« Penalty » à Glain et Fernand plein d’entrain

 

Les Carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier » …

 

Ils sont souvent la cible privilégiée de beaucoup. Pourtant, sans eux rien ne serait possible. On parle bien entendu des arbitres. Cette chronique hebdomadaire leur sera dès lors consacrée… sur le ton humoristique, bien entendu.

A la « Tribune » du lundi soir, l’inénarrable Marcel Javaux y va désormais de son « conseil de l’ancien ». Dans ce contexte, un ex-ref principautaire de D1 me confia un jour un de ses trucs préférés : « Quand je sifflais une faute à un joueur qui la contestait de manière trop véhémente, je laissais passer l’orage sans broncher. Mais, dès qu’il entrait par après en possession du ballon, je le sanctionnais d’un marché qui n’existait évidemment pas. A ce moment, il explosait littéralement et je lui collais une technique : soit, il en rajoutait une couche et je l’excluais ; soit, il se calmait jusqu’à la fin du match. De toute façon, le tour était joué. » C.q.f.d.

On est à la fin des années 70 et l’on vient d’introduire la prolongation en cas d’égalité. Une grande première en cette fin du mois d’août quand nous nous déplaçons avec Esneux à Glain, en Coupe de Belgique. Le terrain extérieur était situé à la Cité du Moulin, près de Burenville, au pied des buildings. Aujourd’hui, il a disparu mais un parking occupe exactement les dimensions de l’ancienne aire de jeu. Comme vous vous en doutez, nous ne parvenons pas à nous départager avec les banlieusards liégeois au coup de sifflet, en principe, final. Nous voilà donc engagés dans une prolongation… qui aboutit sur une nouvelle parité. De suite, on se rend compte du profond embarras des « p’tits gris de service » qui, après une longue discussion, nous font… tirer 5 coups francs par équipe. Comme les penalties en football. A ce petit jeu, nous nous imposons, mais nos rivaux déposent réclamation. Le match est logiquement rejoué et nous le perdons.

On monte à Francorchamps où je coachais une équipe de jeunes. L’arbitre verviétois y arrive en équipement et avec son épouse. Tout le monde sait qu’il ne faut pas grand-chose pour l’énerver. Et c’est encore le cas cet après-midi-là. A la fin de la rencontre, il réclame son dédommagement et, au comble de l’excitation, remonte illico dans sa voiture. Une bonne heure plus tard, je prends un verre avec mes joueurs quand on me tape sur l’épaule : « Pardon monsieur, mais vous n’auriez pas vu mon mari par hasard ? », me demande sa… pauvre femme. On ne vous dira pas de qui il s’agit car cet artiste du sifflet est toujours en activité. N’est-ce pas Fernand ?

 

Michel CHRISTIANE