« Barry Mitchell fut l’adversaire le plus coriace que j’ai rencontré »

Le basket américain, belge et liégeois pleure la disparition d’un homme qui aura marqué les esprits : Barry Mitchell. Légende du basket liégeois, le papa d’Ajay Mitchell a rejoint d’autres basketteuses et basketteurs partis bien trop tôt.

Après quelques années en CBA, celui qui avait réussi deux triple-doubles en NCAA avec Norfolk State est arrivé en Belgiquen 1994, pays dans lequel il posera ses valises. Il évolua d’abord à Ostende avec qui il fut champion de Belgique en 1995 et gagna deux Coupes, en 1996 et 1997. Il porta ensuite notamment les couleurs de Gand et Liège, puis d’autres clubs comme Huy, Haneffe et Alleur en amateurs, possédant un temps le Barry’s Bar à Huy.

C’est avec une passion intacte que Barry a écumé avec brio toutes les divisions, écœuré une « foultitude » de défenseurs, enthousiasmé de nombreux supporters, séduit bon nombre de passionnés et retourné quelques buvettes, tout en coachant pas mal de jeunes Liégeois.

A un âge où la plupart ont rangé leurs sneakers dans l’armoire, l’intérieur US a longtemps continué de faire des ravages dans les raquettes . Il avait notamment conduit Grivegnée en P2 voici quelques saisons en enchainant les prestations de choix. C’est avec beaucoup de respect que ses anciens adversaires parle de lui. « Barry Mitchell à l’époque où il jouait en D3, fut l’adversaire le plus coriace que j’ai rencontré. Il était impossible à bouger », nous confiait à l’époque Jérôme Louwette.

Sur les réseaux sociaux, les hommages pleuvent. « Quelle chance d’avoir pu jouer avec cet incroyable joueur », écrit le pivot de Tongres Gaëtan Hertay. « Ton talent, ton engagement, ton caractère et l’homme que tu étais ont marqué bien plus qu’une carrière, ils ont marqué des vies », assure le président de LAAJ Marc Marnette. « J’ai eu beaucoup de chance de t’avoir croiser dans ma vie », ajoute Mike De Keyser, soulignant au passage la bonne humeur, l’humour, la bienveillance, le professionnalisme et la rigueur de Barry Mitchell. « C’était une belle personne et un excellent joueur avec un cœur gros comme ça sur le terrain. Il se battait comme un lion pour récupérer toutes les balles et faire gagner son équipe », partage son ancien coéquipier à Ostende Marc Deheneffe.

Comme entraineur également, l’ancien NBAer a produit de belles pépites. Romain Boxus est notamment passé sous ses ordres en jeunes à Haneffe. « J’ai commencé à jouer à Haneffe, le patelin dont je suis originaire, mon club d’enfance où tout a commencé et où j’ai pris goût au basket, notamment grâce à Barry Mitchell » reconnaissait Romain au moment de s’engager avec Liège Basket. Chez les Templiers, Boxus a côtoyé Tom Durante. « Barry Mitchell est le coach qui m’a le plus impacté car c’est lui qui m’a presque tout appris » avouait le meneur de Comblain. 

Sur les parquets, c’est désormais son fils Ajay qui poursuit son œuvre. Champion NBA voici quelques mois pour sa première saison dans la grande ligue, le meneur liégeois réussit un formidable début d’exercice au point d’être cité parmi les prétendants au titre de Meilleur Sixième Homme de l’Année ! Nul doute que depuis là-haut, entre quelques paniers et rebonds, Barry gardera un œil attentif à la trajectoire spectaculaire de son fiston ainsi qu’au basket liégeois dans son ensemble.

Liège & Basketball adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Barry. Ciao légende !

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