Sterchele le Calaminois, Tapie le Knokkois et Hellers le Sclessinois

Les Carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier »…

 

Je me permettrai une infidélité au « cuir orange » pour vous narrer quelques souvenirs footballistiques. Les circonstances obligent. Je terminerai par un nouveau « clin d’œil » en provenance du Standard. Vu les réactions, les derniers en date ne sont pas passés inaperçus…

Mardi, il y a donc dix ans exactement que François Sterchele trouvait un arbre et, surtout, la mort sur la voie expresse reliant Anvers à Knokke. Avant d’enflammer le public brugeois, il effectua ses premiers dribbles à Loncin puis à Liège avant de débarquer, en compagnie de Stéphane Huet, à La Calamine. Et j’ai eu le bonheur de le côtoyer régulièrement de 2001 à 2004 pour le compte de La Meuse. J’en garde trois souvenirs prioritaires. D’abord, celui d’un gars à l’éternelle joie de vivre. Stress, connais pas ! Ensuite, lors d’un match de barrage pour la montée en promotion disputée sous un soleil de plomb en Campine. Au terme de l’épreuve des tirs au but, il inscrivait le penalty de la montée et inventait son mouvement de la main si caractéristique quand il marquait. Enfin, il était toujours accompagné par son grand-père maternel, François… aussi. Le nombre de fois que le brave homme à la casquette est venu me trouver pour me demander : « Ca été le gamin n’est-ce pas ? » Petit précision : jusqu’à son arrivée à Bruges, tout un chacun prononçait son nom « Sterchelle » qui se transforma subitement en « Sterkélé ». Comprendra qui pourra !

Je vous propose de rester chez les « Blauw en Zwarte » qui, le 21 avril 1993, jouent en Ligues des Champions (eh oui) contre l’Olympique Marseille présidé à l’époque par un certain Bernard Tapie. Il est présent dans la Venise du Nord et même à la mise au vert de l’équipe qui se déroule à la très sélecte « Réserve », à Knokke. Sachant que je passe quelques jours à la Côte, la DH me demande de lui envoyer des échos du séjour au littoral de l’OM. A la rentrée des joueurs de l’entraînement, l’accès au palace est hyper sécurisé vu l’affluence de journalistes. Connaissant un peu les lieux, j’y pénètre par une porte dérobée et laisse passer l’orage médiatique derrière une… longue tenture. C’est alors que j’aperçois Raymond Goethals à la réception. On se connait de vue et il engage fort amicalement la conversation. Je crois tenir une sacrée exclusivité quand surgissant, de nulle part, un Tapie furibard m’expédie dehors sans ménagement tout en éructant : « Tire-toi, espèce de fouille merde ». Accent parigot garanti. Ce fut mon unique rencontre avec l’homme d’affaires (économiques et judiciaires) français…

Comme promis, direction Sclessin où les « Rouches » disputent un match amical contre l’équipe du Burkina Faso préparant la CAN. A mon grand étonnement, l’épouse de Guy Hellers vient s’asseoir à côté de moi en tribune de presse. On joue les hymnes nationaux et j’ai l’impression que les Africains sont bien nombreux. Effectivement car, après un rapide comptage, ils sont… douze en rang d’oignons. Je le fait remarquer à ma voisine qui attrape un énorme fou rire. Du coup, son Luxembourgeois de mari – du style assez jaloux – nous lance un coup d’œil assassin se demandant ce qu’elle fait là et pourquoi elle se bidonne à ce point ? Quant aux Burkinabés, ils ont bel et bien entamé la partie en surnombre. Une méprise dont personne ne s’était rendu compte. Ou presque. N’est-ce pas Guy ?

 

Michel CHRISTIANE