« Le derby contre Spa sera particulier »

 

Ce dimanche à seize heures, Esneux reçoit Spa, pour le derby des montants. En effet, les deux équipes, proches à plus d’un titre,  sont montées de R1 à l’issue du précédent exercice. C’est toutefois, petite surprise, les Esneutois qui réalisent le meilleur début de championnat, devançant les Spadois de trois places (et une victoire) au classement général. Liège & Basketball a profité de l’évènement à venir pour interroger l’entraineur des Dragons, Didier Longueville.

 

Didier, cela fait déjà un moment que tu entraines Esneux?

Oui, cela doit être ma quinzième ou seizième saison.

Une belle longévité, comment l’expliques-tu?

Je ne vois pas de raison de changer car nous jouons à un bon niveau et l’ambiance au sein du club est bonne et familiale. De plus, même si nous avons un petit budget, j’ai une grande autonomie pour construire mon équipe, et j’évolue dans une structure stable, sans pression excessive. Enfin, de par mon travail de chef d’entreprise, j’ai besoin d’une certaine liberté au niveau des horaires. Je tâche d’être le plus présent possible mais il me faut garder une certaine latitude. Tous ces éléments réunis me permettent de dégager une forme d’équilibre qui explique pourquoi je me sens bien à Esneux.

Tu disais qu’Esneux joue à un bon niveau, justement, comment avez-vous géré la montée en TDM2?

Evidemment, vu notre budget, nous n’avions pas spécialement prévu de remonter si vite. En fait, quand nous sommes descendus en R1, il a fallu gérer une fin de cycle car beaucoup de joueurs sont partis. D’ailleurs, un seul a retrouvé de l’embauche en D3, preuve que nous avions une équipe assez faible pour la division. Nous avons eu l’occasion d’avoir de jeunes joueurs qui voulaient nous rejoindre et évoluer ensemble. Une osmose s’est créée, qui a conduit à des résultats et nous sommes montés. Mais nous n’avons pas de pression, ce n’est pas une fin en soi d’être en TDM2.

 

Pas de pression

 

Pas de pression, cela signifie pas d’objectifs précis pour cette saison?

J’estime que dans le sport, il faut vivre le moment présent. D’une semaine à l’autre, cela peut être très aléatoire. Un samedi tu fais un bon match et le suivant tu joues comme un pavé. C’est pour cela qu’il ne faut pas se fixer d’objectifs, surtout si, comme nous, tu ne disposes pas d’une armada.

Le maintien est quand même souhaité?

Oui, bien sûr. On veut se maintenir, et prouver au basket liégeois qu’on a le niveau pour évoluer dans ce championnat. Beaucoup nous prédisaient une saison difficile. Mais sincèrement, j’aimerais encore mieux amener la P2 en P1. Cela nous permettrait de faire venir de bons jeunes afin de les former pour l’équipe première, même si c’est de plus en plus difficile de trouver des jeunes qui veulent bien faire deux matchs. Ou alors ils demandent directement beaucoup de temps de jeu.

Tu dis que beaucoup d’observateurs vous prédisaient une saison délicate. Or, pour l’instant, ce n’est pas le cas…

Tout à fait. Malgré notre petit coup de mou actuel et quelques défaites évitables, nous réalisons un début de saison positif. Ceci étant dit, même si je ne fixe pas d’objectifs chiffrés, je reste exigeant envers mes joueurs.

La particularité de ce championnat, c’est la présence de beaucoup d’équipes liégeoises. Cela a une importance pour vous?

Certainement. La saison dernière, le club a enregistré ses meilleures recettes car il y avait beaucoup de derbies, comme c’est le cas cette année. Donc, économiquement, c’est intéressant pour nous. Je ne comprends d’ailleurs pas les clubs qui refusent la montée. Sportivement, le fait de rencontrer régulièrement des équipes de la région a aussi un impact sur mes gars. Ce sont de jeunes joueurs, qui affrontent désormais des adversaires dont ils « admiraient » les aptitudes et qu’ils respectent. Sauf que maintenant ils jouent au même niveau et se mettent trop de pression lors de ces duels. Ils ont tendance à être trop respectueux.

 

Un derby particulier

 

En parlant de derby, il y en a un qui arrive. Vous recevez Spa, ce dimanche à 16h. Est-ce une rencontre particulière?

Oui, je pense que c’est un match pivot pour les deux équipes. Si les thermaliens gagnent, ils reviennent sur nous au classement et nous en serons à trois défaites consécutives. Si nous gagnons, nous restons dans le top 5-6, ce qui est toujours stimulant. Et Spa, au contraire, risque de descendre dans le bas de classement.

Le coach du Royal Casino Spa.

Particulier aussi parce que Spa est coaché par Thomas Doneux?

Oui, je le connais très bien, c’est un ami. Il a été mon assistant-coach pendant cinq ans. Il utilise les mêmes systèmes défensifs que moi  et d’ailleurs, nous avons peu souvent gagné contre Spa. Cela s’explique en partie parce qu’il me connait, anticipe bien mes réactions et sait préparer un bon plan de jeu.

Quelles seront les clés pour vaincre les Spadois?

Jouer notre jeu, tout simplement. Ne pas être spectateurs de la rencontre. Et puis, et c’est primordial, retrouver notre sérénité défensive. Nous savons que Spa possède d’excellents joueurs, des individualités difficiles à arrêter. C’est vraiment la défense qui va définir notre match.