« Partout et tout le temps, il fallait gagner ! »

Oostkamp, l’adversaire de Comblain en Coupe de Belgique ce samedi est drivé avec brio par Laurent Lhote, l’un des meilleurs meneurs liégeois de ces vingt dernières années. Focus sur joueur à la tête bien faite qui a brillé partout où il est passé.

Ce samedi soir, les Comblinois se rendront à Oostkamp pour tenter d’assurer leur qualification pour le prochain tour de la Coupe de Belgique. La tache ne s’annonce pas aisée face à cette très ambitieuse formation de TDM2 qui a récemment enrôlé Sam Lambrecht (ex-Ostende et Charleroi). Le frère de Tim n’est pas le seul ancien pro dans l’effectif flamand. En effet, Oostkamp est coaché par l’ancien distri de Mons et Pepinster, Gerrit Major. Mais, surtout, on retrouve à la baguette un certain Laurent Lhote, frère ainé de François, scoreur passé par Spa, Stavelot, Ninane, l’Etoile et désormais à La Spéciale Aywaille.

Après avoir débuté à Spa, Laurent Lhote a rapidement fait preuve d’un talent indéniable au point de rejoindre, avec son ami Nicolas Gerads, la célèbre Ajax Team d’Ostende pour y terminer ses classes de jeunes et débuter sa post-formation. Ayant longtemps été sur le banc des multiples champions de Belgique sans toutefois pouvoir décrocher un rôle majeur, ce meneur cérébral au physique passe-partout (1m80) pour un basketteur a ensuite fait profiter de son talent plusieurs clubs de la région (Zwevezeele, Oudenarde) ainsi que Ninane – sa seule expérience dans notre Province en seniors – avant de s’installer durablement au sein de la routable équipe des Hawks de Gand. Considéré comme l’un des meilleurs meneurs de TDM1 de ces quinze dernières années, ce professeur de français et de mathématiques en français a décidé de rejoindre Oostkamp pour se rapprocher de son domicile, faisant de facto du futur adversaire du Mailleux un candidat crédible au titre en D3.

Mais prenons le temps, dans un monde qui va toujours plus vite, de rembobiner le fil de l’histoire en compagnie de Nicolas Gerads, son ancien acolyte. « Avec Laurent, nous nous sommes connus en sélection provinciale pour commencer. L’entente entre nous fut immédiate sur et en-dehors du terrain. Nous avons même failli jouer ensemble à Spa lorsque j’avais pris la décision de quitter Comblain en jeunes. Laurent, plusieurs coéquipiers et leur coach me « forçaient » à les rejoindre mais j’avais finalement opté pour un projet similaire à Sprimont. Nous continuions donc à l’époque à nous côtoyer en sélection et en adversaires en club » se remémore l’actuel coach de Bilzen. « Après les journées provinciales en sélection, les recruteurs d’Ostende sont venus nous trouver pour nous proposer de faire partie de leur projet. J’avoue que partir comme cela dans l’inconnu à quinze ans est une décision difficile à prendre. Nous en avons discuté et avons décidé de franchir le pas. Sans lui, je ne suis pas certain que j’y serais allé. »

« Une preuve flagrante de son intelligence »

A des kilomètres de chez eux, dans le club cher à Johan Vande Lanotte et au sein de la prestigieuse Ajax Team, Laurent et Nico vont progresser sportivement et humainement et devenir des hommes. « Là-bas, nous ne nous lâchions plus. Nous étions dans la même école – le choix de celle-ci était propre aux joueurs, ceux-ci n’étaient pas tous dans le même établissement -, dans la même classe et avec les même options. Nous faisions tout ensemble » continue l’ancien coach de Waremme. « Si tout ce qui s’est passé à Ostende doit rester à Ostende (rires), je me rappelle que j’ai eu une grande fierté pour lui lorsqu’il a dû quitter l’école une fois pour partir disputer un match de Coupe d’Europe avec l’équipe A. Il ne le sait pas mais j’étais sans doute plus stressé que lui (rires). »

Si les aléas de la vie ont fait que les deux gaillards se sont quelque peu perdus de vue, ils sont toujours heureux de se recroiser. Alors que Nico a dû mettre un terme à sa carrière après avoir enfilé les paniers avec les plupart belles équipes (Esneux, Comblain, le 4A Aywaille) de la région, le Spadois est toujours bon pied, bon oeil. « Laurent a toujours eu un physique assez costaud mais ce n’est pas cela qui a fait sa carrière. Selon moi, sa mentalité de gagneur et sa rage de vaincre ont largement compensé sa taille pour le haut niveau » continue Nicolas. « Partout et tout le temps, il fallait gagner, même hors basket. En plus de cela, Laurent avait le talent du basket qui était inné. Il sait vraiment tout faire, il a une vision de jeu incroyable, un QI basket au-dessus de la moyenne et c’était un bosseur fou avec une hygiène de vie parfaite. Tout cela l’amène à faire une carrière remarquable et à être toujours à ce niveau à bientôt trente-huit ans. » Et d’ajouter: « J’ai énormément de respect pour sa carrière car il aurait pu être facilement être pro pendant des années mais a opté pour faire des études pour assurer la suite de sa vie familiale. C’est encore une preuve flagrante de son intelligence. »

En Flandre, Laurent Lhote demeure un « distri » éminemment respecté et reste craint dans tout le pays. « Il a fait les beaux jours de Gistel, Zwevezeele, Gand et maintenant, cela ne m’étonne guère qu’il se rapproche de son domicile pour évoluer sous la houlette de Gerrit Major que nous avons aussi côtoyé à Ostende » termine l’ancien scoreur. « Tous les deux ont la même mentalité et Laurent va apporter son expérience aux jeunes. » Une expérience à nulle autre pareille, ou presque.

Crédit photo: Oostkamp