« Marquer deux points de plus que l’adversaire »

 

Le Haut-Pré Ougrée ne cesse d’éblouir depuis le début de saison! Avec un effectif réduit, Grandry et ses coéquipiers ne se sont inclinés qu’à deux reprises et sont seconds du championnat. Liège & Basketball a discuté avec l’entraineur du Haut-Pré, Yves Dehousse, pour faire le bilan de cette première moitié de saison et évoquer les objectifs à venir. Entretien.

 

Yves, c’est ta première saison à la tête de cette équipe?

Oui, l’année dernière j’étais à Hamoir, également en première Provinciale. Nous avions commencé avec un trois sur trois avant de perdre toutes nos rencontres suivantes. Nous savions que cela serait difficile et avons terminé la saison tant bien que mal.

Haut-Pré Ougrée avait aussi connu une saison délicate…

Tout à fait. C’était assez spécial car l’entraineur de l’époque avait démissionné après le premier match. C’est le Directeur Technique qui avait repris le coaching, mais il a connu des problèmes de santé. Haut-Pré a dû faire avec les moyens du bord, c’était quasiment un entraineur différent à chaque match. Le club cherchait de la stabilité et m’a contacté.

Tu as repris un effectif qui n’a finalement que très peu changé…

Deux joueurs sont partis. Un est allé retrouver Jimmy Stas à Orp-Jauche et Nathan Stevens a rejoint Grivegnée. Nous n’avons réalisé qu’un seul transfert,  Benjamin Herman, en provenance de Tilff.

Ce qui signifiait un noyau restreint.

Nous n’avions que huit joueurs pour démarrer la saison. Mais, manque de chance, nous avons connu pas mal d’absences.

Vous passez à un effectif particulièrement étriqué…

Ce n’était pas évident, bien sûr. Lionel Cremer a été absent deux mois à cause d’une blessure au coude, David Bernard s’est blessé également. Et un de mes pivots devait partir en Erasmus à Londres. Finalement, il n’y est resté que deux jours. Suite au Brexit, il n’a pu obtenir de titre de séjour.

 

 

« Nous aurions pu être invaincus »

 

Mais, pourtant, vous êtes deuxièmes!

Oui. Il faut préciser que je dispose de joueurs de qualité. Et nous sommes parvenus à passer entre les mailles du filet. Nous pourrions même être invaincus car nous perdons de deux points après prolongations contre Aubel alors que nous étions en sous-effectif et on s’incline, sans Bernard, de cinq points à Neuville. Ceci dit, nous avons décroché trois victoires en revenant du diable vauvert. Contre Saint Louis, nous étions menés de 18 points avant de finir par l’emporter, idem contre Pepinster mais avec cette fois un débours de 21 points à remonter.

Surpris par votre position actuelle?

Un peu tout de même compte-tenu des circonstances de cette première moitié de saison. Mais mes joueurs sont talentueux. Notre plus gros adversaire, finalement, c’est nous-mêmes. Nous ne respectons parfois pas assez nos opposants et nous attendons d’être au pied du mur pour réagir. Mes gars sont un peu caractériels -dans le bon sens du terme- et ce sont des gagneurs.

Qu’est-ce qui explique votre superbe bilan?

Les joueurs évoluent ensemble depuis plusieurs saisons. C’est la même ossature alors que, pourtant, plusieurs gars ont reçu des propositions d’ailleurs. Mais ils font partie du club, du projet, ils paient leur cotisation et veulent rester ensemble, tant sur le terrain que pour la troisième mi-temps.

 

 

« Les Playoffs sont une obligation »

 

Désormais, quel est votre objectif?

Nous n’en savons rien! Nous sommes capables de gagner ou de perdre contre n’importe qui, ce qui rend la capacité à se projeter assez difficile. Nous allons aborder cinq rencontres compliquées -Ensival, Waremme en Coupe, Hannut, Aubel et Neuville- qui permettront sans doute d’y voir plus clair. Je pense aussi qu’avec les renforcements des équipes de bas de classement, cela peut changer la donne.

Néanmoins, vous visez les Playoffs?

Oui, au vu de notre premier tour, c’est même une obligation! Et si l’opportunité se présente, nous pouvons rêver d’encore mieux.

Rejoindre la R2?

Je pense que le club serait d’accord de rejoindre l’échelon supérieur. Mais nous n’en avons pas encore parlé car il reste douze matchs, la saison est encore longue. En tout cas, mes joueurs ont envie de bien faire et nous aborderons chaque rencontre pour la gagner.

Votre autre objectif, c’est la Coupe?

Nous allons affronter Waremme en demi-finale le weekend prochain. Ce sera un match à double tranchant.

Pourquoi?

Nous les avons sèchement battus au début de ce deuxième tour. Quelle sera la mentalité des Wawas? Ils voudront sans doute se racheter et leur envie sera décuplée. D’autant plus qu’une rencontre de Coupe, sur terrain neutre, avec de l’ambiance, c’est toujours spécial.

 

 

« La Coupe serait pas mal dans l’armoire du club »

 

Mais vous la voulez cette Coupe?

C’est quatre très belles équipes dans le dernier carré et toutes peuvent légitimement briguer ce trophée. Mais on va jouer pour l’emporter. Une Coupe de la Province, ça serait pas mal dans l’armoire du club (rires).

Contre Waremme, Stéphane Grandry a livré une prestation matamoresque avec 45 points. Surpris?

Non, c’est le meilleur marqueur de la série, il a juste un peu plus scoré que d’habitude. Lors de ce match, il a pris feu et beaucoup de ballons sont arrivés à lui. Dans ce groupe, personne ne tire la couverture à soi et quand un joueur à la main chaude, ses coéquipiers l’alimentent en bons ballons. Nous avons d’ailleurs facile à marquer. Contre Waremme, nous avons inscrit quinze trois points et sept de mes gars se sont illustrés derrière les 6,75 mètres. Le danger peut vraiment venir de partout.

Ce qui correspond bien à ta philosophie…

J’ai toujours été un fervent adepte de marquer deux points de plus que l’adversaire, même s’il ne faut pas négliger la défense.

A ce propos, tu étais au Country Hall pour le match contre Charleroi. Que penses-tu des Liégeois?

Ce style de jeu, avec des tirs en première intention et des systèmes qui mettent en valeur les attaquants me plaît beaucoup.

Tu es un habitué des rencontres de Liège Basket?

Je n’y vais pas régulièrement mais toujours avec plaisir. Cela permet de croiser des anciens joueurs que j’ai coachés, comme François Lhoest. C’est toujours agréable de les revoir, de discuter un peu avec eux. Et cela reste une petite fierté.

Tu es par contre un gros consommateur de match en streaming…

Oh que oui. Je regarde des matchs de partout. Australie, Corée et beaucoup de rencontres de NCAA dont je m’inspire d’ailleurs pour mes systèmes.