« Je ne me vois pas aller à la salle pour du maniement de ballon »

Tant sur le plan sportif que social et professionnel, la crise sanitaire a profondément impacté Benoit Tassin même si, contrairement à d’autres, il avait déjà pris le pli du télétravail. Liège & Basketball s’est entretenu avec l’emblématique Templier.

Benoit, comment vis-tu ce second confinement ?

Il n’est pas fort différent du premier et, honnêtement, je n’ai pas vraiment eu de « déconfinement » entre les deux. Au niveau professionnel, je suis en télétravail à 100% depuis le 13 mars et je pense bien que cela va durer jusqu’au minimum mi-juin 2021… Au niveau basket, nous avons bien eu un gros mois de « reprise » mais ce n’était pas non plus la super fête avec le doute à chaque week-end de voir le match être annulé, idem pour les entrainements. Notre équipe a été touchée avant l’arrêt de la saison et nous avions déjà dû arrêter les prestations collectives. Donc, l’un dans l’autre, je me suis fait au long confinement mais je commence tout de même à en avoir vraiment marre de voir les même murs tous les jours.

Tu voyageais régulièrement en Chine pour ton boulot. La crise sanitaire t’a-t-elle empêché de t’envoler et a-t-elle considérablement impacté ta profession ?

J’ai eu deux voyages annulés à cause du Covid-19. La compagnie a décidé de stopper tous les voyages dès le début de la pandémie et le statut n’a pas encore évolué à ce niveau-là. Déjà avant la pandémie, nous avions tous l’opportunité de travailler de la maison. Le télétravail forcé n’a eu que peu d’impact au niveau du boulot mais le contact avec les gens manque cruellement. D’autant plus que nos équipes en Chine ont maintenant une vie normale et ne comprennent pas trop comment l’Europe ne parvient pas à s’en sortir.

Continues-tu à pratiquer une activité sportive ?

Je cours – beaucoup plus que je n’aurais jamais cru le faire -, je fais des balades en famille et, quand le temps le permettait, je shootais en famille dans le jardin. Nous sommes même allés plusieurs fois sur un terrain extérieur pour bouger un peu. Mais, soyons clairs, ce n’est pas pareil qu’une saison.

Le basket te manque-t-il ?

Oui, clairement. Et au-delà de la vie de groupe qui me manque, même la partie sportive me manque. Le basket a toujours été un endroit où je me libérais la tête après le boulot, ne plus l’avoir n’est pas simple. De plus, la « bonne » fatigue physique fait aussi énormémement de bien et me manque donc également énormément. Il y a aussi un autre problème plus pratique: les tournées de notre charte ne diminuent plus. Si le basket reprend, nous allons en avoir beaucoup à rattraper sur une courte période (rires).

Haneffe semble avoir pris le parti de tirer un trait sur cette saison pour sa R2. Quelle est ton opinion sur la question ?

En effet, le groupe a été sondé et il en est ressorti que nous n’étions pas intéressés par la reprise d’un championnat. Le fait d’être « obligés » de jouer, les risques de contamination toujours bien présents et l’impact possible d’une quarantaine sur la vie professionnelle furent les principaux points soulevés durant les discussions. Que l’équipe ait déjà été touchée avant l’arrêt forcé de la saison n’a pas poussé le groupe à vouloir une reprise du championnat. En ce qui me concerne, j’estime que le basket est génial mais que notre santé l’est plus encore. J’ai quand même du mal à imaginer aller jouer au basket tout en sachant que je ne pourrai pas revoir mes collègues avant l’été 2021.

Dès lors, comment se profile ce qui devait être la seconde partie de saison ?

En voilà une bonne question ! Nous allons d’abord tous attendre de voir si nous pourrons un jour revoir une salle de basket pour y jouer réellement au basket – est-ce l’âge qui veut ça mais je ne me vois pas aller à la salle pour faire du maniement de ballon, même si je pense que cela pourrait me faire du bien (rires). Si c’est le cas, nous nous sommes mis d’accord pour une reprise des entrainements en groupe avec un objectif clair sur la prise de plaisir et le jeu. Le coach se servira vraiment de ces séances pour nous faire garder la forme mais aussi pour que nous reprenions du plaisir à jouer. Le vrai travail se fera à la reprise de la saison suivante, si elle a lieu…

N.B. : cet entretien a été réalisé avant que l’AWBB et le comité provincial annoncent qu’aucune compétition ne reprendra cette saison pour les plus de douze ans.