Lulu, le titre et ces satanés Pepins

Les Carnets du basketteur, saison 5 !

Chose promise, chose due, je reviens dès maintenant sur l’avant-dernier duel en date entre Malines et Ostende pour le titre. Il faut remonter au printemps 1991 pour en trouver trace et il engendra un suspense à couper le souffle.

Une cinquième manche décisive fut ainsi indispensable pour départager des antagonistes qui avaient tout de « frères ennemis ». D’une part, le Sunair cher à Rudolph Van Moerkerke et, de l’autre, le Racing Maes Pils d’un brasseur submergé par l’ambition. D’où ce mot de Ronny Bayer : « A la mi-temps des matches de coupe d’Europe, notre président-sponsor débarquait régulièrement dans le vestiaire. Il nous promettait une double prime en cas de victoire mais ignorait souvent contre qui nous jouions… » Les présentations à la presse dans son usine de Waarloos était un des moments incontournables de la saison : cadre impressionnant, buffet qui l’était tout autant et, comme de bien entendu, la bière coulait à flot…

Retour sur le parquet d’un vénérable Winketkaai inauguré en 1969 et dont la contenance était de 2000 places. Ce qui constitue la version officielle car il était habituel que la salle le long du canal de Willebroek accueille plusieurs centaines de spectateurs supplémentaires. Il faut dire que la formation « malinwoise » avait très fière allure avec notamment les Rik Samaey, Eric Struelens, José Waitman et autre Bill Varner, cet Américain de classe mondiale. Tant sur le terrain qu’en dehors. Il leur fallut néanmoins aller au bout des cinq manches pour prendre le meilleur (3-2) sur les Côtiers. Tout ce petit (et beau) monde était dirigé, à la dure, par Lucien Van Kersschaever, encore plus connu à Blankenberge que le célèbre vélodrome. Une fois le sacre dans la poche, il s’empressait de recruter, en provenance de Braine, un certain… Jacques Stas.

Ceci dit, savez-vous que les « Maanblussers » faillirent se faire éliminer dès les demi-finales par une équipe emblématique de notre Principauté ? Explication : Pepinster termine 4e de la phase classique du championnat et accède à ces playoffs à quatre. Pour l’occasion, le regretté Tony Worell est remplacé par cette pépite jamaïcaine qu’est Andrew Kennedy. Et le miracle se produit lors du Game 1 disputé dans la cité archiépiscopale puisque les Hoëgnards créent la sensation à 79-89. « Nous avions joué là-bas le match parfait. Peut-être le meilleur jamais livré par notre équipe au plus haut niveau », observait Pierre Raskin. Les Anversois sont dans leurs petits souliers mais, vu l’affluence et les contraintes, le Country Hall est préféré à la « salle du bas » pour la rencontre retour. Du coup, les Racingmen reviennent à égalité (64-74) et prennent leur revanche (90-77) dans leur chaudron. Moralité : Lulu et les siens pouvaient enfin respirer plus à leur aise…

Michel Christiane

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