Pèlerinage et fricassée

Les Carnets du basketteur, saison 4 ! Pour cette chronique, flash-back sur une ancienne tradition valcaprimontoise.

Mardi, j’évoquais le décès de mon ami Pierre Tilman qui, jusqu’en 2012, était l’organisateur du pèlerinage des sportifs à Chèvremont. Une véritable institution de la mi-mai qui faisait l’unanimité car bon nombre de non-croyants ne l’auraient raté pour rien au monde.

Rapide flash-back historique : à la fin du XVIIe siècle, les catholiques sont chassés de Grande Bretagne par les protestants. Une communauté de jésuites anglais débarquent ainsi à Liège et construisent, en 1688, une chapelle au sommet de la colline de Chèvremont (photo). Dans la foulée, ils érigent un pensionnat avec vue imprenable sur la cité Ardente où réside actuellement cet inconditionnel des « Sang et Marine » qu’est Jean Galler… dont je vous recommande les nouveaux bâtons de chocolat.

C’est en 1942 que Georges Tilman (le père de Pierre) propose le 1er pèlerinage des sportifs. Le principe est aussi simple qu’exigeant : les participants se réunissent sur la place principale de Vaux puis entament l’ascension d’une colline agrémentée de sept stations. Ils observent alors une halte à la chapelle avant d’accéder à la basilique où un office est célébré. Mais, après l’effort, le réconfort et les pèlerins reprennent des forces grâce aux réputées fricassées du cru. Quant aux bénéfices engendrés par cet évènement, ils étaient intégralement versés à une association s’occupant d’enfants handicapés. Au moment de son apogée, ce rendez-vous printanier drainait des centaines de fidèles et un immense chapiteau était dressé sur l’esplanade. Pour l’anecdote, sachez encore que le site a constitué, en 1999, un des lieux de tournage du film « La Rivale » avec Michèle Morgan.

Comme je vous l’expliquais en début de semaine, plusieurs vedettes sportives rehaussèrent de leur présence cette manifestation. Parmi lesquelles, Robert Waseige, Roger Laboureur et, surtout, Eddy Merckx, pour les 30 ans de sa première victoire à la Grande Boucle. Sans oublier que Freddy Kusters était un habitué des lieux. Reconnaissance suprême, Notre-Dame de Chèvremont était proclamée, en 1953, patronne des sportifs wallons. Retour à la petite chapelle en contre-bas qui, outre la statue de la vierge miraculeuse, abrite une kyrielle de trophées, coupes et autre tuniques. Dont le maillot jaune de Gino Bartali, vainqueur du Tour de France en 1948. Un champion italien qui, à chaque fois qu’il venait courir dans la région, se devait de se recueillir sur les hauteurs calidifontaines. C’est le vendredi 25 mai 2012 que se déroula la 74e et dernière édition du pèlerinage. Il correspondait avec la « première » d’un jogging qui n’eut donc pas de lendemain.

Une idée un peu folle me vient à l’esprit : et pourquoi certains d’entre vous ne remettraient-ils pas sur pied ce rendez-vous ? Sous une autre forme. Soit plus une marche qu’un pèlerinage mais qui prendrait toujours son envol du bas de Vaux afin de conserver un caractère sportif tout en maintenant la tradition de la fricassée. Question de pouvoir à nouveau soutenir une œuvre caritative. Vous avez ma… bénédiction.

Michel CHRISTIANE

Crédit photo : DR

Nate Robinson, meilleur basketteur que boxeur

Le passage de Nate Robinson sur un ring de boxe fut de (très) courte durée. Le retour sur les rings de Mike Tyson fut par contre davantage couronné de succès.

Sur les parquets, Nate Robinson était un sacré joueur. Malgré sa petite taille, le meneur monté sur ressorts était capable de sérieux coups de chaud. Auteur de plusieurs saison à plus dix points de moyenne, c’est à New York que l’ancien vainqueur du concours de dunks avait livré son exercice le plus abouti avec 17 points de moyenne en 2008/2009.

Après un essai infructueux pour rejoindre la NFL, Robinson s’est lancé un nouveau défi, à 36 ans: monter sur un ring de boxe. L’aventure fut de courte durée pour Robinson rapidement mis K.O. par son adversaire. « Merci tout le monde pour vos messages, je suis OK. J’ai apprécié cette opportunité et je remercie donc tous mes soutiens. A mes coaches, mes entraîneurs, mes fans et mes coéquipiers, j’ai été touché par votre confiance… Le résultat n’a pas été celui souhaité, mais je suis reconnaissant pour cette chance d’avoir pu me battre à un tel niveau » a commenté celui qui a brièvement joué en Israël après sa déconvenue.

Le combat complet, qui n’est pas très long:

L’actualité pugilistique était davantage centrée sur le retour de Mike Tyson sur les rings pour un combat « amical » contre Roy Jones Jr, ancienne pointure de la discipline. « Son dernier combat remonte à deux ans et le mien à quinze ans mais on s’inquiétait de savoir si j’allais le blesser » rigolait la légende du noble art après un combat dont il aurait été déclaré vainqueur si des règles spécifiques n’avaient pas été édictées pour ce pur show d’exhibition entre les deux cinquantenaires.

En bonus, le Top 10 en carrière du meneur de poche:

« Mon père va me tuer: tu devrais avoir mis 59 points »

Souvenirs d’anthologie avec la performance XXL de Reggie Miller, il y a vingt-huit ans, à Charlotte et ses cartons en Playoffs contre les Knicks.

Dans les années 90, il y avait peu de joueurs aussi culottés que Reggie Miller. Le shooteur des Pacers était un roi du trash-talking et ne baissait jamais pavillon. Surtout, Reggie, véritable esthète du shoot, était capable de prendre feu pour réaliser de très grosses séquences.

« Je sais que l’on a souvent dit que j’étais l’un des meilleurs shooteurs. Mais je sais que la personne qui me présente ce soir est le meilleur shooteur que j’ai vu » confiait ainsi Ray Allen lors de son intronisation au Hall of Fame. « Parfois je me pointais au terrain avant un match en pensant que j’étais en avance et il était déjà là. Avec un t-shirt superman. Et il fallait se demander comment battre superman. »

Il y a vingt-huit ans, Reggie Miller réalisait un carton d’anthologie sur le parquet des Hornets. Il inscrivait 57 points (son record en carrière) pour aller avec ses 8 passes décisives et ses 5 rebonds. Il est assez amusant de noter que cette saillie offensive a eu lieu contre Charlotte – la franchise actuellement détenue par Michael Jordan, l’un des ennemis préféré de la légende des Pacers. « J’ai raté quelques shoots faciles en début de match et je me suis dit que ça allait être une soirée difficile. Et puis j’ai rentré 4-5 shoots de suite, et j’ai commencé à me sentir bien. J’ai essayé d’être aussi agressif que possible pour aller sur la ligne des lancers… même si j’en ai manqué 2, et que mon père va me tuer en me disant : « tu devrais avoir mis 59 points ! », avait-il alors déclaré.

L’autre ennemi juré de Reggie Miller était Spike Lee. Et comme tous les joueurs clutchs, le Madison Square Garden a toujours inspiré Reggie Miller. Deux grands moments – en Playoffs, of course ! – restent gravés dans toutes les mémoires. Tout d’abord la folle séquence de 8 points inscrits en 9 secondes en 1995. Mais, surtout, l’incroyable perf’ de Reggie lors des Playoffs. Le Pacer a littéralement pris feu en seconde période pour coller 39 points à la rugueuse défense des Knicks pour ramener Indiana du diable-vauvert et lui offrir la victoire. Le tout pimenté d’échanges pas piqués des vers, sur le bord du terrain, avec le réalisateur new-yorkais !

Les favoris se prennent les pieds dans le tapis

Que de surprises lors de cette fenêtre internationale avec les victoires de la Suisse contre la Serbie, de l’Espagne contre Israël et de la Lituanie contre le Danemark.

Qu’ont en commun l’Espagne, la Serbie et la Lituanie ? Au choix: un palmarès international étoffé, un grand réservoir de joueurs compétitifs, un statut de favori dans leur poule respective et une défaite surprise enregistrée ce week-end.

Ainsi, la Serbie a trébuché contre la Suisse, l’Espagne s’est fait surprendre par Israël et la Lituanie a subi le même sort contre le Danemark. “Nous avons eu un brutal déficit d’expérience. Pour ne pas faire d’erreur ni être en proie à l’angoisse lorsque le rival nous presse. Mais ces joueurs apprennent et apprendront sûrement de cette expérience. J’obtiens des choses positives du match étant donné que nous avions un bon rival, avec d’anciens joueurs de la NBA, des joueurs qui ont des rôles importants en Europe et qui ont une bonne organisation du jeu. Nous avons commis pas mal d’erreurs et nous avons péché par individualisme. Nous avons pris des tirs que nous ne devrions pas prendre. Ce n’est pas notre identité d’équipe. Vous pouvez faire un mauvais tir mais pas trois ou quatre d’affilée” a commenté Sergio Scariolo après le revers 87-95 subi par les Ibères à Valence.

Pour la Lituanie, la défaite était plus courte mais tout aussi surprenante. « C’est absolument ma responsabilité. J’ai mal préparé l’équipe, le plan préparé n’a pas fonctionné et c’est ma faute. L’équipe n’était pas prête à jouer un basket-ball physique. Il a peut-être semblé que l’équipe danoise était un adversaire facile, mais comme nous pouvons le voir sur le résultat, nous avons complètement perdu le contrôle, nous avons perdu la tête. Et si vous laissez vos adversaires ressentir le goût du sang, vous jouez point par point, alors c’est une loterie. Les Danois ont montré une meilleure énergie ce soir, ont rayonné d’enthousiasme. Nous semblions endormis et sans énergie » assurait l’entraineur balte qui prenait pour lui cette contre-performance.

Pour la Serbie, ce revers inattendu eut lieu « on the buzzer » sur un panier de Dusan Mlajda pour faire 90-92.

Toutefois, un autre point commun que partagent ces géants du basket européen est de se retrouver privés de la majeure partie de leurs cadres, retenus par la NBA ou leur club d’Euroleague. Ce qui explique en partie ces résultats très surprenants lors des fenêtres internationales.

« Nous essaierons de faire des changements contre la Belgique »

Après leur revers surprise contre le Danemark, les Lituaniens ont à cœur de se racheter contre nos Belgian Lions.

Un peu à la surprise générale, la Lituanie, certes privée de ses plus grosses stars, a trébuché – à domicile ! – contre le Danemark (qui s’est positionné pour accueillir la prochaine fenêtre internationale, signe sans doute d’un certaine ambition). Les Baltes n’ont jamais trouvé la parade face à Gabriel Lundberg (28 points, 7 rebonds et 4 passes) et se sont inclinés 76-80.

« C’est absolument ma responsabilité. J’ai mal préparé l’équipe, le plan préparé n’a pas fonctionné et c’est ma faute. L’équipe n’était pas prête à jouer un basket-ball physique. Il a peut-être semblé que l’équipe danoise était un adversaire facile, mais comme nous pouvons le voir sur le résultat, nous avons complètement perdu le contrôle, nous avons perdu la tête. Et si vous laissez vos adversaires ressentir le goût du sang, vous jouez point par point, alors c’est une loterie. Les Danois ont montré une meilleure énergie ce soir, ont rayonné d’enthousiasme. Nous semblions endormis et sans énergie. Je le répète, le plan que j’ai préparé était mauvais, j’en assume l’entière responsabilité et nous essaierons de faire des changements pour le prochain match contre la Belgique » a déclaré le coach lituanien Darius Maskoliunas – qui en avait visiblement gros sur la patate – lors de la conférence de presse d’après-match.

C’est donc particulièrement motivés que les lituaniens – lourdement battus en Belgique – affronteront nos Belgian Lions ce dimanche à 18h30.

Obasohan taille patron !

Contre la République Tchèque, Retin Obasohan a endossé le costume du patron de l’attaque des Belgian Lions mais ce sont tous nos compatriotes qui ont brillé. Ce dimanche contre la Lituanie, les Belges devront à nouveau livrer une partition parfaite pour empocher la victoire et ainsi décrocher leur ticket pour le prochain Euro.

Tous les superlatifs peuvent être utilisés pour qualifier la prestation magistrale des Belges vendredi contre la République Tchèque. Combatifs en défense, volontaires, collectifs, les Lions ont, en outre, brillé en zone de conclusion. Avec 62% aux tirs dont 55% derrière l’arc, la Belgique a cartonné en attaque – ne perdant que six ballons, ce qui est remarquable compte-tenu de la très courte préparation de cette sélection inédite – mais a également pu se reposer sur une défense hermétique – si ce n’est parfois quelques faiblesses au rebond défensif face à la taille des Tchèques – et agressive, notamment dans les lignes de passes avec dix interceptions qui ont amené plusieurs paniers faciles – et spectaculaires !

Dans cette partie, en l’absence de certains tauliers (Van Rossom, De Zeeuw, Serron, Salumu), Retin Obasohan a endossé le costume du patron. Avec 18 points (à 53% aux tirs), 7 passes, 4 rebonds et autant de steals, l’explosif combo-guard a brillé. Il a pu compter sur Jean-Marc Mwema, auteur de 8 points consécutifs pour forger un premier écart, sur Alex Libert (10 points à 100%) pour faire jaillir l’étincelle dans le deuxième quart-temps et sur Hans Van Wijn (12 points à 83% et 4 passes) – qui s’est régalé dans un rôle de stretch four – pour taper sur le clou à la sortie des vestiaires.

Les Lions ont aussi bénéficié de l’excellente prestation de Pierre-Antoine Gillet. Tout en sobriété, le Liégeois s’est montré précieux – notamment à distance – et a compilé 13 points (à 63% aux tirs), 5 rebonds et 2 passes. Kevin Tumba (8 points) a fait le job inside et Andy Van Vliet (6 points à 75%, 3 rebonds, 1 passe et 1 steal) a montré des choses intéressantes pour sa première sélection – et devrait être particulièrement motivé pour le match de ce dimanche, lui qui évolue aussi presque à domicile – et Akyazili (7 points et du culot) a parfaitement tenu son rôle de joker offensif et défensif.

Ce dimanche, c’est un sacré morceau qu’affronteront les Lions: la Lituanie. Sans leur public, l’avantage d’évoluer à domicile sera moindre pour les Baltes qui auront toutefois le couteau entre les dents pour laver l’affront de la gifle reçue en Belgique – le marquoir affichait 68-31 à la demi-heure ! – et se racheter après leur contre-performance contre le Danemark. Les locaux seront aussi, comme les Belges, privés de plusieurs éléments clés, non-libérés par leur club d’Euroligue ou leur franchise NBA.

Toutefois, face à cette nation très bien classée au ranking FIBA, la tâche s’annonce ardue pour les troupe de Dario Gjergja. Le coach d’Ostende, invaincu avec les Lions, voudra perpétuer la série victorieuse de son pays d’adoption et valider le ticket pour le prochain Euro. Si la Belgique se montre aussi fluide et adroite en attaque et aussi agressive derrière, un nouveau résultat positif pourrait bien venir garnir l’escarcelle de nos Lions !

Crédit photo: CRELAN

Super double-double pour Allemand

Le beau double-double de Julie Allemand n’a pas empêché BLMA de trébucher sur son propre parquet contre La Roche Vendée.

Ce samedi, toujours à huis clos, Montpellier accueillait La Roche Vendée. Une belle bagarre s’annonçait entre des locales désignées parmi les favorites de la compétition et des visiteuses qui réalisent un excellent début de saison. D’ailleurs, comme les chouans de l’époque, les Vendéennes ne s’étaient pas déplacées en victimes consentantes et avaient prévu de batailler ferme pour quitter l’Occitanie avec les trois points.

Comme toujours, Julie Allemand était prête à répondre au défi que lui présenteraient ses opposantes et à guider ses troupes. Avec un double-double (15 points, 10 rebonds et 4 rebonds) en 37 minutes, la Liégeoise a répondu aux attentes de ses supporteurs. Par contre, ceux-ci furent déçus du dénouement final.

Bien en place défensivement, les « Surdouées » (ndlr: référence à une campagne de pub pour la ville dans les années 90), profitaient du premier quart pour se forger un petit viatique, 14-22. Dans les dix minutes suivantes, Clarke (21 points à 72% aux tirs) et ses coéquipières trouvaient davantage la faille dans la défense montpelliéraine et recollaient au score puis prenaient le « lead » d’un chouïa: 35-36 à la pause.

Dans le troisième quart, les deux équipes étaient au coude-à-coude mais malgré un scoring bien réparti, les Gazelles ne parvenaient pas à émerger. A la demi-heure, le marquoir affichait 54-56. Le dernier quart était à l’identique et les représentantes du Puy-du-Fou empochaient la victoire, 74-78, au grand dam de Julie Allemand et Thibaut Petit. Montpellier affiche désormais un bilan négatif de deux victoires et trois revers.

Van Rossom brille sur les rives du Bosphore

A Istanbul, Sam Van Rossom a livré une prestation trois étoiles pour conduire Valence à la victoire.

Vendredi, les Belgian Lions brillaient de mille feux contre la République Tchèque pour conserver leur brevet d’invincibilité. Retenu par son club de Valence qui dispute l’Euroleague, Sam Van Rossom n’était pas du voyage en Lituanie.

Qu’à cela ne tienne, comme pour faire hommage à ses compatriotes qui avaient plus tôt ferraillé avec des Tchèques sans provision, l’expérimenté meneur a endossé le costume de super héros dans le choc contre le Fenerbahçe Istanbul. Visiblement très à son aise dans la cité stambouliote – dont l’exubérant public ne pouvait évidemment être présent – et en réussite offensivement, Van Rossom a livré une prestation trois étoiles: 20 points à 70% aux tirs et 5 passes décisives. Surtout, le Belge fut décisif dans le money time en scorant les six derniers points de Valence.

Après un premier quart équilibré (17 à 16), les locaux, toujours privés de Nando De Colo, appuyaient sur le champignon. Bobby Dixon (16 points, 5 rebonds et 5 passes) et Dyshawn Pierre (18 pions) prenaient leurs responsabilités et permettaient à la phalange turque de prendre le large. D’une claquette-dunk « on the buzzer », Jan Vesely (10 points et 4 rebonds) faisait 43-33.

Au retour des vestiaires, dans le sillage de son distributeur belge et du bondissant Derrick Williams (13 points et 3 rebonds), les Espagnols stoppaient l’hémorragie et commençaient à grignoter leur retard. A la demi-heure, la moitié du job était fait alors que le marquoir affichait 64-59. Dans la dernière ligne droite, les Ibères se montraient plus adroits et Valence l’emportait 86-90.

« L’arbitrage est une école de vie »

Très jeune, Adin Gojak a attrapé le virus – bien plus réjouissant que le Covid-19 – de l’arbitrage et a rapidement gravi les échelons. Entretien avec un « ref » bien dans ses baskets.

Adin, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Adin, j’ai vingt ans, je suis étudiant à HEC Liège en ingénieur de gestion et je viens de la région de Verviers.

C’est là que tu as commencé à jouer au basket ?

Oui, j’ai commencé à l’âge de six ans à SFX et j’y suis resté quelques années avant de partir à Pepinster où j’ai joué jusqu’à mes seize ans. A ce moment-là, j’ai mis un terme à ma « courte carrière » de joueur pour pouvoir me consacrer plus intensivement à l’arbitrage.

Qu’est-ce qui te plait tant dans ce sport ?

Ce qui me plait sur un terrain de basket c’est que, aussi bien les joueurs que les coachs, les supporters ou même les arbitres, nous partageons tous, chacun à notre manière, la passion de la balle orange.

Tu as commencé l’arbitrage très jeune. Pourquoi ?

En effet, j’ai commencé l’arbitrage très tôt, à Pepinster, sur les conseils de mon père qui trouvait que je râlais beaucoup trop à son goût sur des personnes qui faisaient pourtant de leur mieux pour arbitrer. Il m’a donc proposé de suivre les cours d’arbitrage, ce que j’ai fait uniquement pour découvrir une autre facette de mon sport et prouver à mon père que j’avais raison de râler. Une fois le sifflet aux lèvres, j’ai remarqué que ce n’était pas si facile. Il y avait des points de règlement dont je ne connaissais pas l’existence ainsi que l’exigence et la pression de certains acteurs – et oui, cela commence très jeune. C’était de multiples raisons de ne pas continuer dans cette voie mais, en ce qui me concerne, c’est ce qui m’a justement poussé à persévérer et m’a même convaincu de m’investir plus intensivement dans l’arbitrage. Je vais même aller plus loin: c’est ce qui, aujourd’hui, m’a appris à être exigeant envers moi-même.

« Honnêteté et capacité à se remettre en question »

Tu as rapidement gravi les échelons. A quel niveau siffles-tu désormais ?

Actuellement, je siffle dans les divisions nationales: TDM1, TDM2 et TDW1.

Qu’est-ce qui te passionne dans l’arbitrage ?

L’arbitrage est une école de vie. C’est là que j’ai appris ce que c’était d’avoir des responsabilités, de prendre des décisions mais aussi la communication et tant d’autres choses qui me sont utiles au quotidien dans ma vie de tous les jours. Mais ce qui me plaît par-dessus tout, ce sont les moments passés avec toutes les personnes que j’ai rencontrées notamment des collègues dont certains sont devenus des amis et avec qui j’ai passé d’excellents moments.

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir arbitre et, de facto, un bon arbitre ?

Je pense que ce sont avant tout l’honnêteté et la capacité à se remettre en question. La communication me semble aussi importante mais elle viendra, selon moi, par la capacité à se remettre en question.

Quelles sont tes ambitions dans l’arbitrage ?

Il y a l’ambition de fournir la meilleure qualité d’arbitrage aux deux équipes, à chaque match et durant toute la saison. Ensuite, il y a l’ambition de carrière, c’est-à-dire un jour, peut-être, pouvoir arbitrer dans de prestigieuses compétitions européennes et internationales.

« Laurent Beck, un ami et un mentor »

Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis que tu es arbitre ?

Il y en a vraiment beaucoup… Celui qui me vient spontanément en tête, c’est un match amical entre les équipes nationales U16 de la Belgique et des Pays-Bas. J’ai eu la chance d’arbitrer ce match avec Tom De Lange – un arbitre belge FIBA – et Laurent Beck qui se trouve être un ami et un mentor pour moi.

Durant ce second confinement, continues-tu à t’entretenir physiquement ou à étudier les règlements pour être prêt en cas de reprise ?

Oui, absolument. A l’inverse du premier confinement lors duquel je me suis mis au repos, je profite de ce second pour faire beaucoup de renforcement musculaire et de la course à pied. J’aime aussi beaucoup regarder les compétitions européennes, que cela soit l’Euroleague ou la FIBA Champions League. Il y a toujours quelque chose à retirer de ces matchs: le placement, le management et tant d’autres choses.

Que dirais-tu à un jeune pour le convaincre de tenter l’aventure de l’arbitrage ?

Je lui dirais de se lancer ! Cela ne coûte rien d’essayer. Au contraire, il pourra voir son sport d’une autre manière, rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à prendre des décisions et à gérer son stress mais aussi se faire un peu d’argent de poche – même si ceux qui ne font ça que pour l’argent arrêtent généralement assez vite.

Et enfin, comment décrirais-tu le basket liégeois ?

Des Ardennes à la Côte, le basket belge en général est une grande famille. Une famille qui attend patiemment la fin de cette crise du Coronavirus pour se réunir et jouer au basket.

Crédit photo: Marc Paulus

« Le temps que je reste en l’air n’est pas très long »

Que peut concrètement apporter Marc Gasol aux Lakers ?

Gasol aux Lakers, c’est l’un des gros coups d’une intersaison déjà réussie dans la Cité des Anges. L’Espagnol vient remplacer Dwight Howard et Javale McGee, deux joueurs dont le profil et les qualités sont radicalement différents. « Il y a des choses que je ne peux pas faire, je ne suis pas une menace en altitude » reconnait Gasol dans les médias. « Mais je peux faire pleins d’autres choses pour aider mes coéquipiers. »

L’impact du cadet de Pau devrait se faire ressentir des deux côtés du terrain. D’abord en défense, un domaine dans lequel excelle l’ancien Defensive Player of the Year. « J’essaie d’arriver dans certaines zones en avance sans sauter car le temps que je reste en l’air n’est pas très long. J’essaie donc d’utiliser mon instinct et ma science du jeu, la façon dont je l’étudie, pour arriver avant les autres attaquants. J’utilise beaucoup la communication en tant que pivot. Tu es derrière tout le monde. Je pense que la communication façonne la confiance et résout des problèmes. Je sais qu’elle sera très bonne. On sera tous sur la même longueur d’onde parce qu’au final la défense permet de gagner des matchs » détaille Gasol avant d’évoquer l’autre secteur dans lequel il peut apporter une aide précieuse aux champions en titre: l’attaque. « Je suis le genre de gars qui pense d’abord à faire des passes. LeBron marque quand il veut marquer. Donc il faut essayer de créer de l’espace, des angles d’attaque, d’occuper son joueur autant que possible. Ce sera un effort d’équipe avant tout. On verra ça sur le parquet quand on sera ensemble, c’est forcément différent quand tu imagines les choses de l’extérieur. »