Mailleux, Deblauwe, Flagothier et Cie, la « Dream Team » d’Esneux

Les Carnets du basketteur

 

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier » …

 

Le weekend passé, j’ai eu l’occasion d’à nouveau voir à l’œuvre mon ami, Patrick Deblauwe, au Spa Rally. Le cinquantenaire conserve un sacré coup de volant comme en témoigne la 29e place au scratch de sa fidèle Ford Escort. Pourtant, mon ancien équipier n’a pas toujours possédé le sens de la trajectoire. Nous avions ainsi été disputer un tournoi à Hayange, dans l’est de la France. Pressé de rentrer en Belgique et sachant qu’il avait le pied assez lourd, je décide de revenir avec lui. Mal m’en a pris car, dans la descente menant de Xhoris à la vallée de l’Ourthe, on a fait deux « tout droit » dans autant d’épingles à cheveux. Sans bobo, mais c’était chaud. Par après, Patrick est devenu une figure incontournable du centre de Liège car il a géré pendant de nombreuses années « La Brasserie » à l’ombre de la Cathédrale.

Si j’en parle aujourd’hui, c’est tout simplement parce que nous avons joué ensemble, pendant trois saisons, à Esneux. Sans conteste, mes plus belles années de basketteur. Tant sur le plan humain que sportif. Pour preuve, nous sommes montés à l’issue de chaque championnat. Soit, de la P2 à la 4e Nationale de l’époque. L’occasion, aussi, de découvrir d’autres personnages hors du commun. Dont l’inénarrable Emile Francoeur, un de nos coaches, qui avait notamment le sens de la formule : « L’équipe la plus forte de la série derrière Esneux, c’est le banc d’Esneux. » A l’Alfa, j’ai également côtoyé Jean-Luc Flagothier, le papa de Jérôme (Sprimont), qui allait transiter par la D1 de Pepinster et devenir un brillant avocat. A de nombreuses reprises, il a défendu les intérêts de pas mal de joueurs et même de la fédération. Souvent avec bonheur.

Un autre qui faisait partie des « meubles », c’était Robert – dit Bob – Mailleux. Avec lui, je suis devenu un habitué des matches de coupe d’Europe d’Anderlecht. Nous faisions les déplacements avec une vieille camionnette du magasin. Pour mieux cerner l’artiste, ce souvenir : lors d’une dernière journée de championnat, nous devions gagner pour être sûrs de monter. Pas de chance, on est battu. Dans l’après-midi, l’Amicale Liers (2e) s’apprête à nous couper l’herbe sous le pied car elle reçoit la lanterne rouge. Et, miracle, elle s’incline à son tour. Comme les GSM n’existent pas encore, on trouve un téléphone au presbytère voisin pour annoncer notre promotion inespérée au reste de l’équipe demeuré à Esneux. Pendant que je suis en ligne, Bob répète inlassablement en tapant du poing dans la paume de l’autre main : « Nom de Dieu, Nom de Dieu… » Et le brave curé d’intervenir en levant les bras au ciel (évidemment) : « Monsieur, je vous en prie. » Mais, quand Robert entreprend quelque chose, il s’y engage…

 

Michel CHRISTIANE