« Au bout de nous-mêmes pour vaincre »

A domicile, la P2 de l’Union Liège a sorti la P1 de Belleflamme. Au prochain tour, Timothée Lekeu et ses partenaires affronteront un autre pensionnaire de l’élite provinciale: Welkenraedt. Reportage.

A domicile, les Unionistes perdaient rapidement leur avantage initial. « Suite à un départ timoré et trop de naïveté, nous avons directement encaissé un 0-5 » nous confirme Timothée Lekeu. « Heureusement, Arnaud Linden a répondu via un triple qui nous a libérés, et lui aussi d’ailleurs puisqu’il finira la rencontre avec 17 points à son compteur personnel.« 

La partie était âprement disputée, tant les locaux que les visiteurs ne voulaient rien lâcher. « Ce fut une vraie rencontre de Coupe, avec beaucoup d’intensité et de nervosité dans les deux camps » reconnait l’intérieur shooteur. « Durant quarante minutes, nous fûmes au coude-à-coude. »

Au début du quatrième quart-temps, le marquoir affichait 44 partout. « Ce match ne pouvait se terminer qu’au bout du suspens » poursuit Tim. « A 48-49 à moins de deux minutes de la fin, Arnaud Linden, via cinq points consécutifs, nous a permis de prendre deux possessions d’avance. » Suffisant pour conclure victorieusement ce derby liégeois, 54-51.

« Malgré les nombreuses absences – nous étions huit et avons perdu Gauthier Schauwers en cours de rencontre, victime d’une petite entorse – nous avons été au bout de nous-mêmes pour vaincre les Haricots, à l’image de Noé Kreusch au bord des crampes durant toute la dernière ligne droite » souligne Timothée. « Au prochain tour, nous irons à Welkenraedt. Cette équipe ne nous a jamais vraiment réussi mais nous tacherons de faire ce qu’il faut pour que la magie de la Coupe opère encore. »

« Ensival, une équipe où tout le monde sait shooter »

Weekend de Coupe contrasté pour Ensival qui a battu Beez vendredi en Coupe AWBB et avant de s’incliner ce dimanche contre la « Bien Belle Equipe » d’Alleur en Coupe de la Province. Réactions et analyse.

Contre Beez en Coupe AWBB, Ensival a confirmé tout son potentiel, notamment défensif, en s’adjugeant la victoire 85-70, rejoignant ainsi les huitièmes de finale de la compétition. « La grosse erreur que nous devions éviter à Verviers, c’était d’encaisser directement des paniers. En démarrant le match avec cinq unités de retard, nous nous sommes vite retrouvés menés de onze points et notre adversaire a su imposer son tempo pendant que nous courrions derrière le score » soupire Arnaud Otte de Beez.

« Nous savions qu’Ensival est une bonne P1 grâce à ses excellents résultats enregistrés en Coupe ou dans son championnat » continue Arnaud. « C’est une équipe où tout le monde sait shooter et dans laquelle les meneurs sont très rapides et possèdent un bon maniement de balle. C’est aussi pour cela que fûmes dominés dans le « un contre un ». Nous n’avions pas d’objectif précis en Coupe mais nous aurions clairement du gagner ce match car il est important de retrouver le chemin de la victoire après deux défaites en championnat.« 

« Un vrai match de Coupe »

En huitième de finale, le groupe de Christophe Hougardy ira se frotter au Loyers de Julien Marnegrave qui n’a fait qu’une bouchée (56-84) de Neuvillois trop déforcés que pour rivaliser. Par contre, petite surprise dimanche avec l’élimination de Genet et de ses coéquipiers face à la « Bien Belle Equipe » d’Alleur, 71-69.

« Ce fut un vrai match de Coupe » nous raconte Didier Pissart. « Nous avons presté une très bonne première mi-temps en augmentant même notre avantage à quinze unités dans le second quart. Lors de la seconde période, les choses furent compliquées. La pression adverse se faisait davantage ressentir et nous fûmes limités à vingt points marqués. » Les All Blacks allaient toutefois trouver les ressources nécessaires pour forger un authentique exploit. « Les Ensivalois passèrent devant à deux minutes du terme mais à force de caractère et en trouvant les bonnes options dans la dernière minute, nous avons su arracher cette victoire!« , se félicite l’entraineur local. Cette « Bien Belle Equipe » du club nouvellement royal semble indéniablement taillée pour aller loin dans la compétition. Quant à Ensival, nul doute que tant en AWBB qu’en championnat, le reste de la saison s’annonce radieux.

En bonus, le match contre Beez diffusé sur Vedia et visible ici.

« Nous allons droit dans le mur »

Sans langue de bois et avec lucidité et franchise, Stéphane Grandry revient sur l’élimination du Haut-Pré à Mont-sur-Marchienne, le début de saison des promus et la découverte de la régionale deux. Entretien.

Steph, comment juges-tu votre défaite à Mont-sur-Marchienne en Coupe AWBB?

Dans son ensemble et autant dans le fond de jeu que dans la manière, notre prestation là-bas fut catastrophique. Des joueurs sans envie, qui ne veulent pas monter sur le terrain, des contestations, aucun respect des consignes du coach… Sans un changement de mentalité et une prise de responsabilités, nous allons droit dans le mur. Il est temps pour certains de gagner rapidement en maturité sinon, cela ne le fera pas… Nous n’allons pas nous taper de longs déplacements toute l’année pour jouer sans envie et ne pas nous serrer les coudes. Si c’est le cas, je préfère rester chez moi.

Que penses-tu de ces premières semaines?

Nous savions avant de commencer la saison que nous allions nous battre pour le maintien et c’est tous ensemble que nous serons capables de le faire et si tout le monde est à 100%. Nous repartons avec un nouveau groupe et d’une page complètement blanche avec des gars qui doivent montrer ce qu’ils valent et doivent absolument prendre leurs responsabilités.

Comment vis-tu tes premiers pas en R2 et qu’est-ce qui change à ce niveau par rapport aux saisons précédentes en P1?

Physiquement et au niveau du rythme, je dois bien avouer qu’il n’y a pas photo par rapport à la P1. Les arbitres laissent beaucoup plus jouer, les contacts sont plus rudes et nous ne sommes pas habitués à cela.

Le weekend prochain vous affronterez l’invaincue équipe d’Aubel. Que devez-vous améliorer pour cette rencontre et les suivantes?

J’espère que l’ensemble du groupe aura pu réfléchir pendant quelques jours avant de se revoir mardi. Plus mauvais, nous ne saurions pas l’être donc j’espère que nous ne serons pas ridicules face aux Herbagers et nous allons enfin montrer notre meilleur niveau.

« Nous avons enfin joué avec la rage au ventre »

Face à ses anciens coéquipiers de LAAJ, Maxime Princen l’a emporté avec Cointe, 83-72. Interview.

Maxime, que retenir de votre victoire contre Atlas?

Je pense que nous avons enfin joué comme il fallait jouer depuis le début de la saison. Nous avons enfin joué avec la rage au ventre! Et c’est grâce à cela, au fait qu’on n’a pas laissé de paniers ou d’actions faciles à notre adversaire – à l’image des dernières actions qui furent assez physiques – que nous l’avons emporté.

Cette victoire en Coupe AWBB aiguise-t-elle votre appétit pour cette compétition?

Non, pas forcément. La Coupe n’est pas notre objectif premier mais en tant que compétiteurs, nous voulons gagner tous les matchs. Cette compétition permet de tenter de nouvelles choses et de développer encore davantage notre esprit guerrier.

Ans remporte le derby de R2

Grâce à un premier quart exceptionnel, Ans domine Visé et s’offre le derby.

« Nous allons devoir jouer juste avec un bon pourcentage tout en étant rigoureux derrière » avait prévenu Stéphane Mossay avant de recevoir Visé. Des consignes intégrées par les Ansois qui claquaient un 31-11 d’emblée pour mettre la main sur la partie en seulement dix minutes. Les échanges s’équilibraient ensuite dans une deuxième quart défensif mais Mossay (21 pions), Geurten (12 unités) et leurs coéquipiers en remettaient une couche pour filer à 69-40 à la demi-heure et s’imposer finalement 77-54 face à Gerlache (15 points), Grégoire (20 pions) et les Visétois.

En P2, par contre, ce sont les visiteurs qui ont empoché la trois points malgré la belle résistance des Ansois. Un revers 67-72 qui ne fait pas les affaires des locaux qui demeurent la seule équipe à ne pas encore avoir gagné en P2A. Si la saison est encore longue, il y a sans doute déjà urgence pour l’équipe B du matricule 1245.

« Chaque fois la même chose »

Encore une fois, Pepinster s’est incliné de peu à domicile.

Cela commence à faire beaucoup! Pepinster aspirait à une première victoire à domicile mais s’est encore incliné de quelques points, cette fois contre Woluwé, 75-78. « C’est chaque fois la même chose » peste Hugo Maréchal, auteur de 15 points. « Nous prenons toujours dix ou quinze points dans les dents, devons revenir et perdons de deux ou trois points! Un début de match correct nous aurait aidé… » Et de conclure: « Nous avons tous déjà noté le prochain match à domicile!« 

« Une victoire arrachée avec les tripes »

Coachée par John Vanoost, assisté de Jérémy Mathieu, la P2 de Saint-Louis a créé la surprise en éliminant l’Etoile Jupille de la Coupe de la Province. Reportage.

« En milieu de semaine, Dany Tilman s’est retiré pour raisons personnelles. John Vanoost a assuré l’intérim et m’a demandé de l’assister pour ce match de Coupe » nous informe Jérémy Mathieu. « Cette rencontre était une rencontre exceptionnelle comme seules peuvent l’être celles de Coupe. Nous n’avions rien à perdre face à un candidat avoué à la victoire finale. »

Démarrant au quart de tour, les locaux augmentaient rapidement leur avantage initial pour compter dix points d’avance. « L’Etoile est une équipe bardée d’expérience et a su revenir dans la partie » continue Jérémy. Après dix minutes, le marquoir affichait 27-20 et puis 49-46 à la pause.

Les échanges étaient équilibrés, la partie âprement disputée et aucune des deux formations ne voulaient céder. « En déficit physique suite à certains problèmes de fautes, les Jupillois appuyaient là où ça faisait mal mais nous étions en forme offensivement et profitions de notre adresse à distance et de quelques contre-attaques pour rester devant » poursuit l’assistant-coach d’un soir. A sept minutes du terme, les visiteurs recollaient pour la première fois à 80 partout. La rencontre allait-elle basculer dans les mains du favori?

Que nenni! « Deux triples nous ont permis de reprendre un peu d’air et même un peu d’avance« . A trois minutes et trente secondes du terme, c’était 93-84 en faveur des locaux. « L’Etoile jettait alors ses dernières forces dans la bagarre pour revenir à 94-92 à vingt secondes du coup de sifflet final. Mais nous avons eu le sang-froid nécessaire sur la ligne de réparation pour conserver l’avantage et empoché cette victoire méritée » sourit Jérémy. « Nous sommes fiers du comportement et de l’esprit de l’équipe qui a arraché cette victoire avec ses tripes.« 

Du côté des pensionnaires de P1, la déception était présente tout comme la lucidité. « Saint-Louis est venu le couteau entre les dents et mérite amplement sa victoire » souligne Marc Jacot. « Nous marquons plus de 90 points mais nous avons bien trop encaissé. C’est en défense que nous avons laissé filer cette rencontre. Tant sur nos zone « 2-3 » et « 3-2 » ainsi qu’en individuelle, les Collégiens ont toujours trouvé la solution. Nous sommes trop gentils derrière.« 

Les Etoilés ne s’en cachaient pas, la Coupe était un vrai objectif. « C’est vraiment dommage d’avoir perdu cette rencontre car cette Coupe était un de nos objectifs. Nous allons devoir maintenant nous concentrer sur le championnat. Avec notre quatre sur quatre, nous sommes sur la bonne voie » conclut le polyvalent 3-4 de Jupille.

Saint-Louis C (+5) – Etoile Jupille A : 97-92

Score par quart-temps: 27-20, 22-26 (49-46), 26-26 (75-72), 22-20 (97-92)

CSLB C : Klontz 1, Henrard 0, Wilmes T. 13, Francoeur 17, Wilmes R. 0, Cosentino 12, Dykmans 13, Vieujean 2, Mathieu 22, Deprez 12

Etoile Jupille A : Jacot 19, Bastin 8, Theek 20, Moray 6, Lhote 8, Gregoire 12, Servais 2, Tandler 0, Lamborelle 17 QT : 27-20, 22-26 (49-46), 26-26 (75-72), 22-20 (97-92)

« Une addition salée mais c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens* »

A domicile, Tilff a confirmé son excellent état de forme et conserver son brevet d’invincibilité en étrillant Haneffe, 101 à 70.

Et une victoire de plus dans la besace des Porais qui ont dominé les Templiers dans le derby du weekend en R2B. « Dans l’ensemble, nous avons livré une très bonne prestation en respectant notre plan de match et en prenant directement notre adversaire à la gorge » sourit Jérôme Niedziolka. « Nous savions que les Templiers ne tiendraient pas physiquement toute la rencontre si nous mettions une grosse pression. Il faut aussi souligner les les belles performances offensives de Balbourg et Mottard qui s’en sont donnés à coeur joie, ce qui a donné une addition salée au terme des quarante minutes.« 

Depuis le début de saison, Tilff séduit et impressionne. « Nous proposons du beau basket mais ce n’est pas encore le meilleur que nous puissions produire et j’estime notre marge de progression encore importante, ce qui est plutôt positif. La saison est longue et, comme on dit, c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens. Nous allons donc continuer à bosser » conclut le Rodman des bords de l’Ourthe.

*: cette expression est particulièrement prisée dans le monde du basket liégeois.

« La bande de Manu Bouchoms n’a pas volé sa victoire »

A domicile, Henri-Chapelle s’est laissé surprendre par Ensival. Le petit poucet de P4 s’est imposé 80-84 et se qualifie pour les seizièmes de finale de la Coupe de la Province.

« Rien n’était top pour préparer ce match de Coupe » soupire Fred Ledain. « J’étais malade mercredi pour l’entrainement, plusieurs gars étaient blessés ou absents et seulement sept joueurs étaient disponibles pour disputer cette rencontre car deux jeunes étaient bloqués sur le listing Coupe P4. »

Des facteurs qui expliquent en partie la contre-performance des Capellois. « Malgré tout le respect que j’ai pour cette belle équipe d’Ensival, nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes » reconnait le coach local. « Nous avons remonté les dix points de retard avant de prendre sept longueurs d’avance dans le troisième. Il suffisait de gérer et de contenir le rush final de notre adversaire… Ce que nous n’avons pas su faire. » Et de conclure, fair-play: « Félicitations à la bande de Manu Bouchoms qui n’a pas volé sa victoire. Les Ensivalois se sont bien battus et récoltent ce qu’ils voulaient et méritaient plus que nous: la victoire.« 

Fernand Boule d’Or

Les Carnets du basketteur saison 3! Tout au long de cette troisième année, notre sémillant chroniqueur vous proposera d’aller à la rencontre de personnages ayant marqué notre basket principautaire. Souvent au travers d’entrevues toujours révélatrices de leur personnalité. Ce billet est dédié à un ancien dirigeant d’exception: Fernand Rossius.

Après avoir été à la rencontre de personnalités en phase avec l’actualité, je vous propose cette fois le portrait d’un de nos anciens dirigeants d’exception. A savoir, le regretté Fernand Rossius.

Sûr que les plus jeunes ne sauraient s’en souvenir car le pauvre est décédé le 8 août 2006, à 84 ans. Il a d’abord été un excellent joueur. Il a notamment défendu les couleurs du Sporting Athénée et fut le premier Belge à franchir la barre des 30 points sur un même match. C’était lors de la saison 48/49. Sans oublier que le gaillard a été international à 5 reprises.

Après avoir raccroché ses baskets au clou, il allait se distinguer dans le monde des affaires en devenant le grand patron des cigarettes Boule d’or. Dans le contexte euphorique des « Trente Glorieuses », il ne pouvait cacher ses fibres sportives. Sa société s’investissait entre autres dans le foot avant de devenir le principal sponsor d’une équipe cycliste de premier plan et, comme de bien entendu, d’une autre de… basket. Il succédait ainsi à l’immensément riche, Albert Tilkin, aux commandes d’un Standard (désormais) Boule d’Or décrochant trois titres nationaux : 68, 70 et 77. Un des principaux mérites de notre homme était sans conteste de savoir s’entourer. Avec le Sérésien, Jean Mathy, et le citoyen du plateau de Herve, Roger Mignon (coulant une paisible retraite en Espagne), il était plus que servi. Mais, les plus belles histoires ne connaissent pas toujours un « happyend ». Pour preuve, les « Rouches » devaient émigrer, en 85, à Andenne. Sans Fernand. « Le Liégeois est ainsi fait qu’il a fallu que le Standard basket soit rayé de la carte de la Cité ardente pour qu’il retrouve subitement sa soif de basket au plus haut niveau », lâchait-il désabusé.

L’Embourien signait cependant son retour au Country Hall en septembre 2000. Année de la montée de Liège Basket (ex-Fléron) en D1 et sur les hauteurs de la route du Condroz. « Chapeau à Jean Joly qui est parvenu à ramener une formation du cru dans la ligue pro tout en réussissant ce tour de force de réunir d’emblée un budget de 40 millions de francs belges (1 million d’euros) », se réjouissait-il.

Deux anecdotes le concernant pour terminer. Il adorait la vallée de l’Ourthe. Raison pour laquelle, il invitait la presse pour la présentation de l’équipe à Hamoir et traditionnellement le 15 août. Avec, au programme, promenade (sportive) dans les bois en matinée, barbecue à midi et, en clôture, match de « ses » Standardmen sur le… terrain extérieur en béton. Autre trait de son caractère : chaque fois qu’il rencontrait une jolie femme, il lui assurait que c’était son anniversaire. « Comme ça, je suis sûr qu’elle va me faire la bise », me confiait-il dans un sourire entendu. Mais toujours distingué.

Michel CHRISTIANE