Mois : février 2018

Un public monstre, une ambiance terrible, un match à suspens, voici les ingrédients qui ont fait du derby entre Tilff et Ninane une magnifique propagande pour le basket.

Une absence était à déplorer dans les rangs des Porais pour cette soirée que chacun avait cochée dans son agenda. Thibaut Constant a décidé d’arrêter les frais et a rendu son équipement. « Après la défaite de la semaine dernière, j’ai poussé une gueulante en espérant provoquer une réaction salutaire » nous précise Quentin Pincemail avant la rencontre. « A la suite de cela, Thibaut a décidé de stopper sa saison avec nous. Cela faisait plusieurs semaines que je le sentais moins impliqué. C’est dommage car c’est un bon gars et un super joueur mais je suis persuadé que nous disposons des ressources collectives pour pallier cette défection même si je déplore quelques blessures et bobos chez mes joueurs. »

La salle de Tilff était comble pour ce derby alléchant et le club Porais avait mis les petits plats dans les grands -cheerleaders, animations, bar Val-Dieu- pour faire de cette affiche une vraie fête du basket liégeois. Mission réussie! « Plus de trois cents personnes, une superbe ambiance, c’était un réel bonheur » sourit Olivier Matray, mentor des visiteurs. « Nous pratiquons ce superbe sport pour vivre ce genre de rencontre » embraie Quentin Pincemail. « Grâce au boulot abattu par les gars depuis un an et demi, nous sommes parvenus à attirer beaucoup de monde pour ce derby. »

La défense de Ninane fait la différence

A la mi-temps, Tilff avait les choses en main mais devait finir par s’incliner sur le plus petit écart, 80 à 81. « C’est derrière que le match s’est joué » se félicite Oli. « Nous n’encaissons que trente-deux points en seconde période. J’apprécie la grosse réaction défensive de mon groupe où chacun a su se sacrifier pour son coéquipier. »

Quelques regrets pour le mentor local. « Je pense que nous aurions pu aller chercher cette victoire » souligne Quentin. « Pour moi, la clé du match se situe au retour des vestiaires. Nous étions à plus huit  et nous passons à moins quatre en quelques minutes. »

N’en reste pas moins que la partie fut enlevée. « Je pense que les spectateurs neutres ont apprécié le spectacle » se réjouit l’entraîneur calidifontain. « Au-delà de la déception de la défaite, cette soirée fut une belle propagande pour le basket » rappelle Quentin. Et son ami, et adversaire du jour, Olivier de conclure. « Une belle publicité pour notre sport. Bravo à Tilff d’avoir su créer ainsi l’événement. »

Un beau duel se prépare à Cointe entre deux formations en course pour les Playoffs.

Tant Cointe que Pepinster épatent depuis plusieurs semaines et sont en lice pour s’octroyer une place en Playoffs. Si cela semble logique pour l’armada pépine, qui reste sur neuf victoires en dix rencontres, les Grenouilles sont, quant à elles, la très bonne surprise du championnat. Et la rencontre de ce soir promet du beau basket entre deux formations différentes mais disposant à leur tête d’un excellent entraineur. « C’est une rencontre qui sent bon les Playoffs. D’autant que nous attendons beaucoup de monde, ce qui rend ce derby encore plus agréable » se félicite le mentor des locaux, Ludo Humblet. « Jordan Maucourant tient dans ses mains les clés de cette partie mais nous n’avons pas préparé de dispositif particulier, nous jouerons notre jeu et nos défenses habituelles. »

Mais que pense le principal intéressé de cet éloge? « Cela me fait plaisir car  je suis donne une bonne passe depuis un moment » reconnait Jordan. « Mais c’est peut-être dans ces instants là qu’un de mes coéquipiers va prendre le match à son compte et véritablement influencer ce derby. »

Du côté pépin aussi, on se réjouit de cette rencontre à venir. « Nous jouons au basket pour ce genre de duel » nous avoue le meneur des Wolves. « Tous nos joueurs sont capables d’alimenter le marquoir, c’est donc l’équipe entière qui possèdent les clés pour faire basculer ce derby dans notre camp. »

Récemment présélectionné en équipe nationale de « handi-basket », David Offerman, qui évolue à Natoye et aux Roller Bulls nous parle de ce sport méconnu: le basketball en chaise roulante. Un jeu à la fois similaire et différent du basket traditionnel.

« C’est assez spectaculaire même si la discipline manque encore de moyens et de structures » commence David.  Le handi-basket est intimement lié à la chaise roulante sur laquelle sont assis les protagonistes. « C’est un élément prépondérant de ce sport. Les chaises sont faites sur mesure et peuvent coûter 6000 euros » continue l’ancien joueur du BC Ninane. « Et au mieux tu te débrouilles avec celle-ci, au plus tu kiffes. Tu peux dès lors marquer des lay-ups, éviter des défenseurs ou partir en contre-attaque. »

Au niveau des règles, là aussi, quelques adaptations sont nécessaires. « Le règlement est, forcément, adapté, mais assez proche » juge David. « Le marcher existe. Tu ne peux pas pousser plus de deux fois la chaise sans dribbler s’en t’en voir siffler un. Les double-dribbles ne sont pas autorisés non plus. Et tu ne peux pas sortir du terrain avec la chaise, ce qui nécessite une certaine technique. »

Une autre difficulté est l’instauration d’un système de cotation par handicap. « Plus ton handicap est important, moi tu « pèses » de points en tant que joueur » détaille l’ancien Jupillois. « La plus basse cotation est de 1, quant à moi, j’affiche 4,5. Et l’ensemble des « points » sur le terrain ne peut excéder 14,5. C’est pour cela que les remplacements se font souvent de pair. C’est un paramètre supplémentaire qu’il faut maitriser. » En Belgique, chaque équipe peut compter un joueur valide dans ses rangs, pour trois en Allemagne, là où évoluent les Roller Bulls.

« Beaucoup de combinaisons en binôme »

Pour David, il a aussi fallu modifier son jeu. « Ma force, avant, c’était la pénétration » rappelle-t-il. « Mais, désormais, le un contre un n’est guère possible. Je me repose donc beaucoup sur mon shoot. Contrairement à de nombreux joueurs, je suis assez adroit de loin. Sans compter que ma taille est un gros avantage. A vrai dire, je ne suis plus le même joueur. »

Les concepts de jeu, également, diffèrent, pour certains. « Il y a encore plus d’écrans que dans le basket traditionnel et beaucoup de contacts. Ca cogne pas mal » précise David qui rappelle que la chaise protège le joueur. « Il y a par contre nettement moins de systèmes. Nous travaillons beaucoup en binôme, avec un joueur qui bloque pour amener son coéquipier dans la raquette. »

Par contre, dans l’intensité, les deux versions se ressemblent. « Ca joue pour gagner » nous dit David. « Il faut faire preuve de caractère, car c’est parfois un peu la débrouille mais chaque participant est animé d’une vraie rage de vaincre. De plus, chaque joueur se considère (ndlr: à juste titre) comme un vrai sportif et attends les mêmes droits et la même reconnaissance.«