« Nous nous sommes rencontrés grâce au coaching »

Passé par les différents clubs de Jupille, Thomas Antoine s’est véritablement imposé en première provinciale cette saison. L’intérieur rejoindra sa copine en régionale la saison prochaine et se livre à Liège & Basketball.

Thomas, peux-tu nous retracer ton parcours basket?

J’ai commencé tout petit à la Vaillante où j’ai notamment eu Jean-Christophe Pirau – acteur principal de mon histoire avec le basket – comme coach pendant huit saisons. Au bout de dix ans, je me suis retrouvé sur la touche pendant une année suite à un problème au tendon d’Achille, cela m’a fait perdre le niveau régional que nous avions en minimes. J’ai donc quitté la Vaillante à seize ans pour rejoindre pour un an l’Athénée de Jupille et puis Belleflamme. J’ai directement été mis dans le bain en seniors avec une équipe P3 coachée par Michael Markowicz, le championnat juniors régionaux – j’étais à ce moment là cadet deuxième année – et, progressivement, la P1. En avril 2014, nous avons remporté le championnat de Belgique U21, un très beau souvenir même s’il est clair que je ne jouais pas les premiers rôles dans l’équipe. Les deux saisons qui suivirent, j’ai continué à faire P3-P1 mais je n’ai jamais réussi à m’imposer en P1.

Tu es donc retourné du côté de Jupille, mais à l’Etoile cette fois.

Oui, pour la saison 2016-2017, je suis parti à l’Etoile, en P2, où Michel Nihon avait monté un groupe exceptionnel – Van Roy, Jacot, Lhote, Tandler notamment – et avec lequel nous avons loupé la montée d’un rien lors du test-match contre Alleur. 2017-2018 a marqué mon retour à la Vaillante qui redescendait de R2 pour retrouver l’élite provinciale. Je réalisais là mon rêve de gosse de jouer pour l’équipe fanion du club que j’encourageais quelques années auparavant en D2. Malheureusement, malgré un gros travail d’Oli Henry pour monter une belle équipe, nous ne sommes pas parvenus à nous maintenir.

Une descente synonyme de nouveau départ pour toi.

Oui, à Saint-Louis dans l’optique de faire R1-P1 mais cela s’est transformé en P1-P3 puis uniquement P3 en fin de saison. Nous avons d’ailleurs remporté le titre en troisième provinciale avec principalement Martin Francoeur, Aurélien Dykmans et moi-même dans cette équipe très jeune où je faisais office de « papy » à vingt-deux ans. A l’intersaison, je suis revenu à Belleflamme pour, cette fois, m’imposer en P1.

« Toujours à discuter avec les gris »

Qu’aimes-tu dans ce sport?

Ce que j’aime dans ce sport c’est la compétition, le bien-être que prodigue la victoire, cette sensation d’après-match quand on sait qu’on a su dépasser ses limites avec tout le groupe pour atteindre les objectifs et fêter ça autour d’une (ou plusieurs) bonne(s) bière(s) en troisième mi-temps.

Quel genre de joueur es-tu?

Le genre qui va à gauche quand on lui demande d’aller à droite, comme dirait mon père (rires). Plus sérieusement, j’ai longtemps été réticent au jeu physique dans la raquette car malgré mes centimètres, j’étais toujours plus léger que mes adversaires. Je jouais davantage en périphérie comme un 4 avec des « fade-away » inspirés de mon idole Dirk Nowitzki. Maintenant que j’ai grossimerci Belleflamme (rires) – et passé la barre des cents kilos, je réussis à m’imposer en force en dessous et donc à jouer comme un vrai 5.

Quels sont tes points forts et ceux sur lesquels tu dois encore travailler?

Mes forces sont clairement mes centimètres et la confiance que Jordan Bawin a placée en moi. Quand tu te sens bien dans un groupe de potes qui jouent sur tes qualités et que tu as la confiance du coach, généralement cela fonctionne. Par contre, mon plus gros défaut – et tous mes coéquipiers et ex-coéquipiers seront d’accord à l’unanimité – est ma grande gueu** vis-à-vis de l’arbitrage. Je suis toujours à discuter avec les gris.

Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis que tu pratiques la balle au panier?

J’ai bien envie de rappeler les titres – car c’était des moments fabuleux – mais j’ai encore plus apprécié les tournois à l’étranger. Je suis notamment allé disputer des tournois à Zagreb, Pragues, Rennes… J’en garde des souvenirs incroyables. C’est juste fabuleux de passer des séjours en totale immersion basket avec ses potes. Et cela fut uniquement possible grâce à nos parents investis et prêts à nous suivre partout. Nous oublions trop souvent de les remercier.

Lors de sa saison en P1 avec la Vaillante Jupille

Quel bilan fais-tu de cette saison en P1 avec Belleflamme?

Nous n’allons pas nous mentir, notre saison a été compliquée. A l’arrêt du championnat, nous étions avant-derniers… Mais ce n’est pas pour autant que notre saison fut mauvaise ou à oublier. Nous en tirons simplement les bonnes conclusions pour préparer la prochaine.

Quels furent les moments marquants de cette campagne 2019-2020?

Comment ne pas parler de notre mois de janvier? Le mois de l’espoir avec un quatre sur quatre qui nous permit de quitter la dernière place. Personnellement, je préfère revenir plus tôt dans la saison, à nos trois premiers matchs qui m’ont marqué. Après notre première sortie complètement loupée à Esneux, nous avions eu une superbe réaction la semaine suivante en nous imposant d’un point contre Welkenraedt avant de retomber sur terre par une cruelle déception lors d’une défaite d’une unité à Saint-Louis.

C’est ton deuxième passage à Belleflamme. Qu’est-ce qui te plait dans ce club?

Belleflamme est un club familial, festif et sérieux. C’est une histoire de coeur aussi, mon père y a joué et coaché de nombreuses saisons. Le terrain était dehors à l’époque mais je retrouve encore certains visages dans la buvette. Surtout, nous y avons une super équipe de potes. Benjamin Jamar – dont je ne compte plus les saisons passées ensemble – a grandi à cent mètres de chez moi et nous n’avons jamais perdu contact. Idem pour Jérémy Bartelet avec qui cela remonte à l’enfance. C’est incroyable de continuer à jouer ensemble après autant d’années.

« La P1 devient un triste championnat »

Pourquoi avoir décidé de rester à Belleflamme pour la prochaine saison? Et avec quels objectifs?

J’avais fait une promesse à mon coach; je ne le quittais pas si nous réussissions à nous maintenir. Nous voilà en R2, que demander de plus? J’avais doucement des envies d’aller gratter un peu plus haut et me frotter à la régionale, nous aurons la chance de pouvoir le faire la saison prochaine avec un effectif remanié et renforcé en conséquence. Je suis heureux à Belleflamme avec qui nous nous concentrerons avant tout sur le maintien.

Ta copine Maude Balthasart joue également au basket. Débriefez-vous vos matchs ensemble? Partagez-vous des conseils?

Maude joue en effet en R1 à Angleur mais nous ne débriefons pas spécialement ensemble. Nous sommes aussi souvent que possibles présents aux matchs l’un de l’autre et j’apprécie encore bien lui glisser un petit conseil à la mi-temps. Mais elle ne se prend pas la tête après le match, c’est plutôt avec Vincent Esposito, son coach, que j’en discute. J’aime d’ailleurs beaucoup sa vision du basket. Ce qui est certain, c’est qu’avec sa R1 et ma R2, nous allons faire des kilomètres la saison prochaine (rires). Nous partageons beaucoup plus au niveau coaching: Maude entraine depuis des années – elle avait des U8 à Theux et j’ai les U16 de Bellaire – et c’est d’ailleurs grâce au coaching que nous nous sommes rencontrés.

Après plusieurs saisons dans les divisions provinciales, tu vas véritablement découvrir la régionale. Que penses-tu du basket liégeois?

Il est clairement le meilleur basket de Wallonie. Néanmoins, avec six années de P1 derrière moi, je me rends compte que notre élite provinciale devient un bien triste championnat. En fait, tout le monde veut y aller et personne ne veut la quitter. Entre équipes B de gros clubs qui les vouent à la formation et équipes fanions de clubs n’ayant pas la stabilité financière pour vouloir tenter leur chance en R2, on se retrouve avec un « club fermé ». Notre décision de rejoindre la R2 a beau avoir fait beaucoup réagir, force est de constater que personne ne voulait de ce strapontin en deuxième régionale. Cette année en P1, il n’y avait que la belle équipe d’Ensival qui voulait monter et nous le savions dès le début du championnat. En quelque sorte, la course au maintien était davantage palpitante que celle pour le titre. La P1 me manquera mais je me réjouis de découvrir la R2.