A Larochette, hot-dog dans une main, flûte à champagne dans l’autre

    

Les Carnets du basketteur, saison 2! En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Il est cette fois question de la reprise du championnat de D1. 

    

Cette fin de semaine sera marquée par la reprise du championnat de D1. Evènement majeur : le retour du basket au plus haut niveau au mythique Winketkaai malinois. Là où se déroulèrent de mémorables soirées européennes. Jacques Stas en était…

Voilà qui justifie une chronique consacrée à certaines salles spécifiques et/ou à leurs approches… parfois assez chaotiques. On est en plein hiver début 2000 : il tombe des cordes, il souffle un vent à décorner des bœufs et je m’égare bien évidemment dans le labyrinthe constitué par cet enchevêtrement de petites routes qui fait le charme de la Hesbaye. Pourtant, je dois être au début d’un match de coupe de Belgique à Haneffe. Après un véritable parcours du combattant, je débarque enfin dans l’antre des « Templiers ». J’y retrouve à la table de presse mon collègue, mais néanmoins ami, Didier Malempré. Encore tout énervé, je lui lance : « Il faut avoir tué son père et sa mère pour habiter ici ! » Et lui, imperturbable, de me rétorquer : « Ben moi, j’habite Haneffe. » Un ange passe…

Dans les années ’80, notre pays et, plus précisément, Anvers accueillent un tournoi qualificatif à l’Euro de l’époque. Les rencontres se disputent dans cette espèce de bunker qu’est la vénérable Arena de Deurne. J’admets qu’une de ses principales caractéristiques des lieux est d’être difficilement trouvable. Un copain soumagnard en a d’ailleurs fait l’amère expérience. D’emblée, deux précisions essentielles : à ce moment, les GPS n’existent pas encore et le gaillard ne pipe pas un traite mot de néerlandais. Ce qui ne l’empêche pas de prendre la direction de la Métropole… en 2CV. Une fois sur place, il a beau sillonner Deurne dans tous les sens : pas d’Arena en vue. Il se hasarde à demander son chemin à des autochtones, mais il se heurte à autant de dialogues de sourds. Voilà pourquoi, cet « aventurier des temps modernes » se résout à regagner ses pénates sans avoir vu le moindre match. A l’inverse d’Ulysse, il n’a pas fait un beau voyage.

Voici sans conteste le « souvenir » le plus récent que j’ai jamais évoqué puisqu’il remonte à samedi passé. Je collabore depuis peu à un magazine luxembourgeois. Or, la compétition grand-ducale reprenait ses droits ce week-end. Je décide d’aller voir à l’œuvre Esch, un des deux favoris. Cette formation se déplace à Larochette (2000 âmes) qui évolue à la splendide salle « Filano » (photo) où j’assiste à une scène jamais connue en plusieurs années de carrière. Elle se déroule, non pas aux VIP’s, mais dans les gradins où s’installent n’importe quels supporters qui suivent la confrontation avec un hot-dog dans une main et une flûte à champagne dans l’autre. Moralité : au Luxembourg, on conserve son bon sens populaire mais on a les moyens.

    

Michel CHRISTIANE