« Munich dans les starting-blocks »

Les Carnets du basketteur, saison 3! Cette fois, une chronique orientée outre-Rhin.

C’est donc officiel, on devrait connaitre le champion d’Allemagne 2020 le 28 juin. Au plus tard. Et ce, au terme d’un véritable marathon : les dix équipes, qui entameront les débats le samedi 6 juin, ont été réparties en deux groupes de cinq en fonction de leur classement juste avant le confinement. La poule A (Munich, Oldenburg, Göttingen, Crailsheim, Ulm) regroupera les 1er, 3e, 5e, 7e et 9e. En B (Berlin, Bamberg, Ludwigsburg, Francfort, Vechta), on retrouvera les 2e, 4e, 6e, 8e et 10e. On aura droit à un mini-championnat jusqu’au 16 juin. La suite de la compétition s’étalera de la manière suivante : ¼ finale du 17 au 20/06 ; ½ finales du 21 au 24/06 et finale du 26 au 28/06. Chacune des rencontres se disputera en deux manches gagnantes.

Sur deux chaînes de télévision

Pour obtenir le feu vert des autorités politiques et sanitaires de Bavière, les organisateurs ont rentré un cahier des charges d’une cinquantaine de pages. Avec obligation pour les formations de s’entraîner 3 semaines à domicile, d’être mises en quarantaine dans un même hôtel. Les joutes se dérouleront bien entendu à huis clos et 120 personnes au maximum y seront admises (tout compris). Quant au grand public, il pourra suivre les explications via deux chaînes de télévision : Magenta TV (payante) retransmettra l’intégralité du tournoi alors que Sport 1 (gratuite) diffusera un rendez-vous en direct par jour. Selon un horaire immuable : 16 h 30 et 20 h 30. A noter encore qu’il y avait trois candidats. A savoir, Bonn, Francfort mais, c’est Munich et son « Audi Dôme » (photo) qui a décroché la timbale.

Avec une bonne douzaine de « Belges »

L’air de rien, c’est une bonne douzaine de personnes ayant déjà officié sur nos parquets qui seront impliquée dans ce que certains considèrent comme une aventure non dénuée de risques. Jugez plutôt : Munich (TJ Bray, Brussels 16/17), Crailsheim (Quincy Ford, Charleroi 18/19 mais incertain), Oldenbourg (Tyler Larson, Liège Basket 17/18), Göttingen (Kyan Anderson, Alost 15/16 ; Elias Lasisi, Louvain, Limburg, Ostende 17/19 ; Jito Kok, Kangoeroes 19/20 ; Johannes Roijakkers, coach), Francfort (Joe Rahon, Limburg, Charleroi 19), Bamberg (Paris Lee, Anvers 17/19 ; Ratin Obasohan, Boom 10/15 ; Roel Moors, coach ; Léo De Rycke, directeur sportif), Vechta (Zabian Dowdell, Charleroi 14/15).

« Les gars sont heureux de pouvoir rejouer car ce sont d’abord des compétiteurs », observe Léo De Rycke, « J’ai l’impression que c’est le mental de chacun d’eux qui fera la différence. » Raison supplémentaire pour suivre de près ce retour du basket sur la scène internationale. Ce dont on ne manquera pas…

Dans ce contexte, impossible de ne pas tracer un parallèle entre la super puissance d’outre-Rhin et notre petite terre d’héroïsme. A ce propos, faut-il rappeler que les Bully, Mayombo, Hulsen, Braibant et autre Loop exercent ou ont exercé encore récemment de l’autre côté de la frontière ? En sens inverse, on épinglera ainsi l’arrivée à Pepinster de Katharina Müller. Il va s’en dire que j’ai gardé le plus croustillant pour la fin : on ignore souvent qu’un Belge a été sacré champion d’Allemagne. Il s’agissait du regretté John Loridon avec l’Alemannia Aix-la-Chapelle en 62/63. L’Anversois y avait pour équipier Peter Bader qui, sous la houlette de Léo Goyens, vint faire la loi dans la raquette de SFX Verviers. Une force de la nature qui présentait cette particularité d’avoir été 9 fois international avec l’Allemagne de l’Est et à 18 reprises avec l’… Allemagne de l’Ouest.

Michel CHRISTIANE

· Les deux premières journées : Göttingen – Crailsheim (16 h 30) et Munich – Ulm (20 h 30), le 6/6 ; Francfort – Berlin (16 h 30) et Vechta – Ludwigsburg (20 h 30), le 7/6.

« What time is it? Game time! »

Comment est né l’iconique cri des Bulls?

« Je ne sais pas exactement quand Cliff a commencé. Tout d’abord, ce qui est drôle c’est que Cliff Levingstone était connu pour être le gars qui était tombé sur une feinte à une main de MJ. Vous vous en rappelez ? Quand Cliff a signé, intitule de vous dire qu’on parlait de ça. Mais Cliff a toujours été connu pour être un mec qui apportait de l’énergie. Il avait une super personnalité. Il était joyeux, il avait toujours le sourire. Et je ne sais pas exactement comment il a lancé ça, mais c’était lui qui le faisait. Il prenait la parole et c’était vraiment très populaire. Honnêtement je ne me rappelle pas ce que nous disions avant ça, mais de ce que je me souvient, ça a toujours été : ‘What time is it? » confie Will Purdue au sujet de la naissance du cri de ralliement des Bulls.

Après le départ de Levingstone, les « Chicagoans » devait lui trouver un remplaçant pour lancer les hostilités avant de pénétrer sur le terrain. Randy Brow a auditionné pour le rôle. « Quelques joueurs s’y sont essayés avant moi, et un jour Michael m’a dit ‘Allez, B, c’est ton tour.’ Je me rappelle avoir mis tout mon cœur et mon âme dans ce cri. Et MJ a réagi genre : “Le job est à toi.’ Donc pendant les trois années suivantes c’était mon boulot de faire monter les gars en température pendant ces 30 secondes. C’est devenu une de mes marques déposées. Beaucoup ne savent même pas que c’est ma voix. Mes enfants ne le savaient pas avant d’avoir vu le documentaire ‘The Last Dance » explique le guard. « J’en retirais de la fierté. Beaucoup de gens ne savent même pas que je suis de Chicago. J’ai eu la chance de jouer pour ma ville. C’était mon moment. J’étais devant l’équipe pendant 30 secondes et je prenais ça très au sérieux. Je savais que c’était une particularité de notre équipe. Je ne savais pas que ça allait perdurer. Mais j’en retirais de la fierté. Et pensez-y, j’ai été la dernière personne à le faire. Cela n’a plus été fait depuis 1998.« 

Magic, spécialiste de la diplomatie

LeBron ou MJ? Magic Johnson ne choisit pas.

Qui de LeBron ou Jordan est le GOAT? Magic Johnson choisit… sans choisir! « Quand on parle de joueur complet, LeBron James est sans doute le meilleur. Mais quand vous vous demandez qui est le plus grand, c’est MJ » avance Magic. « Maintenant, la carrière de LeBron n’est pas terminée. Il a encore du basket et il peut peut-être le rattraper.« 

« Plus de risques de banqueroute chez les petits clubs de 3e division »

Si les enjeux financiers de certains clubs professionnels sont colossaux, l’arrêt des compétitions risque de frapper encore plus durement les petits clubs amateurs.

Dans tous les sports, l’arrêt des championnats a déjà eu des conséquences dramatiques au niveau financier. De nombreux clubs vivent et survivent des droits tv, du merchandising et de la billetterie. Ce n’est évidemment pas le cas des clubs amateurs mais ceux-ci, privés de leur manifestations traditionnelles de fin de saison – et sans certitude de pouvoir en organiser à la fin de l’été – se retrouvent parfois dans des situations désastreuses et pourraient bien disparaître. « Les enjeux financiers du sport amateur sont moins grands, mais, à la fin de cette crise sanitaire et économique, il y aura bien plus de risques de banqueroute chez les petits clubs de troisième division qu’au Paris Saint-Germain ou chez les New York Knicks » souligne très justement Boris Diaw dans un long entretien accordé au magazine Le Point.

Un constat que partageait Didier Longueville. « La saison se termine d’une façon que personne ne pouvait prévoir. Cela fait très mal aux clubs qui voient, d’un coup, leurs recettes stoppées net. Or, pour beaucoup, la fin de saison est synonyme de nombreuses activités permettant d’équilibrer les budgets » avait-il reconnu jeudi dans nos colonnes. « Jouera-t-on au basket en août? Sans activité pendant les vacances, il va falloir compenser les pertes financières.« 

« Une solide concurrence qui me donnait du fil à retordre »

Avant de prendre la direction de Welkenraedt, Pierre Touette fait le bilan de la saison de Dison-Andrimont en première provinciale. Interview.

Pierre, comment analyses-tu votre saison?

Ce fut une saison un peu particulière avec des victoires obtenues contre des équipes bien classées et des défaites contre des formations à notre portée. Nous n’avons pas toujours eu l’occasion de montrer sur le terrain le vrai potentiel de l’équipe.

Vous avez lutté toute l’année pour le maintien, était-ce votre objectif initial?

Non, avec cette équipe, nous ne pensions pas nous retrouver dans le bas du classement. Cependant, avec un si faible taux de présences aux entrainements, c’était compliqué d’espérer mieux.

Qu’as-tu pensé du championnat de première provinciale cette saison?

La P1 est une division très plaisante dont les niveau est assez relevé et où chaque équipe donne tout pour l’emporter chaque weekend. Il n’y a pas de match « facile » ou gagné d’avance.

Es-tu satisfait de ta production?

Je trouve que, cette saison, j’ai manqué de confiance offensivement sur le terrain, notamment face à la « concurrence » solide à mon poste dans l’équipe (Barbay-Pieffer). Mais j’en retire du positif et une expérience supplémentaire car ce genre de joueurs te donnent du fil à retordre aux entrainements.

Quels furent les moments marquants de cette campagne 2019-2020?

Il y a d’abord eu le début d’année, en janvier, avec deux victoires consécutives contre les deux premiers du championnat: Ensival et Saint-Louis. Cela annonçait un bon deuxième tour. Ensuite, la fin de saison s’annonçait palpitante avec six équipes dans un mouchoir de poche qui luttaient pour éviter la descente. Malheureusement, l’arrêt du championnat en a décidé autrement.

Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?

La bonne entente dans l’équipe, les victoires obtenues et les entrainements hivernaux à 21h30 et à quatre (rires).

As-tu des regrets?

Non, aucun, si ce n’est que nous aurions préféré obtenir notre maintien sur le terrain.

« Vincent Clavier méritait une autre fin »

Pour Liège & Basketball, Sébastien Peremans analyse la dernière saison de Belleflamme en TDM2. Entretien.

Séba, que retiens-tu de la saison écoulée?

Ce fut une saison difficile en termes de résultats. Nous avions toujours été habitués à gagner, que cela soit en P4, P3, R2 ou R1 et la tendance s’est inversée lors des deux dernières saisons. C’est difficile d’encaisser autant de défaites.

Vous terminez derniers. Ce n’est pas la place que vous espériez…

Comme toutes les équipes, nous aurions aimé nous maintenir et gagne davantage de matchs. Cependant, avec l’effectif que nous avions, sans Matumuini, mon frère et avec les nombreuses absences de Mampuya, il était beaucoup plus difficile de contenir les pivot adverses, d’obtenir les rebonds. Je pense que nous aurions mérité – vu les nombreux matchs perdus de peu – de compter quelques victoires supplémentaires mais pas de nous sauver.

Où le bât blessait-il?

Défensivement, nous avons encaissé énormément cette saison alors que nous étions parmi les meilleures défenses de notre série lors de notre première saison en TDM2. Offensivement, nous avons manqué de scoreurs réguliers pour marquer plus de quatre-vingt points. Il est difficile d’avoir confiance quand les défaites s’accumulent et cela s’est ressenti dans notre basket.

Qu’as-tu pensé de la TDM2 cette année?

Personnellement, j’ai adoré jouer en TDM2 malgré nos résultats. C’est un championnat de très bon niveau. Mis à part Kontich qui était au dessus du lot, toutes les équipes pouvaient se battre entre elles et c’est ce qui fait la beauté de ce championnat. Il y avait des surprises tous les weekends ou presque. Nous avons pu jouer contre les meilleurs joueurs de notre Province dans des salles remplies lors de nombreux derbies. C’était top! De plus, le jeu pratiqué est fluide, rapide, physique mais aussi très fair-play avec un arbitrage plutôt bon dans l’ensemble. Le seul point négatif c’est qu’il n’y avait pas de Playoffs pour les équipes de tête et cela manque peut-être un peu d’intérêt lors des dernières journées… Mais j’espère un jour revivre une montée et rejouer en TDM2.

Comment juges-tu tes propres prestations?

Je n’ai pas été blessé, c’est donc plutôt positif par rapport à ma première année en TDM2 où je m’étais bêtement blessé lors du premier match officiel alors que je m’étais préparé durant tout l’été. Je pense avoir réalisé une bonne première partie de saison, tant offensivement que défensivement. J’ai eu plus de mal à prendre mes responsabilités en attaque en deuxième partie de saison, peut-être justement à cause de ce manque de confiance que j’ai évoqué. Mais je me suis toujours donné à 100% pour aider mes coéquipers, peu importe la place que nous occupions au classement.

Quels furent les moments marquants de cette campagne?

Ce qui m’a le plus marqué cette année, ce sont les défaites d’un ou deux points. Nous avions l’impression que la même histoire se répétait inlassablement lors des matchs serrés, que tous les éléments se liguaient contre nous et que le scénario finissait toujours mal. Heureusement, lors du dernier match avant l’arrêt de la saison, cela a tourné en notre faveur et nous avons fini le championnat sur une victoire.

Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?

J’ai aimé l’ambiance au sein du groupe, celle-ci n’a pas changé malgré l’accumulation de défaites. Nous sommes restés soudés entre potes malgré les moments difficiles. Nous nous retrouvions souvent en ville pour boire un verre ensemble après les matchs. J’ai aussi un match en tête, contre Malines lors du premier tour. Les Kangourous étaient juste derrière nous au classement et tous les jeunes du club sont venus mettre une folle ambiance. C’était génial et je les en remercie.

Quels regrets nourris-tu?

Mon plus grand regret concerne le match contre Esneux, le derby contre mon frère, duquel nous sommes complètement passés à-coté et moi le premier. J’attendais pourtant beaucoup de ce match. Malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion de prendre notre revanche, nous aurions dû jouer là-bas lors de la dernière journée de championnat. C’est également dommage pour notre coach Vincent Clavier d’arrêter là-dessus, il aurait mérité une autre fin. Cela fait quand même seize saisons – je crois car j’ai arrêté de compter (rires) – qu’il nous coachait. Nous aurions aimé lui rendre hommage lors du dernier match. Il aura tout de même terminé sur un victoire…

« Toucher nos limites parfois mais jamais abdiquer »

Alain Denoël analyse la première saison de Herve-Battice en R1.

Le retour de Herve-Battice en première régionale:

« Après avoir vécu une année idyllique où tout – invaincus en Playoffs, demi-finale de Coupe AWBB – nous avait souri, l’objectif de cette saison était de vivre une année tranquille, avec le même noyau – un seul changement. Nous laissons cinq équipes derrière nous alors que nous avions un calendrier favorable qui nous attendait avant la fin prématurée du championnat. »

La onzième place de sa formation:

« Cette place correspond à ce que nous avons montré sur le terrain même si je suis persuadé que nous aurions pu grappiller encore une ou deux places au classement.« 

La R1 Dames:

« C’était un championnat très agréable. Nous avons vécu beaucoup de rencontres équilibrées, disputées, dans lesquelles j’ai vu mon équipe évoluer, grandir, s’adapter, atteindre ses limites parfois mais jamais abdiquer! Ciney, Ottignies et Profondeville étaient, selon moi, au-dessus du lot. »

Les prestations de ses ouailles:

« Notre championnat s’est apparenté à une courbe sinusoïdale. Nous avons très bien commencé puis avons perdu quelques matchs de peu. Après avoir accusé le coup moralement, nous sommes parvenus à inverser la tendance à la fin du premier tour. Le début du second fut, par contre, catastrophique et le spectre de la descente était dans les têtes. Mais, une nouvelle fois, les filles ont fait preuve d’un gros mental pour aller chercher quelques belles victoires. Nous montions en puissance lorsque le championnat fut arrêté. »

Les moments marquants de cette campagne:

« L’évènement le plus marquant a sans doute été l’arrêt brutal du championnat. Nous disputions un scrimmage contre la R2 de Blegny le mardi soir, j’annulais l’entrainement du jeudi et puis c’était terminée… Sportivement, il est difficile de dégager un moment dans cette saison inachevée après avoir connu un titre exceptionnel en 2019. Je garde toutefois un très bon souvenir de notre défaite de quelques points à Ciney, l’un des favoris de la série. Ce jour-là, les filles ont livré une prestation défensive de haut vol et m’ont convaincu qu’Herve pouvait avoir de l’ambition dans cette division. »

Ses coups de cœur:

« Sportivement, j’ai apprécié la manière dont les filles ont relevé le challenge. Plusieurs n’avaient jamais connu la R1, elles sont restées relativement sereines et solidaires, même dans les moments de doutes. Cela s’est traduit par un excellent taux de présence aux entrainements. Je mettrai en avant l’aventure humaine et nos après-matchs exceptionnels souvent terminés chez un de nos sponsors, le Paradise, un karaoké disco-bar qu’adorerait mon ami Quentin Pincemail. Les apéros du jeudi soir n’étaient pas tristes non plus. Il faut dire que la P3 de Jérémy Zegels s’entrainait juste après nous et que cela finissait en blind-test, en mimes…« 

Ses regrets:

« Nous nous sommes parfois trop focalisés sur l’arbitrage, cela nous a parfois fait perdre le fil de certaines rencontres et pas mal d’influx lors de certaines parties. Hormis cela, j’ai enragé lors de nos quelques défaites de moins de six points mais, avec du recul, je pense que cela fait partie du processus d’apprentissage de cette équipe. Je suis convaincu que nous gagnerons ces matchs l’an prochain…« 

Quand Jordan affrontait Pippen

Michael Jordan et Scottie Pippen n’ont pas toujours été coéquipiers. Ils se sont affrontés une fois, en décembre 2002.

Jordan jouait alors pour les Wizards et son fidèle lieutenant portait la tunique des Blazers. Et c’est bien Pippen qui l’a emporté en compilant 14 points (à 6 sur 7 aux tirs), 7 rebonds et 5 passes tandis que Jordan – qui tournait à 20 point, 6 rebonds et 4 passes à près de quarante ans – se fendait de 14 pions.

https://www.youtube.com/watch?v=Yv9rV7DEMRQ&feature=emb_logo

« Ils auraient pu me raser les cheveux »

Toujours aussi précieux pour les Bobelins malgré un premier tour en-deça de ses standards, Martin Wintgens revient sur la belle saison de Spa en TDM2A.

Avec Pierrick Van den Brule et Nicolas Franck, Martin Wintgens et le détenteur des clés de la raquette spadoise. Pour Liège & Basketball, l’intérieur polyvalent et bien « tanké » revient sur la campagne des Bobelins en TDM2A.

Sur la belle saison des Spadois:

« Notre place finale dans le classement est vraiment top. Finir en quatrième position et comme premier Wallon était notre objectif. Nous ne savons pas si nous aurions conservé cette place si le championnat était allé à son terme mais j’ai bien aimé notre saison. Les matchs contre Belgrade, Oostkamp et même Louvain malgré la défaite furent très encourageants. Lorsque nous arrivions à imposer notre jeu et que tout le monde était concerné, nous pouvions battre n’importe qui. Le petit bémol reste malheureusement le même que celui de la saison précédente: notre manque de régularité. Nous sommes capables du meilleur comme du pire – contre Nivelles, à Gand, à Vilvorde. Il y a plein de matchs qui nous étions en mesure de prendre mais que nous avons mal démarré, sans parvenir à nous remettre dedans et durant lesquels nous avons souffert. Je fus le premier à afficher ce manque de régularité avec un premier tour individuellement affreux. »

Sur la place au pied du podium:

« C’était la place visée. Le coach voulait être premier Wallon, ce qui est chose faite et c’est vraiment positif. Je ne peux affirmer que nous méritons totalement cette quatrième place vu que le championnat ne s’est pas terminé mais, avec le calendrier qu’il nous restait, il était tout à fait possible de la conserver. »

Sur la TDM2A:

« Courtrai était clairement supérieur à tout le monde. C’était une équipe impressionnante de talent et de maturité et qui mérite à cent pour cent sa montée. Derrière, c’était relativement homogène – hormis SFX avec sa jeune équipe – avec un bon niveau relativement comparable aux autres années. Je suis heureux de retrouver nos chers amis liégeois la saison prochaine et disputer ainsi davantage de derbies. Celui de cette saison contre Pepinster était intense et les deux équipes sont tristes de n’avoir pu jouer la revanche au Hall Jean Simon pour ce qui devait être une nouvelle très belle fête du basket!« 

Un groupe soudé. Crédit photo: Charnikon Prod

Sur ses prestations:

« Mon premier tour fut affreux, indubitablement. J’ai rarement été si peu dedans et, cette fois-ci, j’ai zéro excuse. Mes genoux vont bien, mon corps aussi, c’était ma tête le souci. Au deuxième tour, j’ai sorti la tête hors de l’eau et montré un peu plus ce que je savais faire. Je suis donc mitigé. Je dois indéniablement améliorer ma régularité. La jeunesse n’est désormais plus excuse (rires). »

Les moments marquants de la saison:

« Sportivement, ce fut certainement le derby contre Pepinster. Ce ne fut pas le plus grand match au niveau de la qualité basket mais l’intensité et l’envie de gagner étaient présentes dans le deux formations et ce fut une rencontre très agréable à disputer. A la « buvette », toute la saison fut de nouveau très agréable! Des fêtes comme à Courtrai ou après Nivelles restent d’excellents souvenirs et sont des preuves que le groupe vit bien et que les joueurs s’apprécient énormément. Ce qui fut moins réjouissant, ce sont les départs de Benjamin Liégeois, Rémy Grooteclaes, Axel Dejond et Lucas Lambot, que de bons gars avec qui je m’entendais extrêmement bien, qui sont devenus des amis et qui vont nous manquer la saison prochaine. Cependant, je suis également très impatient de rencontrer les nouvelles têtes des très bonnes recrues que Spa a attiré. »

Sur le coups de cœur de cette année:

« L’ambiance! Nous sommes réellement une bonne bande de potes et tous les moments partagés sont géniaux, que cela soit à l’entrainement ou en guindaille d’après-match. Je suis en train de créer avec ces gars des souvenirs dont je me rappellerai – j’en suis certain -avec nostalgie dans dix ans. »

Sur ses regrets:

 » Personnellement, je n’en ai pas hormis mon piètre premier tour. En ce qui concerne l’équipe, je regrette que le championnat ne se soit pas terminé car, à quatorze victoires, mes coéquipiers auraient pu me raser les cheveux et je sais qu’ils en rêvaient (rires). Malheureusement, ce total n’est pas atteint et les calculs mathématiques ne remplacent pas les vraies victoires. Je suis triste pour eux du coup (rires).« 

Crédit photos: Charnikon Prod

« La chance d’avoir fait du basket mon métier »

Ayant porté les couleurs de Tilff dans son enfance, Olivier Troisfontaines a depuis lors suivi une trajectoire brillante, de Liège à Ostende en passant par Louvain, Alost et Cholet, glanant au passage un titre de Joueur de l’année et ses galons d’international. Entretien fleuve avec « Oli 3F », tout récent champion de Belgique.

Olivier, entre tes premiers mois sans club et la fin du championnat supprimée à cause du Covid-19, cette saison restera particulière?

C’est vrai que cette saison fut un peu spéciale pour moi avec un début de saison où je m’entrainais avec Liège dans l’attente d’un club intéressé par mes services et puis, quand finalement je me sentais bien dans la compétition, elle fut interrompue par les circonstances que nous connaissons tous. Je pense toutefois que c’était la meilleure solution.

Ne pas pouvoir disputer la Coupe d’Europe – scène sur laquelle vous avez brillé cette année – ni les Playoffs alors que vous sembliez monter en régime malgré le départs d’Angola et la blessure de Thompson doit être terriblement frustrant. Quels sont tes plus gros regrets concernant cette saison?

Oui, c’est quand même très frustrant. Comme tu le soulignes, nous sentions l’équipe monter en puissance lors des dernières semaines de compétition malgré les changements survenus. Nous avions perdu en talent pur mais nous avions gagné en intensité défensive et en jeu d’équipe ce qui, à mon avis, nous rendait plus dangereux. Surtout, nous sentions qu’il était possible de renverser Ténérife dans ses installations. Nous avions fait jeu égal au premier match et nous avions dominé les Espagnols chez nous. Je pense que nous aurions pu créer la surprise. Enfin, nous sommes frustrés d’avoir été déclarés champions de cette façon. Surtout moi qui n’avais encore jamais gagné un titre de champion, j’aurais voulu le gagner avec la manière.

Comment s’est passée ton intégration à Ostende? Qu’apprécies-tu au sein de cette organisation?

Mon intégration s’est vraiment bien passée. Après quelques jours dans l’équipe, c’était comme si cela faisait plusieurs saisons que je faisais partie du groupe. Je connaissais déjà la majorité des joueurs pour avoir joué avec eux ou contre eux. J’ai vraiment apprécié l’organisation du club en général. Nous sommes là pour faire notre job sur le terrain et tout est mis en œuvre pour que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Dès que nous avons un souci en dehors du terrain ou par rapport au basket, il y a tout de suite quelqu’un disponible pour nous aider.

En en faisant désormais partie, comprends-tu encore mieux l’excellence d’Ostende et sa domination en Belgique?

Pour avoir côtoyé coach Gjergja à Liège, je savais comment il travaillait et, pour moi, la réussite d’Ostende durant toutes ces années malgré les nombreux changements d’effectifs n’était pas une surprise. Il a cette philosophie basket des pays de l’ex-Yougoslavie où seul le travail paie.

« J’imaginais mettre le panier de la victoire contre le Spirou »

Envisages-tu de poursuivre ta carrière à la côte belge la saison prochaine? Plus globalement, quelles sont tes aspirations pour la suite de ta carrière?

J’ai une option de mon côté pour disputer la prochaine saison avec le club d’Ostende. Nous sommes en discussion pour éventuellement l’étendre à plusieurs années, nous verrons bien à quoi cela aboutira. Je gardais l’étranger dans un coin de ma tête mais désormais, avec la situation actuelle, je crois que rien n’est certain et que nous ne savons guère vers où nous allons, encore moins à l’étranger dans les championnats espagnols, italiens ou allemands, pour ne citer que ceux-là. Ils risquent certainement d’être durement touchés économiquement et cela ne sera pas évident pour tous les clubs. Nous y verrons sûrement plus clair la saison prochaine et c’est à ce moment là que je pourrai refaire le point.

D’ailleurs, qu’apprécies-tu dans ta vie de basketteur professionnel? Est-ce conforme aux rêves que tu avais en étant plus jeune?

C’est identique aux rêves que j’avais en tête quand j’étais gamin! Je jouais dans la cour, chez mes parents, en imaginant que j’allais mettre le panier de la victoire contre le Spirou de Charleroi – car c’était l’équipe du top à ce moment-là (ndlr: Olivier était d’ailleurs un habitué du « Bozzi Camp » qui se tenait à Loverval) – et maintenant je le fais en vrai. C’est indescriptible comme sentiment. Je me rends compte aussi de la chance que j’ai d’en avoir fait mon métier. Mes proches se lèvent chaque jour pour aller faire leur journée de boulot de huit à seize heures – dans le meilleur des cas – et moi je dois aller mettre une balle dans un panier. Cela me fait encore plus apprécier ma situation, surtout que ça ne dure pas toute une vie.

Qu’est-ce qui te plaît tant dans ce sport?

Pour ma part, c’est l’adrénaline que je ressens avant et pendant un match. C’est comme une drogue, j’ai besoin de cela et de cet esprit de compétition. Quand je n’aurai plus cela, je saurai que je dois arrêter. Mais, pour l’instant, avec la saison que j’ai vécue, je n’ai qu’une envie, c’est de rejouer un match! Ce dont je ne me serais jamais douté, c’est sûrement du nombre d’amis et de connaissances que l’on peut se faire tout au long d’une carrière. Cela a commencé à Liège où j’ai rencontré Ioann Iarochevitch et Pierre-Antoine Gillet qui sont désormais comme des frères pour moi. Il y a eu ensuite Kevin Tumba à Louvain ou encore John Tofi à Alost, avec son lot d’histoires et d’anecdotes que je pourrais narrer pendant une soirée entière.

« Une BeNeleague pourrait nous être défavorable à long terme »

Tu as découvert le championnat français la saison passée avec Cholet. Que t’a apporté cette expérience dans les Mauges?

Mon expérience en France m’a apporté beaucoup de maturité. Avec le changement de coach survenu après seulement quelques rencontres, je me suis vite rendu compte que je ne faisais qu’à moitié partie des plans du nouvel entraineur et j’ai appris à essayer d’être le plus efficace possible avec le temps de jeu qui m’était accordé. Je pouvais jouer trente minutes un soir et ne pas monter au jeu le match suivant, c’était complètement aléatoire. C’était une situation difficile pour moi qui venais d’Alost où j’étais habitué à jouer vingt-cinq ou trente minutes par rencontre et où je savais qu’on comptait sur moi à chaque match. Au final, quand je tire le bilan de cette campagne avec Cholet, je sens que je m’en suis sorti encore plus fort qu’avant mon départ des Okapis.

Quelles sont les différences notables entre la Jeep Elite et l’EuroMillions Basketball League?

Selon moi, la plus grosse différence se situe au niveau physique. Ce sont tous des athlètes rapides et qui sautent haut, voire très haut. Ce n’est pas pour rien que les Américains disent que c’est le championnat français qui se rapproche le plus de la NBA au niveau athlétique. L’autre différence majeure est que tous les matchs sont à guichets fermés, que tu sois premier, milieu ou fond de classement.

Que penses-tu du basket en Belgique et es-tu favorable à une BeNeleague?

Personnellement, à court terme, je pense qu’une BeNeleague est une bonne solution. En tant que joueur, un championnat à dix-huit ou vingt équipes, c’est l’idéal. Mais sur le long terme, je crains que cela ne soit défavorable au basket belge. Le basket hollandais nous est inférieur mais avec beaucoup plus de joueurs de deux mètres et de jeunes. J’ai peur que nous servions de rampe de lancement pour leur évolution. Il me semble que les spectateurs seraient davantage réceptifs si nous ouvrions un peu plus l’EuroMillions League à des équipes de division deux et, peut-être, une équipe U23 pour lancer des jeunes joueurs, un peu comme Mega Leks en Serbie.

« John Tofi, un coéquipier qui marque une carrière »

Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis que tu pratiques le basketball?

Pour l’instant, mes meilleurs souvenirs demeurent les Championnats d’Europe avec les équipes nationales U18 et U20 car nous avions réussi à faire de bons résultats et, surtout, parce que nous étions un bande de potes. Il y a bien sûr d’autres moments qui restent gravés dans ma mémoire. Je pense par exemple à la demi-finale de Coupe de Belgique entre Pepinster et Liège. Je n’avais pas joué mais j’étais présent sur le banc. Avant l’entame de la partie, les supporters pepins avaient organisé un jet de papier WC et nous ne voyions plus un seul bout du terrain. Ils avaient ensuite entonné le chant « Allez Pepinster » qui me donne encore des frissons quand j’y repense. Dans un autre genre, il y a aussi les match de carnaval à Alost et je ne peux pas oublier non plus mon titre de MVP.

Tu évoquais certains de tes coéquipiers qui sont devenus des amis. Quels joueurs t’ont marqué depuis tes débuts professionnels?

Comme coéquipier, je dois mettre en avant John Tofi (ndlr: le talentueux colosse d’Alost). Je crois que c’est un de ceux qui marquent une carrière car en plus d’être un bon basketteur, c’est un chouette gars. Quand tu faisais partie de son équipe, c’est comme si tu faisais partie de sa famille. Je ne peux compter le nombre de barbecues que nous avons fait chez lui. C’était un peu le papa de l’équipe, surtout pour les jeunes Américains qui débarquaient de l’université. Il les prenait sous son aile et nous avions toujours une grande cohésion dans les équipe d’Alost, en grande partie grâce à lui.

Et parmi tes coachs?

J’ai appris de chacun de mes coachs, que cela soit Yvan Fassotte, Dario Gjergja, Jurgen Van Meerbeeck… Ils m’ont tous fait évoluer d’une manière ou d’une autre et c’est grâce à eux que je suis devenu le joueur que je suis. Mais si je dois en extraire un du lot, ce serait Brad Dean. Il avait une toute autre philosophie que les autres. Il partait du principe qu’il fallait, en premier lieu, prendre du plaisir sur le terrain et que c’est ainsi que tu donneras le meilleur de toi-même. C’est ce que j’ai fait durant cette année-là. Pas une fois je ne me suis rendu à l’entrainement avec des pieds de plomb, je savais que j’allais prendre du plaisir.

Tu as débuté à Tilff. Gardes-tu des contacts dans ce club et suis-tu l’évolution constante du matricule 97?

Oui, j’ai toujours des contacts avec Quentin Pincemail (ndlr: le coach de la R1). Il me demande des nouvelles sur ma carrière et je lui en demande sur le club. Je vois que les Porais font de bons résultats avec, en prime, de nombreuses personnes qui étaient déjà présentes quand j’y étais. Cela me fait plaisir de voir que le club se porte bien. Nous essayons de nous arranger pour que je passe à un match mais, pour le moment, nos calendriers ne se sont pas encore bien ajustés. Mais ce n’est que partie remise.

Bonus: les highlights d’Olivier Troisfontaines avec Cholet sont à découvrir ici.

Crédit photo: www.championsleague.basketball