Douloureuse issue pour Liège

 

Dans le match qu’il ne fallait pas perdre, Liège a…perdu, 70-72 au terme d’une fin de match épique et d’une dernière action invraisemblable. Le reportage de la rencontre, comme si vous y étiez.

 

Incrédules, abasourdis, hébétés, tels étaient les protagonistes de la seconde confrontation, en vingt-quatre heures, entre Liège et Louvain, et les spectateurs, livides, lorsque Joey Van Zageren s’emparait, en haute altitude, du ballon d’un tir totalement loupé de Lambot pour le projeter violemment dans le cercle et offrir la victoire aux visiteurs au buzzer. Le Country Hall résonnait alors d’un silence assourdissant et les joueurs liégeois, sonnés, groggys, peinaient à quitter le terrain. Mais comment, dans ce match de la dernière chance pour les Principautaires, en étions-nous arrivés là? Reprenons depuis le début.

Peu de spectateurs -c’est un euphémisme- présents ce samedi soir pluvieux pour ce match entre les deux derniers de l’EuroMillions Basketball League. Pourtant, cette rencontre était capitale pour le club de la Cité Ardente. Déjà défaits hier à Louvain, dans une partie qu’il aurait fallu remporter, Liège avait l’obligation de s’imposer ce soir sous peine de voir réduites à peau de chagrin -nous pouvons même écrire à néant- ses chances de participer aux Playoffs.

Dans un écrin qui résonnait vide, malgré la bonne volonté et l’enthousiasme des plus assidus des supporters liégeois, les hostilités débutaient sur un faux rythme, avec des défenses aux abonnés absents. Chez les locaux, Bojovic (21 points, 4 rebonds, 2 steals et 5 fautes, le seul Liégeois dans ce cas, normal?) était innarêtable et Gerald Beverly se mettait en évidence, inscrivant, notamment un trois points surprenant. Mais comme trop souvent chez les Principautaires, c’était dans leur partie de terrain que ceux-ci pêchaient, incapables de contenir Lumpkin (13 points), Rundle (8 unités et 4 passes décisives) mais surtout Anthony Lambot, diabolique tant à distance qu’en pénétration (20 points, 5 rebonds et 3 assists). Après dix minutes, les Louvanistes menaient la danse, 24 à 29.

 

Une éclaircie dans la grisaille

 

Les quatre minutes suivantes voyait Liège profiter du séjour prolongé sur le banc de Lambot -en problème de fautes- pour passer un 16 à 4, via Jordan (10 points et 2 passes), Harris (9 points) et l’inévitable Bojovic, à leur adversaire. Mieux, les Liégeois, où chacun apportait son écot -à noter un précieux François Lhoest (4 points, 8 rebonds, une défense intransigeante et une hargne magnifique), sans aucun doute l’homme du match pour les locaux- et l’avance liégeoise ne cessait de croître tandis que Louvain éprouvait toute les difficultés du monde à inscrire quelques paniers. A trois secondes du terme, Milos Bojovic faisait 53-37 sur une pénétration. Mais, au buzzer, un avé maria du milieu de terrain de Zabas transperçait le filet pour réduire l’écart à 53-40. « Bon sang, si le match est serré, ce panier vaudra de l’or pour Louvain » soufflait Julien, amateur de basket présent pour l’occasion.

Au retour des vestiaires, le match, relativement plaisant jusque là, baissait de niveau. Liège éprouvait, comme Louvain un peu plus tôt, de grosses difficultés à alimenter le marquoir. Après cinq minutes de jeu, Harris plantait derrière les 6,75 mètres pour faire 58-46, dans un festival de maladresse, avant que Bojovic ne redonne quatorze points d’avance à sa formation. Les quatre minutes suivantes voyait Liège rester muet, n’inscrivant qu’un petit lancer-franc, via Montgomery, ce dont profitaient allègrement les Bears pour réduire l’écart à 8 unités, 61-53.

Le début du quatrième quart était à l’avantage des visiteurs et sur un triple de Lambot, ceux-ci revenaient 62-57, et même 62-59, deux minutes plus tard, ce qui obligeait l’entraineur des Principautaires à prendre temps mort. Mais au sortir de celui-ci, Liège foirait son attaque et Rundles remettait les équipes à égalité. Beverly, la nouvelle recrue des locaux, faisait admirer son timing au contre (7, en sus de ses 9 points et 10 rebonds) et Liège, via Bojovic et Deroover, repassait devant, 66 à 62.

 

 

Terry-la-main-froide

 

Les décisions arbitrales étaient contestées par les locaux mais cela n’empêchait pas les gars d’Eddy Casteels de recoller au score. Sur un raté de Lambot, Bogaert prenait le rebond défensif et servait Rundles qui, en l’absence d’une défense agressive, se faisait un plaisir de placer sa formation aux commandes, 66 à 68 et un peu plus d’une minutes à jouer.

Après un logique temps-mort et une mauvaise option choisie par Harris, Van Zegeren, marquait sur une rebond offensif et offrait quatre points d’avance à ses couleurs. Moment choisi par Terry Deroover (10 points) pour enfiler sa cape de super héros! Avec un petit tir à mi-distance et une faute habilement provoquée -le Bruxellois ne tremblait pas aux lancers-francs, contrairement à Despalier qui, entre-temps, avait raté les deux siens-, le meneur rétablissait l »égalité parfaite: 70 partout et 17 secondes à jouer.

Après le temps-mort visiteur, Terry encore lui, plus filou que jamais, déviait la balle de la rentrée, ce qui avait le don d’énerver l’entraineur adverse. Malin de la part de feu follet liégeois, le système des Louvanistes s’en trouvait perturbé. La balle échouait dans les mains de Lambot qui perdait plusieurs fois l’équilibre et balançait une orange dans le corner. Moment choisi par Van Zegeren pour s’élever au milieu de la mêlée et convertir ce qui ressemblait fortement à un airball. 70-72, la suite, vous la connaissez…