Gilbert gros moteur, Van der Poel à… Polleur

Les carnets du basketteur, saison deux! Pour cette chronique, Michel Christiane se plonge dans ses souvenirs… cyclistes et partage quelques savoureuses anecdotes et convoque Philippe Gilbert, Mathieu van der Poele et… Michel Sottiaux.

Comment, en cette période de l’année, ne pas évoquer les classiques cyclistes ? D’autant que deux « régionaux » se mettent tout particulièrement en évidence : Philippe Gilbert et Mathieu van der Poele. Ma profession m’a permis de les côtoyer de près. Avec, parfois, des fortunes diverses…

Mes relations avec le récent vainqueur de Paris-Roubaix seraient plutôt du style « je t’aime, moi non plus ». Outre d’exceptionnelles qualités sportives, le Remoucastrien a ce don de savoir surfer sur la vague. En vrai pro qu’il est. Un exemple : le samedi 18 juin 2011, il remporte l’étape-reine de l’Elektrotoer se terminant dans le majestueux cadre de La Gileppe. Avec le regretté Jean-Pierre Lekeu (Le Jour), nous le suivons depuis ses débuts et sommes les premiers à nous féliciter de sa nouvelle victoire. Nous nous empressons donc d’aller le rejoindre sur la ligne d’arrivée pour recueillir ses impressions, mais nous nous faisons jeter comme des malpropres. Le visage renfrogné, il estime avoir besoin de temps pour récupérer. Sur ces entrefaites, arrive une équipe de la télévision et, comme par enchantement, il retrouve instantanément le sourire et répond de bonne grâce aux questions de la RTBF… sans oublier de fransquillonner.

Il n’en demeure pas moins qu’un de ses plus ardents partisans est Michel Sottiaux, le personnage emblématique du basket aqualien. Au fil du temps, il a multiplié les archives dédiées à son idole. « Il faut savoir que j’étais prof de gym à l’institut de La Reid et je l’ai eu comme élève quelques années », me confiait-il dans un reportage, « J’ai de suite observé qu’il était sans cesse en mouvement et très au-dessus du lot au niveau sportif, du moins. » D’où cette confidence du résident monégasque : « Tous les vendredis précédents la Doyenne, je brossais les cours pour assister à la reconnaissance des coureursdans la Redoute et j’en faisais de même le mercredi matin suivant pour être présent au départ de la Flèche, à Spa. »

Tout le monde se pose une question identique : mais, où s’arrêtera Mathieu van der Poel ? Tant dans les labourés que sur le bitume. Beaucoup l’ignorent, mais cet authentique phénomène batave est un amoureux fou de notre Ardenne liégeoise. Il se fait que j’ai conservé tous mes articles. Au grand dam de mon épouse, d’ailleurs… C’est ainsi qu’en date du mardi 16 août 2011, je trouve trace de mon compte-rendu de Polleur-Stoumont-Polleur, une épreuve-référence pour débutants bien évidemment survolée par le petit-fils de « Poupou ». A sa descente du podium, il m’indiquait : « J’ai la chance de ne pas habiter trop loin d’ici et j’y viens souvent avec mon papa. Je peux ainsi soit, m’exercer sur les côtes de la région ; soit, m’entraîner sur de véritables parcours de VTT. » A cet égard, la photo ci-dessus est quasi un document où Mathieu est au centre et où on peut deviner « VELO CLUB POLLINOIS » dans le fond. Je le retrouvais en septembre de l’année suivante quand il faisait 2e de Remouchanps-Ferrières-Remouchamps. Il brillait ensuite sur les routes d’un Tour de Liège cher à Jean Mathy, l’ancien secrétaire du Standard Boule d’or : vainqueur en 2014 à Wanze (devant Olivier Naesen) et en 2015 à Stoumont. A noter qu’il n’est pas le seul membre de la famille Van der Poel à posséder des liens privilégiés avec nos contrées accidentées. Devinez qui a gagné, le 20 août de l’an passé, la 3e étape du Triptyque Ardennais à Blegny ? David, son… frère aîné.

Michel CHRISTIANE