Faits d’hiver

Les Carnets du basketteur, saison 4 ! A l’évidence, l’hiver désire jouer les prolongations. D’où ces quelques anecdotes de saison qui devraient vous dégivrer les zygomatiques… si besoin en était.

Avec pour débuter la plus ancienne d’entre elles. On est au début des années ’80 et je joue pour l’Athénée Chênée, en 4e Nationale (juste en-dessous de la D3, TDM2 actuelle). Le jour de l’An, je vais faire de la luge du côté de Balmoral, sur les hauteurs spadoises. Dans mon élan, je loupe l’engin et ma bouche frappe le sol. Résultats des courses : j’ai la langue qui passe à travers ma peau sous la lèvre inférieure. Il n’en demeure pas moins que, le dimanche suivant, j’effectue le déplacement au Luxair Arlon. Et Ben André d’en remettre une couche (de neige) dans un quotidien de la place : « A noter que Michel Christiane tenait bel et bien sa place ce week-end malgré un grave accident aux sports d’hiver. » L’avocat liégeois n’en ratait décidément pas une…

Il est de tradition que l’Open de judo de Visé se déroule le premier week-end de février. Je le couvre pour la DH mais, avant de m’y rendre, je suis présent à un match de promotion à La Calamine, pour La Meuse. Durant la rencontre, les gros flocons redoublent d’intensité. L’arbitre veut prouver qu’il en a déjà vu d’autres et va au bout des 90 minutes. Encore faut-il « faire les vestiaires » et ce n’est que vers 17 heures que je prends la direction de la cité mosane dans des conditions dignes du rallye de Suède. L’Open étant dans la boîte, retour à Jevoumont sur une poudreuse en état de grâce. A l’inverse de votre serviteur qui a toujours détesté conduire dans ces conditions périlleuses. C’est à ce moment que l’expression « home sweet home » prend toute sa… chaleur.

Qui dit 3e week-end de janvier, dit Cross de Hannut. J’y suis sur le coup de midi (pour le repas VIP, tant qu’à faire), assiste à l’épreuve féminine puis prends dare-dare la direction de Faymonville (match de foot) à quelques… 107 kilomètres de là. Il a neigé dans la matinée, mais les routes sont noires. Après une véritable course contre-la-montre, je déboule devant le terrain fagnard des « Turcs » qui est aussi uniformément blanc que désespérément désert. Coup de fil rapide à mon chef des sports « meusien » : « Ah oui Michel, sorry mais j’ai oublié de te prévenir que le match était remis. » Moralité : l’hiver ne sera jamais ma tasse de thé.

Ceci écrit, je ne voudrais pas terminer sans avoir une pensée pour mon grand ami, Jean-Pierre Lekeu. On est le dimanche 6 mars 2016 et je le rejoins au Mont Rigi à l’occasion de la Transfagnarde, championnat de Belgique de ski de fond. Toujours d’excellente humeur, il se joue des congères pour trouver des angles originaux pour ses photos. Il prend congé, grand sourire aux lèvres. Quatre jours plus tard, j’apprends son décès inopiné. Où il est prouvé que ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers.

Michel CHRISTIANE

Crédit photo : Basket 360