« Je rêve d’un titre en fin de saison »

 

Passé par Pepinster et Ninane en senior, Ludo Lambermont s’épanouit désormais dans la commune de notre ancien Premier ministre, Yves Leterme. Faisant bien moins de gaffes que l’homme aux 800 000 voix, Ludo veut s’établir à Ypres tout en gardant la D1 dans un coin de sa tête. Découverte d’un jeune homme attachant avec la tête sur les épaules.

 

Si Ludovic Lambermont a commencé le basketball à Bellaire, avant de passer à l’Athénée Jupille pour trois saisons ainsi qu’à la Vaillante une année, c’est à Pepinster que tout s’est accéléré pour lui. « Je suis arrivé là-bas tout bêtement » nous précise-t-il. « Un coéquipier à Jupille m’avait dit qu’une draft était organisé par les Pépins, j’y suis allé sans arrière-pensée. Dominique Steffens m’a remarqué et proposé de rejoindre le club verviétois pour la saison suivante. »

Une décision logique pour Ludo. « J’avais seize ans » nous rappelle-t-il. « Un âge où l’on peut commencer à évoluer en senior. Pour moi qui suis un véritable passionné, rejoindre Pepinster était un pas en avant. »

Bénéficiant d’un encadrement de qualité, le Liégeois progresse à vue d’oeil. « Nous avions d’excellents entraineurs comme Serge Polet et Christian Lemaire, j’ai beaucoup appris au sein d’un club qui faisait de la formation sa priorité » nous dit-il. Au point d’intégrer le noyau de l’équipe première, en D1, à l’aube de sa majorité. « Une excellente expérience » se souvient-il. « Avec Nenad Trajkovic, le coach de l’époque, nous faisions des entrainements individuels lorsque je n’étais pas à l’école. Et je participais aux séances avec les pro. »

Ludo a goûté à la D1 avec Pepinster.

Ludo restera cinq saisons à Pepinster, qui vivra de nombreux remous, avant de partir au terme d’une dernière année qui restera mi-figue mi-raisin pour le Liégeois. « Mais nous avions tout de même retrouvé les Playoffs après douze ans d’absence. Un beau souvenir tant pour moi que pour tous les supporters. » Désireux de poursuivre sa progression, le talentueux shooteur exporte ses talents à un jet de pierre du Hall du Paire. Il rejoint le BC Ninane pour une saison qui s’avèrera délicate, Ludo prenant la décision d’arrêter en janvier. « Je sortais du milieu professionnel et j’avais sans doute perdu l’habitude d’un club amateur, même si les Calidifontains font de leur mieux pour offrir des conditions idéales pour s’épanouir » argue-t-il. « Toutefois, je ne me sentais pas dans mon élément. Je ne m’amusais plus, j’allais à l’entrainement avec des pieds de plombs. Cela n’était bon ni pour moi, ni pour le club. »

 

 

Back to… Pepinster

 

Et Ludo retourne alors s’entrainer à…Pepinster. « J’y retrouvais Jérôme Jacquemin et beaucoup d’amis, j’ai repris goût au basket » nous explique-t-il. Il décide de signer là-bas pour l’année suivante. Une saison qui ravit le sympathique Liégeois. « Même si le club à décidé de se séparer de Jérôme, je connaissais aussi Aleksandar Zecevic, qui a repris les rênes de l’équipe » plaide-t-il. « Ce fut une super saison et nous nous disons souvent, avec mes coéquipiers de l’époque, que nous donnerions n’importe quoi pour revivre une telle année. »

Cependant, au terme de la saison, Ludovic a besoin d’un nouveau défi. « Je voulais quitter la région liégeoise où j’avais un peu le sentiment d’avoir fait le tour » nous confie-t-il. « Nous avons regardé avec mon agent concernant des pistes en Belgique et à l’étranger et Ypres s’est manifesté. Je n’ai pas hésité une seconde et j’ai décidé de m’embarquer dans cette nouvelle aventure! »

Une nouvelle aventure à Ypres.

Au sein du club flamand, Ludo renoue avec ce qu’il estime être un juste mélange entre aspect professionnel et familial. « Un peu comme à Pepinster » compare-t-il. Mais la formation flamande, qui milite en TDM1, n’offre pas le statut  de joueur pro au Liégeois. « Les dirigeants m’ont proposé de me chercher un job à mi-temps, ce que j’ai tout de suite accepté » détaille-t-il. « Je bosse quatre matinées par semaine. Je dépose les repas dans les écoles de la région. C’est chouette car cela me permet d’avoir un certain rythme de vie et de rencontrer du monde. »

Le reste du temps, « l’expatrié » le consacre à l’entrainement. « Nous nous entrainons trois fois par semaine avec l’équipe et il m’est arrivé de m’entrainer en plus avec l’équipe B. Mais, surtout, je continue à m’entrainer de mon côté avec de la musc, du shooting et je vais au minimum deux fois par mois à la Corodo Academy. Une structure qui bosse sur le développement individuel des joueurs, sous la supervision de Rossi. Cela m’est très utile » nous explique Ludo, qui garde une hygiène de vie de joueur de haut niveau. « C’est venu assez naturellement lorsque j’étais à Pepinster. L’objectif ultime reste tout de même de renouer avec le monde professionnel. »

 

 

Toujours voulu devenir pro

 

Une envie qui ne date pas d’hier. « Je l’ai toujours voulu et j’ai eu la chance de le vivre à Pepinster même si je garde un goût de trop peu » nous assure-t-il. « C’est ce que je désire, quitte à aller dans un championnat étranger. » Néanmoins, du haut de ses 23 ans, Ludo fait preuve d’une belle maturité. « Je dois d’abord franchir un palier et je sais que j’en ai les capacités » avance-t-il. « Je ne peux rien revendiquer actuellement. Il faut que je fasse mes preuves à Ypres et qu’ensuite je confirme. »

Un titre en fin de saison?

Si pour le moment le temps de jeu de Ludo est parfois fluctuant, rien d’illogique tant cette saison est marquée par des bouleversements. « C’est la première fois que je quitte Liège et que je vis seul » nous précise-t-il. « J’ai du m’adapter à une nouvelle langue, un nouveau club et de nouveaux coéquipiers. Je ne suis pas encore satisfait de moi, je sais que je peux apporter plus à l’équipe. »

Une notion collective chère à celui qui vit désormais de l’autre côté de la frontière linguistique. « J’ai toujours privilégié l’équipe » nous explique-t-il. « J’ai été formé à la distribution et ensuite à l’aile avec Pepinster. Plus jeune, je me reposais beaucoup sur mon shoot mais avec les années, j’ai développé des qualités athlétiques qui me permettent de varier mon jeu. »

 

 

Des rêves de titre

 

Et d’apporter un large écot au sein de Melco Leper, actuel troisième de TDM1. « Collectivement, cela se passe très bien » sourit Ludo. « L’année passée, le club a dû passer par les Playdowns pour se sauver donc on savoure et l’on veut se maintenir dans les places du top pour avoir l’avantage au premier tour des Playoffs. » Avec un titre de champion à la clé, mais pas de montée. « C’est vrai que savoir que l’on ne peut pas monter peut générer un peu de frustration. Mais être champion est une superbe récompense collective, qui serait la cerise sur le gâteau, et parachèverait une belle aventure. J’avoue y rêver un peu au vu de notre première partie de saison. »

Cependant, la tâche est loin d’être aisée au sein d’un championnat ultra-compétitif. « Le niveau est vraiment très bon » confirme Ludo. « Il y a de nombreux anciens joueurs de D1, des gars avec de l’expérience et des jeunes talentueux qui veulent se montrer. C’est réellement l’antichambre de la première division. »

Une première division qui appliquera de nouvelles règles lors de la prochaine saison, avec notamment l’obligation d’avoir toujours un joueur belge sur le terrain. « Il était temps » argue le Liégeois. « Si on compare avec l’Espagne, où les locaux sont protégés, on constate que cela porte ses fruits au niveau international. La formation reste primordiale, surtout dans un pays comme le nôtre, où les clubs ne disposent pas de budgets faramineux. »

Mais avant de penser à un hypothétique retour au sein de l’élite, Ludo veut se concentrer sur son club actuel, où il se sent comme un poisson dans l’eau. « Nous, Wallons, avons tendance à penser que les Flamands sont plus froids. Mais c’est une fausse impression. J’ai reçu plein de chaleureux sms à mon arrivée ici et beaucoup de personnes ont oeuvré pour faciliter mon adaptation » nous raconte-t-il.

De quoi lui donner l’envie de rendre la confiance que lui offre Ypres. « Je souhaite réaliser une excellente deuxième partie de saison. Je veux retrouver mon jeu, le plaisir, jouer sans trop me parasiter l’esprit et ainsi franchir un palier » conclut Ludo. Et c’est tout ce que nous lui souhaitons.