Du basket au centre culturel et au marché aux bestiaux

    

Les Carnets du basketteur, saison 2! En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Pour ce volet, il est question des conditions de jeu abracadabrantesques d’autrefois.

      

Même si quelques installations sportives ne sont pas au top, on ne se rend peut-être plus compte de l’évolution enregistrée en ce domaine. Faut-il rappeler que les premiers terrains étaient en terre battue et l’on y traçait les lignes à la chaux ? Quand on jouait à Romsée, on devait parfois s’arrêter… pour laisser passer le bus. Et il n’y a pas si longtemps, on disputait des matches officiels dans la mémorable cour d’une ferme d’Othée.

A côté de ces lieux faisant partie du « patrimoine » principautaire, je m’attarderai aujourd’hui sur des salles souvent insolites et sortant toujours de l’ordinaire. Il y eut ainsi une véritable mode des « Tournois de Noël » qui drainaient une foule considérable. En mal de loisirs. Le Standard s’inscrivait dans cette tradition de fin d’année et a mis sur pied des affiches prestigieuses avec de cadors européens. Ce rendez-vous se disputait au 1er étage d’un grand garage jouxtant la gare des Guillemins. Dépaysement garanti.

Beaucoup ignorent que l’on a disputé un championnat entier de N4 dans l’auditorium du… Centre Culturel de Chênée. C’était au début des années ’80 et l’Athénée Chênée (forcément) s’était ouvert les portes de la Nationale avec l’obligation de jouer « indoor ». J’ai eu le bonheur de vivre cette sympathique épopée avec, entre autres, Yves Dehousse, Jean Bonnivert, Jacques Lelièvre et Jean Coomans, comme coach.

Le Casino est un sponsor historique du club de Spa. A l’époque, celui-ci signe un formidable parcours en coupe de Belgique et se qualifie ainsi à un stade avancé de la compétition où il est appelé à en découdre avec Pitzemburg, en D1 à ce moment-là. Afin d’attirer un maximum de monde, les dirigeants bobelins obtiennent l’autorisation de faire disputer cette rencontre de prestige dans la non moins prestigieuse salle de bal du casino. Non sans de réelles craintes car l’aire de jeu (très provisoire) est surplombée par un immense lustre valant une petite fortune. Quant aux Malinois, ils s’étaient plaints, auprès de l’arbitre pollinois, Léon Schins, de la « mollesse » du parquet. Jamais contents !

A l’autre bout de la province, certains Hannutois se souviennent encore de la « fièvre du samedi soir » au Marché Couvert (photo). Précision d’importance : dans les « Seventies », l’équipe hesbignonne a connu six montées consécutives : de P4 à 2e Nationale. « Il faut savoir qu’en semaine, il s’y déroulait un véritable marché aux bestiaux », indique, sourire aux lèvres, Henry Romainville, « Les bénévoles du basket réalisaient toutes les quinzaines un tour de force en y plaçant un revêtement, en y tractant les panneaux tout en y installant gradins et marquoir. Mais, il faut bien reconnaitre que ça sentait souvent très mauvais (rires)»

A ce niveau, les « Vert et Blanc » étaient renforcés par deux Américains. Vous imaginez leur tête en découvrant et en respirant les lieux…

    

Michel CHRISTIANE