Les Cats favorites de l’Euro : une équipe arrivée à maturité

Analyse en profondeur de la demi-finale qui opposera les Belgian Cats aux Françaises.

La Belgique et la France vont donc se retrouver en demi-finale de cet Euro pour ce qui sera, déjà, une finale avant la lettre entre deux formations toujours invaincues. Comme les Cats, les Françaises se sont très largement imposées au tour précédent, 89-46 face aux modestes Monténégrines, alors que les Belges, elles, avaient éparpillé façon puzzle les Serbes championnes en titre.

A quelques heures d’un duel qui passionnera tous les Belges, que nous disent les chiffres ? La France est la quatrième attaque de cet Euro avec 70,8 points marqués par rencontre alors que la Belgique est, et de loin, la meilleure du tournoi dans ce domaine avec 89,3 points inscrits en moyenne, soit 14 de plus que la seconde meilleure attaque, la Hongrie. Forcément, les poucentages belges sont excellents : 52,8% aux tirs dont 45,6%. Les Françaises affichent, elles, des moyennes plus basses, notamment derrière l’arc : 45,6% aux shoots dont 29,9% from downtown.

L’adresse des Belges s’explique en partie par la volonté de toutes les joueuses de chercher la fille seule et l’extra-passe. Avec 31,8 assists par rencontre, les Belges sont les plus collectives du tournoi devant les Françaises qui délivrent 23 passes décisives en moyenne. Par contre, cette volonté de faire vivre la balle se traduit par 14 turnovers en moyenne pour les Belges – ce qui les classe dans le ventre mou – contre seulement 9,2 pour les Françaises.

Au rebond, la Belgique est deuxième du tournoi, ex-aequo avec les Hongroises, avec 40 prises par match dont 12,3 rebonds offensifs. Les Françaises, pourtant athlétiques – mais qui jouent sur un tempo moins élevé, ce qui conduit à moins de possessions et donc à moins de rebonds – et disposant d’un secteur intérieur efficace, ne captent que 31,3 rebonds dont 7,5 offensifs.

Défensivement, les Cats se signalent à l’interception avec 12,5 steals en moyenne, Emma Meesseman étant d’ailleurs en tête du classement individuel de cette catégorie. Les Françaises ne sont pas en reste avec 9,8 interceptions. La Belgique est également la deuxième nation aux contres avec 4,3 – les neuf totalisés contre la Serbie ont bien aidé – alors que les Françaises bloquent 2,5 tirs par match. Au niveau des fautes commises, avantage aussi aux Belges avec 14,5 fautes en moyenne contre 18,8 pour les Frenchies.

Enfin, à l’efficiency, la Belgique et la France se montrent les plus… efficaces. Les Cats affichent une efficacité moyenne de 126,5 contre 88 pour les Françaises. Cet amas de chiffres démontre deux choses : ce match est bel et bien une finale avant l’heure et au vu de ce qu’ont montré les Cats depuis le début du tournoi, elles sont favorites de ce duel.

Néanmoins, si le basket était une science exacte, cela se saurait. Dans une demi-finale, de nombreux facteurs entrent en jeu : gestion du stress et des émotions, contrôle du tempo, capacité des cadres à performer et des remplaçantes à devenir de vraies facteurs X, choix tactiques et stratégiques, gestion des temps forts, des temps creux et des ballons importants, adresse, fautes. Un panel d’éléments qui rend davantage difficiles les prédictions. Mais soyons chauvins et fiers : depuis le début de l’Euro, les Cats pratiquent un magnifique basket et font preuve d’un collectif et d’une maturité épatants, avec, en prime, plusieurs joueuses qui semblent au top de leurs capacités. Plus que jamais, cette fois semble être la bonne pour les Belges. Come on Belgium !

Crédit photo : FIBA