m’a dit un éditeur. Tu étais à bord pour le voyage. » J’étais un Cameron Crowe (1) de ligue mineure, presque célèbre, « marchant comme dans un rêve », comme le fait M. Dimmesdale, le pasteur tourmenté de « La Lettre écarlate » de Nathaniel Hawthorne.

J’ai même eu un rôle dans l’appellation et l’explosion du phénomène « Dream Team ». En février 1991, bien après l’annonce du fait que les pros seraient autorisés à disputer les Jeux olympiques mais bien avant qu’aucun joueur se soit publiquement engagé, j’ai écrit un article en une de « Sports Illustrated » établissant une projection de ce que pourrait être cette équipe, en faisant part de mes choix de titulaires : Jordan, Magic, Ewing, Barkley et Malone. Je pensais qu’ils étaient les cinq meilleurs joueurs du circuit à l’époque. J’aurais bien mis Bird, à 35 ans, dans mon cinq de départ – même s’il n’avait plus été All-Star depuis 1988, cela n’aurait pas été un choix complètement de connivence parce que le bonhomme pouvait encore jouer – mais il avait déjà fait savoir que son dos était trop en marmelade et qu’il ne pourrait probablement pas aller à Barcelone. Je l’ai pris au mot.

Nous avons réuni ces cinq-là lors du All-Star Game 1991 à Charlotte pour une photo qui avait demandé des mois de préparation avec les joueurs, leurs agents et la NBA. J’avais insisté si lourdement avec les joueurs que lorsque Magic est entré dans la pièce où la photo devait être prise, il m’a regardé et m’a dit d’un ton exaspéré : « Ça y est, t’es content maintenant ? »

Avec un peu plus de clairvoyance, j’aurais dû voir, ce jour-là, ce qu’allait devenir l’équipe olympique des États-Unis. La photo avait été prise dans un espace sécurisé ; malgré cela, des centaines de spectateurs se sont pressés aux portes quand ils ont entraperçu les joueurs. Leur célébrité individuelle avait crû d’une manière exponentielle et qui dépassait l’entendement, par le simple fait qu’ils se trouvaient réunis (et à Barcelone, ce phénomène se démultiplierait de façon exponentiellement exponentielle). Je me souviens d’avoir pensé : « Hmm, là, ça devient intéressant. »

L’introduction de mon article dans le magazine de la semaine suivante était : « C’est un rêve en bleu, blanc, rouge : les cinq joueurs qui honorent la couverture cette semaine vont jouer ensemble, déterminés à restaurer la dignité perdue du basket américain, aux Jeux olympiques de 1992 à Barcelone. Quelle est la probabilité que ce rêve devienne réalité ? Pas mauvaise. Pas mauvaise du tout. »

La photo de couverture était accompagnée du slogan « Dream Team », en haut à côté du logo « Sports Illustrated ».  Et donc, c’était la première apparition de l’appellation : « Dream Team ».

Des années plus tard, j’ai été crédité pour cette dénomination magique mais j’ai toujours voulu mettre les choses au clair de façon directe : oui, j’avais utilisé le mot « dream » deux fois mais un éditeur avait réuni « dream » et « team » sur la couverture. J’ai même essayé de découvrir qui avait débarqué au bureau avec cette formule mais je n’ai pas réussi. Les unes de « Sports Illustrated » sont écrites démocratiquement, par tâtonnements. Il y a probablement eu de multiples essais : « Golden Dream ! » « Red, White, Blue and Ready ! » « Look Out, World ! » («2)

Mais ça a été « Dream Team » et « Dream Team » est resté. Jusqu’à présent, Charles Barkley est persuadé qu’il a été choisi parmi les cinq premiers joueurs par le comité parce qu’il figurait sur la couverture (croyez-moi, il n’a pas été choisi parmi les cinq premiers). « De temps en temps, quelque chose fait tilt et cela a été le cas ici, m’a dit Rick Welts, aujourd’hui président et directeur des opérations des Golden State Warriors et qui était à l’époque le génie du marketing de la NBA. Après cette couverture, l’idée “Dream Team” a vraiment décollé. »

Magic est…magique!

Je suis fier de deux choses dans ma carrière : que le « This Week’s Sign of the Apocalypse » qui figure encore au tableau des réussites de « Sports Illustrated » ait été mon idée et avoir été impliqué dans la création de l’expression « Dream Team ». L’ex-commissioner de la NBA, David Stern, m’a dit récemment : « Le fait que tout cela prenne une telle ampleur a été un délicieux accident. On n’avait même pas de mots pour ça. Peut-être que Dieu nous en préservait et vous l’avez fait. »

Dans mon bureau à la maison, je n’ai que quelques photos témoignant de mes années de couverture de la NBA. La photo de David Dupree et moi avec la « Dream Team » est épinglée à un tableau d’affichage, à peine visible, tel un vaisseau près de chavirer dans un océan de photos familiales. Je ne m’en suis jamais séparé. Vous pourriez me dire que c’est une photo à laquelle on pense après coup, le genre de photo pour laquelle tout le monde pose pendant une seconde ou deux puis s’en va. Christian Laettner a le regard vague sur le côté, sans même prêter attention au photographe, et John Stockton n’est pas du tout dans le cadre ; je suppose qu’il poursuivait tout bonnement son chemin dans la pièce. Je suis au premier rang, masquant partiellement le visage de Bird. Mais hélas, pas son commentaire.

 

 

PARTIE 1 : AVANT LE RÊVE 

 

Chapitre 1 : L’Inspecteur des viandes

 

Les professionnels aux Jeux ? C’était son idée et ne laissez personne vous dire autre chose. Il a débarqué pour la première fois aux États-Unis en 1974, envoyé là par son patron pour étudier le basket américain. Il ne parlait pas la langue, ne connaissait rien des us et coutumes et il s’est installé dans cette pépinière du basket qu’était Billings, au Montana, parce que c’était là qu’il pouvait se loger gratis avec une famille yougoslave.

Cet étranger dans un pays inconnu se nommait Boris Stanković. Il allait avoir 49 ans dans six mois et il était venu mandaté par la FIBA. À l’époque, guère plus d’une douzaine d’Américains savaient ce que ce sigle signifiait (Fédération internationale de basketball), où se trouvait son siège (à l’époque, dans un appartement à Munich, plus tard à Genève) et ce que pouvait bien être son activité (gérer le basket amateur partout dans le monde, sauf aux États-Unis). Le secrétaire général de la FIBA, R. William Jones, nœud papillon, cigare et poigne de fer, avait dit un jour à Stanković : « Vous ne pouvez pas connaître le basket si vous ne connaissez pas le basket américain. » Donc, Stanković est venu en Amérique et il a été instantanément séduit par les matches universitaires auxquels il a assisté – son joueur préféré était le phénomène rouquin de UCLA, Bill Walton – et les matches de NBA qu’il a suivis à la télé.

Pendant l’essentiel de sa vie de jeune adulte, Stanković avait été inspecteur des viandes à Belgrade. « Mon job était de surveiller les viandes et les fromages et comme vous le faites ici, de mettre un tampon dessus », confia Stanković, interviewé à Istanbul à l’été 2010. Il est maintenant à la retraite mais il est présent à de nombreux événements en tant qu’éminence grise (3) du basket international. Stanković avait passé un diplôme de médecine vétérinaire en 1945 à l’université de Belgrade. « C’était naturel pour un vétérinaire, dans notre pays, de prendre soin de la viande et du fromage parce que cela a un lien avec les animaux, non ? »

Le type de viande que Stanković aimait le plus inspecter, cependant, c’était le cuir poli d’un ballon de basket. Même s’il se levait à 5h du matin pour enfiler son tablier blanc et prendre son tampon à viande, le basket était ce qui occupait son esprit. C’était un solide poste bas, intelligent, qui avait joué 36 matches dans l’équipe nationale yougoslave. L’un des moments dont il était le plus fier avait été de jouer pour son pays aux premiers championnats du monde organisés par la FIBA. Ils eurent lieu en Argentine en 1950. « Nous avons terminé neuvièmes. Et il y avait neuf équipes… », m’a dit Stanković en souriant. L’un de ses plus grands regrets était de n’avoir jamais disputé les Jeux olympiques.

Les Yougoslaves étaient grands, robustes et élancés, endurcis par les guerres, civiles et frontalières. Dans les Balkans de Yougoslavie, là où Stanković est né, les gens ne distinguent pas les époques par les termes « guerre » et « paix » mais par les termes « guerre » et « non-guerre ». Quand Boris avait 19 ans, lui et son père, Vassilje, un avocat qui avait combattu dans les rangs du nationalisme serbe, ont été faits prisonniers par l’armée d’occupation russe. Boris a été relâché au bout de deux mois mais Vassilje a été exécuté par un peloton d’exécution puis enterré dans une fosse commune ; aujourd’hui encore, Stanković ne sait toujours pas où.

Stanković a été mis sur une liste noire, ce qui l’a empêché de devenir médecin, sa profession de cœur, et l’a contraint à se rabattre sur l’école vétérinaire, une façon, pour lui, de rester dans le domaine de la médecine. Comme la plupart des compatriotes de sa génération, il s’est identifié aux rebelles serbes qui ont résisté à des lois étrangères pendant cinq siècles. « Ils vivaient en groupes et apprenaient à travailler ensemble et à s’entraider les uns les autres, m’a raconté Stanković. Nous avons grandi avec ça dans notre sang. Nous, les Serbes, n’avons jamais eu de succès dans les sports individuels mais nos sports d’équipe sont très, très forts. Nous avons des aptitudes pour les sports qui requièrent beaucoup de travail de groupe. »

La connaissance qu’a Stanković du basket et son intelligence – pratiquement tous ceux qui parlent de lui mentionnent invariablement son intellect – lui ont permis de gravir les échelons en tant que coach et en tant que dirigeant. À l’âge de 30 ans, il était devenu le non-joueur le plus important du basket yougoslave, tout en continuant d’être inspecteur des viandes, et il était déjà actif au sein de la FIBA.

En 1966, l’équipe professionnelle italienne Oransoda Cantù fit appel à lui pour le poste de coach et Stanković quitta son pays natal. « J’y suis allé pour l’argent. L’Italie avait la ligue la plus riche », me confia Stanković. Il s’est fait haïr par beaucoup d’Italiens en tant qu’étranger, avant d’être adopté et chéri, comme le sont généralement les vainqueurs, quand son équipe a remporté le championnat en 1968. C’est à ce moment-là que R. William Jones le rappela. Jones avait vu l’avenir de la FIBA et son nom était Boris Stanković.

Jones, qui mourut en 1981, des mois après avoir subi une attaque cardiaque au cours d’un dîner aux Jeux olympiques de Moscou, en 1980, était le genre d’homme pour qui l’expression « admiration réticente » semblait avoir été inventée. Né à Rome d’un père britannique et d’une mère française, il avait obtenu un diplôme à l’université de Springfield, où le Dr James Naismith accrocha son premier « panier à pêches ». Jones était un gars très « international » (c’est le propre terme utilisé par Stanković), une combinaison qui fit de lui un indéniable visionnaire du basket. Mais il était aussi un tenant impérieux et intraitable du sport amateur classique. Pour les adeptes du basket aux États-Unis, Jones laissa une marque indélébile en offrant aux Russes trois opportunités de gagner la médaille d’or contre l’équipe américaine le 9 septembre 1972, aux Jeux olympiques maudits de Munich.

Stanković était loin d’être un leader installé lorsqu’il arriva aux États-Unis pour la première fois en 1974, pour y effectuer une ronde d’observation et de collectes d’informations. C’était juste un étranger qui essayait de comprendre les subtilités du basket américain tout en apprenant comment commander un hamburger. Il s’est vu accorder une audience papale par John Wooden – « On a parlé basket, donc, c’était facile de communiquer », m’a-t-il dit – mais il s’est senti, la plupart du temps, livré à lui-même pour regarder, écouter et comparer.

« L’inspecteur des viandes ».

Et ce qui arriva, c’est qu’un fondu de basket fut scotché par les joueurs américains, universitaires et professionnels. « Cela semblait être un sport complètement différent, dit Stanković dans un sourire. Plus rapide mais aussi profondément abouti. Vous regardiez Bill Walton juste une minute et vous pouviez voir que son niveau était bien plus élevé que celui de n’importe qui en Europe. »

À cette époque, le règlement de la FIBA interdisait aux professionnels de jouer dans ses compétitions et les règles de la FIBA étaient les règles du basket olympique. C’était ainsi depuis toujours et donc, tout le monde pensait que les choses en resteraient là. L’hypocrisie, bien sûr, était que des professionnels jouaient de toute façon car les équipes nationales enrôlaient toujours les meilleurs joueurs de leur pays, même s’ils étaient censés être « militaires » ou « policiers ».

À l’exception de Stanković, il n’y avait aucune volonté de faire participer les pros américains aux Jeux, d’autant que la suprématie des étudiants apparaissait déjà évidente, malgré l’anomalie de 1972. De plus, cela faisait tout simplement partie de notre éthique collective que les Jeux soient réservés aux joueurs universitaires. La NBA et les Jeux olympiques étaient des planètes qui évoluaient dans des systèmes solaires différents.

Cependant, l’Inspecteur des viandes, un « étranger », ne voyait pas les choses de cette façon. En regardant à la télé des matches des stars du monde professionnel dans les années 1970 – parmi elles figuraient Oscar Robertson et Jerry West, plus ses deux favoris, Walt Frazier et Pete Maravich – l’idée que les meilleurs joueurs ne participeraient jamais aux Jeux olympiques commença à le tracasser.

« L’hypocrisie était ce qui me rongeait, me raconta Stanković. Et il y avait un côté pratique. Mon souhait était de rendre le basket plus fort, de le faire grandir. Et cependant, il y avait cette séparation. C’était devenu impossible à tolérer pour moi. »

Il a pu y avoir aussi un intérêt personnel. Stanković se voyait en une sorte de « messie du panier », la personne qui allait élever le basket au-dessus du roi Football. Et il était irrité de voir que son organisation – la très omnipotente cour d’appel du monde du basket – était mentionnée à l’aide d’un astérisque parce qu’elle n’était même pas l’ombre d’une poussière sur les écrans radars de la NBA. Quelles qu’aient pu être ses raisons, Stanković est rentré à Munich et il a dit à Jones que l’abandon de la clause d’amateurisme – donc, permettre aux meilleurs joueurs américains de participer aux Jeux olympiques – devait être l’objectif de la FIBA, une idée véritablement anarchiste étant donné le climat socio-politique du sport. Les temps pouvaient bien être en train de changer mais pas au Comité International Olympique (le CIO), où Avery Brundage, un personnage détestable, un véritable despote qui avait dirigé le sport pendant des décennies, avait su faire prospérer sa fortune personnelle au nom de l’amateurisme.

Stanković n’est pas sûr de ce que Jones pensa de son idée mais les instructions de son patron furent limpides comme du cristal. « Il m’a dit : “Te fatigue pas”, se souvint Stanković. Ou comme on dit en Amérique : “N’y mets pas les pieds.” » Et durant les quinze années qui suivirent, personne, à l’exception de Boris Stanković, n’y mit les pieds. Comme beaucoup d’hommes et de femmes influents à travers l’histoire, l’Inspecteur des viandes a été sous-estimé. Il n’a jamais rencontré Magic Johnson ni Larry Bird et la seule fois où il a croisé la route de Michael Jordan, ça a été aux Jeux olympiques de 1984, pendant l’ère pré-« Dream Team ».

Mais quelles que soient les révisions et les corrections de l’histoire, on doit se remémorer ceci : la « Dream Team » a résulté de la vision de Boris Stanković. Ce n’était pas un plan secret élaboré par David Stern pour faire « pousser le basket », l’une des phrases favorites du commissioner. Ce n’était pas le résultat d’une croisade des démons du marketing de la NBA pour vendre des maillots à 200 dollars en Europe, même si c’était une éventualité. Ce n’était pas une frustration alimentée par une réalité grandissante : l’affirmation des États-Unis selon laquelle ils étaient la nation dominante du basket était remise en cause. L’idée a germé dans l’esprit de l’Inspecteur des viandes de Belgrade.

 

A suivre…

1. Réalisateur, producteur et scénariste américain, auteur d’un livre de conversations avec Billy Wilder. 

2. « Le Rêve Doré ! » « Bleu, blanc, rouge, parés ! » « Monde, méfie-toi ! » 

3. En français dans le texte. 

– Jack McCallum, « Dream Team », éditions Talent Sport, sorti le 8 juin 2016, 396 pages, 22 euros et 13,99 en format numérique (Kindle)

« La relève n’est pas là »

 

Après une entame de championnat compliquée et un changement d’entraineur, Modave réalise une belle remontée en P2B. Avec une belle victoire face à Amay le weekend dernier et un choc à venir ce dimanche à Wanze, il était temps de faire le point avec l’entraineur de Modave, Gaëtan Di Bartoloméo.

 

Gaetan, vous avez remporté une grosse victoire à Amay le weekend dernier. Qu’est-ce qui a fait la différence lors de cette rencontre?

Nous avons saisi Amay à la gorge dès le début. Par rapport au match aller, nos adversaires ont du se poser des questions, c’était le jour et la nuit. Défensivement, nous avons été excellents. Nous sommes restés soudés et la mentalité de nos joueurs fut irréprochable. Amay n’a jamais réussi à développer son jeu offensif et cela s’est traduit par une belle victoire contre les quatrièmes, 79 à 60. Mission accomplie.

Ce dimanche, c’est un déplacement à Wanze qui vous attend. Les Wanzois sont en opération maintien. Sur quoi devrez-vous insister pour gagner? 

C’est un vrai derby. Ce n’est jamais facile mais nous insisterons une nouvelle fois sur l’aspect défensif tout en espérant que les joueurs puissent se libérer devant. Cette rencontre sera compliquée mais ce n’est pas encore le match de la mort. La saison est encore longue.

 

 

« Se pencher sur la formation dans notre région »

 

Tu parles de match de la mort, c’est donc le maintien qui est votre objectif?

Oui, l’objectif reste inchangé: se maintenir en deuxième provinciale et éviter les matchs à pression en fin de saison. C’est pour cela que nous voulons nous extraire au plus vite de la zone rouge. Les mois de janvier et février seront cruciaux pour nous car nous jouerons des concurrents directs. Parallèlement à cet objectif, nous préparons la prochaine saison, ce qui n’est pas forcément simple car nous sommes dans une région pauvre au niveau basket.

C’est-à-dire?

Chaque année, les équipes provinciales éprouvent des difficultés pour boucler la composition de leurs effectifs. Il est vraiment indispensable que les clubs de la région se focalisent sur la formation des jeunes et en saisissent l’importance. Celle-ci est insuffisante actuellement, et la relève n’est pas là.