MAGNIFIQUE!

 

Ce game 2 des finales des Playoffs fut à l’image de cette saison de première provinciale: palpitant, haletant et tout simplement magnifique dans son déroulement et les histoires qu’il a raconté. Reportage.

 

Nous pourrions décrire ce match de différentes manières avec, à chaque fois, une jolie histoire à conter. C’est l’apanage des grands rendez-vous qui offrent bien souvent un story telling de qualité. Nous pourrions évoquer le refus catégorique du Haut-Pré de céder face aux locaux malgré la fatigue et le manque de banc. Nous pourrions tout autant axer le discours sur le retour victorieux de Jérémy Demarteau, le meneur ayant pris un vol expressément depuis l’Espagne pour filer un coup de main à ses potes. Ou encore évoquer Bertrand Beckers qui, pour sa dernière à Aubel et devant Christophe Hauglustaine, son futur entraineur, envoie son équipe en prolongation et finit deuxième meilleur marqueur de sa formation. Ce n’est pas la matière qui manque… Le plus juste serait de dire que des matchs aussi palpitants, dans une telle ambiance, avec un telle ferveur et devant autant de public, rappellent à chacun à quel point notre sport est magnifique et que le basket liégeois reste unique.

Dès l’entame de match, le sérieux était sur tous les visages et chaque possession était disputée. Alors que les équipes étaient au coude à coude, Haut-Pré, via un Stéphane Grandry remarquable -une action à 4 points!- créait un premier écart de cinq unités. Malheureusement pour les visiteurs, les deux dernières minutes du premier quart, disputées sans meneur de jeu, étaient brouillonnes et permettaient à Aubel de recoller au score, 19 à 20.

Le score, d’ailleurs, n’évoluait guère durant les cinq minutes suivantes, les deux formations défendant le plomb et perdant beaucoup de ballons devant une salle comble. Alors que l’ambiance montait encore d’un cran, Benjamin Herman se distinguait -encore précieux au rebond en plus de ses 19 points- pour Haut-Pré, tout comme Fontaine (22 points au total) chez les Herbagers. Grâce à une meilleure gestion des ballons clés, Aubel regagnait les vestiaires avec une courte avance, 39 à 37.

Ce début de deuxième période était à l’identique et aucune équipe ne parvenait à se détacher. La rentrée de Jeremy Demarteau, agressif vers le cercle, faisait du bien à Aubel alors qu’Ougrée commençait à éprouver quelques difficultés pour alimenter le marquoir. Les Herbagers en profitaient pour creuser un petit écart. C’était 55-49 après trente minutes.

 

 

Beckers décroche la prolongation

 

L’ultime quart-temps -croyait-on- allait être magnifique d’intensité, de combativité, de suspense. Tandis que le trio Herman-Grandry-Grandry (63 points à eux trois) tenait Haut-Pré à bout de bras, Riga (12 points au total) démontrait toute son expérience des grands rendez-vous pour creuser l’avantage de ses couleurs. Mais les gars d’Yves Dehousse refusaient d’abdiquer. L’inévitable Stéphane Grandry (27 points au total et un match incroyable, quel talent, quelle mentalité de guerrier!) exhortait ses troupes et affichait une hargne et une combativité magnifiques. Son frère, bien que touché à la cheville, restait sur le terrain et les visiteurs grappillaient leur retard.

Bertrand Beckers honoré pour sa dernière au Green Temple. Photo de Pierre Lelotte.

A cinquante-deux secondes de la fin du temps réglementaire, c’était l’égalité parfaite, 65 partout et rentrée latérale pour Aubel. Sur l’attaque des Herbagers, Stéphane Grandry -au four et au moulin- volait la balle et, de l’autre côté, son frère faisait 65-67. Temps-mort des locaux alors qu’il restait vingt-trois secondes. Sur l’ultime possession, Beckers, au rebond offensif, envoyait les deux courageuses formations en prolongation.

Dans celle-ci, le manque de fraicheur des visiteurs allait considérablement peser dans la balance alors que le suspense était à son paroxysme et l’ambiance au zénith. Après un énorme shoot de Grandry, Demarteau plantait à mi-distance pour faire 73-71. Christophe Grandry ne tremblait pas sur la ligne des lancers, à l’inverse de Fontaine et Sangiorgio qui faisaient un sur deux. C’était 76 à 74 et il restait quarante secondes à jouer. Aubel négociait bien les dernières secondes et finissait par s’imposer, 82 à 75, dans une liesse générale.

Les fumigènes -verts évidemment- faisaient leur apparition tandis que Beckers était appelé par son Président pour être honoré et applaudi. Aubel lançait son chant et une sorte de haka, la fête pouvait commencer! Cette rencontre fut palpitante de bout en bout et si la loi du sport veut qu’il n’y ait qu’un seul vainqueur, l’abnégation et la combativité du Haut-Pré se sont révélées admirables. Si Aubel décroche la montée en R2, le grand vainqueur de ce jeudi soir fut, indéniablement, le basket liégeois!