Les Carnets du basketteur, saison 4 !
C’est en écoutant cette semaine quelques consultants à la télé que m’est venue l’idée de vous raconter des perles de « speakers de service » dont j’ai été le témoin direct. Amusé, voire médusé.
On est le mercredi 29 décembre 1971 et l’AS Eupen se rend à Charleroi en 1/8e de finale de la Coupe de Belgique. Ardent supporter du club germanophone, je saute dans mon R4 du moment : cap sur le Mambourg. A l’époque, il est de tradition de poser son transistor sur l’épaule afin d’écouter les commentaires haut en couleur de Luc Varenne. Une légende vivante qui a l’art de « vendre sa marchandise ». Subitement, le Tournaisien s’époumone dans le micro annonçant un tir de mule frôlant la transversale hennuyère. En réalité, un envoi somme toute anodin passant une bonne dizaine de mètres au-dessus de la cage des Zèbres…
Quelques années plus tard, il y eut le temps béni – mais aussi assez folklorique – des radios locales. Sur une d’entre elles sévit l’inénarrable André Pittoni. Cette crème d’homme a cependant tendance à se laisser emporter dans son tempérament méditerranéen. Je suis à ses côtés lors d’une rencontre de Montegnée, en Promotion. Il prend l’antenne avant le début des échanges, procède à la présentation des équipes et boucle son intervention par cette phrase mémorable : « Voilà mes chers auditeurs, nous sommes à 10 minutes du coup d’envoi et le score est toujours de 0 à 0. » Encore heureux !
A la Rtbf, il y a Pierre Deprez qui, à ses débuts, fréquenta régulièrement la salle de la JS Grivegnée alors en D2 nationale. Il y eut aussi le regretté Pierre Depré qui, à une Olympiades et alors qu’un athlète venait de battre un record du monde, eut ces mots : « Il doit s’agir d’une des meilleures courses de sa carrière. » C’est fort probable…
Retour au foot et, plus précisément, à Visé où Guy Jolly (photo) intervient en pleine rencontre : « Le propriétaire du véhicule portant la plaque d’immatriculation… ne doit plus se presser à la déplacer car elle a carrément cramé sur le parking. » Dans la seconde, un spectateur dévale les gradins clé d’auto en main. Explication du speaker de service : « J’en avais marre : chaque fois que j’annonce que sa voiture est mal garée, il ne bronche pas. Désormais, il retiendra la leçon. » On peut effectivement le supposer.
Par ces temps tourmentés, j’espère que ces anecdotes vous auront donné le sourire.
Michel CHRISTIANE
Crédit photo : Ville de Visé