Belle victoire de Dison-Andrimont en R2

 

Le début de championnat de Dison-Andrimont n’est pas facile. En effet, avant le déplacement en terre namuroise, Petit et ses coéquipiers pointaient à une victoire en sept matchs.

 

Le match contre Natoye, auteur d’un six sur huit, s’annonçait donc compliqué. Mais, et c’est la beauté de notre sport, seule compte la vérité du terrain. Et à ce petit jeu là, ce sont les Verviétois qui ont laissé la meilleure impression. Portés par Lussadissu (26 points), Mike Petit (17 points) et Hyka (15 points), les Bleu et Blanc ont forcé l’exploit pour s’imposer 82-87 face aux hommes de Bastien Gilain. Une victoire qui fait du bien au moral de Liégeois et consorts qui restent pourtant derniers au classement (mais avec deux matchs de moins et une victoire de plus que Courcelles).

Le résumé vidéo de la rencontre, c’est ici.

Rafi’Kids, le basket comme vecteur d’éducation

 

Le basketball véhicule de nombreuses valeurs, positives pour l’apprentissage de la vie et du monde qui nous entoure. Toutefois, il existe encore trop d’endroits sur la planète où un travail de fond doit être proposé et des initiatives mises en place pour implémenter et partager ces valeurs en offrant la possibilité de pratiquer notre sport dans des conditions optimales. C’est ce que Rafi’Kids, une asbl active au Rwanda, tente de faire depuis quelques années. Rencontre avec Manu Bouchoms, un des membres actifs de l’association et joueur d’Ensival depuis vingt ans.

 

Manu, comment le projet Rafi’Kids a-t-il vu le jour?

En 2012, Benjamin Simonis, qui était joueur à Pepinster, est parti vivre et travailler au Rwanda. Pendant son temps libre, il s’est mis à entrainer quelques gamins de son quartier et cela a pris de l’ampleur, le groupe d’enfants ne cessant de croître. Se rendant compte qu’il était particulièrement ardu pour les jeunes de là-bas de pratiquer le basket dans de bonnes conditions, il a fondé une asbl avec deux amis et fait un appel aux dons.

Manu avec les rafi’Kids (photo fb).

C’est à ce moment-là que tu rejoins l’équipe et t’embarques dans l’aventure…

Oui, je suis quelqu’un qui garde toujours beaucoup de choses. Shorts, t-shirts, maillots, que j’ai donnés à l’asbl. Ils m’ont proposé de les rejoindre et je n’ai pas hésité.

Quelle est ta fonction au sein de Rafi’Kids?

J’ai le titre de vice-président. Etant donné que je suis graphiste de formation, je m’occupe de tout ce qui touche à la communication et au marketing.

D’autres basketteurs font également partie du groupe, comme Alain Denoel, Jérôme Jacquemin et Jérôme Thelen. Le basket est donc au centre de tout chez Rafi’Kids?

Oui, bien sûr. Mais le basket est plus un moyen qu’une fin en soi. Il nous permet de véhiculer les valeurs que l’on souhaite partager.

 

L’éducation par le sport

 

Ce partage de valeurs, c’est l’objectif de Rafi’kids?

Notre crédo, c’est l’éducation par le sport. C’est vraiment l’ADN de notre projet, sa raison d’être.

Alain Denoel et les enfants de Kigali (photo fb).

Et vos missions?

Il y a donc la volonté de transmettre des valeurs clés véhiculées par le sport et favoriser les échanges et le partage. Nous voulons également assurer un encadrement psychologique, éducatif, moral et matériel aux enfants dans le besoin. Pour cela, nous  nous chargeons d’organiser des collectes de matériel sportif et éducatif et de les acheminer jusqu’à Kigali et nous favorisons la transmission par les pairs.

De bien belles missions et une initiative qui méritent d’être saluée!

Merci. Par exemple, nous amenons près de 750 kilos de vêtements lors de nos visites là-bas.

Elles sont fréquentes?

Nous tâchons de passer une dizaine de jours sur place, chaque année, lorsque nous organisons notre camp.

 

Des études universitaires offertes

 

Comment le suivi se fait-il alors?

Nous avons des forces vives parmi les habitants de Kigali, avec qui nous sommes en contact permanent. Rafiki est comme une maison des jeunes et avec le développement du projet nous avons pu mettre en place une structure sur place.

Via notamment deux jeunes à qui vous avez offert des études universitaires…

Le basket comme vecteur d’éducation (photo Rafi’Kids).

Tout à fait! Ces deux Rwandais étaient présents à nos stages depuis le début. Nous leur permettons de poursuivre des études universitaires à Kigali et ils sont nos moniteurs permanents sur place. Cela fonctionne plutôt bien. L’un d’eux est d’ailleurs en équipe nationale, même s’il faut admettre que le niveau dans ce magnifique pays n’est en rien comparable à chez nous.

L’asbl s’est développée, au point d’être désormais présentée comme belgo-suisse…

L’asbl est belge, le siège est à Thimister mais nous avons, grâce à Gaetan Comte, une cellule active à Lausanne, ainsi que des participants à Lyon.

Et au niveau de ses actions, l’asbl compte-t-elle en mettre en place dans d’autres villes que Kigali ou d’autres pays que le Rwanda?

Nous estimons qu’il est important de très bien faire les choses à un endroit avant d’aller ailleurs. Et il est primordial de pouvoir compter sur des forces vives sur place afin d’assurer la réussite et la pérennité de nos actions. Dès lors, c’est difficilement réalisable de vouloir dupliquer Rafi’Kids ailleurs pour le moment, mais cela reste en réflexion.

 

Une vingtaine de clubs partenaires

 

A titre personnel, j’imagine que c’est du plaisir de s’impliquer dans un projet si positif?

C’est vraiment une grande fierté car c’est du bénévolat. Après, pour moi, c’était une belle opportunité en sortant des études. Cela m’a fait grandir et très sincèrement, les enfants que je rencontre sur place m’apportent bien plus que ce que moi je leur apporte. Cela permet de relativiser, tant, là-bas, on se rend compte qu’en Belgique on se prend la tête pour rien. Je suis satisfait d’apporter ma pierre à l’édifice pour rendre quelques enfants heureux et de constater que nous faisons avancer les choses.

Les choses avancent, tu le disais, quelles seront les prochaines actions de Rafi’Kids?

La Rafiki.

Tout d’abord, nous continuons d’inciter la population aux dons. Nous encourageons d’ailleurs les clubs à donner leurs vieux équipements. Ils sont demandeurs pour la plupart, et leurs maillots se retrouvent portés à l’autre bout du monde. On leur fournit d’ailleurs des cadres photos pour mettre dans leurs installations. Pour l’instant, nous avons une vingtaine de clubs partenaires et nous accueillons tous les matricules qui le désirent. Nous avons créé une bière, la Rafiki, pour récolter de l’argent et nous organiserons un stage à Kigali en 2018.

Mais l’actualité brûlante c’est la soirée de projection du premier décembre…

Oui! Le premier décembre, à partir de 19h30, à la salle du Fenil à Thimister-Clermont, nous organisons une soirée pour Rafi’Kids. Nous y partagerons notre dernier séjour là-bas et évoquerons l’avenir. Ce sera aussi l’occasion de faire goûter la bière que nous avons produite et de sensibiliser nos invités à l’aventure que nous vivons depuis quelques années.

 

 

 

« On se déplace à Esneux en outsider »

 

Ce dimanche aura lieu le derby des montants entre Esneux et Spa. Après avoir sondé l’entraineur des Dragons, nous sommes allés prendre le pouls des Spadois auprès de leur coach, Thomas Doneux.

 

Thomas, que penses-tu de votre début de saison?

Ce fut un début de saison compliqué, avec la défection de deux gros joueurs, Kevin Jonniaux et Klassen. De plus, Julémont s’est blessé. Nous avons du réaliser des ajustements et  faire avec les moyens du bord. On compose avec un effectif réduit et on a fait monter des jeunes mais c’est parfois difficile de tenir sur la longueur physiquement. Compte-tenu de ces paramètres, je considère notre début de saison comme réussi car pas mal de matchs auraient pu tourner en notre faveur avec un peu plus de fraicheur.

Justement, ces deux défections étaient un peu surprenantes . Qu’en penser?

No comment.

Du coup, quels sont les objectifs de Spa pour cette saison en TDM2?

Au départ, nous voulions jouer le top cinq ou six mais la donne a changé et nous avons du revoir nos objectifs à la baisse. Nous voulons nous assurer du maintien le plus rapidement possible. Mais, hormis Ekeren que j’ai trouvé impressionnant, aucune équipe n’est injouable et mes gars ont montré qu’ils pouvaient accrocher tout le monde. Il y a dès lors la possibilité de réaliser un bon championnat.

Et pour atteindre ces objectifs, sur quelles forces se base Spa?

Notre qualité première c’est d’avoir un vrai groupe. Il y règne une excellente ambiance, les joueurs ne râlent pas après une défaite. Pour la plupart, ils jouent pour moi depuis quatre ou six ans, cela crée des automatismes, une vraie cohésion. Après, on sait qu’on possède aussi deux gros scoreurs et que cela peut aider.

 

« Un plaisir de revenir à Esneux »

 

Tu as été assistant de Didier Longueville (voir interview de jeudi dernier: ici) à Esneux. Est-ce que cela rend le match de ce dimanche un peu particulier?

Oui, c’est toujours un peu particulier de retourner là-bas. J’adore ce club et les bénévoles qui y sont. Je suis toujours bien accueilli et j’y ai passé quatre belles années. De plus, nous affrontons Didier qui est mon mentor, qui m’aide professionnellement et qui est un ami. Il a fait beaucoup pour moi et j’ai énormément de respect pour lui. Cela me fait plaisir d’aller à Esneux et de boire un verre avec les gens du club.

Que penses-tu du début des Dragons?

J’avais dit qu’il fallait faire attention aux Esneutois, qu’ils seraient plus forts que la saison dernière. Et je ne me suis pas trompé. C’est un gros collectif, aucun joueur ne tire la couverture à lui. Ils se battent sur tous les ballons et font preuve d’une grande force mentale.

Didier Longueville nous disait que la clé du match serait la défense. Pour toi, quelles seront les éléments à même de faire pencher la balance en votre faveur?

Il va falloir qu’on contrôle le rebond et le fighting spirit des Verts. Mais ça va être très compliqué. On va tâcher de faire un bon match mais pour une fois nous ne serons pas favoris face à Esneux.

L’ABA, le basket qui vient du froid

 

Si, comme beaucoup, Justin Kohajda suit -avec parcimonie dans son cas- la NBA, c’est, outre la D1 belge bien évidemment, pour un autre championnat que son coeur vibre; l’ABA League.

 

L’Adriatic Basketball Association est un championnat fondé en 2001 et qui regroupe des équipes issues des pays de l’ex-Yougaslavie, à savoir Bosnnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Montenegro, Serbie et Slovénie. Cette ligue existe en complément des championnats nationaux et voit s’y affronter les meilleures équipes de ces six pays au sein d’une compétition classique.

« J’aime beaucoup le jeu qui y est pratiqué » nous confie le jeune pivot d’Alost. « Il y a de l’agressivité, du contact, de l’intelligence de jeu. J’aimerais que ma manière de jouer ressemble à celle-là, irréprochable. » Et d’ajouter: « c’est un objectif. »

 

Une ambiance phénoménale

 

D’excellentes équipes comme le Cibona Zagreb, l’Olimpija Ljubljana, l’Etoile Rouge ou le KKZadar, s’y affrontent chaque semaine. Mais le sympathique pivot soutient le Partizan Belgrade. « Je les ai vus jouer contre le Bayern Munich » raconte-t-il, enthousiaste. « J’ai directement accroché à cette ambiance complètement dingue. Il y avait des fumigènes dans la salle, des supporters torse nu, un vacarme assourdissant. C’était vraiment fou! »

L’intérieur français des Spurs.

C’est aussi à ce moment-là qu’il découvre un joueur dont il s’inspire un peu, Joffrey Lauvergne, le français qui évolue désormais aux Spurs de San Antonio. « J’aime beaucoup son jeu » confesse le Liégeois. « C’est un intérieur assez mobile, agressif en défense, précis dans la raquette. Quelque part, j’y vois quelques similitudes avec ma propre manière de jouer. » Reconnaissons qu’il y a pire comme modèle et souhaitons à Justin la même réussite que son glorieux ainé.

Axel Hervelle: retour sur une incroyable carrière

 

Axelle Hervelle a eu une carrière incroyable, entre ses débuts glorieux avec Pepinster, son passage couronné de succès au Real de Madrid et depuis sept saisons à Bilbao. L’occasion était belle de se replonger avec lui dans le passé pour une rétrospective haute en couleur.

 

Axel, tu as explosé à Pepinster où tu as évolué quatre saisons. Quels souvenirs gardes-tu de ton époque pépine?

De très bons, forcément. Nous avons obtenu d’excellents résultats, notamment ce titre de vice-champion face à Charleroi. Nous avions un super groupe et de bons jeunes avec Muya et les frères Massot notamment. C’était aussi une belle expérience avec Niksa Bavcevic, qui m’a vraiment appris le basket et à être pro. Et puis, comment oublier l’osmose entre supporters, joueurs et staff. Une véritable union, c’était assez magique!

Après Pepinster, tu signes dans un des plus grands clubs européens, le Real de Madrid. Quels souvenirs gardes-tu de ton aventure madrilène?

C’était une super ville, un super club. J’ai y vécu six belles années, avec des tonnes d’émotions. J’ai beaucoup de chance d’avoir pu évoluer dans un tel club, d’y avoir appris autant et d’y avoir eu du succès.

Un coéquipier exemplaire.

En 2010, tu quittes Madrid pour Bilbao, qu’est ce qui a justifié ce choix?

A vrai dire, c’était un peu forcé. Il y a eu un changement de coach, l’italien Ettore Messina, qui ne comptait plus sur moi. Je n’étais donc plus désiré, mais le club ne voulait pas que je rejoigne un concurrent direct. Si plusieurs clubs se sont manifestés, le Real y a mis son véto avant de finalement me laisser partir à Bilbao, en prêt d’abord et puis ensuite définitivement.

Tu as été choisi par les Denvers Nuggets en cinquante-deuxième position de la draft 2005.  Tu n’as pourtant jamais évolué en NBA. Est-ce un regret pour toi?

J’ai fait les essais, une summer ligue, ce fut une expérience satisfaisante. Toutefois, les conditions n’étaient pas réunies pour y aller pour de bon et j’estimais que j’évoluais déjà au sein d’une super équipe, dans une belle organisation et dans un championnat de qualité. Je n’ai absolument pas de regrets par rapport à cela.

 

De grands entraineurs

 

L’ancien coach pépin.

Au cours de ta riche carrière, tu as été sous les ordres de techniciens de renom. Ce fut le cas dès le début à Pepinster avec Niksa Bavcevic. Quel genre de coach était-ce et quels souvenirs en gardes-tu?

Niksa est très certainement l’un des meilleurs entraineurs que j’ai pu côtoyer. C’est celui qui m’a appris le plus, notamment pour ma technique individuelle. Nous avons travaillé ensemble une quantité d’heures invraisemblables afin de peaufiner mon jeu. Humainement, Niksa était dur, vraiment très exigeant. Mais cela m’a endurci, m’a formé. La rigueur et le professionnalisme qu’il m’a inculqués m’ont très certainement aidé à me conduire là où j’en suis aujourd’hui.

Maljkovich, un physique de notaire de province mais 4 Euroleague remportées.

A Madrid, tu continues avec un coach des Pays de l’Est, le légendaire Bozidar Maljkovic. Comment était-ce de travailler avec lui?

C’est la même école que Bavcevic, la même structure de travail donc je n’étais pas vraiment dépaysé en arrivant au Real.

Depuis dix ans maintenant, avec l’équipe nationale, tu côtoies Eddy Casteels, un entraineur qui a connu beaucoup de succès en Belgique. Quel genre de coach est-ce?

Tout d’abord, c’est différent car lorsqu’on s’entraine avec l’équipe nationale, ce n’est pas la même temporalité, la même compétition qu’en club, le même format et la même organisation. L’entrainement est donc, inéluctablement, différent. C’est plus axé sur le collectif car il faut pouvoir préparer l’équipe aux échéances à venir dans un court laps de temps. Mais Eddy Casteels est vraiment un super coach et à titre de comparaison, j’estime qu’en terme de rigueur il est similaire aux deux coachs dont nous venons de parler.

 

De riches souvenirs

 

Axel, tu as connu beaucoup de succès et de moments spéciaux durant ta formidable carrière, et tu risques d’en connaitre encore de nombreux dans les années qui viennent. Si tu devais isoler ton meilleur souvenir, lequel choisirais-tu?

La victoire en ULEB Cup en 2007!

Pourquoi?

Parce que c’est une victoire en coupe d’Europe, ça constitue un moment très fort dans une carrière et un bel accomplissement. Et en plus la finale se jouait au Spiroudôme de Charleroi, dans mon pays. Ces éléments conjugués font que cela reste un souvenir vraiment spécial.

Nous venons d’évoquer le passé, parlons un peu d’avenir. Il y a quelque années, la presse avait évoqué un possible retour de ta part à Charleroi. Cela reste-t-il d’actualité? As-tu la volonté de revenir en Belgique à la fin de ta carrière?

Honnêtement, je n’en ai aucune idée, je ne me projette pas. En fait, plus les années passent et moins je vois à long terme.

 

La disparition pépine une profonde tristesse

 

Tu restes malgré tout un spectateur attentif du basket belge et notamment liégeois. Qu’est ce que t’inspire ce dernier?

Attentif au basket liégeois.

Pour moi, c’est déjà une grande tristesse que Pepinster ne soit plus en D1. Que ce club, dans lequel je suis devenu professionnel, avec qui j’ai vécu tant de bons moments et qui a la chance d’avoir des supporters incroyables, ne soit plus représenté dans l’élite du basket belge masculin me fait vraiment de la peine. Je suis triste également de constater que Liège doit faire face à des problèmes financiers et que, malgré la volonté et tout le travail fourni par le personnel de Liège Basket, celui-ci ne soit pas où il devrait être. C’est un sentiment de déception car je suis intimement persuadé qu’à Liège il y a beaucoup de talents et de possibilités.

Justement, on constate que pas mal de joueurs réputés investissent dans des clubs où ils ont évolué durant leur carrière. Est-ce quelque chose que tu envisages?

J’ai déjà essayé de le faire, à Pepinster mais ça c’est mal passé. Nous n’avons pas pu réaliser ce que nous souhaitions et cela reste pour moi une expérience douloureuse. C’est donc délicat de ré-envisager cela à nouveau.

 

 

 

 

 

Un vendredi soir à Ninane

 

Il existe une volée de marches connues dans le monde entier, celles du Palais des festivals de Cannes, que grimpent élégamment toutes les vedettes du grand écran et les égéries de grandes marques de cosmétiques lors du gigantesque barnum cannois. Il en existe une autre, connue des aficionados de la balle orange en région liégeoise, à la salle Winkin. C’est celle là qu’avait décidé de gravir Liège & Basketball ce vendredi soir.

 

Il est dix-neuf heures et nous pénétrons dans la cafétéria du BC Ninane. Que ne pourrait-elle narrer comme anecdotes si elle était dotée de l’usage de la parole. De nombreuses personnes sont déjà présentes à discuter autour d’un verre, deux heures avant le début de la rencontre qui va opposer le matricule 1200 à Gembo, troisième de TDM1. Des enfants, impatients de profiter du bar à pâtes qui leur est spécialement consacré, courent entre les tables joliment dressées par la cellule de manifestation du club. Un délicieux fumet embaume l’air et présage un plaisir gustatif réjouissant. « Aujourd’hui, nous allons servir plus d’une soixantaine de repas » nous explique Alain Delfosse dit Pépé, l’homme qui officie derrière les fourneaux avec talent et dévouement. « Mais lors de chaque rencontre à domicile, nous servons une trentaine de couverts au bas mot. Les gens comprennent que c’est une formule sympathique. Pour douze euros, tu profites d’un repas chaud concocté par nos soins, de l’entrée au match et souvent d’un concert organisé pour la troisième mi-temps. » Et d’ajouter: « pour un couple, s’il prend une bouteille de vin, ça lui fait trente-huit euros et l’assurance de passer une soirée agréable et conviviale. » Doué derrière son piano le Pépé, mais aussi diantrement efficace en marketing.

 

Un délicieux dîner et d’agréables conversations

 

Le temps de tailler le bout de gras avec des habitués des lieux, et il est temps de passer à table. Au menu ce soir: bocconcini revisités, pâtes fraîches  et roquettes accompagnés d’un gouleyant Grenache rouge. Un repas  équilibré et savoureux que l’ensemble des convives semble particulièrement apprécier. Une repasse de pasta est même proposée à ceux qui ont bon appétit. « J’aime beaucoup la sauce qui est servie » nous précise Marie-Charlotte, venue avec son compagnon et sa fille, en faisant un sort à son assiette. « La pancetta qui y est ajoutée relève l’ensemble. »

Le plat du jour (photo S. ElH).

Pendant que chacun des invités se régale, les joueurs calidifontains commencent leur échauffement. On les sent concentrés et désireux de produire un autre basket que la semaine dernière à Ostende. « Gembo c’est solide » nous confirme Morgan, ancien joueur du club et spectateur avisé. En effet, le club flamand pointe actuellement à 7 victoires pour deux défaites. Des  Anversois visiblement plus doués sur le terrain que dans leur choix vestimentaire tant leur équipement, d’un jaune et vert criard, pique les yeux de qui s’attarderait à trop le fixer.

Alors que les tables se débarrassent, que les cafés sont servis, nous entendons Luc Dubois, l’infatigable Président du club local faire la présentation, en français et néerlandais – s’il vous plait!- des joueurs sous les applaudissements d’un public malheureusement trop clairsemé. Si Luc a quelque peu martyrisé la langue de Vondel lors de l’intronisation des protagonistes du jour, il a su transmettre son énergie à la centaine de personnes qui ornent les gradins. Le match peut commencer.

 

Une entame de match manquée

 

Et il démarre sur les chapeaux de roues! C’est Gembo, faisant preuve d’une réussite insolente et bien aidé par des Calidifontains perdant trop de ballons, qui prend rapidement l’avantage, 2 à 13. Marc Hawley est obligé de craquer son premier temps-mort pour stopper l’hémorragie et recadrer ses ouailles. Interlude dont profite John, papa d’un garçon de sept ans qui vient de commencer le basket, pour nous demander s’il y a toujours autant de monde lors des repas et des matchs. « C’est ma première fois ici » nous dit-il. « Et je suis vraiment très agréablement surpris! » Nous ne pouvons manquer de lui conter des souvenirs d’une autre époque, lorsque le chaudron ninanais accueillait plus de cinq cents personnes lors des grosses affiches.

Le coach des pensionnaires de TDM1 (photo D. Kerger).

A force d’abnégation et de culot, Fassotte et compagnie refont leur retard pour se rapprocher à 30-33 à la dix-huitième minute de jeu. Mais une perte de balle des locaux, suivie d’un trois points des Anversois redonnent de l’air à Gembo. Hawley ne peut s’empêcher de laisser échapper un sonore « Jesus Christ! » confirmant là toute sa frustration. Frustration qui ne peut qu’augmenter lorsqu’Henrard fait une faute offensive, imité dans l’autre partie de terrain par Yannick Moray qui offre ainsi deux lancers-francs aux visiteurs. C’est 31-38 et le coup de sifflet des référés renvoie les deux équipes aux vestiaires.

Les Ninanais ont raté l’occasion de revenir à égalité, mais qu’importe, ils sont dans le match et offrent un visage bien plus séduisant que lors de leur précédente prestation. Alors que les bénévoles s’affairent derrière le bar pour étancher la soif des supporters qui se sont égosillés vingt minutes durant, Manu, fidèle du club, lance à la cantonade qu' »il n’y a que des amis ici! » Il est vrai que l’excellente ambiance qui règne dans les travées de la salle Fredy Winkin ne peut que créer ou renforcer des liens amicaux.

La seconde partie du duel reprend et les spectateurs se pressent pour reprendre place dans les tribunes. Certains ont même emporté des ustensiles afin de faire un maximum de bruit pour encourager Lallemand et consorts. Et cela semble fonctionner, Ninane serre la vis en défense et recolle au score, c’est 50-53. Jeremy Dedave attaque le cercle et se fait sécher par son défenseur. « C’est faute ça, référé! » éructe Luc Dubois. Malheureusement, les arbitres en ont décidé autrement et Ninane encaisse un gros trois points dans la foulée, c’est 50-58 après trente minutes.

 

Dix dernières minutes étouffantes

 

La pression monte d’un cran dès l’entame de l’ultime période. Une pression que ne semble pas ressentir Sebastien Maio qui balance deux bombes pour ramener Ninane à quatre points, 59-63. Le meneur chauve de Gembo se fait passer un savon par son coach pendant que la sono, gérée de main de maitre par David Kerger, crache des sons stimulants pour les joueurs et leur public.

Maio insolent d’adresse dans le 4e quart-temps (photo D. Kerger).

Xavier Colette, qui avait commencé le match sur le banc, décide d’aider son partenaire de backcourt. Les deux compères, pas loin de soixante ans d’expérience basketballistique cumulés, font pleuvoir une pluie de paniers sur la tête des Anversois. Le capitaine des Rouge et Blanc, visiblement remonté, se frictionne avec un joueur adverse. Double faute et 71-69. On se met à y croire parmi les fervents supporters. « On peut le faire » nous dit Jean Louis Wey, autant pour se rassurer que pour se porter chance. La tension est à son comble, ça hurle, ça bat des mains et sur le terrain, dix guerriers bandent leurs muscles pour remporter chaque duel. Mais à 58 secondes du terme, Gembo repasse devant d’un point et puis de trois sur une horrible perte de balle de Moray. C’est 74-77 et il reste moins de trente secondes à jouer. Au sortir du temps-mort, Maio inscrit un lay-up sur un système superbement exécuté. La faute directe offre des lancers-francs pour redonner trois points d’avance aux Anversois. Ninane rate le shoot de la gagne mais prend le rebond offensif. Patatras! Les Ninanais perdent le ballon dans la foulée. Le match est terminé, les néerlandophones explosent de joie tandis que du côté local la déception est de mise. Ninane est vraiment passé tout proche de créer l’exploit!

 

Un après-match convivial

 

Dans la cafétéria, le public est remonté pour refaire le match autour d’un verre. « On perd plus de vingt balles, c’est beaucoup trop » nous précise André Fawes, le statisticien en chef de nos représentants en deuxième division. « C’est vraiment dommage cette mauvaise gestion des moments clés » embraie Morgan. « Et pourquoi shooter à deux points quand on est mené de trois? » s’interroge Manu.

Néanmoins, malgré la légitime désillusion, l’ambiance reste au beau fixe. Ca papote, ça rigole, ça se prend dans les bras. Yvan Fassotte, ancien entraineur des locaux et légende vivante du basket liégeois – lui qui a permis au BC, avec le comité de l’époque, de monter de R1 en D2 en quelques folles saisons -fait sa joyeuse entrée. Et d’emblée, il gratifie ses interlocuteurs de sa gouaille et de sa bonne humeur.

Yvan Fassotte, coach brillant.

Marc Hawley, un disciple d’Yvan justement, et son digne successeur à la tête du matricule 1200 peine à cacher son amertume même s’il reconnait, en entraineur avisé, le positif dans cet affrontement. « Nous avons eu une belle réaction défensive » nous confie-t-il. « Mais nous avons payé notre début de match manqué, nos pertes de balles et certaines rotations défensives hasardeuses. » Qu’à cela ne tienne, Nicaise et ses coéquipiers ont montré la réaction d’orgueil tant attendue. « C’est dommage d’avoir perdu » confirme Claire, la fille ainée de Luc Dubois, qui avait quitté une dégustation de vin pour assister à la rencontre. « Mais l’attitude de nos gars était positive. »

Le temps s’égrène, des sandwichs sont apportés aux protagonistes des deux camps pour les requinquer après l’effort, et il est déjà temps pour nous de regagner nos pénates. Lorsque nous quittons les lieux, l’atmosphère est bon enfant et conviviale, promesse d’une soirée qui va s’éterniser jusque tard dans la nuit, offrant ainsi à chacune des personnes présentes le souvenir d’un excellent vendredi soir.

Ninane veut se ressaisir contre Gembo

 

Ce vendredi à 21h, Ninane reçoit Gembo Borgerhout, actuel troisième de TDM1. Une recontre importante pour les Calidifontains qui veulent se reprendre après la défaite contre Ostende le weekend dernier.

 

Ce soir, les supporters de la salle Winkin et le comité Ninanais espèrent assister à une belle rencontre de leurs ouailles. « Nous sommes satisfaits du début de saison mais très déçus de la déconvenue  de la semaine dernière » nous confie Hélène Dubois, Présidente du centre de formation des jeunes du BC Ninane et responsable de la Cellule Manifestations. « Ces trois premiers mois ne sont pas mauvais, mais cette défaite est douloureuse car nous estimons qu’il y a une vraie différence entre un bilan de quatre ou de cinq victoires en dix matchs. » Une amertume renforcée par la manière dont les Rouge et Blanc ont pris l’eau face au KBGO Duva Fruit. « En tant que spectateurs, nous avons vraiment eu l’impression d’assister à un match amical, qu’il n’y a eu aucune réaction de la part de nos gars. »

Romain, auteur d’un bon début de saison (Photo D. Kerger)

Une impression en partie confirmée par Romain Nicaise, pourtant auteur d’une bonne prestation contre les côtiers. « Lundi, lors de la séance vidéo, il est très clairement apparu que nous avions manqué d’intensité défensive dans cette défaite évitable » nous répète-t-il.

Dès lors, le travail fourni durant la semaine par le groupe de Mark Hawley s’est révélé d’excellente qualité afin d’aborder la rencontre de ce soir dans les meilleures conditions. « Nous devons redresser la barre » explique le jeune ailier, content que de la confiance que l’entraineur anglophone place en lui, malgré deux parties plus délicates contre Ypres et Waregem. « Nous devons retrouver notre jeu afin de sortir du creux dans lequel nous sommes depuis trois semaines. Même si notre adversaire du jour est d’une autre trempe que celui de dimanche dernier, on peut créer la surprise à condition de jouer ensemble et à fond pendant quarante minutes. » Et d’ajouter: « dans le cas contraire, nous risquons de ramasser! »

 

Un collectif soudé

 

Une base collective qui semble indispensable pour le matricule 1200 qui a vu partir son capitaine emblématique, François Lhoest vers Liège Basket à l’intersaison. « Mais, d’après moi, le départ de François a permis l’éclosion d’autres joueurs » nous dit Hélène. « Franky est un super joueur et un gros scoreur. Du coup, certains avaient tendance à se cacher, à se reposer sur lui, aussi parce qu’il monopolisait un peu la balle. Maintenant qu’il est parti, de nouveaux joueurs doivent prendre leurs responsabilités, et c’est ce qu’il font. »

Xavier, le nouveau capitaine du BC (photo D. Kerger).

D’autant plus que le groupe vit bien. « C’était une des craintes suite au départ de François, qui était un super leader » confesse la fille du Président, Luc Dubois. « Mais Xavier Colette a formidablement repris ce rôle et l’ambiance au sein de l’équipe est vraiment excellente. Toutefois, peut-être que contre Ostende, un bon coup de pied aux fesses de la part de Lhoest, comme avant, aurait été salvateur. »

 

On n’arrête plus le BC Belleflamme!

 

On n’arrête plus le BC Belleflamme! Le club de la rue Nicolas Spiroux surfe en effet sur une série – en cours- de neuf victoires, dont la dernière date de mercredi contre Waterloo, leader de la série.

 

Tout avait plutôt mal commencé pour les Verts, défaits lors de leurs deux premiers matchs. « Nous avions deux nouveaux joueurs à intégrer, cela prend un peu de temps » nous explique Sebastien Peremans, au club depuis deux décennies. Mais désormais, le collectif tourne à plein régime, réalisant une superbe série de victoires. Des résultats qui s’expliquent facilement selon lui. « Nous avons vraiment un gros collectif, c’est notre force. Tout le monde est capable d’apporter son écot au scoring et nous disposons de deux top pivots R1, mon frère Romain et Emmanuel Mampuya, arrivé à l’intersaison. »

Un succès collectif.

Une force collective logique tant le noyau se connait depuis longtemps. « Nous sommes comme une famille tant cela fait des années que nous sommes réunis. Nous sommes d’ailleurs cinq de l’équipe à avoir commencé ensemble en baby » confirme le Liégeois. « De plus, c’est notre troisième année au sein de la division, nous connaissons le championnat et nous nourrissons certaines ambitions. »

 

Une grande famille

 

Des ambitions légitimes au regard de leur réussite actuelle. « En début de saison, l’objectif affiché était clairement de faire les Playoffs. Maintenant, on veut continuer de surfer sur cette vague positive et en post-saison, tout peut arriver » précise-t-il. « En tout cas, même si cela dépend du comité, on ne serait pas contre une montée en TDM2. »

La Peremans Connection!

Un comité que l’étudiant en éducation physique connait depuis de nombreuses années, lui qui a commencé le basket à trois ans dans son club de toujours. « Belleflamme, c’est vraiment génial. Il y règne une excellente ambiance et une très bonne entente entre les différentes équipes » salue Sébastien. « Pour moi, c’est comme ma deuxième maison. Ce club est une grande famille. »

L’ailier de vingt-trois ans ne croit pas si bien dire, lui qui évolue aux côtés de son frère Romain. « Cela fait quatre à cinq ans que nous jouons ensemble. Parfois, on se chamaille un peu à l’entrainement, mais ça reste bon enfant. » nous dit-il. « Mais c’est un super joueur, dominant dans la division et c’est un régal de l’avoir dans l’équipe. »

Nul doute que le matricule 1058 aura besoin de la fratrie à son meilleur niveau pour continuer à jouer les premiers rôles. Et c’est tout le mal que nous leur souhaitons!

 

« Le coaching, un exhausteur de sentiments! »

 

Patrick Maquinay, pivot de la R2 de Tilff est également coach depuis bientôt dix ans. Il nous explique ici son expérience en tant qu’entraineur, sa vision du job, son feeling et ses impressions.

 

Patrick, pourquoi être venu au coaching ?

Tout simplement parce qu’on me l’a demandé lorsque j’avais 26 ans. C’était sans objectif particulier au départ mais j’y ai vite pris goût.

Quel genre de coach es-tu ?

Je suis un coach assertif, ce qui peut être une force ou un désavantage suivant l’effectif dont je dispose.

Selon toi, quelles sont les qualités requises pour faire un bon coach ?

Il y a tout d’abord l’aspect technique, la connaissance. C’est à dire être compétent, s’informer, suivre des colloques, ne pas rester sur ses acquis mais au contraire apprendre et se perfectionner sans cesse. Il y a ensuite l’aspect humain, la gestion d’un groupe et des relations humaines, que je trouve d’ailleurs plus importantes chez les seniors.

 

« Ma dose de plaisir hebdomadaire »

 

Quelles sensations cela te procure-t-il d’être sur le banc pour coacher ?

Les Porais à la mer.

C’est une excellente question car c’est finalement là une raison primordiale pour laquelle je coache. Le coaching est un exhausteur de sentiments (ndlr : Liège & Basketball apprécie particulièrement l’expression). Je vis les match à 100% parfois même de façon irrationnelle alors que ça ne reste que du basket. Mais il faut bien avouer qu’il n’est pas facile de retrouver cette dose d’adrénaline ailleurs. Avec le coaching, c’est la garantie assurée d’avoir sa petite dose de plaisir et d’excitation une fois par semaine. Et ça vaut le coup !

As-tu, à l’instar de nombreux entraineurs légendaires (ndlr : coucou Michel Preudhomme), une marotte ou une superstition ?

Absolument…pas ! Ca ne me parle pas et pourtant j’aurais bien aimé car cela permet de se raccrocher à quelque chose.

Retrouves-tu des similitudes entre ton boulot de prof et celui de coach ?

Globalement, au niveau de la gestion de groupe, c’est assez proche. L’objectif est d’amener mes élèves et mes joueurs le plus loin possible sans que cela passe par des ordres. Personnellement, j’ai, en général, plutôt un bon relationnel avec mes joueurs.

 

« Tellement de souvenirs »

 

Quel est ton meilleur souvenirs sur le banc?

Le célèbre match de coupe entre les équipes tilffoises.

C’est difficile car il est toujours difficile de choisir et comme disait un célèbre penseur : « Choisir c’est toujours renoncer. » Mais si je ne devais en garder qu’un, c’est lorsque j’ai repris la P4 de Tilff et que cela s’est soldé par deux montées successives, une sacrée ambiance et qu’en plus je coachais des amis.

Et à l’inverse, quel est ton pire souvenir à ce poste ?

Et bien, avec la même équipe, avoir du arrêter après 10 matchs car ça ne fonctionnait pas. J’ai décidé de démissionner pour créer un électrochoc mais malheureusement l’équipe est quand même descendue. Pour l’anecdote, il y aussi ce huitième de finales de la Coupe Provinciale il y a quelques années. Je coachais la P2 de Tilff et nous affrontions la P4 de Tilff, coachée à l’équipe par mon ami et entraineur actuel Quentin Pincemail. Il y avait grande affluence pour ce match entre les deux équipes du club avec, à la clé, un quart de finale de la Coupe. Certains disent encore que plus de 300 personnes étaient présentes ce soir là, la salle était en ébullition et mon équipe, alors favorite, perd après prolongations et avec 4 joueurs sur le terrain. C’était une déception, tempérée tout de même par le fait qu’il s’agissait d’une victoire poraise malgré tout.

L’inénarrable Pincemail!

Justement, un mot sur ton entraineur actuel, et ami, Quentin Pincemail, figure bien connue du basket liégeois. Quel genre d’entraineur est-ce et comment cela se passe-t-il avec lui ?

Nous sommes différents au niveau humain, dans notre manière de coacher mais j’apprends énormément de lui, tant au point de vue humain, justement, que technico-tactique. Pin est un gars qui a vraiment entrepris de vraies démarches pour affiner sa science du jeu et je le respecte beaucoup pour ça. Et puis, le voir trois fois par semaine, refaire ensemble le match pendant des heures, c’est le bonheur !

Si tu devais le résumer en une formule ?

Alors, je dirais que Pin c’est: ‘Rigueur pendant 40 minutes et fête toute la nuit.’

Tu as également eu la particularité de joueur et d’entrainer ton frère, est ce que cela est difficile d’entrainer son frère ?

Non pas du tout, d’autant plus qu’on s’entend bien. Même si je dois bien confesser que c’est le seul joueur qui a déjà pris son sac en plein match pour rentrer chez lui. Ceci dit, j’aimerais beaucoup rejouer avec lui car nos jeux sont assez complémentaires.

Enfin, toi qui as également été arbitre, que penses-tu des nouvelles règles ?

Concernant les anti-sportives, je suis pour à 100%. Pour ce qui est du marcher également, ça va fluidifier le jeu. Je pense que ces mesures sont prises pour tendre vers un mieux mais l’homme est ainsi fait qu’il est réfractaire au changement. Laissons un peu de temps à tout le monde pour s’y habituer et je suis persuadé que d’ici quelques temps on saluera ces changements de règlement.

« Le derby contre Spa sera particulier »

 

Ce dimanche à seize heures, Esneux reçoit Spa, pour le derby des montants. En effet, les deux équipes, proches à plus d’un titre,  sont montées de R1 à l’issue du précédent exercice. C’est toutefois, petite surprise, les Esneutois qui réalisent le meilleur début de championnat, devançant les Spadois de trois places (et une victoire) au classement général. Liège & Basketball a profité de l’évènement à venir pour interroger l’entraineur des Dragons, Didier Longueville.

 

Didier, cela fait déjà un moment que tu entraines Esneux?

Oui, cela doit être ma quinzième ou seizième saison.

Une belle longévité, comment l’expliques-tu?

Je ne vois pas de raison de changer car nous jouons à un bon niveau et l’ambiance au sein du club est bonne et familiale. De plus, même si nous avons un petit budget, j’ai une grande autonomie pour construire mon équipe, et j’évolue dans une structure stable, sans pression excessive. Enfin, de par mon travail de chef d’entreprise, j’ai besoin d’une certaine liberté au niveau des horaires. Je tâche d’être le plus présent possible mais il me faut garder une certaine latitude. Tous ces éléments réunis me permettent de dégager une forme d’équilibre qui explique pourquoi je me sens bien à Esneux.

Tu disais qu’Esneux joue à un bon niveau, justement, comment avez-vous géré la montée en TDM2?

Evidemment, vu notre budget, nous n’avions pas spécialement prévu de remonter si vite. En fait, quand nous sommes descendus en R1, il a fallu gérer une fin de cycle car beaucoup de joueurs sont partis. D’ailleurs, un seul a retrouvé de l’embauche en D3, preuve que nous avions une équipe assez faible pour la division. Nous avons eu l’occasion d’avoir de jeunes joueurs qui voulaient nous rejoindre et évoluer ensemble. Une osmose s’est créée, qui a conduit à des résultats et nous sommes montés. Mais nous n’avons pas de pression, ce n’est pas une fin en soi d’être en TDM2.

 

Pas de pression

 

Pas de pression, cela signifie pas d’objectifs précis pour cette saison?

J’estime que dans le sport, il faut vivre le moment présent. D’une semaine à l’autre, cela peut être très aléatoire. Un samedi tu fais un bon match et le suivant tu joues comme un pavé. C’est pour cela qu’il ne faut pas se fixer d’objectifs, surtout si, comme nous, tu ne disposes pas d’une armada.

Le maintien est quand même souhaité?

Oui, bien sûr. On veut se maintenir, et prouver au basket liégeois qu’on a le niveau pour évoluer dans ce championnat. Beaucoup nous prédisaient une saison difficile. Mais sincèrement, j’aimerais encore mieux amener la P2 en P1. Cela nous permettrait de faire venir de bons jeunes afin de les former pour l’équipe première, même si c’est de plus en plus difficile de trouver des jeunes qui veulent bien faire deux matchs. Ou alors ils demandent directement beaucoup de temps de jeu.

Tu dis que beaucoup d’observateurs vous prédisaient une saison délicate. Or, pour l’instant, ce n’est pas le cas…

Tout à fait. Malgré notre petit coup de mou actuel et quelques défaites évitables, nous réalisons un début de saison positif. Ceci étant dit, même si je ne fixe pas d’objectifs chiffrés, je reste exigeant envers mes joueurs.

La particularité de ce championnat, c’est la présence de beaucoup d’équipes liégeoises. Cela a une importance pour vous?

Certainement. La saison dernière, le club a enregistré ses meilleures recettes car il y avait beaucoup de derbies, comme c’est le cas cette année. Donc, économiquement, c’est intéressant pour nous. Je ne comprends d’ailleurs pas les clubs qui refusent la montée. Sportivement, le fait de rencontrer régulièrement des équipes de la région a aussi un impact sur mes gars. Ce sont de jeunes joueurs, qui affrontent désormais des adversaires dont ils « admiraient » les aptitudes et qu’ils respectent. Sauf que maintenant ils jouent au même niveau et se mettent trop de pression lors de ces duels. Ils ont tendance à être trop respectueux.

 

Un derby particulier

 

En parlant de derby, il y en a un qui arrive. Vous recevez Spa, ce dimanche à 16h. Est-ce une rencontre particulière?

Oui, je pense que c’est un match pivot pour les deux équipes. Si les thermaliens gagnent, ils reviennent sur nous au classement et nous en serons à trois défaites consécutives. Si nous gagnons, nous restons dans le top 5-6, ce qui est toujours stimulant. Et Spa, au contraire, risque de descendre dans le bas de classement.

Le coach du Royal Casino Spa.

Particulier aussi parce que Spa est coaché par Thomas Doneux?

Oui, je le connais très bien, c’est un ami. Il a été mon assistant-coach pendant cinq ans. Il utilise les mêmes systèmes défensifs que moi  et d’ailleurs, nous avons peu souvent gagné contre Spa. Cela s’explique en partie parce qu’il me connait, anticipe bien mes réactions et sait préparer un bon plan de jeu.

Quelles seront les clés pour vaincre les Spadois?

Jouer notre jeu, tout simplement. Ne pas être spectateurs de la rencontre. Et puis, et c’est primordial, retrouver notre sérénité défensive. Nous savons que Spa possède d’excellents joueurs, des individualités difficiles à arrêter. C’est vraiment la défense qui va définir notre match.