« Une fierté pour le club et pour ce groupe composé de gentlemen »

A la surprise générale, les Gembloutois – qui militaient encore en R2 la saison dernière – ont remporté les Playoffs en R1. Mike Dekeyser, coach aussi efficace dans le basket masculin que féminin, revient sur la splendide épopée de Gembloux.

Mike, qu’est-ce qui vous a permis de remporter cette belle décisive contre Neufchâteau en finale des Playoffs, 70-67 ?

L’avantage du terrain a clairement fait la différence. Nous avons eu la chance d’avoir une grosse ambiance à domicile. Nous ne jouons pas devant des centaines de supporters en championnat mais là, beaucoup de membres du clubs sont venus nous encourager, ce fut vraiment top. A Neufchâteau, nous l’avons vu, avec l’ambiance mise par les supporters locaux, c’était plus compliqué (ndlr : revers de Gembloux 66-62). L’expérience a également joué en notre faveur même si Tommy Cirelli, notre moteur, fut blessé pendant la finale. La profondeur de banc a aussi joué en notre faveur, d’autant que les Chestrolais comptaient malheureusement plusieurs blessés. C’est la loi du sport, mais c’est dommage.

Plus globalement, que retiens-tu de ces intenses Playoffs ?

Tout d’abord l’absolue improbabilité d’y être (rires). Le 23 décembre, nous n’avions que quatre ou cinq victoire. Et mi-mai nous sommes champions ! C’est juste incroyable ce que nous avons réalisé au deuxième tour. Ces Playoffs, de prime abord inaccessibles sont devenus une possibilité de jour en jour. Fleurus, au premier tour, nous savions que c’était jouable. La preuve est que nous avons plier ça en deux matchs même si ce ne fut pas facile. Et puis ce fut la surprise avec Neufchâteau en finale car tout le monde attendaient les Haricots de Belleflamme avec leur superbe saison, leur sans faute, et l’armada qu’ils avaient. Comme pour nous finalement, retrouver les Chestrolais en finale était surprenant.

Que représente ce titre ?

Une fierté pour le groupe, pour le club. Ce n’était pas prévu : notre objectif du début de saison était le maintien. Nous avions un gros noyau – treize joueurs à partir de décembre – et avec l’aval des joueurs j’ai pu gérer les 13, ce dont je suis content car ce n’est jamais facile. Le côté sportif, tactique, c’est mon job et l’autre partie c’est la gestion et là je crois que ce fut parfait car tous joueurs se sont sentis concernés, durant la saison et en Playoffs.

Et pour toi ?

Personnellement, après les deux échecs de peu des deux dernières années avec les femmes de Huy, cela m’est un peu revenu en tête et j’avais à coeur de « venger » ça. Certaines personnes m’ont aussi catalogué coach féminin alors que j’ai pourtant coaché des hommes. Ce titre, c’est un petit un pied de nez à ces quelques détracteurs. Le basket reste du basket, même si la gestion humaine reste différente .

Ce titre implique-t-il forcément une évolution pour le groupe et le club ?

Pour le club, ça ajoute de la visibilité – Gembloux est parfois un peu oublié dans le province de Namur de par sa géolocalisation quelque peu excentrée – et la crédibilité s’installe. L’équipe va changer de statut la saison prochaine, en R1 puisque nous ne montons pas en TDM2- en montant de R2, le club n’avait pas demandé la licence et nous n’avons malheureusement pas eu droit à la licence tardive. Nous ne serons plus le Petit Poucet, nous serons attendus partout, il faudra assumer ce statut de champion. L’équipe va un peu évoluer : quelques joueurs vont partir, des jeunes talentueux vont l’intégrer et nous avons transféré un meneur. Nous redémarrerons la saison très motivés. Même si je vais prendre un peu de recul, j’ai déjà hâte de reprendre au mois d’août tant ce groupe est super agréable, des gentlemen qui m’ont fait rentrer dans leur famille – certains jouent ensemble depuis six, sept ou huit ans. Ils m’ont laissé une place, du respect s’est installé, ils m’ont tout de suite accepté ce que je souhaitais mettre en place ainsi que ma philosophie, ce qui nous a permis de grandir au fil des semaines.