« Une joie immense, une vraie explosion »

A cœur ouvert et avant de prendre du repos bien mérité, Olivier Troisfontaines se confie sur cette saison ô combien particulière, ces Playoffs intenses, ce titre fêté de façon forcément différente, ses ambitions avec Ostende, la BNXT League, son histoire compliquée avec les Lions, ses souvenirs impérissables pour l’exercice achevé et ses vacances. Entretien.

Olivier, qu’as-tu ressenti mercredi dernier au coup de sifflet final ?

Une joie immense, une vraie explosion car ce ne fut pas une année facile avec le Corona, l’absence de supporters. Nous avons quand même commencé en août avec des longues périodes sans match, puis il y a eu le Covid, moi j’ai été blessé au début des Playoffs. Ce fut une année mouvementée et au coup de sifflet final, tout se relâche car nous avons réussi à atteindre notre objectif. C’est un bonheur immense.

Que représente ce titre pour toi ?

Il représente beaucoup car c’est mon premier vrai titre. Je ne compte pas spécialement celui de la saison passée car la saison avait été stoppée par le Covid et nous avions été déclarés champions sans faire de Playoffs. J’étais venu à Ostende pour gagner des titres et des Coupes de Belgique, c’était un peu ce qu’il manquait à mon palmarès. Maintenant, j’ai encore envie de gagner d’autres titres. C’est d’ailleurs ça la folie à Ostende: à peine le titre gagné, on pense déjà au prochain.

Comment avez-vous fêté ce dixième titre consécutif d’Ostende ?

Nous l’avons fêté sur le chemin du retour dans le car et puis dans les VIP à Ostende avec les familles et le staff. C’est un peu dommage de ne pas avoir pu partager ça avec nos supporters mais, d’un autre côté, c’était aussi agréable d’être entre nous, avec les personnes proches de l’équipe.

Comment analyses-tu vos Playoffs et votre finale ?

Nous avons fait ce qu’il fallait dans ces Playoffs en gagnant deux manches à zéro contre Charleroi et Limburg. Mons nous a donné plus de fil à retordre. Nous manquions peut-être un peu de rythme et les Renards étaient en pleine confiance. Même s’ils n’avaient pas beaucoup de rotations, ils croyaient en leurs chances et jouaient vraiment sans complexe. En tant qu’outsiders, ils n’avaient aucune pression. C’est souvent ainsi qu’on joue le mieux. Les Montois ont fait leur job. Et nous, nous avons bien réagi après notre défaite au deuxième match. Lors du premier, ce fut déjà une belle bataille qui s’est jouée sur des détails. La claque reçue à la Mons Arena nous a fait réagir. Lors des deux derniers matchs de la finale, nous avons joué avec beaucoup d’intensité – ce que nous aurions dû faire depuis le début – et à notre niveau. Nous méritons d’être champions.

Quel bilan fais-tu de cette saison ô combien spéciale ?

Je suis assez content de moi, j’ai réussi une très bonne saison. J’étais un peu l’arme qui sortait du banc et qui devait amener du boost après les titulaires. Et j’ai essayé d’amener ça tout au long de l’année, avec de bons matchs en Champions League et en championnant. J’ai de petits regrets d’avoir eu le corona et de m’être tordu la cheville avant le début des Playoffs car je finissais fort les derniers matchs de championnat après avoir mis un peu de temps à me remettre du virus. C’était un peu râlant. Mais j’ai tout donné pour revenir et pour être présent pour l’équipe et je suis très content de ce que j’ai pu réaliser avec l’équipe durant toute la saison.

Quels souvenirs marquants en garderas-tu ?

La finale de la Coupe de Belgique ainsi que le match contre Burgos. Nous avions livré une prestation aboutie contre les vainqueurs de la compétition qui l’ont d’ailleurs remportée à nouveau. Cette victoire contre les Espagnols a montré que nous avions un gros potentiel pour jouer les « top teams ». Et puis cette finale de championnat qui fut l’apothéose. Tous nos objectifs furent remplis et je suis déjà impatient pour la prochaine saison.

Qu’as-tu de prévu pour l’intersaison ?

Je vais prendre une ou deux semaine de repos car ma cheville reste meurtrie et gonflée et puis je reprendrai tout doucement la préparation. J’utiliserai ce temps pour profiter un peu de la maison à Liège et de la famille.

Quels seront tes objectifs pour la saison prochaine ?

Encore de réussir une bonne saison individuellement en progressant un peu dans tous les secteurs. Collectivement, ce sera de réaliser le doublé Coupe-championnat et en plus d’aller gagner ce premier titre de BNXT League. Ce serait bien que nous apposions le nom d’Ostende comme premier champion de cette nouvelle compétition. Il y aura sûrement quelques changements dans l’équipe mais je crois que nous avons une bonne base que le coach complètera par de bons éléments.

Tu n’as guère souvent joué avec l’équipe nationale. Est-ce un regret ?

C’est vrai, j’ai toujours eu un petit regret. J’ai toujours eu l’impression de n’avoir jamais vraiment eu ma chance en équipe nationale. En 2017, lorsque j’ai été élu Joueur belge de l’année, il y avait l’Euro Basket. Je n’avais pas pris de vacances, je m’étais directement entrainé avec pour objectif d’être repris dans l’équipe. J’étais à 100%, mes tests physiques étaient très bons. Lors des trois matchs de préparation, je n’ai joué que quinze minutes en tout. J’ai eu l’impression de ne pas avoir eu l’occasion de montrer ce que je savais faire et ce que je pouvais apporter à l’équipe et cela reste un gros regret. Désormais, c’est Dario qui est coach et qui prend un autre tournant en voulant intégrer des jeunes, ce que je ne suis plus tout à fait. Je me dis que j’ai ma place, que je pourrais être dans cette équipe. Mais c’est le cas dans toutes les sélections nationales: il y a les joueurs appelés et ceux qui restent sur le côté, ce qui a été mon cas depuis le début de ma carrière. C’est un peu râlant mais je ne peux rien y faire hormis me donner à fond en championnat.

Espères-tu encore intégrer le groupe des Lions ?

Pas spécialement. Par contre, au fil des années, je me suis fait des amis dont la plupart sont en équipe nationale. Et j’ai logiquement envie de jouer avec eux car c’est une toute autre ambiance, très sympa, entre potes. Mais j’ai toujours été du « mauvais » côté, en n’étant pas toujours appelé et jamais avec un vrai rôle. Si on m’appelle, j’irais avec plaisir car c’est toujours un honneur de représenter son pays mais c’est vrai que je n’ai plus trop d’espoirs à ce niveau-là.

Crédit photo: Champions League