« Le coup de la corde à linge et les assists du pied »

La lanterne rouge d’Ans, le « coup de la corde à linge », Alpha Minds, les carences offensives de sa formation et les fous rires avec ses équipiers, son futur en P4 et les assists du pied, ses deux triples de la saison et comment Allan Diaoko s’est embrasé: autant de sujets abordés avec bonne humeur par Sébastien Streel pour Liège & Basketball. Entretien.

Sébastien, comment juges-tu la saison qui vient de s’écouler?

Elle fut assez mitigée. Nous l’avons démarré avec de nombreux nouveaux joueurs et il nous a de facto fallu un assez long temps d’adaptation. Ensuite, nous avons réalisé quelques bonnes prestations mais, à chaque match, il y avait toujours un quart-temps lors duquel nous ne marquions presque pas et encaissions énormément. Cela devenait compliqué de gagner des matchs! Nous avons vraiment connu de gros problèmes offensifs, il y a eu très peu de matchs où nous avons inscrit plus de septante points. Il ne faut pas être savant pour savoir que si tu marques peu, il faut que l’adversaire marque encore moins. Et ce ne fut pas notre cas! Malgré cela, un vrai groupe s’est formé et une chouette ambiance régnait dans l’équipe. C’est pour cela que je juge notre saison mitigée: l’aspect sportif fut décevant mais le côté ambiance d’équipe était super.

Vous avez terminé à la dernière place de la P2A qui n’était pas celle que vous visiez. Mais méritiez-vous de terminer lanterne rouge du championnat?

Comme la majorité des sportifs, je ne joue pas pour perdre. L’objectif réaliste n’était pas de jouer la montée mais de ne pas descendre – nous nous étions sauvé de justesse la saison précédente. Il est toutefois difficile de dire si nous méritions de descendre. Cependant, les chiffres sont là: nous ne fûmes pas assez présents lors des matchs qui comptaient vraiment et nos soucis offensifs étaient conséquents. Cette dernières place reflète bien ces deux problèmes majeurs.

Qu’as-tu pensé de cette P2A?

Elle était d’un assez bon niveau. Il y avait de très bonnes équipes et cela amenait une certaine compétitivité. Selon moi, Tilff était la meilleure équipe de la série grâce à son expérience et aux connexions entre les joueurs mais aussi car elle était très complète.

Comment évalues-tu tes propres performances?

Je suis quelqu’un de perfectionniste et, du coup, je ne suis jamais content de mes prestations, d’autant plus que nous descendons. Je sais bien que je ne suis pas un scoreur, j’essaie simplement d’aider l’équipe avec mon énergie sur et en dehors du terrain. Cette saison, j’avais un état d’esprit collectif, je me focalisais davantage sur les performances de l’équipe même si je conservais toujours un regard sur les miennes. Ce qui est certain, c’est que nous aurions pu faire beaucoup mieux.

Quels furent les moments marquants de cette campagne 2019-2020?

Il y en a d’assez comiques qui me viennent directement à l’esprit (rires). Certains moments marquants me concernent plus particulièrement. Durant la pré-saison, lors du deuxième match amical, je ne sais pas trop pourquoi j’ai arrêté la contre-attaque d’un joueur adverse avec ce que l’on appelle plus communément dans le catch le « coup de la corde à linge ». Je tiens d’ailleurs à m’excuser auprès du joueur en question. Ensuite, il y a eu deux moments semblables, lors de matchs à Grivegnée et à Pepinster. Lors de chacun d’eux, j’ai reçu un assist du pied de mon opposant direct pour marquer un trois points. Ces paniers ont d’ailleurs été accordés (rires) et je crois que ce sont mes deux seuls paniers à distance de la saison (rires). Voilà mes adversaires prévenus: faites attention à ce détail la saison prochaine (rires). Concernant notre équipe, il y eu plusieurs moments forts mais le plus gros fut sans doute le match où Allan Dianoko a complètement pris feu. Il a enchaîné les triples, il envoyait le ballon dans l’anneau comme un postier livre le courrier – spéciale dédicace à Benjamin Mignon (rires). Il y a aussi ses contres qui étaient toujours un régal. Ce qui était chouette avec notre équipe cette année, c’est que nous savions qu’à chaque match, un joueur allait faire des conneries sur le terrain. Nous ne nous ennuyions jamais malgré les défaites (rires). Moins rigolos furent nos duels contre nos concurrents directs. C’est lors de ces confrontations que nous avons vraiment perdu nos chances de maintien. Enfin, il y a la crise sanitaire qui a achevé la saison et entrainé une situation comique car un jour nous étions « sauvés » et le suivant nous ne l’étions plus. Je pourrais aussi balancer des dossiers sur les évènement marquants extra-sportifs mais il y en a tellement que nous en aurions pour trop longtemps. Les personnes concernées se reconnaitront (rires).

Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?

L’ambiance d’équipe est la première chose qui me vient à l’esprit. J’ai fait la connaissance de beaucoup de nouveaux coéquipiers et nous avons réussi à fédérer un vrai groupe. Je veux tous les remercier pour cette saison pleine de rebondissements et la bonne ambiance. Ce furent de super coéquipers, notre coach Marco était vraiment au top et nous avions également des personnes – Didier et sa femme Murielle et bien sûr Nelly – qui nous suivaient à tous les matchs et furent aux petits soins pour nous. Je pense que nous ne les remercierons jamais assez du temps qu’il nous ont consacré. Je remercie aussi toutes les autres personnes du club, c’est principalement l’ambiance et les relations de l’équipe que je retiendrai de cette saison.

Nourris-tu certains regrets?

Simplement celui de ne pas avoir su faire ce qu’il fallait pour sauver l’équipe. Et je regrette aussi que la majorité de l’équipe se sépare.

Où évolueras-tu la saison prochaine?

Je reste à Ans mais je jouerai en P4 sous les ordres de Benjamin Mignon. J’ai fait ce choix car j’ai quelques projets professionnels – ma marque de vêtements Alpha Minds et ma chaîne YouTube Studio Str2el – qui me prennent de plus en plus de temps.

Avec le confinement et la pandémie, la situation ne doit pas être évidente pour ta jeune marque de textile?

En effet, c’est une période plus compliquée et, en plus, nous avons été victime d’un virus et notre site fut « out » pendant deux semaines. Cependant, nous ne lâchons pas et mettons en place plusieurs actions pour relancer la machine et accroitre la visibilité. Nous avons conclu quelques partenariats avec des sportifs de Liège pour attirer leurs communautés et nous publions aussi un conseil par jour pendant trente jours. Et pour les nombreux lecteurs de Liège & Basketball, voici un code promo valable sur le site www.alpha-minds.be: LIEGEBB. A bientôt pour le grand retour du show qu’est le basketball!



« Vital pour la survie du basket pro en Belgique »

Depuis sa résidence bruxelloise, Serge Crevecoeur revient sur la saison particulière qu’il vient de vivre entre le Brussels et Gravelines et évoque son avenir ainsi que celui du basket belge.

C’est depuis Bruxelles où il avait pu rentrer dès le 14 mars que Serge Crevecoeur vit le confinement. « Cela se passe très bien. Nous avons un jardin et je me suis renconverti en entraineur de football pour mon fils de huit ans et de hockey pour ma fille de dix ans » rigole-t-il.

Cette saison restera marquée d’une pierre blanche pour tous les sportifs et sans doute encore davantage pour l’entraineur bruxellois. « Ce fut en effet une saison spéciale » nous confirme Serge. « Elle fut difficile au Brussels. C’était un peu inattendu après notre excellente préparation.« 

D’abord sollicité par Le Portel, celui qui avait découvert la Jeep Elite avec Pau-Orthez s’engagera finalement avec Gravelines pour une mission sauvetage. « C’était un peu frustrant de partir alors que je sentais que nous remontions la pente avec le Brussels, que nous commencions à vraiment mieux jouer » continue-t-il. Avec les Nordistes, Serge n’aura l’occasion de disputer que deux rencontres avant que le Covid-19 ne provoque l’interruption puis la fin du championnat. « Nous avions remporté notre premier match et avions ensuite livré une bonne première mi-temps contre Paris-Levallois – alors quatrième au général – avant de nous écrouler en seconde période par manque de rotations » rappelle-t-il. « Egoïstement, j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec les joueurs, le staff, le club. Et je suis persuadé que nous aurions décroché le maintien sur le terrain« 

De quoi donner envie au coach bruxellois de prolonger l’aventure avec le BCM. « C’est mon souhait le plus cher » nous précise-t-il. « J’y ai travaillé du mieux que je pouvais pendant les six ou sept semaines que j’y ai passé. J’avais la crainte que ce laps de temps soit trop court pour convaincre les dirigeants mais ceux-ci semblent avoir apprécié mon travail. Nous sommes en discussion mais rien n’a encore été tranché et la situation est compliquée (ndlr: le coach précédent est toujours sous contrat avec le club nordiste). J’espère un dénouement dans le courant du mois de juin mais je demeure prudent. »

Obsédé par la notion de progression

C’est aussi une fameuse page que Serge a tournée en quittant le Brussels pour Gravelines en cours de saison. « Nous sommes partis de rien pour disputer deux demi-finales de Coupe et une finale de Playoffs sans y être ridicules et décrocher trois qualifications européennes en cinq ans. Ce n’est pas anodin » souligne ce Bruxellois pur souche. « Néanmoins, je suis obsédé par la notion de progression. Cette question me taraude toujours: comment faire mieux? Et dans les conditions actuelles, je ne voyais pas comment cela aurait été possible de ne pas régresser.« 

Au cœur de la réflexion du mentor bruxellois, la question de la salle de Neder-Over-Hembeek. « Ce n’est pas une salle pour le haut niveau, c’est une salle multisports. Dans ces conditions, nous ne touchions pas seulement nos limites structurelles, nous étions la tête dans le mur » déplore Serge. « Il faut toutefois reconnaitre le super apport de l’Echevin des Sports impulsif, dynamique et qui était à fond derrière nous et ce projet. Mais qui ne peut pas décider de tout tout seul. »

Vital pour la survie du basket pro en Belgique

Si le projet d’une nouvelle salle n’est pas aux oubliettes, les contours en demeurent incertains. Mais Serge ne veut pas abandonner l’idée. « Cela a toujours été « une initiative privée Serge Crevecoeur » pour y faire évoluer le Brussels et peut-être devenir gestionnaire de cette infrastructure » nous explique-t-il. « La crise que nous traversons rebat quelque peu les cartes et ce n’est pas le moment opportun d’aller frapper à la porte du gouvernement. »

Autre projet sur la table, celui d’une BeNeLeague. Une évolution jugée « absolument nécessaire » par l’assistant-coach des Belgian Lions qui avait participé à une première réunion positive à ce sujet. « Il est impératif que les dirigeants des clubs comprennent que c’est fondamental pour la survie du basket pro de tendre vers cette BeNeLeague. Il faut réfléchir au modèle et à la formule mais c’est vital pour notre basket. Cela permettrait d’unir nos efforts, de doubler notre marché et notre pouvoir économique » affirme Serge avant de conclure: « La saison prochaine sera une saison post-corona où chacun fera ce qu’il pourra mais la compétition 2021-2022 doit être cette BeNeLeague. »

Crédit photo: BCM Gravelines-Dunkerke

Une D1 dames qui vaudra le détour

Nos clubs féminins ne cessent de signer de réels renforts étrangers tout en veillant à la formation de leurs jeunes. Pendant que Louvrier prolonge son bail au Luxembourg, Cornia y fait des piges « FIBA » alors que les Liégeois des clubs néerlandophones connaissent leurs rivaux en Coupe des Flandres. Ce sont les infos d’EMCE.

Pierre Cornia et Etienne Louvrier au Grand-Duché

Depuis le week-end passé (tout en respectant la distanciation sociale), la fédération luxembourgeoise a lancé une série de cours en vue de l’obtention de la licence A pour coaches. Ces rendez-vous sont fixés à Mersch et ont, entre autres, comme conférenciers Pierre Cornia (photo) et Nenad Trunic, ex-mentor de l’Iran. Toujours au Grand-Duché, Etienne Louvrier prolonge son séjour d’un an à l’Amicale Steinsel qui a perdu la bagatelle de sept joueurs. Il y a donc du boulot en vue pour le Namurois…

Et ça n’arrête pas : une « Tigresse » nigériane à Namur !

La future raquette de Namur Capitale aura des allures de « cité interdite ». En cause, l’engagement de cette impressionnante reboundeuse (15,7 de moyenne en Italie) qu’est Pallas Kunaiyi-Akpannah (22 a, 1,87 m). Lors de l’exercice précédent, la « Tigresse » de l’équipe nationale du Nigéria évoluait dans les rangs de Vigarano (8e en D1 transalpine). Sans oublier, le retour parmi l’élite féminine des Waregemoises. Fameux championnat en perspective ! A noter encore le passage de l’ancienne Brainoise, Nikolina Milic (26 a, 1,91 m, de 16 à 18), de Guernica à Avenida, en Espagne.

Nos « Flahutes » en Coupe des Flandres

La VBL a procédé, en cette fin de semaine, au tirage au sort de la Coupe des Flandres 2020/2021. Elle concerne dès lors au premier chef pas mal de Principautaires évoluant au-delà de la « frontière des betteraves ». En phase qualificative, les Landenois feront partie d’une poule en compagnie de Tamise, Wilrijk, Denderleeuw et Lummen. Seul le vainqueur de groupe disputera le tour suivant de la compétition. Soit, des 1/16e de finale au sein desquels, les Tongrois se frotteront aux Campinois de Geel. Un duel que d’aucuns considèrent déjà comme un derby au sommet.

Kenneth Smith, de Charleroi à Anvers en transitant par Haïfa

On l’a oublié, mais Kenneth « Speedy » Smith (27 a, 1,90m) a entamé la saison en Hongrie. En décembre ’19, il débarquait à Charleroi pour suppléer au départ inopiné de Joe Rahon, en Allemagne. Il en profitait pour se mettre en évidence et Anvers le recrutait en vue du prochain exercice. D’ici là, la « Winner League », le championnat israélien, reprendra à partir du 20 juin. Raison pour laquelle, l’ancien Spirou s’en ira défendre les couleurs du Maccabi Haïfa (5e à l’arrêt des activités). Et ce, avec l’accord des responsables métropolitains.

Terrains extérieurs : Saint-Laurent, le plus grand de tous ?

La photo de jeudi était bien prise au sein des infrastructures scolaires de Ste-Julienne, à Fléron. Il faut néanmoins savoir que les lieux abritaient auparavant l’Institut Saint-Laurent. D’où la dénomination du club y résidant : l’ISL. Sa figure la plus marquante – au propre comme au figuré – était sans conteste Gilbert Waonry. Le terrain du cru avait la réputation d’être le plus grand de la province. Au milieu des années ’80, l’ISL émigra dans la salle d’Embourg avant de disparaître.

Michel CHRISTIANE

Crédit photo : Liège Panthers

« On revient en force »

La NBA devrait reprendre dans deux mois et les Blazers pourraient être sacrément renforcés.

« Je suis sûr que Jusuf Nurkic et Zach Collins seront disponibles. Nurk devait revenir la semaine où la NBA a été suspendue. Et Zach avait encore un mois d’indisponibilité. Une date que nous avons déjà dépassée depuis longtemps. Donc je pense que l’on va récupérer les deux », confie Damian Lillard. « On revient en force avec une équipe plus profonde. » De quoi permettre aux Blazers de chiper le dernier strapontin pour les Playoffs?

La NBA devrait reprendre dans deux mois

Et avec un format inédit.

ESPN et The Athletic s’accordent à dire qu’une reprise à 22 équipes devrait être adoptée. Les seize franchises virtuellement qualifiées pour les Playoffs ainsi que New Orleans, Portland, San Antonio, Sacramento, Phoenix et Washington disputeraient un certains nombres de matchs pour boucler la saison régulière avant d’entamer les Playoffs.

Si la date de reprise n’a pas encore été définitivement validée, on s’oriente vers celle du 31 juillet à Disney World.

« La suspension de notre capitaine était injuste »

Malgré une saison compliquée et riche en rebondissements, Sainte Walburge est parvenu à sauver sa peau en première provinciale. Avant de rejoindre l’Etoile Jupille, Clément De Liamchine revient sur la campagne mouvementée des Sang et Marine. Interview.

Clément, que retiendras-tu de cette saison?

Ce fut vraiment une saison compliquée. Nous avons perdu notre capitaine vraiment tôt dans la saison et j’ai dû, avec Sébastien Voets, dépanner plusieurs fois au poste 4. Je crois qu’au deuxième tour, nous n’avons pas joué cinq matchs avec de vrais pivots. Malgré cela, nous avons réussi à nous sauver. Même si l’ambition initiale n’était pas de jouer le fond de classement, je pense que nous nous en sommes bien sortis.

Vous aviez d’autres objectifs que lutter pour le maintien?

Oui mais au regard des péripéties et circonstances défavorables de cette saison, ne pas descendre est une réussite.

Tu seras encore en P1 la saison prochaine, mais à l’Etoile. Qu’apprécies-tu dans cette division?

J’aime bien le niveau proposé par la P1. Malgré le nombre important de rivalités dans cette division, on peut noter une certaine amitié entre les équipes et j’aime cette ambiance-là de jeu.

Comment juges-tu tes prestations?

Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question même si je crois que j’aurais dû apporter plus à l’équipe. Mais nous avons connu beaucoup de problèmes cette saison et ce n’était pas facile à gérer.

Quels furent les moments marquants de cette campagne?

La suspension de notre capitaine qui était, selon moi, injustifiée. Je comprends que ce qu’il a fait sur le moment est inexcusable et que cela ne doit pas se produire sur un terrain mais de là à se servir de lui comme d’exemple et lui infliger le maximum alors qu’il n’a jamais eu aucun rapport de la part des arbitres en trente ans de basket… J’ai trouvé ça injuste.

Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?

De partager encore une année de basket avec Louis Collet, mon collabo (rires).

Quels regrets as-tu?

Je n’en ai pas. J’ai arrêté de vivre dans le regret. J’avance et l’année prochaine sera un nouveau chapitre que j’ai hâte de commencer!


« Nous visions le Top 3 »

Au moment où le Covid-19 signait la fin de la saison, Xavier Hubert et la Vaillante Jupille étaient loin de leurs ambitions initiales.

« Nous visions » le Top 3″ rappelle Xavier Hubert. « Notre saison fut décevante car nous avions un effectif assez intéressant sur papier mais la réalité du terrain n’est pas la même. Nous avons réalisé un très mauvais début de championnat avec plusieurs défaites de quelques points contre de très bons jeunes – Alleur, Saint-Louis et Cointe. Notre victoire volée à Wanze en Coupe nous a également fait beaucoup de mal.« 

Lorsque la saison fut stoppée nette pour des raisons sanitaires, les Jupillois présentaient un bilan déficitaire en P2B. « Le niveau de notre série m’a agréablement surpris. Certains équipes étaient à mes yeux plus fortes que plusieurs P1 en 2017 et 2018, mes deux années passées au sein de l’élite provinciale » souligne l’ancien Aubelois. « Je me sentais bien cette saison et j’ai pas mal apporté à certaines rencontres mais plusieurs blessures m’ont gêné longtemps. Je me prépare pour la prochaine campagne. » Et de conclure: « Nos belles victoires contre Tilff, Wanze ainsi qu’à Awans et Harimalia furent de bons moments, tout comme les belles fêtes avec un chouette groupe. »

« Linehan nous en faisait voir à l’entrainement »

A Hartford Univeristy, Romain Boxus a eu la chance de pouvoir travailler avec celui que Kobe Bryant himself considérait comme le plus dur défenseur à qui il a eu affaire au cours de sa carrière: John Linehan.

« J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de sessions individuelles avec de bons coachs comme John Linehan – surnommé « Le virus » en France – pour développer ma technique » nous confiait Romain Boxus début avril. « Il nous en faisait voir à l’entrainement. Il possède toujours le record de steals en NCAA. »

John Linehan a effectué la majeure partie de sa carrière en ProA, au Paris Basket Racing avant de passer par Stasbrourg, Nancy, Cholet et de revenir au SLUC pour boucler la boucle. Auteur de quelques brillantes saisons – notamment une saison à plus de quinze points par match et d’autres à plus de dix points – et détenteur un moment du record d’assists en Euroleague avec quinze caviars, c’est en défense que le double champion de France s’est particulièrement illustré. Un secteur dans lequel « Le Virus » brille depuis toujours.

« Dans ma ville, à Chester en Pennsylvanie, on est connu pour jouer vraiment dur en défense. Je crois que ma mentalité vient de là, alors que j’étais encore jeune. Le fait d’être petit aussi, j’ai toujours fait partie des joueurs les moins grands de ma catégorie, je me devais de faire quelque chose de différent des autres. J’étais très rapide par contre. On ne veut jamais se retrouver dans l’embarras sur un un terrain de basket et en ce qui me concerne, j’ai toujours eu cette volonté d’éteindre mon adversaire direct en l’empêchant de marquer. J’ai donc eu cette mentalité très tôt. Lorsque j’ai grandi et que j’ai commencé à jouer en AAU (Amateur Athletic Union, réservé aux joueurs âgés de 7 à 18 ans) avec Kobe Bryant et Richard Hamilton, j’ai compris qu’il n’y avait pas assez de ballons pour chacun d’entre nous sur un terrain de basket. Donc le seul moyen pour moi de me démarquer, c’était de me montrer sur l’aspect défensif. C’est parti de là, j’ai ensuite appris à être une vraie peste pour les adversaires, essayer d’arracher des ballons, casser la dynamique » explique ainsi « Le Virus » sur le site de la LNB. « 

Une phrase qui m’a suivie toute ma carrière

En effet, alors encore adolescent, Linehan s’était déjà forgé une solide réputation de docteur ès défense. Au point d’être considéré par Kobe Bryant himself comme l’adversaire le plus coriace à avoir défendu sur lui. « Ça va peut-être vous faire rire, mais c’est un gars qui s’appelle John Linehan » avait répondu le « Black Mamba » au journaliste Lars Anderson lorsque celui-ci lui avait demandé qui était le défenseur le plus dur qu’il ait jamais affronté. Un éloge qui avait rendu fier l’ancien meneur de la SIG. « Je n’arrivais pas à y croire, ça m’a fait me sentir tellement bienQue quelqu’un d’aussi bon que lui et au niveau auquel il évoluait à cette époque dise ça de toi, je peux vous dire que ça vous fait vous sentir plutôt bien. C’est une phrase qui m’a suivie toute ma carrière et ça m’a beaucoup aidé » avait-il réagi.

Linehan et Kobe se sont rencontrés plusieurs fois en étant plus jeunes et furent même coéquipiers sur le circuit AAU. En dernière année de High School, Chester – où évoluait Linehan – et Lower Marion – où brillait la future légende des Lakers – se sont affrontés. Et l’actuel assistant-coach de Hartford University a mené la vie dure au quintuple champion NBA. « Les équipes de nos lycées respectifs se sont affrontées à de nombreuses reprises. On jouait également contre et ensemble durant l’été, dans différentes ligues. Chacun de ces matchs était mémorable et c’est même lui qui a mis fin à ma carrière à Chester. On a perdu en prolongation le match qui nous permettait d’accéder au plateau final de l’État de Pennsylvanie. Et si je me souviens bien, il avait fini avec 39 points, 27 depuis la ligne de lancer-francs ! Je n’en ai jamais vu un autre comme lui. Il nous a laissés à tous un paquet de souvenirs mémorables » se souvient le distributeur de poche.

Une rencontre remportée 77-69 en overtime par Kobe – auteur d’un énorme dunk pour sceller la victoire de son lycée – et ses coéquipiers mais qui aurait pu bouleverser l’avenir du mythique numéro 24. « C’est ce match qui a fait penser à tout le monde que Kobe Bryant n’était pas encore prêt pour être un joueur NBA.Tout le monde disait qu’il n’arrivait pas à passer le milieu de terrain avec le ballon en main contre Chester » raconte l’ancien assistant-coach de Lower Marion. « Et je me rappelle leur dire à tous : Vous ne comprenez pas, John Linehan est plus rapide que n’importe quel meneur NBA!« 

Finalement, Kobe confirmera son énorme potentiel au plus haut niveau tandis que Linehan continuera d’être un défenseur d’élite avant de pousser Romain Boxus et ses coéquipiers à progresser grâce à d’excellentes sessions individuelles.

L’ancien leader du Paris Basket Racing n’hésite d’ailleurs pas à partager ses « trucs » pour performer en défense. « J’ai appris de la nécessité d’être aussi près que possible de la personne sur qui je défends, bien sûr, sans faire de faute. Personne n’aime avoir quelqu’un comme ça sur le dos. Mais le truc le plus important que j’ai appris, c’est de jouer avec les angles et comment pousser mon joueur à changer de direction. Je ne peux pas courir tout droit à côté de lui, je dois lui couper la route autant de fois que possible. C’est le seul moyen, d’une, d’arrêter son dribble, et, de deux, de maîtriser sa vitesse. Dès qu’il change de direction, le ballon est exposé et si je suis bien placé, ça fait autant d’opportunités pour moi de lui prendre. L’idée aussi, c’est d’utiliser les limites du terrain, les corners, pour mettre la pression et le piéger, presque à moi tout seul. Ça peut t’aider à mieux maîtriser un joueur. Ce sont des choses qui s’apprennent, comment rester proche d’un gars, travailler ses angles et savoir quand c’est le bon moment pour se jeter sur le ballon » explique-t-il au site de la LNB. « Il faut avoir l’état d’esprit nécessaire, le mental d’un guerrier. Si tu m’as vu jouer, tu as vu que je m’étais cassé le nez trois fois, j’ai perdu des dents, je me suis cassé des os, les poignets. C’est comme ça. Il faut être un guerrier, avoir la volonté de stopper le gars en face de toi, par tous les moyens possibles. L’idée que ton adversaire marque un panier doit t’être insupportable. Il n’est plus question de l’équipe, ça devient un combat personnel. L’équipe a pour objectif de gagner en essayant de contenir l’adversaire à un certain nombre de points marqués, mais personnellement, je ne veux pas que mon adversaire score, pas une seule fois. » Et nombreux furent ceux qui ont souffert face au meneur américain…

« Chaque club peut revoir ses ambitions à la hausse »

Une série de TDM2 uniquement wallonne peut-elle servir les ambitions de nos représentants?

« Je ne comprends pas trop cette décision mais c’est ainsi » réagit Jordan Maucourant à l’annonce des nouvelles séries de TDM2. « Je trouve cela dommage car jouer contre les formations flamandes est assez motivant. Sinon, il n’y aura guère de conséquences hormis que nous aurons des trajets similaires à une série régionale. »

Néanmoins, avec les ogres de Flandre cantonnés dans leur moitié de pays, les Liégeois peuvent sans doute être davantage ambitieux. « Avec cette décision, je pense que chaque club peut revoir ses ambitions à la hausse mais il ne faut absolument pas se dire que cela sera plus facile de gagner sans nos voisins du Nord » conclut le pétaradant Pepin.

« Je me languissais de rencontrer des amis sur le terrain »

Pour Gaëtan Hertay, la prochaine saison s’annonce inédite avec l’impact du Covid-19 et une division trois régionalisée. Le futur intérieur de Tongres fait le point pour Liège & Basketball. Entretien.

Gaetan, quelle est ton opinion concernant le retournement de situation en TDM2?

Je trouve cela dommage. J’espérais jouer beaucoup de « derbies » contre les équipes liégeoises. J’espère sincèrement que nos instances dirigeantes vont revenir sur cette décision et conserver les séries initiales. Ou alors mettre Tongres dans la série wallonne.

La série flamande s’annonce sacrément relevée!

Oui, nous risquons d’avoir une série assez forte. Mais je trouve vraiment dommage d’en arriver à séparer Flamands et Wallons pour cause de désaccords entre les fédérations.

Tu y vois tout même des points positifs?

Oui, celui d’avoir un Wallon à l’étage supérieur à la fin du prochain championnat. J’espère qu’il s’agira d’un Liégeois.

Pour toi, la prochaine saison sera tout à fait particulière.

Tout d’abord, il faudra voir quand le championnat va reprendre et comment il sera organisé. Nous ne sommes à l’abri de rien avec le Covid. Ensuite, je me languissais de rencontrer des amis sur le terrain. Ce sera la première saison que je ne rencontrerai aucun adversaire connu… Ce n’est plus un championnat national mais bien un championnat régional.