« Comme disent les vieux: c’était mieux avant ! »

Avant de repartir – une dernière fois ? – au combat avec un effectif qui aura fière allure, Christophe Lambion revient sur la saison paradoxale vécue par le P2 de Comblain, entre satisfactions et déceptions. L’intérieur du Mailleux jette un regard plus large sur l’évolution des mentalités dans le basket d’aujourd’hui.

« Ce fut une saison assez spéciale dans une série très relevée. Nous avons réussi un très bon premier tour avec simplement une défaite évitable à Prayon. Nous étions sur le podium, tout allait bien jusqu’à la demi-finale de Coupe. Après notre élimination, notre élan fut complètement coupé. Il y eut une perte de motivation collective, nous sommes restés de longues semaines sans nous entrainer et, quand nous organisions un entrainement, nous étions rarement six. Dans ces conditions, il n’y a pas de secret, nous avons commencé à perdre pas mal de matchs et à dégringoler dans le classement » nous dévoile Christophe Lambion. « L’arrêt de la saison nous a desservis car nous avions une fin de calendrier « facile » qui nous aurait normalement permis de nous replacer. Toutefois, dans ces conditions, nous sommes déjà contents de ne pas descendre ou monter… Ils sont capables de tout au CP (rires).« 

Ce fut finalement Tilff qui émergea de la P2A après avoir pourtant perdu les deux rencontres inaugurales. « Le championnat était très relevé, on y voit de plus en plus de joueurs issus des divisions nationales et pas forcément de vieux croûtons » souligne « Tof ». « Avant le début de saison, je croyais qu’Angleur serait beaucoup plus performant. Le MOSA était, selon moi, favori avec Pepinster. Je nous plaçais en troisième position. Il n’en fut rien, Tilff fut la belle surprise tout comme Ensival. Deux équipes possédant un jeu atypique mais ayant su former un vrai groupe avec un réel collectif. C’est ce qui a manqué aux trois favoris !« 

Tétanisés par l’enjeu et les supporters stavelotains

Et de poursuivre: « Je suis vraiment admiratif de Tilff et heureux que les Porais soient récompensés. Je ne crois pas qu’ils auraient pu rééditer une pareille saison si les montées avaient été suspendues. J’ai vraiment apprécié l’ambiance au sein de notre équipe tout comme la densité de notre série. Nous devions toujours rester focus » continue l’intérieur du Mailleux. « Notre quart de finale contre Esneux restera le meilleur moment de notre saison. Dans une super ambiance et devant un beau public, c’était top d’éliminer une P1. Et nous avions joué à notre vrai niveau. Cela me fait bizarre de reconnaitre que notre meilleur souvenir est lié à cette compétition que nous boudions traditionnellement. J’espère que nous la jouerons sérieusement la saison prochaine mais, avec notre coach, je n’ai aucun doute là-dessus !« 

La Coupe, on y revient toujours chez les Rouges. « Outre les départs de certains, c’est indubitablement notre demi-finale contre Stavelot qui demeure notre plus grande déception. Je pense avoir regardé la vidéo dix fois durant la semaine qui a suivi notre élimination. Nous avions vraiment joué avec des Pampers. Etre vaincus en jouant à notre niveau, c’est okay mais là, nous fûmes tétanisés par l’enjeu et, surtout, par les supporters adverses. A l’échauffement, que nous faisions du côté du public stavelotain, j’ai vu des joueurs confirmés enchaîner les air-balls » déplore Christophe. « Au-delà de notre élimination, ce qui me peine le plus fut l’absence de nos supporters. Comblain a la réputation d’être un chaudron et nous n’avons même pas été capables de remplir un car. Au final, seules vingt-cinq personnes – principalement les compagnes des joueurs – ont fait le déplacement et à peine deux joueurs de D3 – alors que nous les supportons comme personne à chaque match. Nous en fûme vraiment très déçus… C’est comme ça désormais, les joueurs ne semblent plus aussi attachés à leurs couleurs. Comme disent les vieux: c’était mieux avant ! » Et conclure: « Mais comme j’ai pour une fois évité les bobos et que l’ambiance était bonne, j’ai décidé de rempiler encore une fois. Pour la der ? A voir !«