La pince du Prince

Les Carnets du basketteur saison 3! Tout au long de cette troisième année, notre sémillant chroniqueur vous proposera d’aller à la rencontre de personnages ayant marqué notre basket principautaire. Souvent au travers d’entrevues toujours révélatrices de leur personnalité.

Peut-être avez-vous vu, en fin de semaine passée, la chouette photo où Philippe Goffin et Pierre Theunis posent au sommet d’une salle comble. Après un discours au siège de l’ONU, le bourgmestre de Crisnée (subsidiairement ministre des Affaires Etrangères et de la Défense) s’est rendu à la rencontre de NBA opposant les Knikcks et les Wizards (96-114). Et ne v’la-t-il pas qu’il tombe sur « nosse » Pierre. A son propos, cette anecdote se situant lors d’une précédente édition des Francofolies sur la scène du fond du Parc de Sept Heures… « Je me suis déjà produit dans pas mal d’endroits sortant de l’ordinaire », déclare-t-il lorgnant les panneaux, « Mais, si on m’avait dit un jour que je chanterai sur un terrain de baskè. » Eclat de rire général !

Cette rencontre new-yorkaise me donne l’idée de revenir sur quelques personnalités politiques ne cachant pas leur sévère penchant pour le « cuir orange ». A commencer, bien entendu, par Willy Demeyer qui plongea dans la marmite jupilloise grâce aux frères Barbier. Et le boss de la Violette de se muer en figure de proue de l’Avenir. « Je n’ai jamais été un grand joueur, mais j’ai un défaut majeur : je suis très myope et, en basket, ça n’aide pas », aime-t-il confier sûr de son effet.

A la Province, la députée ayant les sports en charge n’est autre que Katty Firquet. Digne fille d’Henri, elle joua dans différents clubs principautaires (Esneux, Ans) et évolua même en D1 avec Bellaire. Sans oublier que son conjoint, Pierre Alderson (ex-Belleflamme, D3), est l’actuel vice-président du Collège St-Louis et que son fils, Eliott (Esneux P1), est une de nos plus sûres promesses en matière d’arbitrage. A 20 ans, il vient d’accéder à la Régionale avec, à l’agenda de son week-end, le derby provincial (évidemment) entre Ansois et Aubelois.

Il y a une quinzaine de jours, Herman Reynders quittait ses fonctions de gouverneur du Limbourg et acceptait aussitôt la mission d’ « ambassador » de Limburg United. Beaucoup d’entre vous ignorent sans doute que le gaillard a défendu les couleurs de Verviers, au sein de l’élite. Où j’ai fait sa connaissance. Il n’était pas manchot comme en atteste ses 8 saisons au plus haut niveau (St-Trond, Verviers, Beringen, Aerschot), ses 35 sélections en équipe nationale et son titre d’ « Espoir de l’Année », en 78. Par la suite, il devenait bourgmestre d’Hasselt. D’où cette péripétie totalement véridique… Vendredi 25 mai 2001 : suite à un désistement, la rédaction bruxelloise de la DH me demande de couvrir la visite du Prince Laurent aux « Special Olympics » se tenant aux « Grenslandhallen » de la capitale néerlandophone du genièvre. Tout en me rappelant le port obligatoire, en pareille circonstance, de la cravate. La double peine, quoi. Sur place, nous sommes une bonne dizaine de journalistes rangée derrière un cordon de sécurité. En sa qualité de premier magistrat de la ville, Reynders accueille le fils du Roi Albert. Le duo traverse alors le couloir où nous nous trouvons. Au passage, l’ancien meneur de Gérardchamps me reconnait, écarquille de grands yeux et hésite pas à venir me serrer la main. Je suis aussi surpris que son illustre visiteur affichant une mine interrogative, voire « poulponesque », et finissant par me tendre sa pince princière. Bref, mon premier – et dernier – reportage sur la famille royale démarrait sur le tapis rouge… ou presque.

Michel CHRISTIANE

Photo : sur le document, on peut voir Reynders (n°7), Henri Govaerts (n°4, vainqueur de la Coupe 94 avec le Brussels), André McCloud (n°10, Américain naturalisé, champion avec Ostende) et, 2e en haut à gauche, le regretté Claude Hotterbeex (ex-coach d’Andenne (D1) et ancien secrétaire général de Pepin).