Delchef au Laetare de Stavelot

Les Carnets du basketteur saison 3! Leur récent triomphe en coupe de la Province et leur domination sans partage en championnat rangent les Stavelotains parmi les figures de proue de l’actuel exercice. Un parcours hors norme qui confirme l’adage selon lequel, il faut parfois reculer pour mieux sauter. Illustration-maison

Samedi 9 mars 2013 : par expérience, je sais que les matches disputés aux Bressaix, les week-ends du Laetare, sont souvent haut en couleurs. Je prends donc la direction des bords d’Amblève pour une rencontre sans grande importance face à Ganshoren. A l’entrée, je remarque, comme de bien entendu, une poignée de costumés en forme « Jupiler » mais, surtout, la présence pour le moins inattendue de Jean-Pierre Delchef. D’autant qu’il s’est tout spécialement déplacé de la capitale. A ma vue, je me rends vite compte qu’il est assez gêné aux entournures par la venue (non prévue) d’un journaliste. Reste à savoir ce que fait là un président de l’AWBB pas vraiment réputé pour sa propension à la gaudriole par un beau soir de carnaval local ?

La réponse m’est apportée par Jeff Delatte, la mémoire vivante du club : « Je me souviens que j’avais été aussi fort étonné de le voir dans nos installations. A l’époque, le président Deroanne avait émis le souhait de scratcher la R2 tout en limitant sa descente à la P1. Ce qui était interdit par les règlements prévoyant une rétrogradation au plus bas niveau provincial. Le Bruxellois venait également pour tenter de régler un autre problème épineux. »

A la fin du match, je quitte discrètement les lieux tout en observant que les deux présidents se retrouvent entre « quatre s’yeux » et devant une assiette ardennaise. Sûr que l’entrevue s’est bien déroulée car, dans La Meuse Verviers du vendredi 22 mars ‘13, j’écris : « Les dirigeants du RBC Stavelot ont splendidement manœuvré dans une entreprise qui était loin d’être gagnée d’avance. Et qui a engendré quelques tours de passe-passe laissant pantois les « huiles » du CP de Liège. »

Il faut encore préciser qu’à ce moment, l’ambiance est complètement pourrie au sein d’une équipe (photo) tant bien que mal drivée par un Sébastien Hella au bord de la crise de nerf : « J’en ai plus que marre de certains de mes joueurs qui, dès qu’ils sont sur le terrain, se prennent pour des divas et ne mouillent pas leur maillot. ». Dans ce contexte explosif, la réplique de Maxence Bonaventure est cinglante : « Tout le monde sait qu’il y a un gros problème avec le coach. Mais, c’est chaque fois la même chose : je passe pour le mauvais de la bande alors que mon seul tort est de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. »

La phalange de l’abbaye entame alors une lente descente aux enfers la menant à la 4e Provinciale avant d’accorder la priorité absolue aux éléments du cru. Avec les résultats exceptionnels que l’on connait aujourd’hui et un public remordant à l’hameçon comme jamais. Pour terminer ce bon mot… involontaire d’un des plus fidèles supporters : Robert Demortier était toujours accompagné de son chien se couchant à ses pieds tout au long des quarante minutes.

Un soir, j’arrive en même temps que celui qui calligraphiait les affiches ironiques des « Blancs Moussis ». Sur le parking, il lâche son copain à quatre pattes qui, au lieu de pénétrer docilement dans la salle, s’empresse de prendre la poudre d’escampette dans la nature. Conclusion désabusée de mon interlocuteur : « Que voulez-vous faire Mr Christiane, mon nouveau chien déteste le basket

Le « baskè » du terroir comme on l’aime…

Michel CHRISTIANE