Le collectif d’Ostende émerge d’une partie aussi intense que disputée

En retrouvant leurs valeurs – collectif, intensité et bonne gestion des moments clés – et leur hargne, les Ostendais sont parvenus à émerger dans une troisième manche sacrément disputée. Les Côtiers mènent désormais deux à un dans cette finale passionnante et pourraient décrocher leur dixième titre mercredi à Mons.

« Nous devrons augmenter notre intensité, que cela soit défensivement ou offensivement. Nous avons fait preuve d’intensité pendant trente minutes jeudi lors du premier match et d’absolument aucune samedi. C’est sur ce point que nous devons nous ajuster et, après, tout le reste suivra » avait prévenu Olivier Troisfontaines. Le message avait été entendu par les Côtiers qui ont affiché une très grosse intensité défensive tout en démontrant une furieuse envie de partager le cuir (23 passes décisives) pour retrouver une adresse correcte (46% aux tirs dont 35% de loin).

Barnes (15 points et 6 rebonds) déflorait le marquoir à mi-distance imité par Gillet (7 points et 3 rebonds) et Smith (29 points et 14 (!) fautes provoquées) de loin puis par Djordjevic (4 points et 3 passes) – après un triple refusé à Mwema (2 points et 2 passes) du high post: cinq partout, cette troisième manche démarrait sur les chapeaux de roues. Si Bratanovic (9 points, passes, 1 contre et 1 steal) ratait un panier tout cuit provoquant la fureur de Dario Gjergja – qui écopait ensuite d’une technique -, Loïc Schwartz (13 points, 5 rebonds et 4 passes) s’illustrait en défense et à distance. Arik Smith et les transitions offensives montoises faisaient mal aux locaux, c’était 10-16. A peine rentré, Olivier Troisfontaines (7 points, 4 rebonds, 4 passes et 6 fautes provoquées) plantait un bombe et deux lancers pour ramener Ostende à 17-18.

Il fallait attendre deux minutes pour que Sylla (10 points et 5 rebonds), derrière l’arc, fasse passer Ostende devant 20-18. La défense locale montait encore d’un cran, Gillet contrait puis, après un nouveau panier en deux temps de Troisfontaines, convertissait aussi ses lancers. Les Renards ne trouvaient aucune solution face au rideau de fer ostendais et s’en remettaient systématiquement à Arik Smith qui permettait ainsi aux visiteurs de rester au contact, bien aidés par quelques cafouillages dans les deux dernières minutes des Côtiers. A la pause, le marquoir affichait 33-29.

De retour sur le parquet, sous le regard attentif de Renaud Geller et Martin Van Hoye, Barnes répondait à la bombe de Loïc Schwartz par deux triples, 40-38, tandis que Djordjevic et Lambot se chamaillaient un peu. Gjergja était furax sur Bratanovic après deux erreurs consécutives et prenait temps-mort alors que Mons était revenu au score, 44 partout. Penava, très discret (3 points en 9 minutes) à l’inverse de Spencer (9 points et 7 rebonds), plantait un panier primé depuis le corner, imité par Durham (7 points, 7 rebonds et 5 passes) à la même distance alors que la fatigue commençait à se faire sentir – plusieurs lancers-francs galvaudés des deux côtés – dans cette rencontre à haute intensité. A la demi-heure, c’était l’égalité parfaite: 51 partout.

Sylla démarrait le dernier quart-temps par un petit shoot mais Mortant égalisait directement. Olivier Troisfontaines troquait son costume de scoreur pour celui de créateur. Après avoir volé un ballon, il servait deux fois idéalement Bratanovic. Le jeune pivot belge inscrivait un troisième panier consécutif tandis que Mons réagissait avec les inévitables Barnes et Smith, 59-57. C’était ensuite au tour de Buysschaert (10 pions) – au dunk puis avec un « move » à la Olajuwon – de s’illustrer. Les Renards craquaient et une bombe de Schwartz faisait 66-59. L’écart montait même à 68-59 avant que Barnes ne plante deux nouveaux triples pour maintenir l’espoir côté visiteur. Mais, en puissance et de la ligne de réparation, Mwema puis Schwartz assuraient la victoire à Ostende, 74-68.

« Nous nous devons d’avoir une réaction, surtout que nous sommes complètement passés à côté de notre match à la Mons Arena. Si nous ne faisons pas un gros match lundi, nous ne méritons pas d’être champions » nous avait affirmé « Oli 3F » avant de recevoir les Borains. Si les Côtiers n’ont pas livré le match parfait, leur intensité, leur collectif et leur gestion des moments clés – cette fameuse expérience des grands rendez-vous – leur ont permis de reprendre la main dans cette finale. A Mons mercredi, les troupes de Dario Gjergja devront à nouveau sortir les crocs pour parachever le travail même si tous les spectateurs neutres rêvent d’une cinquième manche pour cette finale particulièrement passionnante.

Crédit photo: Philippe Collin