Pupuce en plein brouillard

Les Carnets du basketteur, saison 4 ! Spéciale tennis.

Les exploits successifs de Joachim Richard et d’Elise Mertens m’ont immanquablement rappelé l’Open d’Australie 1997 de Dominique Momani ainsi que, par voie de conséquence, une série d’« emmerdes » professionnelles…

On est le lundi 13 janvier de cette année-là. « Pupuce », surnom qu’elle détestera par la suite, élimine (7-5, 6-4) l’Américaine, Chanda Rubin, encore n°6 WTA en 96. On l’oublie souvent mais, au tour précédent, la Verviétoise s’était offerte le scalp héroïque (1-6, 6-4, 8-6) d’Arantxa Sanchez, n°1 mondiale en 95. Bref, notre compatriote se hisse en quarts de finale de ce Grand Chelem où elle s’inclinera (7-5, 4-0 ab.) devant Mary Joe Fernandez. Dans la matinée, La Meuse m’annonce que je dispose d’une page entière dans le journal du lendemain pour revenir sur cette authentique (double) performance.

Du coup, je prends rendez-vous avec Grégoire Derouaux, l’inénarrable photographe stembertois, et avec un dirigeant de Lambermont, premier club de Dominique. A 14 heures, je retrouve Greg et ses appareils reproducteurs au centre-ville. Jusque-là, tout va bien. Nous rallions directement sur les installations lambermontoises… plongées dans un brouillard tellement épais qu’il est impossible d’y prendre le moindre cliché. Un « malheur » ne venant jamais seul, mon GSM se fait entendre. C’est mon interlocuteur du cru indiquant qu’il est retenu à son boulot et qu’il ne saurait nous rejoindre, ni le temps de nous parler. Nous voilà bien…

Jamais à court d’idées, je me rappelle que les parents de la vedette du jour résident à Polleur. Pour ne rien gâcher, la maman est particulièrement bavarde. On resaute dans la voiture du journal : cap sur la grande banlieue verdoyante de l’ancienne cité lainière. A l’ombre de l’église, premier coup de sonnette à la maison parentale. Silence radio. Ce n’est qu’au troisième essai qu’une voix aussi masculine que bougonne se fait enfin entendre. Dès qu’il ouvre la porte, on se rend de suite compte que le papa Monami a visiblement trop fêté la victoire de sa fille et est incapable de tenir des propos cohérents. Je lui demande s’il n’est pas possible de voir la maman. Et, visiblement énervé, il nous fait comprendre qu’elle n’est pas. On appelle ça, la loi des séries. En désespoir de cause, on effectue un ultime crochet par Maison-Bois où l’on pourrait éventuellement recueillir le témoignage de Bernard Mignot (multiple champion de Belgique). Rebelote : il y brille par son absence et est injoignable sur son portable.

Retour dès lors à Jevoumont en fin d’après-midi où il me reste à remplir une page… sans le moindre renseignement digne de ce nom, ni photos d’ambiance. Pourtant, la rédaction de la rue Xhavée recevait, sur le coup de 20 heures, tous les textes demandés même s’ils sont vitaminés à forte doses d’imagination. Comme aimait le répéter mon ami André Hia : « La Meuse est un miracle permanent ». Je confirme.

Michel CHRISTIANE

Crédit photo : SPF Santé publique