Genèse d’un retour

La R1 de Neuville évoluera à Huy la saison prochaine. Analyse approfondie d’un retour, du mode de fonctionnement particulier de cette sympathique formation et des prochains défis qui l’attendent.

Après plusieurs saisons plus que réussies à Neuville, les Hutois du Rebond déménagerons leur équipe à Huy. Un retour à l’Union que nous explique de A à Z Nicolas Paulus.

Sur la manière dont le retour des Neuvillois à Huy s’est opéré:

« L’an passé, les difficultés financières de Neuville avaient déjà été dévoilées et il nous avait fallu trouver une somme considérable pour assurer le paiement de certains frais de fonctionnement comme la licence. Une collaboration avec Villers – qui possédait de bons jeunes U18 – avait été évoquée mais n’avait pas abouti car notre focus était mis sur le sportif et les Playoffs de R2 mais aussi car ce projet n’était guère concret à l’époque. Néanmoins, l’idée d’un départ avait germé et nous semblait déjà l’unique option pérenne. En effet, hors de question de trouver nous-mêmes chaque année les X milliers d’euros qui manquent et notre équipe vieillissante avait besoin d’une « structure jeunes » derrière pour compenser nos blessés et nos anciens qui vont, un jour, arrêter. Cette année, rebelote, il fallait à nouveau trouver une somme considérable pour rester ainsi que dénicher un coach. L’équipe, à Neuville, s’est toujours beaucoup gérée elle-même mais cela devenait compliqué et épuisant. Ne ne voyions pas comment le Rebond pouvait nous aider à trouver un entraineur et nous perdions, en plus, l’un de nos sponsors principaux. Cela rendait la tâche encore plus ardue. De plus, sur la zone de Liège-Ouest, un nouveau partenariat Huy-Villers-Wanze a émergé. Des personnes sérieuses – Mike De Keyser, Thibaut Petit, Lio Bosco – qui connaissent le basket y sont aux commandes sportives et, pour les seniors, c’est Huy qui devient la tête de gondole, Villers se consacrant aux jeunes. Les contacts avec Huy furent plus francs que l’an passé car nous connaissons très bien les nouveaux responsables du club: Lio Bosco à la direction technique et Alain Bernard à la présidence. Quelques réunions eurent lieu entre joueurs et avec Huy, le dossier a connu de nombreux rebondissements avec la fin de saison chaotique mais nous avons trouvé à Huy un comité en qui nous avions confiance pour nous aider à trouver ce qui nous manque: un coach et de l’aide pour rassembler les fonds nécessaires pour nos frais de fonctionnement.« 

Sur les raisons de choisir Huy et ce retour au bercail:

« Plusieurs raisons nous ont convaincus: plus d’aide pour organiser nos évènement afin de rassembler la somme nécessaire, une « structure jeunes » pour assurer un futur à l’équipe – nous avons toujours besoin d’un meneur – et l’aide de Lio Bosco pour nous trouver un coach. Nous avions comme souhait mineur de nous entrainer plus tôt qu’à vingt-et-une heures, ce que Neuville ne pouvait pas nous proposer par manque d’infrastructures. Nous souhaitions également jouer plus tôt qu’à vingt-et-une heures afin d’avoir un peu plus de marge à la « cafèt » avant qu’elle ne ferme (rires). Plus sérieusement, Huy s’est montré très réceptif quant à notre désir de rester ensemble et d’être transférés tous ensemble. Le dialogue est la base de cette nouvelle collaboration: rien ne nous est imposé, nous n’exigeons rien mais nous en discutons. Notre groupe est assez extraordinaire et je nous félicite de passer toutes ces histoires sans le détruire. Nous aurions pu craindre que l’on nous impose des joueurs, que Huy ne prenne pas tous les nôtres mais le dialogue étant à la base, cela ne s’est pas passé ainsi et ne se passera pas ainsi. Par contre, nous sommes tout à fait d’accord que nous rejoignons un club et faire partie d’un club est notre souhait: nous ne souhaitions laisser personne de côté – pas même nos jeunes qui s’entrainaient avec nous et qui viendront aussi à Huy pour jouer dans plusieurs équipes – mais nous ne souhaitons pas faire notre vie de notre côté. Nous voulons collaborer avec la R1, intégrer des jeunes, participer aux activités du club – même si la priorité reste de trouver ce qui manque à notre fonctionnement. »

Le bilan chiffré de cette première année en R1:

« Cette situation au classement un peu m******* additionnée à l’absence de perspectives d’un futur pour l’équipe qui a duré bien trop longtemps ont nui à notre motivation. Même l’esprit d’équipe nous a manqué. Cela nous a énervé et fait perdre des matchs importants contre des concurrents directs. Toutefois, nous n’avons perdu que deux matchs à domicile contre les deux futurs montants et, chaque fois, avec par un faible écart. C’est la preuve que nous avions et avons notre place en R1. Ayant expérimenté le niveau de la R1 cette saison, nous savons que nous devrons être constants et bosser pour nous maintenir l’an prochain. »

La seconde chance grâce à la décision de n’avoir qu’un seul descendant:

« Je ne sais pas si nous pouvons parler de seconde chance mais, en tout cas, nous pouvons nous dire que nous n’avons plus trop d’excuses. L’année prochaine sera assurément très critique pour Huy car nous savons déjà que toutes les équipes seniors vont jouer le maintien. Mais, au « bon vieux temps » de Huy, nous jouions le « maintien » chaque année et cela se passait plutôt bien. Espérons que cela soit à nouveau le cas!« 

Sur le futur effectif:

« Julien Mottard arrête et doit être remplacé. Nous espérons recruter un meneur d’expérience ou un bon jeune pour le remplacer. Benjamin Debry ne peut plus faire qu’un entrainement par semaine et sa situation sera à voir avec le futur coach qui n’est pas encore connu. C’est déjà (ndlr: un entrainement par semaine) le cas pour Davide Eletricco, donc cela ne devrait, selon moi, pas poser de problème. Mais avec deux joueurs absents une fois par semaine, il sera impératif de bien collaborer avec la R2 de Huy pour être en suffisance aux entrainements. Kevin Reyserhove pourra peut-être s’entrainer une fois par semaine – en fonction des horaires établis – et il s’affiliera – sait-on jamais que nous ayons trop de blessés et qu’il n’ait pas match avec Alleur – mais nous devrons fermer toutes les portes sinon les poubelles et les pancartes vont en prendre un coup (rires). La situation de certains jeunes dont l’équipe principale était la P3 et qui nous suivent doit être entérinée avec Huy pour voir ce qui est le mieux pour le club et pour eux. Nous souhaitons, au minimum, qu’ils aient la possibilité de s’entrainer avec nous. Personnellement, j’estime qu’ils peuvent assurer la rotation en R1 – comme ils l’ont fait cette année – mais il faudra voir avec eux, notamment au niveau du temps de jeu dans leur seconde équipe. L’objectif est de leur proposer ce qui est le mieux pour eux.« 

Sur le fonctionnement très particulier de son équipe:

« Administrativement, la Secrétaire de Neuville était là. Elle relayait les infos officielles de la ville et de l’AWBB. Pour les changements de matchs, notamment, tout passait par elle. Kevin Reyserhove, notre coach, était très impliqué, notamment pour trouver des délégués et des sponsors. Maxime Herbeto faisait pas mal aussi et chacun était mis à contribution. Il appartenait ensuite au reste du groupe d’organiser les évènements rémunérateurs, d’y travailler, et d’y consommer puisque nos consommations payaient ce que nous devions au club. C’est un peu pénible mais, en groupe, la chose peut devenir ludique comme pour la création de notre bière. »

La fée du Rebond:

« Vu notre changement de club, son nom pourrait être amené à évoluer. Elle est spécialement confectionnée selon nos envies par la Brasserie Grain d’Orge. Nous y sommes allés plusieurs fois pour sélectionner les ingrédients, goûter les prototypes et puis lancer la production. Ce fut à chaque fois très sympa. De plus, elle est sincèrement excellente. Il y a un arôme secret – ce n’est pas une saleté, promis, on ne joue pas avec la bière (rires)! Après la Smash C de la Brasserie Curtius mais devant la Lupulus Hopera, c’est une de mes trois bières préférées. J’invite les lecteurs de Liège & Basketball à nous en commander: elle est moins chère que la Smash C et c’est une blonde légère (6.2%) avec beaucoup d’arômes qui va faire fureur avec l’été qui s’annonce. Il n’y en aura pas pour tout le monde en sachant que nous en buvons déjà beaucoup nous-mêmes (rires). »