Guide touristique « grâce » à Roger Laboureur

Les carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier » …

 

Il y eut une période, dans les années 90, où j’ai énormément voyagé. D’une part, pour La Dernière Heure-Les Sports afin de suivre nos clubs francophones en coupes européennes et, de l’autre, pour La Libre Belgique en ce qui concerne l’équipe nationale.

En 1994, le Spirou Charleroi (exempt du 1er tour) hérite de l’Ulker Istanbul en Coupe Korac. Les émules de Giovanni Bozzi (avec notamment Goethals, Desy, Marion, Acres et Weatherspoon) ne partent pas vraiment favoris face à une formation puissamment financée par une importante chocolaterie turque. Pourtant, les Hennuyers créent la sensation, à l’aller, en l’emportant 75-54 (+21) et peuvent envisager le voyage sur le Bosphore avec optimisme. Dans une ambiance hostile, les Stambouliotes renversent néanmoins la situation en leur faveur au retour : 91-68 (-23). Les Sambriens sont donc éliminés pour deux malheureux petits points.

Mais, cette double confrontation fut également émaillée par pas mal de péripéties. C’est ainsi que, deux heures avant le premier match, Eric Somme et les siens découvrent la casse des deux anneaux en pénétrant à la Garenne de l’époque. A les entendre, les supporters adverses n’y seraient pas étrangers car la salle aurait été laissée sans surveillance à partir de midi. Ce qui n’empêche pas une joyeuse délégation belge de prendre la direction d’Istanbul tout début du mois d’octobre. Pendant le voyage, je confie à mon grand ami, Roger Laboureur, que c’est déjà la troisième fois que je me rends dans la principale ville de Turquie. Selon une tradition bien établie, une visite touristique est programmée, le jour du match, pour les accompagnants de l’équipe. Le car se gare devant notre (splendide) hôtel à l’heure précise, mais le chauffeur nous signale d’emblée l’absence du guide, malade. C’est alors que le journaliste emblématique de la RTBF se souvient qu’un certain collègue liégeois n’en est pas à sa première visite à Istanbul. Vous l’aurez compris, votre serviteur est contraint d’empoigner le micro et de faire découvrir Sainte-Sophie, la Grande Mosquée bleue, le palais de Topkapi et les autres curiosités locales à ses petits camarades d’excursion…

Toujours au cours de ce séjour, une fervente supportrice du Spirou m’affirme que j’ai été piégé, en sa compagnie, par une caméra cachée. Je n’en ai plus le souvenir, mais je lui fais confiance vu son insistance… encore aujourd’hui. Au retour à l’aéroport de Gosselies, la file s’allonge à la douane. Pas du goût d’un échevin carolo : « Ce n’est quand même pas possible. Je vais trouver cet emmerdeur au contrôle et tout va s’arranger », affirme-t-il. Résultat des courses : le responsable de service redouble de zèle et nous perdons encore plus de temps. Même en cette période-là, Claude De Spiegeleer n’avait pas tout à dire…

 

Michel CHRISTIANE