Axel Hervelle: retour sur une incroyable carrière

 

Axelle Hervelle a eu une carrière incroyable, entre ses débuts glorieux avec Pepinster, son passage couronné de succès au Real de Madrid et depuis sept saisons à Bilbao. L’occasion était belle de se replonger avec lui dans le passé pour une rétrospective haute en couleur.

 

Axel, tu as explosé à Pepinster où tu as évolué quatre saisons. Quels souvenirs gardes-tu de ton époque pépine?

De très bons, forcément. Nous avons obtenu d’excellents résultats, notamment ce titre de vice-champion face à Charleroi. Nous avions un super groupe et de bons jeunes avec Muya et les frères Massot notamment. C’était aussi une belle expérience avec Niksa Bavcevic, qui m’a vraiment appris le basket et à être pro. Et puis, comment oublier l’osmose entre supporters, joueurs et staff. Une véritable union, c’était assez magique!

Après Pepinster, tu signes dans un des plus grands clubs européens, le Real de Madrid. Quels souvenirs gardes-tu de ton aventure madrilène?

C’était une super ville, un super club. J’ai y vécu six belles années, avec des tonnes d’émotions. J’ai beaucoup de chance d’avoir pu évoluer dans un tel club, d’y avoir appris autant et d’y avoir eu du succès.

Un coéquipier exemplaire.

En 2010, tu quittes Madrid pour Bilbao, qu’est ce qui a justifié ce choix?

A vrai dire, c’était un peu forcé. Il y a eu un changement de coach, l’italien Ettore Messina, qui ne comptait plus sur moi. Je n’étais donc plus désiré, mais le club ne voulait pas que je rejoigne un concurrent direct. Si plusieurs clubs se sont manifestés, le Real y a mis son véto avant de finalement me laisser partir à Bilbao, en prêt d’abord et puis ensuite définitivement.

Tu as été choisi par les Denvers Nuggets en cinquante-deuxième position de la draft 2005.  Tu n’as pourtant jamais évolué en NBA. Est-ce un regret pour toi?

J’ai fait les essais, une summer ligue, ce fut une expérience satisfaisante. Toutefois, les conditions n’étaient pas réunies pour y aller pour de bon et j’estimais que j’évoluais déjà au sein d’une super équipe, dans une belle organisation et dans un championnat de qualité. Je n’ai absolument pas de regrets par rapport à cela.

 

De grands entraineurs

 

L’ancien coach pépin.

Au cours de ta riche carrière, tu as été sous les ordres de techniciens de renom. Ce fut le cas dès le début à Pepinster avec Niksa Bavcevic. Quel genre de coach était-ce et quels souvenirs en gardes-tu?

Niksa est très certainement l’un des meilleurs entraineurs que j’ai pu côtoyer. C’est celui qui m’a appris le plus, notamment pour ma technique individuelle. Nous avons travaillé ensemble une quantité d’heures invraisemblables afin de peaufiner mon jeu. Humainement, Niksa était dur, vraiment très exigeant. Mais cela m’a endurci, m’a formé. La rigueur et le professionnalisme qu’il m’a inculqués m’ont très certainement aidé à me conduire là où j’en suis aujourd’hui.

Maljkovich, un physique de notaire de province mais 4 Euroleague remportées.

A Madrid, tu continues avec un coach des Pays de l’Est, le légendaire Bozidar Maljkovic. Comment était-ce de travailler avec lui?

C’est la même école que Bavcevic, la même structure de travail donc je n’étais pas vraiment dépaysé en arrivant au Real.

Depuis dix ans maintenant, avec l’équipe nationale, tu côtoies Eddy Casteels, un entraineur qui a connu beaucoup de succès en Belgique. Quel genre de coach est-ce?

Tout d’abord, c’est différent car lorsqu’on s’entraine avec l’équipe nationale, ce n’est pas la même temporalité, la même compétition qu’en club, le même format et la même organisation. L’entrainement est donc, inéluctablement, différent. C’est plus axé sur le collectif car il faut pouvoir préparer l’équipe aux échéances à venir dans un court laps de temps. Mais Eddy Casteels est vraiment un super coach et à titre de comparaison, j’estime qu’en terme de rigueur il est similaire aux deux coachs dont nous venons de parler.

 

De riches souvenirs

 

Axel, tu as connu beaucoup de succès et de moments spéciaux durant ta formidable carrière, et tu risques d’en connaitre encore de nombreux dans les années qui viennent. Si tu devais isoler ton meilleur souvenir, lequel choisirais-tu?

La victoire en ULEB Cup en 2007!

Pourquoi?

Parce que c’est une victoire en coupe d’Europe, ça constitue un moment très fort dans une carrière et un bel accomplissement. Et en plus la finale se jouait au Spiroudôme de Charleroi, dans mon pays. Ces éléments conjugués font que cela reste un souvenir vraiment spécial.

Nous venons d’évoquer le passé, parlons un peu d’avenir. Il y a quelque années, la presse avait évoqué un possible retour de ta part à Charleroi. Cela reste-t-il d’actualité? As-tu la volonté de revenir en Belgique à la fin de ta carrière?

Honnêtement, je n’en ai aucune idée, je ne me projette pas. En fait, plus les années passent et moins je vois à long terme.

 

La disparition pépine une profonde tristesse

 

Tu restes malgré tout un spectateur attentif du basket belge et notamment liégeois. Qu’est ce que t’inspire ce dernier?

Attentif au basket liégeois.

Pour moi, c’est déjà une grande tristesse que Pepinster ne soit plus en D1. Que ce club, dans lequel je suis devenu professionnel, avec qui j’ai vécu tant de bons moments et qui a la chance d’avoir des supporters incroyables, ne soit plus représenté dans l’élite du basket belge masculin me fait vraiment de la peine. Je suis triste également de constater que Liège doit faire face à des problèmes financiers et que, malgré la volonté et tout le travail fourni par le personnel de Liège Basket, celui-ci ne soit pas où il devrait être. C’est un sentiment de déception car je suis intimement persuadé qu’à Liège il y a beaucoup de talents et de possibilités.

Justement, on constate que pas mal de joueurs réputés investissent dans des clubs où ils ont évolué durant leur carrière. Est-ce quelque chose que tu envisages?

J’ai déjà essayé de le faire, à Pepinster mais ça c’est mal passé. Nous n’avons pas pu réaliser ce que nous souhaitions et cela reste pour moi une expérience douloureuse. C’est donc délicat de ré-envisager cela à nouveau.