Liège & Basketball revient sur le terrible accident qui eut lieu à Flémalle et les conséquences multiples qui en résultent.
Dans le microcosme médiatique, certaines infos se répandent comme des trainées de poudre et, à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, deviennent virales plus vite qu’il n’en faut au gouvernement pour lever un nouvel impôt.
Jeudi en fin de soirée, le footballeur d’OHL Sofian Kiyine percutait de plein fouet et à une vitesse complètement hallucinante le rond-point de Flémalle pour effectuer un terrible vol plané et conclure sa course macabre sur le parquet du hall omnisports de Flémalle. Le pilote, secouru par les bénévoles de club de basket local, fut rapidement emmené aux urgences. Malgré de logiques fractures vu la puissance de l’impact, son pronostic vital n’est pas engagé. Alors qu’à cette heure-là un entrainement se déroulait dans la salle flémalloise, un merveilleux hasard fit qu’à l’endroit de « l’atterrissage », aucun enfant n’était présent. Les dégâts s’avèrent toutefois colossaux et toutes les personnes présentes furent – et sont encore – terriblement choquées. Un accident dramatique mais heureusement pas tragique qui a fait le tour des salles de rédaction et de la toile, se retrouvant aussi bien dans la presse généraliste que sur des sites sportifs français.
Fort heureusement, aucune victime ne fut à déplorer de cette surprenante – on voit rarement des voitures voler, hormis peut-être dans Retour vers le futur – péripétie mais, par la force des choses, c’est tout un club de basket, celui de Flémalle qui compte 450 membres et 30 équipes, qui se retrouve durablement impacté. « Nous fûmes tous choqués par la violence et par les conséquences qu’il aurait pu y avoir », constate Thierry Dario, figure emblématique des Métallos et humaniste convaincu. « Nous faisons partie d’un club où tout le monde se connaît et lorsqu’il se produit quelque chose d’important, comme une famille nombreuse, nous sommes touchés et réagissons de manière solidaire. »
La première priorité fut de délocaliser le gala handisport qui devait se tenir le samedi dans les installations des Métallos, le club de Flémalle étant partenaire de l’asbl Embarquement Immédiat. « Nous avons ressenti un grand soulagement en réussissant à maintenir notre gala après l’accident », reconnait Raphaël Mathieu, coordinateur sportif de cette formidable association qui prône l’inclusion par le sport. « Les heures qui suivirent furent très intenses émotionnellement mais grâce à la générosité de nombreuses personnes, nous avons rapidement réussi à nous remettre sur pied. Et même si la nuit fut courte, le réveil fut positif sachant que nous avions surmonté cet obstacle et que nous pouvions organiser notre gala en toute confiance à l’Alf Arena d’Esneux. »
C’est ensuite un véritable casse-tête qui se présente aux dirigeant flémallois pour pouvoir assurer le bon déroulement de la fin de saison et ne pas priver les nombreux membres, enfants comme adultes, de leur sport favori. « Nous travaillons très dur pour assurer le confort de nos adhérents. Nous avons la chance d’avoir une salle d’entrainement et nous l’utilisons pleinement et intelligemment. De plus, le CSL de Flémalle et son échevin Fabian Pavonen, très impliqués, œuvrent également à des solutions de repli », sourit Thierry Dario.
Comme ce fut le cas notamment lors des tragiques inondations de juillet 2021, d’un malheureux évènement naissent de jolies histoires. « Nous avons également reçu plusieurs propositions pour nous accueillir hors de la commune et ça c’est fantastique ! Des heures de salle, du matériel, certains aménagements pour partager un terrain nous furent déjà proposés par certains clubs comme Cointe, Angleur, Seraing, Grâce-Hollogne, Haut-Pré, Haneffe et j’en passe tellement nous avons reçu des marques d’attention. Nous sommes plus que touchés par ces marques de solidarité », souligne Thierry, jamais le dernier à donner un coup de main à son entourage.
Un épisode qui marquera pour toujours l’histoire du matricule 1555. « Avec le recul, il est évident que nous sommes passés très près d’une catastrophe sans nom. Mais nous ne jugeons pas car ce n’est pas notre rôle », explique celui qui coache l’excellente P2 locale en plus d’être un mélomane averti et un fervent défenseur de la culture sous toutes ses formes. « Nos priorités ce jour-là furent de mettre nos membres et nos enfants à l’abri et d’aider le conducteur. Des parents et bénévoles ont tout fait pour l’aider et le sauver : une vie humaine reste une vie humaine. J’en profite pour remercier encore une fois tous les intervenants pour l’incroyable boulot fourni et je tiens à rassurer tout le monde : le club est prêt pour tous les projets et cela ne remet en rien en cause la future saison. Que du contraire, la peur nous a rassemblé encore davantage. Pour être courageux, il faut avoir eu peur. »
Une philosophie empreinte du réel qui ne peut que permettre à tous les Flémallois de surmonter ce terrible incident et à Sofian Kiyine de se relever de cette épreuve pour refouler les gazons de la Jupiler League.
Crédits photos : DR & Steph-picture Léa