« J’habitais dans le club, je dormais entre les ballons »

 

Arnaud Lardinois sera l’entraineur d’Aubel la saison prochaine. Un retour aux sources pour Arnaud, aubelois pur jus et ravi de revenir dans son club de coeur. Entretien.

 

Arnaud, heureux d’hériter du poster d’entraineur d’Aubel?

Bien entendu. En tant qu’entraineur, nous sommes des nomades, c’est bien différent d’une vie de joueur, où l’on peut rester toute sa carrière dans le même club.

Ce qui fut d’ailleurs ton cas, à Aubel…

Oui, j’habitais dans le club, je dormais entre les ballons (rires). Plus sérieusement, comme joueur, et avec mes équipiers de l’époque, nous étions partis de « rien ». Nous étions des joueurs de P3 et avons amené le club en P1, avec plusieurs saisons où nous avions failli monter. Chaque année, j’étais contacté pour aller jouer ailleurs mais je refusais car, comme le disait notre Président de l’époque, c’est impossible de faire évoluer un club si les meilleurs éléments s’en vont à chaque intersaison.

Ce retour à Aubel doit donc te faire doublement plaisir?

Tout à fait. C’est un peu comme revenir à la maison après un long voyage. C’est un retour à la base et une belle opportunité de rendre à mon club tout ce qu’il a pu me donner durant toutes ces année. Prendre en main l’équipe fanion de mon club de coeur, c’est très enthousiasmant et cela induit une implication profonde. Devenir l’entraineur d’Aubel revêt une dimension toute particulière au niveau humain et c’est très gai.

Cela s’est-il fait rapidement?

Cette saison, je donnais un coup de main à Régis Pesser avec les cadettes d’Aubel. Lorsque Chris (ndlr: Hougardy) a présenté sa démission, j’ai eu un rendez-vous avec le Président dans la semaine qui suivait. Très logiquement, le club devait voir d’autres candidats et décider collégialement. Après dix jours de réflexion, j’ai obtenu l’aval du comité.

 

 

« Cette année, j’étais une sorte de consultant basket »

 

C’est aussi un retour sur le terrain pour toi?

Oui, ces deux dernières années, le basket était devenu secondaire. Je rénovais ma maison et je suis devenu papa. Le temps n’est pas extensible. Je tiens d’ailleurs à dire un tout grand merci à Quentin Pincemail. C’est lui qui m’a tenu en contact  avec le basket car il ne voulait pas que j’abandonne. Il m’a fait venir à Tilff pour des entrainements spécifiques, notamment. En fait, cette année, j’ai été, en quelque sorte, « consultant basket ». Et c’était très gai.

Etre l’entraîneur d’Aubel est, finalement, assez logique tant tu es un Herbager pur jus…

Je pense qu’il y avait la volonté du club que cela soit quelqu’un du crû. Les supporters aubelois, composés en bonne partie par les membres des différentes équipes du club, sont assez exigeants sur l’esprit aubelois qui doit se dégager de l’équipe fanion. Un esprit que nous avions contribué à forger voici vingt-cinq ans. Depuis lors, Aubel a bien grandi et peut devenir le club phare du plateau de Herve.

Justement, quels sont tes objectifs pour le futur?

A moyen terme, c’est d’amener cette équipe en régionale. Le club souhaite tenter l’expérience à ce niveau. Parmi les matricules du petit plateau de Herve, Aubel est le seul à ne pas encore avoir tenté sa chance à cet échelon. Plus globalement, je désire former une vrai team, qui respecte des règles basket et joue ensemble, avec chaque joueur qui connait son rôle et s’y épanouit.

Justement, en tant qu’entraineur, quelle philosophie de jeu prônes-tu?

Ce qui m’importe le plus, c’est que tout le monde soit à sa place et dans son rôle. A Atlas, j’ai appris comment une mécanique devait rouler, à regarder tous ensemble dans la même direction et avec des objectifs communs. Mais je ne suis pas dogmatique. Si la présence de règles me semble indispensable, je m’adapte aussi à mon effectif et à ses qualités. De par mon travail de formateur en IPPJ, j’ai acquis une certaine psychologie et pédagogie. La défense, la cohésion, le physique, le respect de règles pré-établies restent, toutefois, des éléments primordiaux pour avoir du succès dans ce sport.

Un mot sur ton effectif futur?

Nous perdons deux bons joueurs, Beckers et Lenaerts, mais nos transferts –Gorlé, Liégeois, Klassen- me semblent judicieux et pertinents. Ces joueurs ont l’esprit « clubman » et guerrier indispensable pour réussir à Aubel. Plus globalement, l’effectif me semble de qualité. Et je sais que des noms ne font pas tout. A Atlas, nous avons vécu une saison de R1 avec une équipe de juniors, cela ne nous a pas empêché de faire les Playoffs.