Mes « amis » David Stern et Magic Johnson…

Les Carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier »…

 

La récente phase finale (et pas terminale) de l’Euroligue m’offre l’occasion de revenir sur le tout premier Final Four de l’histoire. D’emblée, cette précision : je n’ai jamais été un grand fan de la NBA. En revanche, je suis un adepte inconditionnel de notre compétition continentale majeure.

On est les 5 et 7 avril 1988 et on a aménagé – tant bien que mal – des tribunes occasionnelles dans l’immense vaisseau des Flanders Expo de Gand. C’est là que ce visionnaire qu’est Léon Wandel s’est mis en tête d’organiser la version initiale du Final Four. Pour y parvenir, il a tout de même dû boucler un budget d’1.250.000 euros. Le résultat est à la mesure de ses espérances : 20.000 spectateurs, 400 journalistes accrédités, victoire du Tracer Milan (Bob Mc Addo, Mike D’Antoni) devant le Maccabi Tel-Aviv, le Partizan Belgrade et l’Aris Salonique. Je suis sur place pour La Libre Belgique quand Wandel m’introduit auprès d’un de ses invités à qui il s’adresse en anglais : « Mon cher David permettez-moi de vous présenter Mr Christiane, journaliste-basket en Belgique. » Et le petit bonhomme aux lunettes de se confondre en formules de politesse pendant que je lui serre une main (assez) indifférente. Ce n’est que bien plus tard que j’apprendrais que je venais de faire connaissance avec David Stern, l’immense big boss de la NBA…

Grâce au Bruxellois, via ce Final Four 1er du nom, les passerelles étaient jetées avec le championnat pro US. D’où la création en 91 du Mc Donald’s Open qui, pendant une dizaine d’années, mettra aux prises les meilleures formations du Vieux Continent (voire d’ailleurs) et une franchise NBA. Je suis également présent à Bercy où, dès le mercredi, est prévue une présentation à la presse des Los Angeles Lakers. Je ne perds pas une miette de leur entrainement en toute décontraction lorsque je me retrouve nez à nez avec Magic Johnson en personne. Je suis d’autant plus fier de cette interview que j’étais l’unique « plumitif » belge à pouvoir discuter avec cette légende vivante du basket mondial (photo ci-dessus). Autres équipes : Badalone, Limoges et Split.

Deux ans plus tard, on remet le couvert au… Mc Donald’s mais, cette fois, à Berlin sur le site du stade olympique (de triste mémoire). Les « guests » américains ne sont autres que les Phoenix Suns (avec Charles Barkley) à ce moment au sommet de leur gloire. Autres équipes : Bologne, Real Madrid et Perth, champion d’Australie et d’Océanie. Le samedi matin, la NBA invite la presse à un petit déjeuner afin de présenter la saison qui s’annonce. J’arrive le tout dernier juste avant la fermeture des portes et l’on me glisse, en catastrophe, une espèce de ticket de tombola. C’est qu’à l’issue du repas, on tire au sort un seul n° dont le possesseur remporte l’équipement complet (sans les baskets mais avec la veste officielle) des Suns. A tout hasard, je jette un coup d’œil sur mon bout de papier. Je vous laisse imaginer la suite… Illustration de l’adage selon lequel, les derniers seront les premiers.

Ce clin d’œil pour terminer : dimanche, le Fenerbahce était à nouveau finaliste du Final Four de Belgrade. Pourtant, cette même formation turque aux moyens financiers incommensurables était éliminée, en septembre 90, de la scène européenne (83-77 à Istanbul et 78-59 au retour) par un modeste, mais valeureux adversaire des… bords de Hoëgne.

 

Michel CHRISTIANE