« Pas un long fleuve tranquille »

Matthias Scholze fait le bilan de sa première année au coaching à Ninane. Entretien.

Matthias, comment juges-tu votre saison?

Je pense que notre bilan est mitigé. Nous avons connu des hauts et des bas. Parmi ceux-ci, il me faut citer l’évolution d’un groupe remanié qui a compté trois arrêts – dont deux définitifs – de joueurs mais cela a poussé les jeunes de mon noyau U18 à s’imposer dans ce groupe P3. Il y a la déception de certaines défaites évitables et d’autres surprenantes. Je pense notamment à la défaite de cinq points à Villers alors que nous menions de quatorze unités à l’entame du quatrième quart et aux deux défaites contre Blegny, indéniablement notre bête noire cette saison. Par contre, je dois relever la force mentale de ce groupe qui a tenu tête au ténor incontestable de la série lors du match retour où cela ne s’est pas joué à grand chose. Et puis, comment ne pas évoquer nos quatre victoires d’affilée sur le fil, que cela soit « on the buzzer » grâce au shoot de Jordan Vermierdt pour arracher la prolongation à Harimalia ou grâce au tir victorieux de Cyril Michel à Wanze. Il y eut aussi cette remontada victorieuse contre Villers alors que nous étions distancés de vingt longueurs à cinq minutes du terme.

Es-tu satisfait de votre classement final?

Notre place est encourageante pour l’évolution de ce jeune groupe talentueux mais nous espérions mieux car nous étions sur une lancée de six victoires consécutives et qu’il nous restait cinq matchs abordables à disputer, dont ceux contre Bellaire et Flémalle qui se trouvaient dans le Top 3. Cela nous aurait permis de rêver de la deuxième ou de la troisième place, significatives de tour final et d’une possible montée. Il faut rappeler que notre objectif de début de saison était le maintien car le noyau avait été profondément remanié.

Qu’as-tu pensé de la P3B?

Notre série était très homogène. Verlaine était (quasi) imbattable et seuls Haneffe et Pepinster étaient un cran en-dessous du niveau général. Chaque match était un combat et c’est un vrai plus pour mes jeunes joueurs – majoritairement des 2000, 2001 et 2002 – que d’avoir pu engranger une telle expérience.

A titre personnel, comment as-tu vécu cette première saison à Ninane?

Ce ne fut pas un long fleuve tranquille. J’ai entamé ma première saison à Ninane avec un groupe qui venait de terminer vice-champion de Belgique en U18 régionaux et qui n’avait connu que quatre défaites au second tour la saison précédente. De plus, le groupe a connu beaucoup de changements – dont le départ en R2-D3 de Maxime Bodson, un joueur qui apportait beaucoup au groupe. Je savais que cela allait être compliqué au début, d’abord par l’adaptation de mon coaching, ensuite parce que ce noyau recèle des caractères forts et, enfin, car j’étais un coach inconnu sur le marché qui passait après un entraineur réputé comme Nicolas André. Au final, le déclic eut lieu après notre première victoire à Harimalia où j’avais proposé un briefing d’avant-match en forme de « brainstorming » sur le thème « équipe ». De là, les leaders se sont montrés et la spirale positive a fait son apparition. Pour ce qui est du reste de la saison, j’ai pu goûter à une quatrième année comme assistant régional – c’était d’ailleurs la troisième avec Nicolas André après les deux passées avec lui à Ans.

Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?

J’ai vu mon groupe U18 évoluer de manière fulgurante au point de finir invaincu de son championnat, échouer en quarts de finale contre une bonne équipe de Herve et voir chacun des joueurs de cette équipe sélectionné au moins une fois pour la P3. Cerise sur le gâteau: ce noyau qui est quasi identique depuis que ces jeunes gars ont commencé à pratiquer ce sport, va devenir le futur noyau U21 régional de Ninane.

Nourris-tu certains regrets?

Je ne suis pas du genre à nourrir des regrets. Le travail et le projet proposés par le club sont les meilleurs dont un coach orienté formation puisse rêver. Mélanger formation et compétition tout en collaborant avec des coachs expérimentés est tout ce que je souhaitais. Cela me pousse à être ambitieux et à vouloir rehausser mes objectifs personnels. Et, en toute transparence, sans la confiance et le soutien de Nicolas André, je ne pense que pas je serais à ce niveau à l’heure actuelle.