« Le jeu aujourd’hui est assez ouvert »

L’évolution du basket s’affranchit des postes traditionnels.

Avec un meneur de plus de deux mètres et un ailier-fort de 2,20 mètres très adroit de loin, Dallas est un parfait exemple de l’évolution du basket moderne. « Je pense que le jeu est aujourd’hui assez ouvert. Il n’y a plus de positions fixes et établies comme avant. Je joue beaucoup au large et nous trouvons des moyens d’utiliser mes qualités. Ça n’a pas d’importance que je sois ailier, ailier-fort ou pivot. Dans certaines situations, je vais peut-être être le meneur. Et je pense que coach Carlisle va trouver des moyens pour me mettre dans les meilleures dispositions, il l’a d’ailleurs déjà fait. Il sait que je peux être dangereux de partout où je peux aider l’équipe » explique Porzingis.

Le profil du Letton est idéal pour ce type de basket. « Kristaps est un excellent joueur. C’est un superbe joueur d’équipe, il possède un impact défensif important et il a fait évoluer le poste de pivot offensivement. Si j’étais un jeune pivot passé par le système AAU, j’aspirerais à avoir sa qualité de dribble et ses compétences physiques. C’est un joueur de 2m21 qui peut dribbler, passer, tirer, créer et qui sent le jeu de façon incroyable » confirme Rick Carlisle.

Mike Malone abonde dans ce sens. « On entend depuis des années maintenant qu’il n’y a plus de postes prédéfinis dans le basket moderne » rappelle le coach des Nuggets qui n’a pas hésité à aligner Bol Bol (16 points, 10 rebonds et 6 contres) et ses 2,18 mètres à l’aile pour le premier match de cette « pré-saison ». Malone avait également aligné Jokic à la distribution pour un starting five grande taille et une victoire 89-82 contre les Wizards.

Si le jeu évolue en ce sens, c’est avant tout grâce à la panoplie offensive et défensive des joueurs qui s’est élargie. Historiquement, il y a toutefois toujours eu des joueurs polyvalents capables d’évoluer à différents postes et avec différents registres. Magic Johnson en était le parfait exemple: un meneur dans le corps d’un pivot et qui alliait vision du jeu et mouvements dos à l’anneau, semi-hook inclus. Larry Bird était aussi de cette catégorie-là, tout comme ensuite Scottie Pippen et LeBron James. Boris Diaw en est un autre exemple, capable avec un égal bonheur d’évoluer sur les cinq postes – même si sa prise de poids au fil des ans a fini par le cantonner à un rôle d’intérieur passeur.

Plus près de chez nous, Romain Delhaye a démontré une polyvalence extrême au fil de ses nombreuses saisons avec Sprimont. Sur plus de dix ans, le néo-retraité a aussi bien joué meneur qu’ailier ou pivot en fonction des besoins de ses coachs et de la configuration de sa formation. Avoir un tel couteau-suisse dans leurs rangs était un atout considérable pour les Carriers. Cette saison, Stavelot, sans nul doute l’équipe phare de la Province, a pratiqué une sorte de basket total avec un seul intérieur – et plutôt adroit de loin – de métier. Les Blancs-Moussis alignaient une palanquée de tireurs d’élite et de créateurs exceptionnels en faisant fi des positions initiales. Pour le résultat que nous connaissons tous…