Le handi-basket, un sport à la fois similaire et différent

 

Récemment présélectionné en équipe nationale de « handi-basket », David Offerman, qui évolue à Natoye et aux Roller Bulls nous parle de ce sport méconnu: le basketball en chaise roulante. Un jeu à la fois similaire et différent du basket traditionnel.

 

« C’est assez spectaculaire même si la discipline manque encore de moyens et de structures » commence David.  Le handi-basket est intimement lié à la chaise roulante sur laquelle sont assis les protagonistes. « C’est un élément prépondérant de ce sport. Les chaises sont faites sur mesure et peuvent coûter 6000 euros » continue l’ancien joueur du BC Ninane. « Et au mieux tu te débrouilles avec celle-ci, au plus tu kiffes. Tu peux dès lors marquer des lay-ups, éviter des défenseurs ou partir en contre-attaque. »

Au niveau des règles, là aussi, quelques adaptations sont nécessaires. « Le règlement est, forcément, adapté, mais assez proche » juge David. « Le marcher existe. Tu ne peux pas pousser plus de deux fois la chaise sans dribbler s’en t’en voir siffler un. Les double-dribbles ne sont pas autorisés non plus. Et tu ne peux pas sortir du terrain avec la chaise, ce qui nécessite une certaine technique. »

Une autre difficulté est l’instauration d’un système de cotation par handicap. « Plus ton handicap est important, moi tu « pèses » de points en tant que joueur » détaille l’ancien Jupillois. « La plus basse cotation est de 1, quant à moi, j’affiche 4,5. Et l’ensemble des « points » sur le terrain ne peut excéder 14,5. C’est pour cela que les remplacements se font souvent de pair. C’est un paramètre supplémentaire qu’il faut maitriser. » En Belgique, chaque équipe peut compter un joueur valide dans ses rangs, pour trois en Allemagne, là où évoluent les Roller Bulls.

 

 

« Beaucoup de combinaisons en binôme »

 

Pour David, il a aussi fallu modifier son jeu. « Ma force, avant, c’était la pénétration » rappelle-t-il. « Mais, désormais, le un contre un n’est guère possible. Je me repose donc beaucoup sur mon shoot. Contrairement à de nombreux joueurs, je suis assez adroit de loin. Sans compter que ma taille est un gros avantage. A vrai dire, je ne suis plus le même joueur. »

Les concepts de jeu, également, diffèrent, pour certains. « Il y a encore plus d’écrans que dans le basket traditionnel et beaucoup de contacts. Ca cogne pas mal » précise David qui rappelle que la chaise protège le joueur. « Il y a par contre nettement moins de systèmes. Nous travaillons beaucoup en binôme, avec un joueur qui bloque pour amener son coéquipier dans la raquette. »

Par contre, dans l’intensité, les deux versions se ressemblent. « Ca joue pour gagner » nous dit David. « Il faut faire preuve de caractère, car c’est parfois un peu la débrouille mais chaque participant est animé d’une vraie rage de vaincre. De plus, chaque joueur se considère (ndlr: à juste titre) comme un vrai sportif et attends les mêmes droits et la même reconnaissance.«