Tilff, the right way

L’équipe de deuxième régionale de Tilff n’est pas sans rappeler celle des Detroit Pistons de 2004 en proposant un jeu collectif abouti tout en obtenant des résultats probants. Edito.

Lors du sacre des Detroit Pistons en 2004, le New York Times se faisait l’écho de Larry Brown, alors entraineur de la franchise du Michigan, pour qualifier le jeu des Billups, Hamilton, Wallace et compagnie.  » We play basketball the right way – with teamwork, sacrifice and execution » avançait le légendaire coach américain dont les propos étaient corroborrés par de nombreux observateurs attentifs.

De prime abord, établir un parallèle entre Detroit – ville tentaculaire du Midwest américain – et Tilff – sympathique commune en périphérie liégeoise – et leur équipe de basket respective semble abscons. Et pourtant, à bien y regarder, les similitudes sautent aux yeux.

Entre 2003 et 2008, les Pistons, après une relative traversée du désert, reprennent des couleurs et créent une véritable dynastie avec en point d’orgue deux finales (2004 et 2005) ponctuées d’un titre de « NBA World champions ».

Cette équipe des Pistons, constituée d’excellents joueurs – Rip Hamilton, Chaucey Billups, Rasheed et Ben Wallace, Tyshaun Prince – mais sans superstar, se caractérisait par une défense de fer, des gars qui excellaient dans leur rôle, une volonté de pratiquer un basket collectif saupoudré d’un sens tactique aigu, et d’une formidable cohésion collective. A bien des égards, Detroit pratiquait le basketball tel qu’il devait être joué. The right way.

La version de Tilff 2018-2019 ressemble, sur bien des points, à la glorieuse équipe de MoTown. Si les Porais ne peuvent se reposer sur une raquette aussi dominatrice que ne l’était celle des Pistons, ils peuvent compter – comme Detroit en son temps – sur un chef d’orchestre de qualité (Piret), d’excellents shooteurs (Mottard, Henrioulle), des intérieurs atypiques (Niedzolka, Szabo) ou plus traditionnels (Grzesinski, Forthomme) ainsi que des phénomènes athlétiques (Bastings, Balbourg) et un rookie (Henrard). Mieux encore, cette équipe de Tilff semble vouloir jouer de la bonne manière, en partageant le ballon, en se battant en défense et au rebond, en faisant passer le collectif avant les individualités. « Notre jeu n’est pas basé sur l’individualisme ni sur les individualités mais sur le groupe. Cela parait simple à énoncer mais demande beaucoup de sacrifices de la part de chacun » nous confie d’ailleurs Quentin Pincemail, coach heureux de l’équipe fanion du matricule 97. Et pour enjoliver le tout, les Porais peuvent compter sur de nombreux et bruyants supporters, comme c’était le cas des Pistons au Palace d’Auburn Hills!

Avec un groupe composé de bons joueurs mais sans vedette, où chacun a sa place et son rôle et y excelle, avec un jeu basé sur l’intensité, la combativité, l’intelligence et le collectif, Tilff ne peut que faire penser à cette formidable équipe des Pistons. Et comme Detroit en son temps, les résultats suivent. Ayant décroché la belle contre Quaregnon, les Porais imiteront-ils leurs glorieux ainés américains?

Thiebaut Colot