Don Camillo – Peppone, version « cuir orange »

Les Carnets du basketteur saison 3! Dans ce billet, notre sémillant chroniqueur se remémore la rivalité entre les deux anciens clubs de Chênée qui ont vu passer pléthore de joueurs de talent.

Brescello, vous connaissez ? C’est la petite bourgade italienne éternellement baignée de soleil où Don Camillo, le rusé curé du village, et Peppone, l’irascible maire communiste, ne cessaient de se harponner. Il y eut un temps où l’on assistait à ce même phénomène sur nos terrains liégeois de basket : cathos contre socialos.

Une lutte souvent folklorique, mais parfois à couteaux tirés qui atteignit, sans conteste, son paroxysme à Awans. Face-à-face, les « Rouges » – au propre comme au figuré, du CP (Club Plaine) et les « Bleus », pourtant d’obédience catholique. Une opposition typiquement hesbignonne sur laquelle, je reviendrai dans une prochaine chronique.

Cette semaine, je voudrais mettre en exergue la rivalité chênéenne – beaucoup plus feutrée – qui mettait en présence l’Athénée et Saint-Joseph. Pas besoin de faire un dessin… Le premier club a longtemps été dirigé par Mr Bonniver dont un des fils, Jean, était le marqueur attitré de l’équipe. On y retrouvait aussi Yves Dehousse, Jacques Lelièvre et votre serviteur. Sans oublier l’Américain Kidd, passé auparavant aux 4A Aywaille. Nous sommes montés, au début des années ’80, jusqu’en 4e Nationale. Plus ou moins la 1ère Régionale actuelle. Nous étions en quelque sorte des basketteurs itinérants car nous avons notamment évolué au parc Sauveur (en extérieur, photo), à la salle de spectacle du Centre Culturel et au Jésyl. Sur le Thiers, nous avions pour coach Albert Comanne qui… fumait comme un Turc aux temps-morts. Faut-il préciser que les derbies de l’entité étaient plus qu’ardemment disputés ?

Car, en face, les Collégiens redoublaient d’ambition. D’abord, dans la cour de l’école où les premiers panneaux fixes avaient été placés, dès 1959, par l’incomparable abbé Jacques Henrotay. Un passionné qui, même pensionné, dévalait tous les week-ends de son plateau de Herve pour venir encourager ses « paroissiens » préférés des bords de Vesdre. Il faut dire que cet institut entretenait une véritable « culture basket ». C’est ainsi que parmi le corps professoral, on épinglait les deux « Valère » : Rausin dont les descendants allaient faire les beaux jours de St-Jo et Jorssen qui n’est autre que le paternel de Dimitri, ex-pro à Pepin, en Espagne et au Grand-Duché. Autre « Collégien » bien connu, André Schroyen qui, quelques années plus tard, devenait échevin à la Violette.

Sous l’impulsion du président Joseph Ferron, autre personnage haut en couleurs, la phalange du cru accédait à la D3 (TDM2). Rien d’étonnant quand on sait que ces Chënéens-là pouvait, entre autres, s’appuyer sur Thierry Winnen, Julien Marnegrave (photo) et autre Bernard Muller. Tout ce (beau) petit monde avait, comme joueur-entraîneur, ce gentleman de Guido Scholiers. Le plus Liégeois des Anversois qui avait défendu la raquette du Standard et même de l’équipe nationale. Excusez du peu !

Michel CHRISTIANE