Le carrousel liégeois ou comment Lavoisier est appliqué dans le basket liégeois

Les trois régionales liégeoises qui seront scratchées en fin de saison seront reprises par des Liégeois.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » La célèbre formule de Lavoisier semble faire des émules à Liège. En effet, un an après que Spa ait décidé, pour des raisons économiques, de scratcher sa TDM2, Tilff, Waremme et Ans ont décidé de faire de même pour diverses raisons.

Les Porais réalisent une saison remarquable en R1 qui marque la fin d’un cycle après des années à repousser les limites. Les Wawas sont eux tout simplement en tête de la division et bien partis pour empocher le titre. Quant aux Ansois, englués dans une saison galère, leur maintien semble de plus en plus s’éloigner. Ces trois clubs ont décidé de faire une croix sur leur équipe fanion la saison prochaine.

Tilff est le premier club qui l’a annoncé et, très vite, Sprimont a confirmé reprendre la place des Porais à cet échelon. C’est ensuite l’ABC qui a renoncé à inscrire une équipe en R1 ou D3 la saison prochaine. C’est enfin le RBC Ans qui a décidé de jeter l’éponge. Rapidement, le club de LAAJ, qui avait échoué la saison dernière en monter une équipe pour reprendre la TDM2 spadoise malgré un accord de principe avec les Bobelins, s’est positionné pour récupérer la place laissée vacante par les Wawas, comme le révèle L’Avenir. Et celle d’Ans, qui effectuera vraisemblablement la bascule en R2, sera occupée par Pepinster, comme l’annonce Sudinfo.

Si voir disparaitre ces trois clubs des séries régionales est un crève-coeur pour leurs sympathisants et le basket liégeois en général, voir des clubs liégeois les remplacer est forcément une bonne nouvelle pour tous les amoureux du basket qui pourront de facto assister à davantage de derbies et pour les joueurs de notre Province qui auront le choix pour évoluer au niveau régional.

Néanmoins, le chantier s’annonce important pour les trois futurs clubs de régionale. L’équipe B de Sprimont évolue actuellement en P3 avec un bilan de quatre victoires en quinze rencontres. Les Carriers ont nommé Nicolas Franck à la tête de leur nouvelle future R1 et bâtiront une équipe jeune pour permettre aux pépites du coin de s’aguerrir avant de pouvoir peut-être viser la TDM2. Du côté de LAAJ aussi il faudra mettre les bouchées doubles dans le recrutement, la P1 jupilloise affichant un bilan de cinq victoires en quinze matchs tandis que la P2 n’a gagné qu’à une seule reprise en treize rencontres. Le partenariat avec le Sport-Etudes-Basket de Liège Atlas devrait permettre d’attirer de jeunes talents alors qu’il n’est pas impensable d’imaginer Jérémy Horrion, actuellement très performant à Waremme, revenir au bercail. « Notre ambition est de créer une ossature solide pour nos jeunes », précise Marc Marnette dont vous pourrez retrouver l’interview complète ce lundi sur L&B. « J’ai la chance d’avoir un staff de coach à faire pâlir bien des clubs et un vivier de jeunes prometteurs. Jérôme Jennès sera à la tête de la R1 et notre P1 va être considérablement renforcée. »

Enfin, pour Pepinster, là aussi il y aura du boulot pour façonner l’équipe, la P2 locale pointant à cinq victoires en quatorze matchs. Le partenariat avec Ensival, à la lutte pour le maintien en R2A, pose lui aussi question si le RABC poursuit l’aventure en R2. Mais Pepinster, de par son histoire et son rôle central dans le basket verviétois, a souvent réussi à bâtir des effectifs redoutables.

Avec la carotte de la régionale et alors que nous ne sommes que fin janvier, les dirigeants sprimontois, jupillois et pepins bénéficieront de temps et d’arguments pour convaincre des talents de venir grossir leurs rangs afin de construire des équipes compétitives. C’est tout ce que nous pouvons leur souhaiter, pour eux mais aussi pour le basket liégeois, cette saison voyant trop d’équipe liégeoises – Verviers et Ans en R1, RSW Liège Basket, Ensival, Union Liège, Huy et Haneffe en R2 – lutter en bas de classement. Comme le dit l’adage populaire : « Y a plus qu’à ! »

Thiebaut Colot

Crédit photo : Philippe Collin