« Perdre ne serait-ce qu’un club serait déjà une catastrophe »

Benjamin Riga, Président du CP Liège, revient sur la décision prise jeudi de remettre tous les matchs seniors provinciaux du week-end et fait le point sur la situation du basket en Province de Liège.

Jeudi soir, le CP Liège a pris une décision – commentée parfois à tort et à travers sur les réseaux sociaux – forte: reporter tous les matchs seniors provinciaux prévus ce week-end au mois de mai. Pas une décision punitive suite à certains comportements malavisés mais, au contraire, un choix fort pour aider les clubs dans la tourmente. « Nous avons pris cette décision pour venir en aide aux clubs » nous explique Benjamin Riga. « Nous avons été contactés par de nombreux clubs qui, d’une part, n’arrivent pas à replacer les matchs remis – nous étions déjà à plus de vingt remises pour ce week-end – et qui, d’autre part, jouent à fonds perdus en l’absence de public. » Ce ne sont évidemment pas l’absence d’entrées payantes des spectateurs qui grève le budget des clubs mais bien les recettes des buvettes qui sont en chute libre faute de public et à cause d’un horaire Horeca strict. Une précision de bon aloi. « Sans public, les cafétarias sont presque vides et les rentrées presque inexistantes. Les joueurs se déplacent seuls, restent moins longtemps et les buvettes doivent fermer à vingt-trois heures. Sans compter que les différents matricules n’ont plus l’occasion d’organiser des évènements, des soupers et autres activités » explique le Président du CP Liège.« De plus, avec les nombreux matchs qui allaient devoir encore être remis ce week-end, cela devient un véritable casse-tête pour les clubs alors que jouer en semaine est aussi synonyme de pertes de rentrées financières. »

Une situation complexe qui engendre de profondes inquiétudes chez les dirigeants des clubs liégeois et au CP. « Même si nous ne perdions qu’un seul club pour des raisons financières, cela serait déjà une catastrophe » ajoute Benjamin. « Nous nous devions de protéger et soulager les clubs, notamment en décidant de remettre tous les matchs de ce week-end et, de facto, en allongeant d’une semaine la durée de la saison. »

Reste qu’alors que les contaminations remontent en flèche, l’incertitude demeure quant à la suite. « Nous manquons cruellement de perspectives et il est impossible de se projeter à moyen terme, les décisions gouvernementales évoluant sans cesse » déplore l’Ansois qui ne peut que constater que le poids de la fédération de basket ne suffira pas à faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. « Jouer coûte que coûte au risque de voir des clubs mettre la clé sous le paillasson n’est pas la solution. Si le huis clos devait venir à perdurer, la saison pourrait être en danger. »

Mais ne faisons pas dire à Benjamin ce qu’il n’a pas dit. A l’heure actuelle, l’arrêt de la saison n’est pas envisagé, comme il nous l’a ainsi affirmer au cours de notre entretien. Néanmoins, la prochaine journée de championnat semble, elle aussi, avoir du plomb dans l’aile. Peut-être qu’une solution envisageable serait une pause momentanée, le temps que les mesures s’assouplissent. Quitte à terminer plus tard la saison, à l’instar de ce qu’a décidé le foot amateur. « C’est en effet une option qui pourrait s’avérer la moins pire pour les clubs » observe le Président du CP. Plus que jamais, joueurs, coachs, comitards, arbitres, bénévoles et membres du CP doivent se serrer les coudes dans cette nouvelle épreuve infligée au sport collectif.