Privés de ballon ! Quid de la suite ?

Les basketteurs liégeois sont à nouveau privés de ballon. Quid de la suite ? Résumé de la situation et analyse des différents scenarii proposés par l’AWBB.

Privés de l’adrénaline de la compétition, les basketteurs liégeois avaient encore la chance de pouvoir s’entrainer en respectant les règles sanitaires en vigueur. Des entrainements sans contact, axé sur le shoot, le dribble, la condition physique ou des mouvements spécifiques qui permettaient encore aux passionnés de la balle orange de peaufiner leurs « skills » et de partager – avec 1,50 mètres de distance – quelques heures de camaraderie avec leurs coéquipiers. « Tant que nous pourrons nous voir, nous le ferons afin de préserver ce que la situation actuelle met tellement à mal et qui est pourtant l’essence de notre sport, de la société en général et certainement de ma motivation personnelle: les relations humaines » nous confiait ainsi Jérôme Jacquemin en début de semaine. « « J’aime bien travailler le shoot et le physique, cela ne m’a jamais dérangé. Mais cela ne remplace pas le « cinq contre cinq » (rires) », ajoutait, lui, Jérôme Niedziolka.

Vendredi, dans la matinée, le gouvernement fédéral annonçait les nouvelles (?) mesures prises pour lutter contre la propagation endémique du Covid-19. Hormis l’obligation de jouer à huis-clos pour le sport professionnel, rien ne changeait pour nos basketteurs qui se voyaient toutefois informés que les matchs étaient interdits jusqu’au 19 novembre, rendant de facto impossible une reprise au huit novembre comme l’envisageait le premier scénario de l’AWBB. En début de soirée, rejoignant ainsi l’avis des différents experts, le gouvernement wallon décidait d’aller plus loin dans les restrictions afin, principalement, d’éviter une saturation dans les hôpitaux qui sont déjà, de l’avis unanime, plus que sous tension. Parmi les mesures annoncées: la suspension des entrainements pour les plus de douze ans. Un coup dur – même si, bien évidemment, la situation actuelle est plus qu’interpellante et reçoit logiquement la priorité – et pour tous les passionnés qui se voient à nouveau privés du bruit du ballon qui rebondit sur le parquet et de la balle qui transperce le filet.

Sans autorisation de retrouver les terrains avant le 19 novembre et sans même parler de compétition, il devient difficile d’imaginer rejouer des matchs en 2020, d’autant plus que rien ne nous assure que la situation sanitaire aura favorablement évolué dans un mois. Sans vaccin, même 2021 s’annonce être une année pleine d’incertitudes, notamment pour le sport amateur. Dès lors, il convient de s’interroger sur la suite possible. Une saison blanche ou un demi-championnat à partir de janvier ? Les deux options ont leurs arguments et leurs défenseurs.

Deux options sur la table

Une saison blanche permettrait d’éviter de sérieux casse-têtes au niveau du calendrier et aurait l’avantage de permettre à chaque basketteur, peu importe son niveau, de continuer à pratiquer son sport. Compte-tenu que le virus n’aura malheureusement pas disparu après la Saint-Sylvestre, opter pour une saison blanche permettrait aussi de maintenir une certaine équité sportive, le risque que de nombreuses rencontres se déroulent sans que certaines équipes puissent aligner leurs pions majeurs étant réel. Cela pourrait aussi permettre l’éclosion de jeunes talents. « A mes yeux, il faut absolument opter pour une saison blanche en jouant ce qui peut l’être et en laissant peut-être des jeunes sauter des divisions inférieures afin de compléter des groupes décimés par le virus » avance Nicolas Gerads dont le club de Waremme a mis les entrainements sur pause depuis une semaine. « Nous pourrions peut-être ainsi donner leur chance à des jeunes d’évoluer sans pression et peut-être verrions nous ainsi des gars exploser. »

Le principal argument en faveur d’un demi-championnat réside indéniablement dans la motivation. Plusieurs coachs, joueurs et dirigeants arguent ainsi que sans montée ni descente, avec simplement une succession de matchs « pour du beurre », les pratiquants risquent de perdre leur motivation. Cela peut se comprendre, l’aspect compétition donnant bien souvent aux matchs une saveur toute particulière. Néanmoins, logistiquement, il ne sera pas évident de mettre en place ce demi-championnat. Primo, car des rencontres risquent encore d’être annulées et devront, elles, être rejouées alors que le calendrier sera resserré. Secundo, car avant de rejouer des matchs à enjeux, les équipes auront fort logiquement besoin d’une période préparatoire.

L’AWBB sollicite l’avis des clubs

Ces deux options sont sur la table et quatre scenarii sont envisagés par l’AWBB qui a envoyé un questionnaire à tous les clubs ce samedi matin.

« Le premier scénario vise l’arrêt définitif de toutes les compétitions de la saison 2020-2021 (saison blanche). Les clubs sont toutefois libres d’organiser des rencontres amicales ou de participer à des rencontres hors classement organisées par les comités provinciaux. La saison 2021-2022 redémarrera avec la même composition des divisions » peut-on lire dans l’enquête envoyée aux clubs.

Le second scénario vise la reprise de la compétition selon différentes modalités. La première option voit la compétition reprendre à partir du week-end des 9 et 10 janvier 2021 moyennant l’autorisation des autorités accordée au plus tard le 5 décembre 2020. Il y a encore 21 week-ends jusqu’à la fin mai. Cette option est subordonnée à la reprise des entraînements avec contact au plus tard à la mi-décembre. La seconde option voit la compétition reprendre le week-end des 6 et 7 février 2021 moyennant l’autorisation des autorités accordée le 8 janvier au plus tard. Il y a encore 17 week-ends jusqu’à la fin mai. Cette option est subordonnée à la reprise des entraînements avec contact au plus tard à la mi-janvier. Reprise de la compétition le week-end des 27 et 28 février 2021 pour la troisième option, moyennant l’autorisation des autorités accordée le 31 janvier au plus tard. Il y a encore 14 week-ends jusqu’à la fin mai. Cette option est subordonnée à la reprise des entraînements avec contact au plus tard début février 2020. « En tout état de cause, si la compétition n’a pas commencé les 27 et 28 février 2021, elle sera définitivement arrêtée et le scénario 1 sera d’office appliqué » précise le mail de la fédération.

Les options sont sur la table, reste à faire le bon choix désormais en tenant compte des facteurs humains, sanitaires, économiques (de nombreux clubs sont réellement sous pression, privés de rentrées financières et également d’une partie des cotisations) et sociaux. Un vrai casse-tête, sans aucun doute.