Quand Valéry Borgers et Arlon jouaient en… D2 luxembourgeoise


Les Carnets du basketteur, saison 2! En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Cette fois, notre sémillant chroniqueur se penche sur les liens qui unissent le basket liégeois et luxembourgeois.


L’évènement vous a sans doute échappé, mais c’est ce week-end que se disputaient les finales de la Coupe de Luxembourg. Le basket principautaire n’y était pas totalement étranger puisque les deux rencontres (féminine et masculine) étaient animées par les anciennes et non moins excellentes pom-pom girls de Pepinster. Qui, si je ne m’abuse, sont originaires de la région d’Oupeye. Voilà qui me permet de faire la liaison avec certains souvenirs ayant trait à un Grand-Duché… dont je couvre dorénavant les championnats de basket et de football pour un magazine sportif de là-bas. 

Au milieu des années ’80, je coache les « Mauve et Blanc » du prestigieux ( ?) Sporting de Francorchamps. Je suis, aussi, en excellentes relations avec l’arbitre et architecte esneutois Henri Poncin qui est devenu, depuis peu, président du club d’Arlon (4e Nationale) où il s’est établi pour raisons professionnelles. Il m’invite à son tournoi de fin de saison. Ne respectant rien, nous éliminons d’emblée la formation locale avant de prendre le meilleur, en finale, sur une 2e Nationale luxembourgeoise. Il est vrai sans son habituel Américain de service. Nous, la « bête » petite P2 liégeoise en provenance du plateau fagnard… Du coup, l’homme fort du cru me propose d’entrainer, dès l’été suivant, son équipe. A des conditions plus qu’intéressantes, croyez-moi. Mais, n’étant pas un bouffeur de kilomètres au volant, je décline l’offre. Quelques années plus tard, le Grivegnéen, Patrick Lallemand, y remplira la même fonction. Ca me rappelle que le Luxair Arlon programmait, comme par hasard, ses duels à domicile le dimanche dès 10 heures du matin. Pas vraiment l’idéal quand vous deviez quitter la Principauté, le Namurois ou le Hainaut à la fine pointe de l’aube. Qui plus est… en plein hiver. 

Dans ce contexte, on se souviendra encore que Julien Marnegrave driva, de 2003 à 2005, la phalange de Contern (D1). Soit, un aller-retour à partir de Jupille de 380 bornes. Quant à Jean-Pierre Fransquet (que j’ai bien connu à Esneux), il fit monter le Nitia Bettembourg au sein de l’élite grand-ducale en 2009. Soit, un aller-retour à partir de son domicile condruzien de 320 bornes. Il n’en demeure pas moins que la plus belle histoire de ces traits d’union entre nos deux pays concerne sans conteste Valéry Borgers. Cadre dans une banque de la capitale, il a évolué plusieurs saisons au Pall Arlon. Club qui avait obtenu l’autorisation de disputer le championnat grand-ducal. Dès la première année, l’actuel ailier de Spa et les siens s’ouvraient les portes de la D2. Le meilleur restait à venir car, en 1/8e de finale de la Coupe, ils sortaient sans ménagement Mersch, sociétaire de l’élite. Au tour suivant, ils héritaient de… Bettembourg signant un parcours remarquable au plus haut niveau. Le règlement de la FLBB ne permettant qu’un seul renfort étranger, le « Bobelin » était retenu par son mentor pour endosser ce rôle. Bonjour la pression ! On était exactement le 18 décembre 2007. Dans une salle arlonnaise en folie, « Val » et sa bande menaient 64-41, au repos, et partageaient toujours l’enjeu à l’entame de l’ultime ligne droite. C’est alors que Phil Frank, l’US d’en face, prenait les derniers échanges à son compte (38 points au total) et évitait à sa formation d’adoption une cinglante humiliation : 86-90, « on the buzzer ». Le patron sur le terrain de la Fraineuse venait de louper d’un fifrelin, ce soir-là, une incroyable demi-finale de la Coupe de Luxembourg…


Michel CHRISTIANE


Crédit photo: Charnikon Prod.